Ce fut complètement abasourdie qu’Akane quitta l’une des plus anciennes bibliothèques du Concile Blanc, à ses mains un parchemin qui en disait long sur sa situation. Pourtant, c’était là, sous ses yeux : la réponse à tous ses maux.

Savoir qu’elle n’était pas folle et qu’il y avait une probable raison à ses visions étranges la frustrait fortement. Elle voulait en savoir plus. Il était rare pour elle de ressentir des choses, mais chez elle, c’était assez intense, comme si tout était décuplé. Cette ombre, ces voix… Tout était lié à Shimo et à sa naissance, il fallait qu’elle y retourne, mais pas maintenant.

Toutes ces bizarreries, qui la touchaient, furent happées par la présence d’un homme qui vint à sa rencontre.
“Je suis Sarutobi Shin, fils de Sarutobi Hikari” qu'il lui raconta. Il n’avait pas peur de se dévoiler si sereinement. La Chinoike s’arrêta alors de toute occupation et le contempla simplement. S’appareillant d’un kimono et d’un physique tout à fait voluptueusement bien conservé pour un homme ridé. Non, en réalité, elle se trouvait devant le fils du chef du clan Sarutobi, ce n’était pas rien. Ce fut à ce moment-là que ses mains commencèrent à trembler et que ses canines la taquinaient. Elle resserra le rouleau de parchemin qu’elle avait emprunté dans l’une des bibliothèques du Concile Blanc.


Akane déglutit. Elle était en parfaite harmonie avec la voix dans son esprit. Cependant, elle n'avait pas le choix de se faire violence. Tuer le Sarutobi ici-même réduirait à néant tous les efforts qu'elle faisait pour s'intégrer et pour glaner des informations. Notamment, depuis qu'elle avait appris comment éveiller un bijuu : une information extrêmement précieuse et qui pourrait changer sa vie. De plus, elle le connaissait de nom, elle savait ce qu'il avait fait par le passé et surtout ses hauts-faits concernant un certain clan éteint. Rien que grâce à cela, il était monté dans son estime. Mais cela ne l'empêchait pas de baver sur son sang.

— Bonjour...

Répondit-elle simplement, ne se refusant pas de jeter un œil à droite et à gauche. Comment connaissait-il son nom et son prénom ? C’était la première fois qu’on venait vers elle avec autant de sympathie. Cela, cachait-il quelque chose ? Akane ne savait pas sourire ou se montrer agréable avec les autres, elle était bien trop méfiante pour cela. Gagner sa confiance était très difficile, mais peut-être pas impossible. Le tueur d’Uchiha… Son intérêt avait cependant bien grandi.

— Comment me connaissez-vous ? J’ai le sentiment que ce n’est pas la première fois que l’on se croise.

Peut-être cette façon si familière de se présenter, qui lui fit cet effet. Pourquoi son visage lui disait-il quelque chose ? Elle ne se rappelait pas avoir déjà échangé avec lui, simplement avoir entendu les rumeurs, les récits et les hauts-faits... Était-ce ces visions et ces voix qui lui faisaient perdre la tête ? Après ce qu’elle venait de découvrir sur ces créatures et sur le lien avec son passé et ses propres démons, elle ne savait plus quoi penser.

Ses pupilles débordant de sang le fixèrent alors sans gène sans peur ; fils de clan ou inconnu, elle ne se laisserait pas démonter par ce sourire.

La réponse de Shin ne se fit pas attendre fut effroyablement simple. Akane aurait pu se sentir bête, mais elle préférait montrer sa méfiance plutôt que d'accorder sa confiance au premier samaritain. Pour autant, elle pouvait lui accorder qu'il n'avait pas tort.

— Logique.

Cependant, il se montrait trop aimable et accueillant pour elle ; Akane n'était pas habituée à ce genre de bienséance à Shimo où régnaient sauvagerie et meurtre. L'albinos ne savait pas vraiment où se mettre... Elle préférait voir de ses yeux celui qui avait tué des Uchiha, pas simplement un charmant Sarutobi. Peut-être que si elle fouillait un peu plus, la sanguinaire pourrait finir satisfaite de cette rencontre.

— J’y ai surtout visité ses bibliothèques… Je n'ai pas à me plaindre et... on y découvre beaucoup de choses...

Répondit-elle entre deux mondes. Se perdant de nouveau dans ses pensées, elle sentit un frisson parcourir son échine, ce qui la fit sursauter. La jeune femme regarda derrière elle, rien. Agissant étrangement sans faire attention à son interlocuteur, la Chinoike lui montra alors le parchemin dans sa main pour lui faire comprendre qu'elle s'était d'ailleurs documentée.

Vendant ses terres avec fierté, il était difficile de lui refuser quoi que ce soit. La curiosité de la shinobi la poussait à accepter ces quelques coupes. Après tout, l'alcool déliait souvent les langues et Akane aimait enfoncer ses griffes au plus profond des gens.

— Oui, pourquoi pas. Je vous suis, Sarutobi-San.

Son attitude changea alors légèrement, se détendant un peu et se permettant même d'accorder un fin sourire à Shin. Elle avait envie de s'amuser et qui sait, peut-être qu'il pourrait l'aider à en savoir plus sur ce qu'elle avait découvert...

Si les lieux pour se cultiver étaient presque parfaits, la Chinoike aurait préféré découvrir ce mystère de légende qu'était la bibliothèque-vivante. Elle avait lu quelques récits sur cet endroit possédant toutes les connaissances universelles. S'il existait un tel endroit, peut-être qu'il en saurait plus sur les secrets de Shimo. En attendant, elle devait compter sur le réel.

S'installant sur la chaise proposée, la dame du cercle rouge replaça correctement son kimono carmin ainsi que sa longue chevelure attachée en une queue basse par un ruban rouge sang. Le bel homme prit l'initiative de commander une bouteille avant de questionner Akane.

Qu'avait-elle découvert ?

Que la rumeur répandue à Shimo que sa mère avait traité avec un pergélisol à sa naissance était en fait véridique ? Qu'elle était maudite ? Qu'elle était complètement cinglée ? Ou que sa maladie était probablement due à une créature immense et endormie qui tentait de communiquer avec elle et qu'elle possédait les connaissances pour le faire apparaître et ainsi déclencher un probable cataclysme ?

Non, elle ne pouvait pas lui dire tout cela, il réagirait sûrement à la hauteur de ses paroles. Elle devait y aller plus finement. Sauf que la finesse et Akane...

La jeune femme releva sa main et pointa du doigt sa tête et prit un air grave.

— Apparemment il y a quelque chose qui cloche là dedans....... Ahahahaha !

Avant de se fendre en deux. Avait-elle essayé de l'effrayer ou de le faire fuir ? Ou était-elle juste un peu trop lunatique ? La Chinoike se rapprocha alors et attrapa la bouteille de riz avant de verser ce délicieux liquide dans les deux coupelles de porcelaine. Elle en tendit une au Sarutobi plongeant ses pupilles écarlate dans les siennes.

— La question c'est plutôt, Shin, est-ce que je peux te faire confiance ? Est-ce que tu peux vraiment m'aider ? Et qu'est-ce que tu aurais à y gagner ? Et ne me fais pas croire que tu es un simple bon samaritain... J'ai eu vent de tes belles prouesses contre les pupilles vermillon.  

La vampire y alla de bon cœur, n'ayant pas peur de lui dire les choses franchement. En attendant une réponse de sa part, la manipulatrice de sang attrapa le contenant et y déversa sa liqueur dans la gorge. Akane était plutôt tolérante à l'alcool de par son organisme spécial, mais par moment, en boire beaucoup lui permettait de pouvoir emporter son esprit dans diverses contrées astrales. Aujourd'hui, elle tenterait de se tenir à carreau.

Son esprit était un puzzle géant et grâce à ce qu'elle avait découvert, les pièces s'étaient rassemblées petit à petit. Mais il en manquait encore beaucoup pour comprendre qui elle était et quel rôle elle avait à jouer dans ce monde. L'albinos en était extrêmement frustrée, car elle avait le cercle rouge et ses croyances à garder intactes et en même temps, cette découverte qui l'avait ébranlée. Alors qu'est-ce que ce Shin pourrait bien lui apporter dans tout ça ?

Coupelle tendue, le simple contact de leurs mains fit comprendre à quel point Akane était froide, vraiment très froide. La chaleur émanant de cet homme lui rappelait à quel point elle était d'un autre monde, à part, étrangère. Seule la délicieuse coupelle de saké et l'idée que Shin pourrait lui offrir une aide précieuse lui permettait de ne pas se lasser de cet endroit. La Chinoike savait que lui parler de confiance alors qu'ils ne se connaissaient pas était osé, mais elle était comme ça. Toujours dans l'extrême à pousser les autres à s'ouvrir, à s'exprimer sans se cacher. Si par moment, l'albinos aimait bien jouer un rôle, elle n'aimait pas les fausses personnes. Ce qui était sûrement paradoxale, mais ne l'était-elle pas aussi ?

Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, la réponse à sa question allait sûrement donner un tournant définitif à leur relation, dès qu'elle lui dirait ce qu'elle était, ce dont elle était atteinte, les choses changeraient du tout au tout. Le Givrefroid, c'était tabou par endroit, comment allait réagir le Sarutobi devant ces révélations ? Devant cette femme sans peur qui pourtant était un cadavre ambulant, assoiffée de vie ?

Il la servit de nouveau et elle le remercia d'une légère courbette de la tête, avant de porter le rebord de la coupelle aux lèvres, fixant le ténébreux de ses pupilles gorgées de sang. Ce qu'elle recherchait... Buvant d'une traite sa part, elle posa alors sèchement le récipient avant de répondre.

— Le savoir, les connaissances. À Shimo, la puissance, on la gagne par le combat, par la survie, par la mort.
En venant sur ces Terres, j'ai très bien compris que le savoir était tout aussi important, voire redoutable.
En apprenant, j'en ai découvert davantage sur ma... condition... Mais je reste dans le brouillard, je n'ai qu'une partie des réponses qui rongent mon esprit. Et ça me rend... Folle.  


Ses doigts tremblants resserrèrent intensément le tissu couvrant sa cuisse gelée. Une certaine colère commençait à monter en elle. Se considérer comme impuissante face à une telle situation était énervant au plus haut point. Et s'il pensait qu'elle avait blagué lorsqu'elle disait être tarée, il allait vite comprendre que ce n'était peut-être pas le cas.

— Les choses que je vois... Que j'entends... Sont liées à Shimo, à mon passé, mais aussi aux mystères de ce monde. Mais Garan ne possède pas plus d'informations sur ce qui sommeille dans mon esprit. Du moins, elles ne sont pas mises en évidence...

Observant autour d'elle, la jeune femme fit remonter les manches amples de son kimono écarlate, laissant apercevoir une peau presque parfaite et pourtant bien trop blanche pour un simple mortel. Avec des yeux plus attentifs, on pouvait voir ses veines apparentes ressortant étrangement, comme si on pouvait voir le sang s'écouler. Ce n'était pas flagrant, mais suffisamment pour comprendre que quelque chose clochait. Enfin, elle remonta ses doigts fins sur le col du tissu soyeux qui couvrait sa clavicule et elle tira légèrement dessus pour lui montrer les reliefs apparents de courbures rougeâtres. Depuis qu'elle avait quitté Shimo, ces marques s'étaient intensifiées, sans pour autant la handicaper, mais le climat ici était vraiment différent. Elle ne savait pas si c'était la même chose pour ceux qui avaient la même condition que la sienne.

— Sais-tu ce qu'est le Givrefroid ?

Elle lui posa cette question de but en blanc, avant de les resservir une troisième fois. L'alcool déliait bien trop facilement les langues et la Chinoike était bien trop inconsciente et impulsive pour s'en rendre compte. Après tout, peut-être que c'était ce dont elle avait besoin pour extérioriser toute cette frustration. Prendrait-il peur ou serait-il encore plus intéressé par l'énigmatique ombre qui survolait Akane ?

Quitte à obtenir l'aide inespérée de cet inconnu au sang précieux, autant y aller du tout au tout. La Chinoike s'aida de ce breuvage bien alcoolisé. Elle fit mention de Shimo, le brun sembla y prendre intérêt, notamment lorsqu'elle parla de son étroit passé en lien avec le pays du Gel. Il demanda presque de manière idiote si elle venait de ces contrées hostiles. La jeune femme se contenta de prendre une autre gorgée de saké et hocha de la tête positivement. Elle savait que le pays ne devait pas avoir bonne réputation et Shin était un fidèle défenseur de ces terres. Allait-il changer de comportement vis-à-vis de la vampire ? Allait-il ranger du côté de tous ces sauvages, la juger sur des racontars ? Cette idée la fit sourire, en sachant qu'elle était certainement pire que tout ce qu'on pouvait entendre de Shimo.

Elle lui demanda alors ce qu'il savait du Givrefroid. La simplement mention de cette maladie ferait frissonner un bon nombre de connaisseurs. L'albinos savait qu'elle jouait avec le feu, était-ce l'alcool qui la poussait à agir aussi peu prudemment ? Elle n'en avait cependant rien à faire, si elle voulait obtenir plus d'informations, elle devait jouer cartes sur table. Bien sûr, elle ne pouvait pas lui révéler tous les actes abominables qu'elle avait commis, mais pouvait suffisamment s'ouvrir au Sarutobi pour avoir sa confiance. Après tout, il semblait sincèrement intrigué par ce qu'elle lui disait. Peut-être qu'elle se trompait finalement, et qu'elle pouvait bénéficier d'un soutien aux intentions sincères et non belliqueuses...

— Est-ce que tu as peur Shin ? D'être potentiellement devant un démon assoiffé de sang ? Un barbare dirigé par la conquête ? Le sang ? La mort ? Sache que j'ai vécu au milieu de tout cela, que j'y ai vécu et survécu. Mais je n'ai pas quitté Shimo les mains vides, comme tu as pu le constater.

Répondit la jeune femme, lui montrant sa peau blafarde. Elle plongea ses rubis dans l'onyx du Sarutobi et lâcha la bombe.

— Oui, je suis atteinte du Givrefroid, j'y ai même survécu, mais ça a eu des conséquences. Mon âme est gelée, je dois satisfaire mes pulsions pour survivre. Cependant, il m'arrive aussi de voir des choses... Un autre monde...

Durant quelques instants, l'esprit d'Akane voyagea tandis que sa vision se troubla. La manipulatrice du sang posa une main sur son œil droit, tandis qu'elle semblait esquisser quelques grimaces de malaise. Ce n'était pas le moment de perdre l'esprit, vraiment pas... Elle avait du mal à faire la différence entre l'effet de l'alcool et ses transes. Cependant, elle arrivait encore à parler et à avoir pleine conscience du monde réel.

— J'ai entendu des rumeurs, dans mon pays, concernant ma génitrice et une promesse qu'elle aurait fait avec le pergélisol à ma naissance. Et en venant ici, j'ai découvert que ce que je vois était lié aux créatures foulant le Continent. Je me demande si tu sais où je pourrais en apprendre plus, est-ce que tu peux vraiment m'être utile ? M'aider à comprendre qui je suis ? Ou vas-tu simplement me fuir et me voir comme un monstre ?

Inspirant profondément, elle tenta de chasser les voix qui tentaient de s'imposer dans sa tête. Pour l'aider, elle attrapa sa coupelle de saké et termina son contenant avec vigueur. Cela semblait marcher, du moins, c'était ce qu'elle pensait. Bien trop instable et imprudente, la Chinoike jouait vraiment avec le feu. Était-ce une technique pour mieux manipuler l'homme face à elle ? Ou laissait-elle simplement paraître une ouverture, en quête d'une aide sérieuse ? Est-ce que Sarutobi Shin en profiterait ?

Non bien sûr que non, le Sarutobi ne savait rien du Pays du Gel et pour une raison évidente : parce qu'ils avaient été isolés de tout. Il était bien plus facile de les emprisonner dans ces terres maudites que de chercher un moyen de les libérer. Sauf si cette cryo-éruption avait un dessein bien plus sombre et qui restait terré dans les secrets des familles coupables.

Shin n'avait pas peur non plus. Cela devrait la toucher, mais son cœur peinait à ressentir des choses positives. Pourtant, elle savait apprécier sa compagnie. Il savait faire preuve de calme, de compréhension, mais il savait aussi rétorquer et ça amusa grandement la manipulatrice du sang.

— Je suis... particulière... Mais j'ai surtout fait en sorte de satisfaire mes pulsions à l'abri des regards, et sans me mettre à dos Garan no Kuni. Je suis peut-être un monstre, mais je ne suis pas idiote.

Répondit-elle visiblement touchée dans son ego par l'argument du précieux Sarutobi. Celui-ci semblait chercher, réfléchir aux informations données par la vampire. Il mentionna les créatures du Panthéons et la présence de Calice qui pourraient renfermer la mort elle-même.

— Ça te dirait d'aller prendre un peu l'air ?

La Chinoike sentait que son esprit commençait à s'embrouiller, et ce n'était pas forcément une bonne chose pour une instable comme elle. Cependant, cette petite beuverie lui avait fait un grand bien. Un petit bol d'air frais ne serait pas de refus en ces circonstances.

Elle attendit que le Sarutobi accepte et se leva, avant de se rendre compte que sa tête tournait légèrement. Elle se mit alors à rire légèrement de sa propre bêtise avant de prendre sur elle et d'avancer vers la sortie, après avoir bien sûr payé la note. Le jour commençait d'ailleurs à s'incliner, faisant place à la nuit. Akane était quelqu'un du crépuscule, elle aimait ce ciel noir, cette lune qui l'attirait tant et qu'elle voudrait recouvrir de sang. Elle aimait le calme, le silence, elle aimait les pauvres vies qui n'avaient pas conscience du danger et qui mourraient seules dans la pénombre, pour seul témoin : cette pierre lunaire.

Marchant aux côtés du bel homme, l'albinos reprit la suite de leur conversation.

— Les créatures du Panthéon... Oui, c'est ce que j'ai lu dans votre bibliothèque. J'ai découvert par ailleurs, qu'il fallait connaître leur nom et leur localisation pour les appeler. Et pourtant, je les sens en moi, je les entends... Je crois que j'ai été touchée dès ma naissance par la créature qui foule Shimo. Rien n'est certain, mais cela expliquerait mes visions et les voix, tout comme la maladie.

Elle laissa le silence prendre place quelques instants avant de reprendre la parole.

— Je ne connais pas ces Calices. Est-ce que tu peux m'en dire plus ? Tu te doutes que le danger ne me freine pas.

Glissa-t-elle, un léger sourire aux lèvres. Elle titubait, mais cette légèreté dans son esprit était grisante, reposante. Il était rare de voir la Chinoike aussi bavarde et en même temps dans de grandes réflexions. Tout en lui exposant ses idées, elle tentait de mettre des réponses à ses propres hypothèses. Seulement, quelque chose la dérangeait, une sensation qu'elle connaissait que trop bien et qui la rendait paranoïaque constamment.

— Tu sais, il est même possible que Garan No Kuni soit l'habitat de l'une d'elles aussi. Je te dis ça, car je me sens constamment observée, alors que nous sommes seuls.

Dit-elle, alors qu'elle regardait autour d'elle. Il y avait un silence nocturne accompagné du chant des insectes et des hiboux. Rien de menaçant pourtant, cependant, Akane n'arrivait pas à faire disparaître cette désagréable sensation. Cela la rendait vraiment folle et elle en perdait la tête.

— Je crois que je suis vraiment maudite Shin...

Finit-elle par dire, alors qu'elle posa une main sur la moitié de son visage, comme pour se cacher de ce qui planait sur elle. Sa dextre avait attrapé sans douceur l'avant-bras de son interlocuteur, comme pour s'ancrer sur terre. Elle s'arrêta alors, tentant de reprendre une certaine contenance. Elle se battait pour ne pas entrer en transe, elle repoussait cette présence bien trop forte pour elle. Allait-elle sombrer maintenant ? Ce n'était vraiment pas le moment.