Au pied du gigantesque arbre qui me surplombe comme le ferait une montagne, je ne fais qu'un avec mon environnement. Je suis à l'écoute, je tends l'oreille. Les yeux clos mais tout mes sens sur le qui vive, La forêt grouille de vie. Des insectes en labourent le sol, lombric bien pratique. Des oiseaux s'envolent des branche, corneille et pie faisant la ronde du printemps. Bientôt, ils iraient vers une autre région, vers un ailleurs que je ne soupçonne peut être même pas. La forêt grouille de morts. Non loin de moi, un charnier, une mêlée pèle mêle, méli mélo de cadavres en décomposition. Je sens l'odeur du sang de ma position, surplombant sur un rocher ce qui reste d'une partie de mes hommes et d'inconnus. Dans mon cœur vibre la haine, une rancœur, une rengaine qui me dit de lâcher les vannes, et de m'emporter pour le sort des fidèles à la cause, qui gisaient dans des positions grossières, qui mort dans son élan, qui la tête face au sol, qui le cul par-dessus la tête…

J’ai finis ma méditation, repoussé toute emportement face à ce gâchis majeur d’une partie de mes troupes, dont certains avaient liens de parenté avec moi. Je reconnais le cousin Makin, sa tête désolidarisée de son corps, sans doute d’un coup de sabre affutés avec soin par son adversaire. Je n’espère qu’une chose, que son sacrifice, que tout ça, ait un sens. Je reconnaissais plus ou moins les adversaires, qui arboraient des pinceaux comme armement principale ...

Le pays des Érudits ?

Je pris mon courage et mes deux mains, commençant l’œuvre posthume que j’accomplirai, une fois n’est pas coutume, seul. En entassant  mes hommes … Je fis de mon mieux pour arroser tout les corps de la liqueur au litchi que j’avais toujours dans une grande gourde à ma ceinture. J’arborais les couleurs noir et or qui m’étaient personnelles, par un kimono retenue par une ceinture bleu s pastels. Ryuuketsu hein … Je n’ai jamais recherché ce surnom, au contraire, c’est lui qui me suit partout ou je vais, augmentant le nombre de cadavres sur ma route, dont j’suis responsable.

Chacun comme un nouveau boulet que je dois déplacer et continuer d’avancer avec leur prise ferme sur mes chevilles, mes bras, tout mon corps. La froideur de la mort éteignait les flammes les plus ancestrales. Seulement, l’esprit du feu, lui, ne s’éteindrait jamais.
C’est la reflexion que je me suis faite devant le brasier qui prenait petit à petit, grâce à un briquet  à amadou que j’emporte partout ; J’aime vraiment le tabac, et tout le monde se demande d’où je tiens de ma grande résistance, mon endurance et le secret pour rester en forme ; Soyez ninja une journée, enterrez des amis, des cousin, des frères d’armes, chaque jour ou presque ; Devenez l’outil d’une volonté qui a sa propre moralité, et ses codes bien définis … Soyez des soldats, et non plus des hommes ; L’on incarnait plus l’idéal de l’arme, que celle du penseur. Certains sont fait pour ça, d’autre se posent trop de questions puis sil y’a la troisième catégorie : Les plus réalistes d’entre nous, savent que la mort fait partie de la vie. Et qu’elle s’équilibre toujours.

- Que veille sur toi les kamis et qu’ils te transportent jusqu’au monde des âmes, et que tu y demeure en paix, cher cousin. Je boiss une gorgée de liqueur, avant de jeter le fond de la bouteille en  la cassant par terre d’un mouvement ample et rapide.

Quelque chose vient de se briser.

Peut être les lames de fond contre les digues de la criée ?

Je sens un chakra venir vers moi, à tout allure. Un chakra que je ne peux identifier, mais que quantifier. Une seule personne. Je peux gérer. Deux ou trois ça commencerai a faire beaucoup pour un seul homme, et dire que j’avais laissé mon arc dans une cache des Feuilles d’Automnes.

J’attrape deux kunai, les faisant tourner grâce à leur garde en forme de cercle, me mettant dans une garde pour le moins orthodoxe : De biais, les genoux flexibles mais les pieds bien plantés dans le sol.

- Alors tu viens ou j’dois envoyer un carton d’invitation par voie aérienne ? Peut être que c’est un écureuil qui viendra te la livrer, si tu as de la chance.  
Attiser la haine, profiter d’un vent de révolte, c’est comme cueillir les champignons, long, chiant mais rudement bon  à la cuisson.  

J’active mon dojutsu, mes traits arborant les veines gonflées typiques de Hyugas, mon faciès déformé, par celle du Hyuga qui m’habite….La scène est alors clair pour moi comme si tous les arbres proches de moi ont disparu.

Quel était cet homme barbu à l’air débonnaire …. ? Il ne semble pas agressif, mais parfois l’habit ne faisant pas le moine, et un tueur revient toujours sur les lieux du crime, c’est connu.

Texte.

Je me suis émoussé, ou bien ais-je toujours été si négligent ? La verdure, un peu plus loin derrière mon visiteur incongru, semble se raréfier pour laisser place au sol de pierre et l'herbe rase du pays de l'harmonie. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de prendre tout mon matériel. Dommage, car l'aura fauve qui se dégage de mon interlocuteur le rend dangereux, même si mes yeux, eux, me rassurent. Il ne semble pas porter d'armes sur lui. Aucune malice, aucune agressivité sur ce visage bonhomme, aux traits honnêtes et à la barbe mangeant le menton qui se doit d'être volontaire. Je sais que pour s'aventurer dans ce pan du continent, il faut de la volonté, du courage ou de la folie. Natif du coin, j'en connais les pièges et les zones à éviter. Ce qui n'est clairement pas le cas de mon homologue d'une contrée lointaine. Mais laquelle ? Il a l'aspect d'un vagabond, mais des allures d'homme raffiné, des goûts sûrs, mais aussi cette méfiance dans la gestuelle. Comme s'il était prêt à dégainer. Je suis observateur. J'ai bien compris que si mes hommes étaient morts, c'était à cause de ceux d'en face ; Et donc que la première personne qui se pointerait ne donnerait lieux qu'à deux situation  : Un combat, ou une discussion. Homme entier, je n'aime pas tout faire en même temps.

Puis avec la moitié de mes effectifs partie en fumée, je suis pas vraiment d'humeur à faire la conversation.

- Vous dites n'être qu'un passant, mais il est plutôt déconseillé d'aller dans la zone d'Hi sans un bon guide, ou une bonne paire ... Si je peux me permettre.... Vous appartenez à quelle catégorie de personne ? Je me fais la réflexion tout en m'approchant de mes hommes. Comme s'il peut me voler mes précieux cadavres. Mais l'instinct parle, et le pinceau à sa ceinture également.  Il ne m'échappe pas qu'ils portent les même que le sien, alors je surveille ses tenketsu avec beaucoup d'attention. Mon regard acéré, mes mains qui ne se desserrent pas du kunai que je porte ... Tout indique qu'il n'arrive pas à tromper ma méfiance.

Puis pourriez vous m'expliquer ce que vous faite avec le même pinceau que ses hommes là ? Je vous prie de décliner votre identité incessamment, ou il vous en cuira.

Je me met à mi distance entre lui et moi. Derrière, le brasier continue de brûler, tout comme toute mon âme réclame un remboursement. Pourtant, je vais encore essayer d rester diplomate, on peut toujours être surpris de la tournure des choses : Oui, ce sont mes hommes, tous massacrés par des hommes du clan Usuzumi, ou approchant. En tout cas les pinceaux sur le champ de bataille, tendent à imaginer qu'il en sont des partisans ... Je ne sais pas pourquoi le pays de l'érudition est si téméraire, mais quand j'aurais fais remonter l'information  a qui de droit ... Enfin. A qui cela sera intéressant de savoir. Je ne suis pas un décideur, je sais mener des hommes sur un champ de bataille, mais la politique m'échappe totalement...

- Je vous ais "sentis" avant de vous voir arriver ... Mais otez moi d'un doute, ce son bien vos hommes ceux là ? Il vous faudrait leur consacrer un passage dans l'au dela peut être un peu plus digne ....