Le bon air vicié des bidonvilles, avec ses zombies errants entre les ruines du pays de l’Herbe, ses animaux sauvages dévorant la veuve et l’orphelin et sa criminalité en croissance. Putain que j’aime Hametsu. Entre nous, c’est une longue histoire d’amour. La mer de tôles et de débris est une génitrice aimante qui m’a tout donné : mes premiers sous, mes premières cibles et mes premières femmes. Le saviez-vous ? Il est plus facile de subvenir à ses pulsions que de se nourrir. Bahahahaha, sauf si l’on est un amateur de chair fraîche. Dans les artères du Pays-Cimetière, les cadavres se décomposent à l’air libre. Je confesse… Je confesse. Mes crocs ont déjà tâté de la guibole bon marché. Une femme qui venait de se faire faucher par une calèche. Un goût de capybara fumé - ce bon vieux Kasumi est le seul à me comprendre lorsqu’il s’agit de parler nourriture.  

Mon estomac hurle au loup. Ces petites pensées vagabondes m’ont ouvert l’appétit. Par chance, Kazu-zu m’a fait un doggy-bag. Elle s’initie à l’art culinaire. Une nouvelle lubie de toxicomane si vous demandez mon avis. Elle déblatère sa folie habituelle à base de « non, mais tu comprends pas, si je veux maîtriser la capacité d’absorption de mes drogues, je dois devenir une cheffe étoilée ». Aucun sens. Surtout qu’elle se trompe souvent d’ingrédients. L’autre fois, elle a pris des piments rouges en pensant qu’il s’agissait de tomates ??? J’ai craché du feu… Le bruit de l’emballage attire trois orphelins miséreux. Des sacs d’os sur pattes. Ils tendent leurs mains, implorant ma gratitude. Héhé. Le crissement de Kubikiribocho sortant de sa tanière les fait fuir. Je n’ai que le temps d’amputer la main du simili-rat. Dommage. De mon temps, on tuait pour n’avoir qu’un quignon de pain. Comment peuvent-ils se rabaisser au point de quémander des vivres. Ils ont deux bras, deux jambes, qu’ils aillent braquer.

Je tape un dango pêche-framboise-myrtille. Cette merde n’est pas censée être sucrée de base ? Ah. Ce goût. Elle a drogué aussi mes sucreries. La boule rose est engloutie, ce qui révèle l’identité du poison : l’Etreinte d’Eros. Elle pense à tout, cela dit. Les propriétés coupe-faim et anti-fatigue de la solution buvable font déjà effet. Je le sens… Je me sens plus… Plus fort. Ouais. Cela tombe à pic. Je ne suis pas à Hametsu par gaieté de cœur - même si trancher deux-trois orphelins sur le trajet m’enchante énormément. Kagaya m’a envoyé au charbon. Il faut abattre un moine. Un bonze en lien avec la Seigneurie de la Foudre. L’adepte du Ninshu aurait participé à la tentative de coup d’Etat des Toyotomi. Tu le crois ça ?

Le parjure se serait enfoncé dans les profondeurs de la Ruine pour mieux échapper à ses détracteurs. Un plan ingénieux, qui fonctionna en partie. Hélas, il eut fallu que le Boss de la Shinnin Connection décide de s’intéresser à son cas - le scellant par la même occasion. Le bonhomme n’avait pas de chance, Kagaya avait justement sous la main un putain de limier qui a passé toute sa vie sur cette terre. Dans les cieux et sur terre, personne n’échappe à Chien-Fou. A ce sujet, mes Frères et ma Soeur ont élaboré un petit gimmick qui me plait bien : « Attention, Chien-Fou ». C’est un symbole, une image, une petite boutade qui fait écho au célèbre, attention chien méchant. Dans l’absolu, ils n’avaient pas tort. On les esquive plus facilement que moi.

Une constellation de nervures se dessinent sur mes tempes. Oh shit here we go again. Me voilà à vadrouiller, une lame dégainée de Kubikiribocho sur l’épaule. Cette seconde vue m’épargne un temps fou : nul ne s’émancipe du Byakugan, la pupille ultime. Je remonte la piste du dévot et tombe sur une nouvelle fille de réconfort qui tente de lui vendre ses services. La gamine est haute comme trois pommes, embaumée dans une tenue qui pue le drip de mauvaise qualité. Selon toute vraisemblance, elle n’a pas plus de treize ans. Elle commence tard. Ciel m’a expliqué une fois qu’il était préférable de commencer dès le berceau. Un poil folle la macrelle.

« Hey la opps. Tire toi en brr, brr. C’est une cible du clan Shinnin. Va vendre tes services ailleurs. »

Une nuée de kunaï quitta mon barda pour foncer vers le profil de la gamine - sa tête, plus précisement. Les projectiles s'entrechoquent entre eux pour changer de trajectoire au dernier moment et accroître l'imprévisibilité de l'offensive. Chargées en Chakra neutre, les dagues sont en mesure de découper les tenketsu qu'elles heurtent [1]. Ah mince, j’oubliais !

« Y’a l’Elysée de Kazu-zu, la meilleure maison de charme de Ame pour vendre ses services. Tu seras nourrie, logée et blanchie. Tu dois juste donner un peu du tien quoi. »

On me forçait à faire de la pub… C’est le job de Kasumi ça ! Moi de base je dois juste tching tching. Après bon, voilà, quoi. Pas sûr que m'obliger à faire ça soit très pertinemment. J'ai un ratio de cible qui survit assez bas. Enfin, bon. Cela ne me dérange pas de susurrer des mots doux à l'oreille d'un macchabée si ça fait plaisir aux têtes pensantes du Clan Shinnin.

Résumé:

De fil en aiguille Yasha avait pu remonter jusqu’à l’une de ses cibles, un moine responsable indirectement du meurtre de son père. Ce dernier, craignant pour sa vie avait fait mille et un efforts afin de se mettre hors de danger en s’exilant dans les ruines de ce pays, là où personne ne devrait théoriquement venir le chercher. C’était en effet un bon plan pour se faire oublier et se refaire une main en quelques mois tout en restant discret, malheureusement… cela faisait désormais quelques mois que Yasha, totalement animale et sauvage traquait les responsables liés directement ou indirectement au meurtre de son père. Voilà donc quelques mois que la petite Soryo Yasha venait de passer d’une délicate princesse promise à l’un de ses cousins à une tueuse sanguinaire froide et totalement meurtrière.

- C’est ici. Un bâtiment délabré servant de repère discret, le lieu tenait difficilement debout au premier coup d’oeil et personne n’oserait venir chercher ici. La localisation exacte avait été obtenue en investiguant dans un repère de malfrat lié à la cible de Yasha, certains se montrèrent très bavards pour gagner quelques années de vie supplémentaire, bien évidemment la cruauté dont faisait preuve l’ancienne princesse était hors norme et ils furent égorgés sans aucune pitié.

D’un pas prudent et discret, l’enfant pénétra le bâtiment à la recherche de sa cible. Les lieux étaient gardés par une flopée d’homme de mains, probablement une petite dizaine. Pas d’éveillés, quelques paysans qui avaient mal tournés pour obtenir de quoi manger et avaient sans doute pris goût à cette vie malhonnête. Des morts en suris supplémentaires pour la lame de Yasha, qui comme une ombre traversa un couloir ; répandant au fil de sa lame la mort, tranchant au travers de la chaire de ses adversaires, qui ressemblaient plus à des victimes que des véritables adversaires pour le coup.

Elle dérapa de l’autre coté du couloir, voyant enfin sa cible, quand soudain un bruit fut audible au loin ; avant que deux projectiles ne fendent l’obscurité en sa direction. Sa lame en main droite émanait du chakra pur, chose que le byakugan devrait certainement voir, encore un homme de main ? Elle écarta faiblement ses jambes, adoptant une posture guerrière, prête à défaire les deux projectiles quand ces derniers changèrent de place à la dernière seconde, prêt à découper son corps.

Sa lame s’extirpa de sa main in extremis pour balayer circulairement vers le sol avec force les deux projectiles, dirigé par son chakra. [1] Sa lame se dirigera par ailleurs dans son dos pour trancher la gorge du bonze sans aucune pitié sans même qu’elle ne le regarde, avant qu’elle ne revienne devant elle aussitôt prête pour l’affrontement.[2]

Si c’était un homme de main, il devait mourir aussi ; Yasha écrase avec ses pieds les deux projectiles au sol, les chargeant de chakra neutre pour en prendre le contrôle[3]

Ces deux derniers commencent à voler comme des satellites autour de la jeune fille, qui s’expulse à pleine vitesse[4] vers son adversaire, sans dire un mot de plus, son regard vert rivé vers lui, remarquant ses étranges pupilles et les nervures autour de son visage. - Qu’est-ce que tu viens faire ici ?

Arrivant à son corps à corps, une violente botte à l’épée, cette dernière chargée de chakra neutre toujours menace circulairement le flanc droit du jeune homme tandis que les précédents projectiles restent toujours en vol satellitaire autour de Yasha. [5]

Aucune réaction. La petite n’est pas du coin, son mutisme le prouve. Les enfants des quartiers défavorisés du Pays-Bidonville ont mis sur pied un argot atypique. Ils s’expriment en inversant les syllabes, réduisant les mots et en exécutant tout un tas de codes avec leurs mains. Ils ne jouent jamais avec leur coutelas sans déverser un flot d'invectives hors normes. Quel dommage. J’ai toujours aimé parler avec les deux trois voyous qui tiennent les fours de Hametsu. Après deux trois coups de Kubikiribōchō dans les gencives, les fennecs deviennent des cabots serviles.  

Bon, bon, bon.

Les nervures irriguant mes tempes disparaissent. La pâleur des pupilles ultimes est chassée par le gris des mes iris. Elle ne mérite pas tant de considération. Certes, elle vient de déployer sa lame pour parer ma piètre offensive. Par extension, elle a tranché la gorge de la cible que nous partageons. Le bonze tombe au sol et tente de retenir le liquide carmin qui s’échappe de sa trachée. Son regard apeuré s’enfonce dans le mien, il cherche mon aide, mais ne reçoit qu’un haussement d’épaules de ma part. Le monde est méchant.

La mercenaire, kunoichi à ses heures perdues, assoit son hégémonie sur mes ustensiles de cuisine et s’élance vers moi. Ka(t)sumi m’a beaucoup parlé des clans du pays de la Foudre. Cela aide d’avoir un petit frère autiste, qui s’épanouit uniquement au contact des animaux. Lors de son périple pour récupérer une fulguro-banane, un fruit qui pousse uniquement dans les hauteurs du Croc Prométhéen, il aurait rencontré une marée d’humains aux cheveux albâtres. Ces adeptes de l’Empereur-Roi manient le Chakra neutre - un peu à l’instar de mes Frères et Soeur -, mais aussi les animaux et leur chair.

Soryo, Inuzuka, Noroi.

Ka(t)sumi me sert uniquement à récupérer des informations. Cela m’évite de devoir faire le tour du monde. Chien-Fou préfère ne pas quitter Hametsu, surtout lorsque je sais que le Maître du Marché Noir s’apprête à créer son pays, l’Abondance. Autant être aux premières loges de cette création, de sorte que nous puissions, nous aussi, récupérer notre part du butin. Enfin bon, il y a plus important que de se lancer dans une série de monologue, j’ai une femme miniature qui s’apprête à abattre son épée téléguidée contre moi. Le sabre qui fonce vers mon flanc se confronte à la première lame de Kubikiribôchô. Innervée par mon Chakra, mon katana libère une coque d’air comprimée qui repousse l’assaut avec le même geste circulaire qu’initié*.

La petite m’a montré son karaté. A mon tour de la faire danser. Mon poignet droit effectue un vif moulinet et, par extension, le tranchant de mon katana suit. Ma création libère une seconde paume du Hakke sous la forme d’une torpille d’air. L’offensive fonce vers le bassin de l’étrangère, mais vrille à la dernière seconde pour la prendre par surprise et aspire à trancher son aisselle droite*. Jouons au chat et à la souris. Je serais le matou, toi le jouet. Sans offrir une seconde de répit à l’assassin, ma main gauche cramponne le tsuka de la seconde lame qui compose l’ensemble nommé Kubikiribôchô.

Le crissement du métal brise le silence des environs. Je profite de l’assaut sur son hémisphère droit pour effectuer une tenaille en l’assaillant autre part. Le but est simple : jouer sur plusieurs niveaux. Ainsi, il sera plus aisé de prendre l’ascendant. Mon buste se penche vers l’avant, mes genoux se plient, lorsque ma main gauche finit de tirer la lame, celle-ci part en direction des genoux de la télékinésiste. Quelques secondes avant de pénétrer la chair, mon arme relâche une troisième coque d’air comprimée, qui s’élance tel un uppercut vers le menton de la gourgandine*.

* Bukijutsu - Juken - Rang C Chien-Fou libère une paume du Hakke pour cueillir ton assaut et le renvoyer dans le sens opposé, sans briser le mouvement circulaire, et sans te désarmer.

** Bukijutsu - Juken - Rang C+ Chien-Fou effectue un moulinet de poignet, de bas en haut. L'épée relâche une paume du Hakke qui fonce vers ton bassin. A la dernière seconde, la torpille d'air vrille pour tenter de trancher ton aisselle droite. Cette technique profite du Boost (C devient C+).

*** Bukijutsu - Juken - Rang C Chien-Fou profite de sa torpille pour dégainer, dans la foulée sa deuxième épée. Le dégainement aboutit sur une tentative de tranche au niveau des tes genoux. Il s'agit d'une feinte : Kubikiribocho libère une troisième paume du hakke tranchante qui remonte d'un coup, pour tenter d'ouvrir ton menton en deux.

Son air neutre reste figé sur son visage, tandis que les doigts de sa petite main droite serrent avec force le manche de son épée, tout autour d’elle, les deux précédents projectiles du Hyuga tournoyaient comme des satellites en orbite proche de Yasha. La cible était morte, peu importe le reste, mais celui-là n’allait certainement pas se laisser faire et surtout laisser la petite Soryo s’en tirer aussi facilement ; peu importe, il devait mourir. Comme d’habitude, elle portait une longue tunique grise parsemés de quelques motifs colorés, un bandeau et son col camouflant une grande partie de son visage rendant ainsi très difficile d’identifier pleinement son identité ; uniquement quelques traits s’échappant comme ses yeux, cils pouvaient probablement affirmer son genre.

L’inconnu se défend assez bien du premier assaut, défiant la lame de Yasha vers le flanc inverse via une coque d’air comprimée. La jeune femme reste néanmoins assez calme, tandis que ses deux pieds s’écrasent pleinement dans le sol afin de maintenir un bon appuie et ne pas se déséquilibrer lors de cette passe d’arme, elle s’apprêtait par ailleurs à répliquer en revenant avec un assaut sur ce dernier mais son adversaire fut bien plus rapide, enchaînant ; une nouvelle vague d’air se dirige aussitôt vers la petite Yasha qui, s’apprête à se défendre en la fauchant de sa lame quand subitement cette dernière vient faucher son aisselle l’entaillant ; du sang vient tâcher sa tunique. La jeune fille grimace de douleur, son adversaire n’y prête absolument aucune attention.  - Une feinte... 1

Tuer ou être tuée.

Cette devise était plus que vraie, plus que toutes les autres maximes. Elle fut princesse Soryo jadis, aujourd’hui elle courrait derrière un fantôme pour venger son père ; impossible pour elle de mourir aujourd’hui, surtout pas devant un tel individu. Son regard se lève, une puissante aura est visible dans ses yeux, comme une flamme qui ne venait de s’allumer.


Les mouvements rapides et précis de son adversaires continuaient, il venait de dégainer une seconde lame et vise les genoux de Yasha ; mais le coup s’avère encore être une feinte cette fois. Déjà engagée dans la défense de ses genoux, la Soryo s’avère sans défense ; mais ce serait négliger ses capacités et les deux projectiles qui flottaient précédemment dans l’air. Ces derniers surgissent comme des météorites sur les flancs de la princesse ; venant former un x sur la lame de son adversaire pour la coincer et paralyser totalement au sol, empêchant la progression et formation de cette bourrasque d’air.2

Yasha toujours à proximité fouette horizontalement sa lame avec sa main droite contre l’abdomen de son adversaire*, écrasant de son pied gauche la partie non tranchante de la lame paralysée au sol par les deux projectiles téléguidées ; y infusant une partie de son chakra par ce simple contact plantaire3

Puis d’un rapide appuie, se propulse brutalement dans les airs par dessus son adversaire, conservant une proximité très rapprochée pour empêcher de manœuvrer pleinement son épée secondaire, avant d’atterrir plusieurs mètres plus loin ; dévoilant le style de la Soryo, habile, rapide et assez acrobatique. 4

A ce moment là, les deux projectiles cessent de maintenir l’épée au sol et cherchent à se loger comme des balles dans les jambes du jeune homme tandis que Yasha observe derrière, son aisselle pissant de nouveau le sang.5 Puis, replace correctement sa garde avec sa lame, se préparant immédiatement aux prochains assauts, tentant de taire la douleur... ce n'était qu'une gamine après tout, mais la force mentale dont elle faisait preuve était plus que louable.

Résumé !:

La vrille aérienne remonte le long de ses flancs pour enfoncer ses crocs éthérés dans son aisselle. Mon assaut perfide s’ancre dans la chair de l’assassin ; une gerbe de sang est expulsée depuis la fosse axillaire, signe que la veine éponyme s’est fendue. Plusieurs hémométéores aspergent mon visage. La chaleur enivrante du sang sur ma paume électrise mes sens. L’horizon se teinte d’un voile vermillon, puis ma langue glisse le long de mes lèvres pour glaner la libation sanguine. Son sang est sucré… Intéressant. Je sens mon cœur percuter ma cage thoracique. Cette première passe d’arme réussie libère les plus sombres pulsions, celles terrées au plus profond de ma conscience.

« Tu vas te vider de ton sang et mourir, petite. »

Je ne peux m’empêcher de lui rappeler sa double condition inférieure : femme et enfant. Un rictus moqueur se fige sur la partie inférieure de mon faciès. L’idée sous-jacente, le sous-texte derrière cette invective, est hélas purement factuel. Tous les adeptes des arts martiaux armés savent qu’il existe une série de points vitaux : les aisselles, l’aine, le cou, et plus vraisemblablement, toutes les parties non protégées par une armure. Je ne suis pas un Shinobi. Certes, je prends énormément de plaisir à confronter mes techniques perfides, mais je ne suis pas là pour jouer. Je suis un putain de Nettoyeur, un sale type qui prend plaisir à suriner un vieux endetté dans une ruelle.

La seconde lame de Kubikiribocho fuse vers ses genoux, puis se désaxe et propose une trajectoire verticale. Désabusée, l’adepte de la télékinésie tombe une seconde fois dans mon piège : la lame remonte dangereusement vers son menton. Deux satellites métalliques s’échappent de son échine pour venir protéger la Fille aux Lames. Les météorites, mes anciennes dagues, forment une croix et conjurent mon katana dans les entrailles de la terre. Cette situation ne m’arrange guère : je suis un maître d’armes et elle est capable de prendre le contrôle de mes outils de travail. Le rictus se transforme en sourire, mes lèvres se tendent au point de presque déchirer mes joues. Le plaisir absolu : quoi de mieux que de devoir affronter le némésis de son style ?

Avant de bondir au-dessus de moi, à l’image d’un cabri, elle a pris le temps d’écraser ma seconde lame avec son pied. Un acte étranger, qui, en d’autres circonstances, aurait été pris comme une tentative d’humiliation. Une sorte de “t’es tellement nul que je me permets de poser mon pied sur ta lame et tu vas rien faire”. Toutefois, dans la présente situation, ce n’est pas le postulat que j’ai décidé de prendre. L’enfant a déjà réussi à me prendre par surprise en contrôlant mes kunai. Je ne peux pas lui permettre de prendre le contrôle de tout mon barda. Un éclair de génie zèbre les ténèbres de mes pensées. Le sourire s’efface de mes lèvres lorsque mes projectiles, sous l’empire de la Soryo, tentent de s’enfoncer dans mes genoux.

Ma lame principale fauche l’air devant moi. Infusée en Chakra neutre, la première dague rencontre le métal de Kubikiribocho. La seconde, en avance, est sur le point de déchirer ma tunique et lecher ma chair. Une coque d’air, propulsée suite au choc avec le satellite, assoit hélas sa domination sur les ambitions mortifères de la gourgandine. Les deux projectiles sont propulsés au loin, à deux endroits différents [I]. Aussitôt, j’enferme les deux uchigatana en ma possession dans leur saya. Je ne peux pas lui offrir une seule ouverture.

Ma main droite s’enfonce dans mon barda. Elle ressort avec un objet sphérique, cerclé par une bande de tissu grise où les Kanji 煙幕 sont inscrits. Avec force, j’éclate la boule-surprise contre le sol. Aussitôt, un important nuage de fumée enveloppe mes galbes, puis avale ma position dans un mystère insoluble [II]. Je profite de cette pause momentanée pour me déplacer dans le smog, puis j’enroule des parchemins explosifs sur une série de six kunaï, et en appose d’autres sur ma lame secondaire, qui est abandonnée au centre du nuage.

Suite à une puissante impulsion contre le sol, mon corps s’élance vers l’avant dans l’optique de quitter le cocon anthracite. La Soryo se trouve à une distance modérée de ma position, c’est parfait. Je plie mon coude, ramène ma main droite au niveau de ma poitrine, et tel un ressort je détends mon bras qui propulse une dague miniature vers le buste de ma cible. Sur le manche, un morceau de papier est enroulé [III]. Mon bras répète la même opération et propulse une seconde fois un kunai, cette fois-ci vierge de tout artifice. Le second projectile suit la même trajectoire que le premier, si ce n’est qu’il évolue dans l’air un peu plus rapidement [IV]. L’objectif de mon entreprise est simple : faire en sorte que le second kunai percute le premier, de sorte à modifier sa trajectoire à la dernière minute et lui fermer de facto toute porte de sortie.

En outre, ma main gauche effectuera le signe incantatoire propre à la détonation d’un parchemin explosif dès que la petite entrera dans le champ d’influence de ma torpille piégée [V]. Un Soryo adepte du Bukijutsu est capable de prendre le contrôle de toutes les armes. Bien, dans ce cas je vais la nourrir d’armes piégées pour qu’elle comprenne que sur Sur Terre comme au Ciel, moi seul mérite d'être Honoré.

I Bukijutsu - Juken Rang C+ Chien-Fou abat son autre lame - la principale - devant lui, en fauchant l'air. Le premier kunai est percuté par la lame, qui propulse, au moment de l'impact, une paume du Hakke qui s'élance pour contrecarrer le second kunai. Je pars du principe que les deux projectiles sont projetés un peu plus loin dans le décor.

II Action RP Chien-Fou claque une bombe fumigène. il profite d'être dans le nuage pour se déplacer, ajouter des parchemins explosifs sur ses armes et abandonner sa seconde lame, celle que tu as touché.

III Bukijutsu - Juken - Rang C Chien-Fou balance un kunai vers ton buste. Chargé en Chakra neutre, le projectile est en mesure de scinder un tenketsu. Un parchemin explosif enroule le manche de cette mini dague, je te laisse décider si t'arrive à t'en rendre compte ou non.

IV Bukijutsu - Juken - Rang C Chien-Fou répète la même opération que précédemment. Toutefois deux éléments changent : ce projectile n'a pas de parchemin explosif, et ce projectile suit parfaitement la même trajectoire que le premier. Il n'aspire donc pas à te toucher, mais à changer in-extremis le parcours de l'attaque III. IV n'est donc pas une offensive, mais plutôt une façon de transformer l'habituel changement de direction RP en technique à prendre en compte hihi.

V Action Conditionnelle RP Chien-Fou déclenche le parchemin explosif avant que le Kunai ne touche ta lame ou un quelconque bouclier tiers. Le but est de te prendre dans le souffle de l'explosion et de te faire subir la détonation d'un parchemin explosif au corps à corps !

Le visage masqué par son bandeau ainsi que son écharpe, uniquement ses yeux émeraudes ressortaient pour épier l’adversaire avec une froideur totalement morbide. Il avait bel et bien affaire à une véritable tueuse, malgré son jeune âge. Il était par ailleurs assez difficile de deviner au premier coup d’oeil qu’il s’agissait bien là d’une petite fille ; mais pour un adversaire aux talents digne d’un shinobi, cela n’était absolument pas compliqué. L’enchaînement élancée par la princesse Soryo fait donc effet, mais l’épéiste adverse arrive à s’en défaire en jouant assez bien avec ses lames et encore une fois en générant une espèce d’étrange projection d’air qu’elle n’arrive pas réellement à cerner.

Les deux kunais utilisées précédemment se font définitivement repousser et Yasha sent enfin son chakra quitter ces deux armes, néanmoins, son adversaire semble petit à petit comprendre. Dans le brouillard de fumée qui vient de naître, elle sent l’épée s’éloigner un peu plus et devenir plus légère à contrôler par télékinésie ; il venait de s’en débarrasser, se doutait-il de quelque chose ? La princesse Soryo fronce les sourcils et reste sur ses gardes quand malheureusement, le chien enragé se montre bien plus offensif et lance un kunai en direction de la jeune fille.

Une pensée arrogante marqua l’esprit de la petite, confiante en ses capacités, un peu trop même. Elle allait prendre le contrôle de ses armes et les retourner contre lui ; ne se doutant bien évidemment pas qu’il savait, prenant ça pour de la simple méfiance ou… simplement pour détourner son attention via le son de l’arme dans le sol. Son manque d’expérience lui fait encore une fois défaut, le projectile arrive ; elle s’apprête à le dévier quand il change de trajectoire d’un seul coup, frappé par un autre projectile… !

Yasha ancre ses deux pieds dans le sol avec une certaine force, puis pivote sur elle même ; son épée en main droite quitte sa main pour fonctionner comme un bouclier, formant une hélice pour balayer le projectile au loin quand… le temps semble s’arrêter, in extremis elle remarque alors le parchemin explosif attaché à la queue du kunai. - Bon sang… ! Une pensée vive et spontanée, alors que la déflagration englobe brutalement toute sa position. On voit Yasha sortir du nuage de fumée brûlée sur toute la partie centrale, son écharpe totalement arrachée par le souffle de l’explosion. Son épée avait pu protéger une partie de l’explosion, mais pas tout : la petite tremblait légèrement, sentant la morsure brûlante de l’attaque contre sa peau encore. [1]

Elle pivote vers le jeune garçon au loin, hors de question de mourir ce soir, malgré le sang qui perle de son aisselle ; peut-être l’offensive qu’il venait de réussir détournait son attention, ainsi vicieusement l’épée abandonnée un peu avant vint à sa charge cherchant à blesser son bras armé en l’entaillant sévèrement avec une rare violence, visant bien évidemment le haut de l’épaule de manière à rendre lourd l'utilisation de ce bras si l’action touchait, l'épée s'était déplacée dans la nappe de fumée utilisée précédemment pour préparer sa vicieuse offensive. [2]

Retrouvant son souffle, Yasha fléchit légèrement les genoux tandis que depuis ses deux pieds, elle propage son chakra neutre dans le sol afin de discrètement prendre le contrôle de plusieurs petits gravats et moyens autour d’elle, sans alerter chien fou. [3]

Si jamais il avait su esquiver/contrer sa propre lame, Yasha avance au corps à corps, bien plus lente que les précédentes fois, mais n’en démordant pas. [4]Hors de question de mourir ici, ce n’était pas une possibilité pour elle ! Elle récupère la lame en plein vol avec sa main, si elle avait déjà touchée, la lame revient et flotte à ses cotées comme si elle était maniée par un épéiste fantôme. [5]

Puis avec sa lame en main non blessée, frappe d’une découpe circulaire l’abdomen de son adversaire afin d’essayer de le faucher.[6] La lame flottante, elle, vient chercher à le pourfendre au niveau de la cuisse, le but était de réduire sa mobilité, bien évidemment ; elle avait pu apercevoir l’étrange phénomène qui se dégageait de ses membres ; ainsi la lame feinte brutalement, c’était là l’avantage d’utiliser la télékinésie pour frapper, permettant ainsi de réaliser des mouvements difficilement lisibles vu que non exercer par des mains et autres. La lame remonte en estocade directe sans ralentir, ni mimer de mouvement de pivot vers le foie du chien-fou. [7] Pendant ce temps, Yasha recule faiblement se rapprochant de l’îlot de gravât non loin, mimant plutôt un mouvement défensif pour ne pas alerter son adversaire et l 'inciter à venir.

Résumé !:

A la manière d’un serpent qui s’enroule autour d’un rat pour mieux l'étouffer, je prends le pas sur l’assassin. La constriction se resserre, bientôt elle aura perdu la guerre d’attrition. La faute à cette décennie d’expérience qui nous sépare. Dans les bidonvilles de la Ruine, j’ai dû rivaliser de violence et d’ingéniosité pour écraser et dominer mes adversaires. Ici, j’ai dû affronter des adversaires plus dangereux que moi, plus puissant que moi, plus nombreux que moi. Je surplombe une pile de cadavres dont elle n'a pas idée. Elle rejoindra, elle aussi, le charnier.

Par deux fois, ma rouerie pourfend sa hargne. Le projectile fantôme désaxe mon cadeau piégé dont la détonation manque de lui ôter la vie. Au fil de nos échanges, le gouffre qui nous sépare s’accentue. Elle ne retient pas mon mode opératoire. Elle n’est pas assez en alerte. Elle répète les mêmes actions, les mêmes mouvements. Ses techniques sont télescopées. Elle est comme un livre ouvert pour moi et ne fait preuve d’aucune stratégie, pour mon plus grand plaisir. Je compte bien lui mettre du plomb dans l’aile.

Aujourd’hui, je revêts ma plus belle toge de bourreau et d’enseignant. Je vais lui ôter toute sa folie combative, quitte à la tuer, tout en lui enseignant la plus belle des leçons. Si une action ne marche pas une fois, il ne sert à rien de la répéter. Cette gamine a l’avantage sur moi : elle peut prendre le contrôle de mes armes et les retourner contre moi. Elle ne pense qu’à ça, or nous savons tous les deux qu’elle est avantagée. Ainsi, elle devrait plutôt penser aux moyens que j’ai pour la punir.

« Hargneuse, hein ? Tu vas continuer à répéter tes coups inutiles ? Te vider de ton sang ? Mourir dans l’indifférence de ton foyer ? Bahahahahaha. Tu es ridicule. »

Mon arme parasitée fend le smog que j’ai généré plus tôt. Je ne peux m’empêcher de lâcher un soupire, de secouer la tête et de - limite - rigoler. Si j’ai abandonné cette lame, ce n’est pas sans raison. Elle ne prend pas le temps de réfléchir ; l’on dirait un lapin tétanisé par la peur devant le Grand Méchant Loup. Lorsque l’arme fuse vers moi, une série de parchemins explosifs apparaissent : symboles de mon avance sur elle. Mon pouce rejoint l’ongle de mon annulaire, mon auriculaire se baisse, puis mon index et mon majeur s’élève : le mudra effectué provoque la détonation de l’épée [I].

« Gamine, tu ne fais pas le poids. J’ai déjà trois tours d’avance sur toi. Tout ce que tu essaieras de faire, j’y ai déjà pensé. Tu ferais mieux de manger du gravier et de supplier de te laisser la vie sauve. On te trouvera du taff. Une gamine de ton âge, ça intéressera Kazu-zu. »

Là voilà qui s’élance en hâte vers moi. Elle ne retiendra jamais la leçon. Diminuée de mon épée, elle tente de faucher mon abdomen. Ma main libre glisse dans mon barda militaire et récupère un kunai. Cela suffira. Ma dague vient à la rencontre de son assaut, et dans un habile mouvement, la langue de fer part la sienne [II]. Sans attendre, mon centre de gravité chute, je me baisse, et balaye ses jambes pour lui faire perdre l’équilibre à l’aide de ma jambe droite. Le mouvement est fluide, véloce, et circulaire. Ma cheville, au contact de ses tenketsu, les obture [III].

I Action RP Au précédent tour, j'ai posé plusieurs parchemins explosifs sur la lame que j'ai abandonné. Il s'avère que tu utilises celle-ci pour tenter de me blesser. J'active les parchemins explosifs et détruit la lame. Par conséquent, les actions afférents sautent également (?).

II Bukijutsu - Juken - Rang D Chien-Fou effectue une parade simple et sans fioriture à l'aide d'un kunai.

III Taijutsu - Juken - Rang D Chien-Fou profite de la proximité - la parade - pour te balayer et obturer les tenketsu qu'il aura fauché.

Plusieurs tours d’avance ? Yasha fronce les sourcils alors que la lame explose littéralement, la déflagration brise l’acier qui s’éparpille un peu partout. Il avait visiblement pu comprendre la nature de la princesse Soryo en quelques échanges, ce garçon était visiblement impressionnant. Il marquait un point malgré son attitude totalement agaçante, Yasha était prévisible et se reposait beaucoup trop sur son pouvoir. Après tout, au sein de son clan elle n’était pas destinée à être une combattante, elle était née avec ce pouvoir bien plus développée chez elle que chez certains de ses cousins, s’entraînait régulièrement en secret à faire léviter ses jouets, des objets et autres. Son talent martial, bien que correct et dépassant quelques adultes, n’était pas totalement parfait.

Le son de la détonation sifflait encore dans ses oreilles, elle était en pleine attaque sur cet adversaire dangereux qui pare avec un simple kunai, Yasha fronce les sourcils, son regard plongé dans le sien, avant que ce dernier ne se baisse aussitôt pour tenter un balayage circulaire. La Sorya laisse ainsi l'un des cailloux contrôlés discrètement précédemment, venir se heurter contre son tibia avec force pour le repousser, du moins essayer. [I]; dans ses mouvements amples flottants, quelque chose transperce l’une de ses manches sous son aisselle ; un caillou qui à pleine vitesse vient foudroyer le front de Kyoken avec assez de force pour essayer de le sonner si le coup fait bel et bien mouche. [II] Elle comptait désormais ruser elle aussi, exploitant la petite taille de ces cailloux, l’obscurité naissante pour pouvoir réaliser une suite d’attaque surprise avec, les nombreux gravats reviennent avec fougue, téléguidés par Yasha pour harceler avec précision Kyoken, feintant, tombant par surprise et autres, le but le gêner et déconcentrer. [Action rp]

Ce bataille renforçait progressivement la shinobi petit à petit, cherchant à s’adapter à cet adversaire malin, sans doute le plus redoutable rencontré jusqu’ici. Elle se remet en garde, titubant légèrement, le sang qu’elle perdait vis à vis de son bras devenait de plus en plus gênant. Elle fixe Kyoken avec la plus grande des attentions cette fois, les prochains échanges seront décisifs c’est sûr.

Une impulsion sous la pointe de ses pieds la propulse vers le bretteur, sa lame en main droite s’arme, prête à pleuvoir d’une terrible botte circulaire vers Kyoken, il pensait être dans la tête de Yasha ? Son arrogance allait être utile sans doute, elle misait ainsi sur cette stratégie, le coup n’était pas stupidement lourd pour l’alerter. Yasha mimait simplement ses actions précédentes, donnant l’impression qu’il dirigeait mentalement le combat. La lame menaçait remonter dangereusement sur son abdomen pour le trancher… mais le vrai danger ne venait pas de là… Dans sa bouche, sa langue s’écrase et déloge brutalement l’une de ses molaires qui se charge en chakra.

D’un coup presque éclatant, sans avertir, de sa bouche s’expulse cette même molaire chargée de chakra le ventre du chien fou, transformée en véritable torpille fusant en ligne droite… Néanmoins, le coup peut être téléguidée, la trajectoire se modifie pour mieux s’adapter à l’adversaire, devenant imprévisible pour tenter de l’avoir, il avait pu dévier les projectiles précédents de cette manière, alors cette fois... elle comptait bien l'en empêcher en rendant la trajectoire de son attaque difficilement prévisible, donnant l'impression de cibler ton ventre, pour monder à la dernière seconde vers sa gorge, une double feinte pour encore plus tenter de perdre son adversaire. [III] Elle observe cela, un filet de sang accompagne la molaire, dégoulinant également de la  bouche de la Shinobi, qui portait toujours ce regard déterminé, il sous estimait Yasha, cette petite folle était atteinte d'une maladie, la fièvre. Elle l'avait au fond de son coeur, cette fièvre qui la poussait à porter ce regard grave, déterminé et surtout ne jamais s'avouer vaincu.

Résumé !: