Traque : Kaguya Shigemori

Kome no Kuni était une contrée bien connue des pirates. Véritable corne d’abondance du Continent, l’on pouvait y trouver toutes les denrées nécessaires à un long voyage en mer. Le capitaine y accostait souvent pour échanger des ressources contre des trésors. Certains racontaient que les eaux vivifiantes des rizières étaient dotées de propriétés médicinales, une eau de jouvence capable de régénérer les peaux abîmées par les combats et brûlées par le sel marin.

Mais ce voyage-ci, c’était dans une bien autre perspective que Seijirô l’avait entrepris. Il avait, pendant longtemps et avec l’aide des petites mains de la pègre, scruté les mouvements et suivi la trace de sa cible avant de passer à l’action. En effet, ses relations avec le marché noir étaient au beau fixe. Le corsaire vendait toujours plus de tentacules, de dents et de têtes — et la prochaine lui rapporterait le gros lot. Son embarcation accostée, le chasseur de prime entreprit sa traque…

Les paysans de la région se demandaient pourquoi la neige tombait sur leurs récoltes. Les oiseaux avaient cessé de chanter, les écureuils se mettaient frénétiquement à stocker des noix, et les poissons semblaient se cacher dans le fond des rivières. Toute la faune hibernait, et la flore noircissait sous l’effet du gel. Temporairement, l’eau de la cascade s’était transformée en glace, entraînant un refroidissement des cours d’eau du pays. L’œuvre du Yuki afin d’avoir l’avantage du terrain. [1]

Une vague de froid s’abattait sur le Pays du Riz. Cette année, la récolte serait mauvaise.

Les empreintes laissées, les branches cassées et les ossements d’animaux, tout indiquait que la proie était proche. Après avoir assisté à son travail sur la plage de l’Égide face à Idô-shima, il ne pouvait se tromper sur sa cible. Il l’attendrait au sommet de cette cascade majestueuse, futur théâtre d’une rixe vengeresse. Le ruissellement de l’eau laisserait bientôt place à celui du sang qui allait couler.

Yuki Seijirô, le corsaire au cœur de glace, n’avait qu’une parole.

— Comme on se retrouve… Kaguya Shigemori.

Bientôt, la Trinité remplacerait la Junte — ce n’était qu’une question de temps. Mais avant cela, il fallait finir le sale boulot et prouver qu’il était le plus Grand Amiral que la Marine Mizujin n’aie jamais connu. Peu importe l’issue du combat, aujourd’hui le Continent perdrait un grand pirate.

— Je t’avais dit que, tôt ou tard, l’Eau… ou plutôt la Glace, viendrait pour toi.

Désormais, les menaces étaient mises à exécution. L’entrechoquement des armes annoncerait le début du combat.

Tour n°1:

"Alors vieux débris, encore en train de somnoler ?"

Shigemori laissait son regard se perdre dans la feu de camp. La journée avait été longue, frustrante, fastidieuse. Mortel. Un compagnon était mort aujourd'hui. Ils étaient neuf lorsqu'ils avaient quitté Mizu. Maintenant, il n'était plus que cinq. C'était la malchance et la négligence qui avait tué les deux premiers. Mais les deux autres...

"Ça ne te ressemble pas de me laisser t'insulter, remarqua son interlocuteur en s'assaillant face à lui. Pourtant, notre situation ne me semble pas si mauvaise."

Les Yuki s'étaient adapté. La Forêt endormi avait transmis rage et haine à ses adversaires, dont les méthodes avaient changé en conséquences. Ils étaient devenus vicieux et subtiles, diablement efficaces et terriblement dangereux. Les méthodes étaient devenus les mêmes des deux côtés. La seule différence était le nombre.

"Bien sur qu'elle n'est pas si mauvaise pour un obsédé des combats comme toi, répondit Shigemori en levant enfin les yeux. Tu te jetterais volontairement en enfer si ça pouvait te donner une chance d'affronter le diable."

Riko était une jeune homme qui venait tout juste de fêter son dix-neuvième hiver. Ses cheveux roux étaient longs et tressé, ses yeux d'un bleu foncé et intense et le reste de son visage affichait une expression pleine d'innocence qui pouvait tourner au meurtre en un instant.

Ce garçon était le plus jeune guerrier de la Forêt endormi. Ses parents étaient morts pendant l'un des nombreux attentats cryogénique qui avaient frappé Mizu. Très vite, la rage supplanta la tristesse et le garçon eut l'idée d'aller voir un professeur réputé de son clan pour obtenir la force qui lui avait manqué au moment le plus important de sa vie. Ce professeur était Shigemori. En temps normal, il n'aurait pas accepté un élève en de tels circonstances, d'autant plus qu'il avait cessé d’entraîner les jeunes de son clan depuis un bon moment. Mais Shigemori avait perdu sa fille, son petit-fils et son gendre pendant le même incident. La même haine les habitait tous les deux. À cette époque, la petite tête rousse n'avait que douze ans et la Forêt endormi n'existait pas encore.

"Avec plaisir ! Répondit le roux avec beaucoup d'entrain, qui mieux qu'un démon pour affronter le Diable ?"

Malin, déjà puissant et plein d'un grand potentiel inexploité, il représentait tout ce que les Kaguya vénéraient chez un guerrier. Shigemori avait fait tous son possible pour faire ressortir ses qualités, quitte à lui briser tous les os à chaque session d'entrainement. Cela avait fait de Riko un garçon terrifiant. De tous les membres de la Forêt endormi, il était le plus intelligent et le plus talentueux et, d'ici quelques années, le plus puissant. Il était aussi le plus violent et le plus sadique et prenait un plaisir profondément malsain à combattre, comme un prédateur qui jouait avec ses proies.

"Tu le verras peut-être très bientôt, repris Shigemori. Les Yuki se sont adaptés. Nos tactiques leurs sont devenu prévisible, leur cruauté égale la nôtre. "

"C'est vrai, commenta le garçon, ils se sont appropriés tous nos avantages "

Il créa un petit os pointu avec lequel il commença à se nettoyer les ongles, avant d'ajouter avec nonchalance :

"Cela rendra les combats plus intéressants."

C'est la que la patience de Shigemori l'abandonna.

"Notre objectif est d'exterminer les Yuki !"

Il s'était levé d'un coup, tous les muscles de son visage contractés sous l'effet de la colère. Les trois autres s'étaient retournés de leur côtés. Shigemori se préparait à partir sur une grande tirade pour reprocher son attitude à ce freluquet, lui faire comprendre l'urgence de leur situation, laa necessité de faire preuve de précaution. Le connaissant, il aurait fait tourné cela en un grand discours destiné à redonner le morale à ses alliés. Faire brûler un peu plus le feu dans leur cœur pour les préparer à la suite, assumer brillamment ce rôle de leader qui lui avait été donné.

Mais il se retint en voyant l'expression de son interlocuteur. Riko était resté assis. La tête tranquillement appuyé sur la main, il regardait Shigemori d'un air dubitatif. Pendant un instant, le quarantenaire eu l'impression d'être un enfant face à un adulte n'ayant aucune patience pour ses jérémiades.

"Mais patron, lui dit-il avec toute l'innocence du monde, c'est impossible. C'est trop tard pour ça."

Son regard quitta son chef pour retourner à ses ongles

"Si nous avions cherché à faire les choses très rapidement, ça aurait été possible. Bien sûr, il aurait fallu être incroyablement rapide et diablement efficace, sans compter sur une certaine part de chance, ainsi que l'obtention d'informations que nous n'avions pas à ce moment... mais bref, ça aurait été faisable... Mais aujourd'hui ? Nous nous sommes trop écartés de nos objectifs initiaux. Plus personne ne s'opposent à nous de front. Les gens fuient à notre approche, les Yuki préfèrent les embuscades à la confrontation directe."

Un sourire amusé apparut sur son visage.

"Rends-toi compte de cette situation où ce conflit nous échappe alors que nous n'avons jamais perdu aucune bataille. Ceux qui se comportaient comme des ours et des sangliers sont devenus des rats et des vautours. Ils vont se contenter de nous tourner autour en attendant que le froid et la fatigue finisse le travail. Puis quand nous seront assez vulnérable, ils viendront nous cueillir sans difficulté. "

Ensuite, il jeta négligemment son os dans le feu et croisa de nouveau le regard de Shigemori, qui se sentait rattrapé par une réalité qu'il n'avait pas osé accepté jusqu'ici.

"Et peu importe le temps qu'ils y passeront. Ce qui compte, c'est qu'ils vont réussir. On a perdu la guerre patron."

Le sourire du jeune homme devient compatissant lorsqu'il vit le désespoir absolu s'installer sur le visage de son chef, qui comprit enfin que tout était perdu.

"Mais faut pas t'en faire chef ! On sait pourquoi on est là, on connait notre mission. On te suivra jusqu'au bout, quel que soit le résultat !"

Cinq jours plus tard, Shigemori se faisait capturer en couvrant la fuite de ses quatre derniers compagnons. Il ne sut jamais ce qu'il advint de Riko. D'après ses deux autres compagnons capturés à leur tour, il avait réussi à échapper à l'ennemi. Ils s'attendaient tous les trois à entendre parler de lui, d'une manière ou d'une autre, mais rien ne vint à eux. Un fait inquiétant, car Kaguya Riko était le genre à partir en fanfare. S'il avait été tué, il en aurait emporté des dizaines avec lui. Shigemori avait espéré le retrouver pendant sa fuite de Shimo, mais là encore, ce fut le silence radio.

À chaque fois qu'il faisait un feu de camp, Shigemori se souvenait de cette conversation. Ensuite, il se remémorait ce jeune garçon plein de talent en se demandant ce qu'il avait pu devenir, s'il était mort à cause du froid et de la fatigue ou s'il avait réussi à disparaître, sans jamais plus faire parler de lui.

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Kaguya Riko, le premier fantôme de la Forêt endormi

"Des Yuki"

Shigemori émergea en sursautant. Son feu de camp s'étaient éteint de lui-même depuis un moment. C'était le froid qui l'avait réveillé, mais pas n'importe quel froid. Ce n'était pas celui du vent hivernal ou de la haute altitude. Non, c'était celui des Yuki. Celui que sa peau pouvait encore reconnaître, même après plusieurs décennies.

Cela ne lui disait pas d'où venait l'ennemi.

Le vieux se releva d'une pirouette, muscles tendus et sens en éveil. Ne sachant d'où viendrait l'attaque, il fallait être près à tout. Mais après une dizaine de secondes, il comprit que ça n'arriverait pas. Quelques instants plus tard, son adversaire se présenta à lui. Pas d'attaque surprise, mais le froid disait au vieux que ce bonhomme n'avait pas manqué de se préparer. Mélange bien étrange d'honneur et de confiance.

"Yuki Seijiro, répondit Shigemori."

C'était la première fois qu'il utilisait son prénom. Une marque de respect envers un adversaire qui venait chercher la mort. C'était la moindre des choses... Toutefois, le respect tomba immédiatement.

"Mais d'imaginer que tu puisses être aussi stupide, lança le vieux d'un air moqueur. Tu es bien le digne représentant de ton clan."

1. N'ayant rien de plus à dire, le vieux se contenta de commencer à bouger les mains. Mais au lieu d'attaquer, il créa un clone osseux, qui émergea de son dos.

2. Dés son apparition, le clone entama une série de signes à son tour. Le vieux contracta tous ses muscles en se laissant tomber en avant. Une fois ses mudras terminé, le faux Shige posa sa main au sol, juste derrière l'original, qui semblait bouillir d'impatience. Un pilier émergea à la vertical et rencontra ses pieds pendant qu'il tombait. Cela le propulsa droit sur son adversaire, à une vitesse vertigineuse.

"Que la fête commence, dirent les deux Shigemori à l'unisson."

3. Pendant qu'il fonçait, le vieux créa de la matière osseuse tout autour de son bras, qui devint une lance osseuse. Cette simili-arme était pointé droit sur Seijiro, plus précisément sur sa poitrine, qu'elle avait pour but de percer.

4. En parallèle, le clone, toujours proche du sol, avait entamé une nouvelle série de signe. Une fois terminé, il posa de nouveau sa main au sol et envoya de la matière osseuse dans le sol, pour élever une forêt de pic osseux autour du Yuki. Il ne chercha pas à l'attaquer indirectement avec ces pics, se contentant de les créer un peu partout autour, évitant également d'en faire émerger un sur la trajectoire du vrai Shigemori.

Le combat avait débuté.

Résumé:

Traque
Tour n°2
@Kaguya Shigemori

Shigemori ne semblait pas surpris. Après tout, il avait sûrement accusé de nombreux affrontement au cours de sa longue vie. À Shimo, les mauvaises rencontres et les raids des peuples barbares étaient fréquents. C’était un combat perpétuel pour la survie, dans un environnement impitoyable. Peut-être la raison pour laquelle il avait perdu la raison, s’attaquant au clan le plus dangereux de ce pays. Les Yuki, maîtres des glaces et du froid, étaient autrefois le plus redouté des clans. Malheureusement, la disparitions des étoiles célestes et de la maîtrise du zéro absolu les avait affaiblis. Mais certainement pas vaincu, ils renaîtraient de glace comme le phénix des cendres.

« Malheureusement pour toi, tu n’as ni alliés, ni amis. Ce n’est pas le Cercle Rouge qui viendra te sauver. Personne ne pleurera ta disparition. » Lui dit-il froidement.

Pesant ses mots, la cible était passée à l’offensive. Aidé de son clone osseux, un véritable squelette sur pattes qui prit forme humaine, le vieillard se projette comme une torpille. Tel un cavalier chevauchant un cheval invisible, il fend les airs armé d’une excroissance osseuse en forme de lance.

1. À la réception, l’Amiral l’accueillit avec un bouclier de glace formé à partir de son armure pour se protéger de l’impact. La lance se planta dans le bouclier et le brisa, se plantant légèrement dans le thorax du shinobi. Les pieds du vieux ninja frappèrent la coque de glace, repoussant les deux adversaires par l’inertie ainsi provoquée.

S'arrêtant avant de cogner contre une paroi créée par le Kaguya, le pirate remarqua que des troncs osseux, comme des arbres d’ébène, avaient poussé autour de lui pour délimiter le terrain de chasse. Une tentative vaine de reprendre le contrôle du terrain. Malheureusement, la présence d’eau était favorable à l’adepte du Hyôton qui avait déjà préparé le terrain. Une prison d’os sommaire ne suffirait pas à l’empêcher de prendre la fuite si besoin était, il avait calculé son coup, au sommet de cette cascade.

« Tu t’es amélioré, je n’aurais pas cru que ta vieille carcasse soit capable de se déplacer si rapidement, je le reconnais… »

2. Ainsi, Seijirô fit sortir de glace un clone de sa conception, histoire d’égaliser les chances.

« Hyôton : Furie des Dragons Jumeaux ! »

3. Côte-à-côte, le Capitaine et son sosie de glace effectuèrent les mudrâs nécessaires à la création de deux grands dragons de glace, qui se faufilèrent entre les obstacles osseux pour foncer sur le duo Kaguya. Leur but était de s’écraser sur leurs cibles pour les envoyer dans le décor.

« Maintenant, essaye donc d‘échapper à ça, vieillard ! »

4. Gueules grandes ouvertes, les deux créatures de givre se mirent à cracher des aiguilles de glace sur leur passage.

Tour n°2:

Le Yuki s'en était bien sorti. Il avait immédiatement créé un clone pour annuler l'avantage de Shigemori, puis il avait intercepter son attaque. La vitesse avait aidé le vieux à causer quelques dégâts, sans avoir été décisive. Au final, la seule chose qui avait changé était la distance qui les séparait.

Puis le Yuki enchaîna en créant des Dragons.

"C'est terrifiant, commenta Shigemori, non pas sans une certaine nonchalance."

Toujours impressionnant de se faire attaquer par des dragons de chakra, quel que soit l'élément qui les composait. À choisir, ceux fait de lave et de foudre devaient être les plus impressionnant, mais Shigemori n'avait jamais eu la chance d'affronter ce genre de capacité. Toujours est-il que le vieux hésita un instant. Il était évident qu'il devait se défendre, mais la question était de savoir comment. Arrêter l'attaque ? La dévier ?...

Ou l'utiliser ?

1. L'idée bourgeonna en même temps dans les esprits jumeaux de Shigemori et de son clone. Sans se regarder ou se concerter, les deux vieux enchaînèrent les signes pour faire la même technique. Il aurait été difficile de qualifier ce qu'ils créèrent de mur. En effet, un mur est quelque chose de grand et de large, solidement accroché au sol. Celui-ci était à peine assez gros pour couvrir la tête du dragon et c'est leur créateur eux-mêmes qui les soutenaient, ce qui les rendaient plus proche des boucliers. Des boucliers dont la forme aussi interrogeait. C'était celle d'une demi-sphère dont l'intérieur était creux, mais épais.

Comme les boucliers n'étaient pas liés au sol, mais tenus par les vieux, les dragons ne furent pas stoppés net. Toutefois, les structures osseuses étaient assez épaisses pour résister au choc sans se briser. En conséquence, les deux Shigemori furent poussés vers l'arrière. Le choc initial fut rude, assez pour faire vibrer douloureusement l'épaule du vieux, mais pas avec assez de force pour causer beaucoup de dégâts, ou même de détruire le clone, qui tenait bien le coup. Il s'agissait toutefois réussite, car tout cela faisait parti de leur même plan. Pourquoi continué le combat inutilement si son adversaire lui donnait une si belle occasion d'y mettre fin ?

2. Encore fallait-il tomber comme il fallait, car c'était là la partie la plus délicate de ce plan comme les aimait tant le vieux vétéran. Comme un seul homme, les deux Shigemori lâchèrent les boucliers, qui commençaient déjà à s'écrouler. Heureusement, ils avaient fait leur œuvre et l'attaque des dragons avait été contenu. Maintenant bien au bord, il s'accroupir pour être aussi prêt du sol que possible...

Puis ils se laissèrent tomber dans le vide en commençant immédiatement à faire des signes. Tout en bougeant les mains, ils se regardèrent, pour jauger la distance qui les séparait. Cela les poussa à faire quelques ajustement en bougeant légèrement leur jambes, afin de partir dans la bonne direction quand il le faudrait. C'est à ce moment que des projectiles commencèrent à s'échapper en grande quantité de la bouche des dragons. Trop tard, car les vieux avaient déjà terminé.

"Adieux l'ami ! Lança joyeusement Shigemori en terminant son dernier signe."

Des tiges osseuses émergèrent à une vitesse vertigineuse de ses talons et de ceux de son clone, pour rencontrer très vite le bord gelé de la cascade. Comme leur forme n'était pas pointu, elles ne s'y plantèrent que très légèrement et tinrent le choc en continuant de grandirent. Cela poussa les deux vieux à l'horizontal. Ajouter à cela la vitesse des tiges et les deux vieillards furent projetés comme des boulets de canons. Cela fut si rapide qu'ils évitèrent tous les projectiles.

Grâce à la direction où pointaient leurs talons au moment de lancer la technique, les deux Shigemori partirent en diagonal l'un vers l'autre et se rejoignirent dans les airs. D'ailleurs, ils ne passèrent pas loin de se foncer l'un sur l'autre, et quand ils commencèrent réellement à chuter, ils étaient si proche l'un de l'autre qu'ils pouvaient s'enlacer.

C'était d'ailleurs le but de la manœuvre.

"Pas le temps de niaiser ! Hurla le clone en agrippant son comparse par le dos, grouille toi maintenant !"

3. Mais Shigemori avait déjà commencé ses mudras. Quand il termina, il tendit les bras pour agripper la structure que la matière osseuse formait déjà en-dessous de lui. Tandis qu'elle continuait de grandir, on pourrait voir de larges ailes se former de chaque côté, révélant ainsi la nature de sa création.

Il s'agissait d'un planeur. Ce n'était pas la première fois que le vieux faisait un tel objet. La dernière était contre le kaiju, quand il avait modifié son traîneau. Ça avait été différent, car d'autres combattants l'avait assisté pour permettre à cette création de voler réellement, du moins pour un temps. Pas besoin de cela ici, car la vitesse de la chute ferait le travail.

Une fois le planeur entièrement terminé, le vieil homme tira vers le haut. Il fallait être subtile, pour épouser l'air et de s'en servir, plutôt que d'essayer de forcer et de s'écraser en bas comme un imbécile. Heureusement, la cascade était très haute, ce qui lui laissa assez de temps pour faire sa manœuvre sans trop insister. Porté par le vent, le planeur se redressa lentement jusqu'à cesser de chuter. Maintenant, il partait à l'horizontal à toute allure. Il n'était que quelques mètres au-dessus du sol, à peine assez haut pour rester au-dessus des arbres, mais il partait maintenant dans la direction opposée à la cascade.

Shigemori ignorait combien de temps cette invention le porterait en avant, mais cela serait probablement suffisant pour échapper à son adversaire. Du moins, c'est ainsi qu'il voyait les choses.

Résumé:

Traque
Tour n°3
@Kaguya Shigemori

Si les dragons avaient atteint leurs cibles, ce n’en était pas assez pour se débarrasser du vieux Kaguya. Les boucliers absorbèrent le choc, visiblement, assez pour le laisser en vie et pouvoir s’extirper de leurs gueules. En dépit de ses crimes atroces qui lui valurent de nombreuses années derrière les barreaux des geôles gelées de Shimo et la haine de tout l’archipel de Mizu, il maîtrisait des tactiques de combat, et surtout de fuite, surprenantes.

Ainsi, tel un vampire dans la nuit, le Kaguya déploya d’atroces ailes osseuses et se mit à flotter dans les airs. Non pas pour amortir sa chute, mais bel et bien fuir. Un véritable affront, même pour un pirate. L’Amiral l’avait affronté à la loyale, sans équipage, sans entourloupe.

« Fuir un combat à la loyale… Je n’attendais rien de moins d’un barbare dans ton genre. Soit, tu mourras dans le déshonneur. »

Dit-il en se rapprochant du précipice. Le Capitaine n’éprouvait aucune pitié ni miséricorde pour les ennemis de son clan. Sa prestance n’avait pour contraste que la couardise de sa proie, qui fuyait. La loi de la nature.

« Tu échappes peut-être à ma lame, mais tu n’échapperas pas à ma glace ! »

Il composa frénétiquement les signes incantatoires. En canalisant tout son chakra dans cette technique, il savait pouvoir faire tomber la chauve-souris du ciel. Il était consumé par la rage, une rage froide, glaciale même. Une excroissance de givre entoura la lame de son épée et la prolongea, la transformant en une grande lance de glace. [1] De l’arme s’échappe une vapeur congelante perpétuelle, comme un stalagmite délogé des plus profondes cavernes gelées de Shimo no Kuni. Le tribun de l’Eau s’arme de cette relique du clan Yuki, prends son élan pour la lancer au loin.

« Hyôton : Lance Divine ! »

Une technique arcanique de rang A pour laquelle il avait puisé dans ses ressources, canalisant tout son chakra restant. La vitesse du stalactite était stupéfiante, fendant les airs pour pourchasser sa proie aérienne avec une dangerosité effréné. À en juger par la traînée de froid arctique que le projectile laissait derrière-lui, nulle doute qu’il transformerait tout ce qu’il touche en glaçon. En effet, la glace se répandrait sur toute la surface avec laquelle la pointe entrerait en contact, transformant le moindre atome, la moindre cellule, en particule de glace. [2]

Observant son dernier exploit, Seijirô plia le genou, essoufflé par cette dernière tentative de capturer sa cible. Plus qu’une continuité de l’histoire clanique du chasseur et de sa proie, cette chasse était personnelle. Un point final pour restaurer l’honneur du Capitaine envers son clan et sa nation, ainsi qu’un message envoyé à Shimo : en chassant l’ennemi du Gel, la Glace démontrait sa toute puissance.

Tour n°3: