Ka(t)sumi, Ka(t)sumi, Ka(t)sumi… Le petit frère est de retour dans les entrailles de l’Elysée. Une sacrée dégaine. Des cheveux longs comme Kazu-zu, un corps aussi épais qu’une brindille et une gueule de faux mystérieux. Il n’a vraiment rien pour lui. Ce petit bonhomme est tout sauf civilisé. Il mordille le sofa, ronge mes armes, fait sa toilette comme un chat. Parfois, j’ai l’impression de cohabiter avec un putain d’Inuzuka chien et encore, son odeur corporel met une vitesse à celle de tous les cabots du coin. Le bougre pue la mort à des lieues. Le plus fou dans tout ça ? Ka(t)sumi n’en a aucune foutue idée : Kazu-zu ne bombarde pas la pièce d’encens pour le plaisir. Avec le Vieux Père, on a théorisé les raisons de la toxicomanie de notre sœur et nous sommes tombés sur un accord : l’odeur du marchand.

Au-dessus de notre QG, plusieurs lits martèlent les murs - la douce sérénade des services de la macrelle. Mon index et mon majeur glissent le long de ma cicatrice. Cette clé qui viole mon doux minois est la raison de sa présence parmi nous. Le dernier des Shinnin est une pièce rapportée - littéralement. Un petit homme sauvage qui n’a connu que la violence animale. Il m’a raconté, un jour, avoir mordu dans la petite cuisse d’un petit étalon. Un putain de petit cheval de guerre. Ce petit mec est fou. Il affronte toutes sortes d'animaux exotiques pour les écraser, mais le belluaire n’a jamais dompté Chien-Fou.

Vous auriez dû le voir. Une petite tête tuméfiée a force de tâter le tsuka de Kubikiribōchō. Des larmes qui se mêlent au sang. Des pans de chair découpés, cisaillés, mordus par le froid du métal. Pour être moins imagé, Ka(t)sumi a lavé le sol de l’orphelinat. Je ne pensais pas que les Hyūga faisaient de bon balais, il m’a démontré le contraire. La bête a dressé le gladiateur, et depuis, le brocanteur entretient une rivalité avec elle. Il pense pouvoir un jour m’égaler et s’est jeté corps et âme dans les arcanes des arts martiaux armés. Dans sa folie, Ka(t)sumi pense que son arc et ses flèches peuvent rivaliser avec ma folie créative. Tous les Shinnin savent qu’il a préféré jouer sur la longue distance, de peur de se faire tatouer des entailles par Kubikiribōchō.

« Petit Kasumi t’as pas fini de jouer avec tes petites fléchettes ? Tu me fous le mort à rien faire. T’as pas une petite brindille à chercher quelque part ? »

La destruction de l’orphelinat a changé la vie du petit bonhomme. Il est passé d’une petite cellule à une autre. La première donnait sur des animaux, la seconde sur le Continent. Il arpente les contrées reculées des États pour récupérer des mets et des objets prétendument légendaires. Un jour, je l’ai vu vendre à un passant une banane normale comme un mets luxueux importé de Kaminari, une fulguro-banane. Il n’y a pas à dire, j’ai dû le cogner tellement fort que désormais, il s’invente des vies et en fait son petit commerce. Tant que ça renfloue les caisses du Vieux Père.

« Bon, tu m’as gavé. J’vais te corriger petit frère. A force d’explorer le Continent tu oublies qui est ton patron. »

Ma main droite s’enfonce dans mon barda militaire pour saisir deux kunai. Super, pour cette fois, Kazu-zu n’a pas décidé de s’injecter le Baiser d’Achéron en intraveineuse. Pour Ka(t)sumi, je n’ai pas besoin de me lever. Mon corps reste à demi-noyé dans le canapé, et mon bras, dans un vif geste circulaire, propose le cadeau en plomb. Les deux projectiles foncent comme des balles et ne poursuivent qu’un objectif : frôler la chair de ses jambes, de sorte à ce que les langues de fer lappent un peu du sang de barbare [*].

[*] Bukijutsu - Juken - Rang D x2 : Chien-Fou charge un kunaï de Chakra et les projette en direction d'un tenketsu du vaste latéral (partie externe du quadriceps).

Chien-Fou. Sérieux, c'est quoi ce surnom éclaté ? Remarque, il avait quand même tous les attributs du clébard, il aboie fort, mais le petit est incapable de mordre. Les mecs du quartier pense que c'est une terreur, s'il le voyait renifler le cul du Vieux Père quand il passe dans le coin. Je te jure, le bon petit toutou à qui on as enlevé la muselière. Le mec est persuadé d'être un bourreau, un assassin, un cador. Vous auriez dû voir sa gueule quand il as cru apercevoir ne serait-ce que l'ombre de l'Oyabun. Le doberman s'était changé en chihuahua, et à en voir la belle tâche qui ornait son pantalon, il avait décidé de marquer son territoire sans baisser son froc.

Dans ses rêves les plus fous, il est persuadé de m'avoir tabassé. Regarder mon visage, regarder le sien, c'est pas moi qui me trimballe avec cette sale cicatrice purulente sur le coin de la gueule. Ah et bordel. Cette cicatrice, elle dégouline de huit heures du matin à huit heures du matin. Même les filles de joies les plus rincées de Kazu-kun veulent même pas lui taper une bise. Le gars dégoûte, toujours là à se la triturer, à foutre ses doigts dedans. Regardez-le avec sa tête de clébard là, assis sur son canapé à foutre son index dans la rivière de pus. Comme d'habitude, lorsqu'il a aucun mec moins fort que lui à violenter, il reste là, assis dans sa merde, à attendre que le Vieux Père lui balance un os.

« Kazu, tu veux pas remettre la muselière du cabot là, il aboie trop fort ça me casse la tête. »

Il était culotté l'enfoiré. Il sortait jamais de sa niche, toujours à essayer de gratter l'embrouille à la première personne qui passe, pendant que chacun d'entre nous ici essaie de se démener pour la famille. Kuzu-kun gère la production, Kagaya les partenaires commerciaux, moi je gère la vente et la collecte de marchandises rares aux quatre coins de ce foutu Continent. Lui ? Il reste là, à attendre qu'un mec le regarde dans les yeux pour avoir une excuse pour le ligoter et lui casser la gueule. Bon. Au moins sa présence évitait les emmerdes et protégeais la sœur, c'était déjà pas mal.  

« C'est sûr que tu risques pas d'oublier qui est le patron toi, à force de lui renifler le trou d'balle. »

Les deux kunai fusent en ma direction. L'enfoiré prend même pas la peine de se lever. Mes pupilles vermillon se lèvent sur le cadeau envoyé en ma direction, dégainant de ma dextre la petite dague caché dans ma botte, je viens dévier les deux projectiles d'un mouvement de poignet agile.

« C'est qu'il veut qu'on lui remette sa laisse le clébard ? »

Je me relevais de ma position assise, cramponnant ma dague entre mes dents tandis que je bandais mon arc en sa direction, une flèche en direction de sa tête, tandis que je bondissais vers l'arrière. Ma main gauche vint se positionner à l'intérieur de ma poche, attendant le moindre de ses mouvements.

Le petit frère prend la confiance. Or, dans son infinie stupidité, il omet de rétorquer et, comme le petit cabot qu’il est, il donne sa petite patte au Chien-Fou. Bien, bien, bien Ka(t)sumi. Mon sang bout. Ô que j’aime cette sensation. Cette chaleur enivrante qui s’immisce dans les profondeurs de mon corps. Cette force inépuisable qui me porte. Je le sens, il le sait. Mon regard change du tout au tout lorsque le petit bonhomme s’arme de sa petite dague. Pour avoir répondu aux hostilités, il le payera d’une cicatrice. Je suis une putain de bête en cage, un monstre enfermé dans cette cellule fait d’os, de muscles et de chairs.

Le Prédateur est de sortie, et ses crocs se teinteront de sang. Ne dit-on pas qu’il faut faire attention au chien méchant ? Quelle idée de ramener le Vieux Père dans l’équation. On ne touche pas aux handicapés, sauf lorsqu’ils oublient leur condition de moins que rien, de déchet de la société. Le Vieux Père n’échappe pas à la règle. Tout comme Ka(t)sumi, il lui arrive de manger des coups de Kubikiribocho pour le ramener à la réalité : Je suis le Clan Shinnin. Dans les rues proches de l’Elysée, lorsque les gens posent leur regard sur Kazu-zu, Ka(t)sumi ou Vieux Père, et qu’ils baissent le regard, c’est de mon fait. Nul ne souhaite retrouver un primate de poils et de crocs dans son salon, le katana à la main.

D’ailleurs, petite anecdote que mon imbécile de petit barbare semble oublier. Si notre Soeur et notre Frère l’ont poussé à s’échapper des tentacules de l’Abondance, ce n’est pas par gaieté de cœur. C’est une question de survie : sa présence est l’étincelle qui embrase un feu bien trop grand pour lui. Le petit marchand serait mort depuis bien longtemps s’il vivait ici régulièrement. Oui, j’aurai bu son sang, j’aurai brisé ses os. Ma dentition s’offre au petit belluaire à la suite d' un sourire ravi. La flèche encochée fuse à travers la pièce et migre d’un Shinnin vers l’autre, si tant est que cette fois, elle vise l’espace entre mes deux yeux, prête à m’empaler de toute sa tige en bois.

En l’espace d’une fraction de seconde, mon corps bondit vers l’avant. Un genou en sol, le corps baissé vers l’avant, la tête proche du plancher, mes mains se referment sur mon petit bébé : Kubikiribocho. La lame hurle un cri strident en s’échappant de son sarcophage et dans un geste d’une rare grâce, le tranchant du katana rencontre la pointe de fer. Le projectile n’ébrèche point ce bijou de création. Pire, il se suicide contre lui, scindé en deux, à l’instar de ces contes du Kabuki qui relatent la dextérité folle des feu samouraïs [*].

« Tu m’as fait me lever Kasumi. Ce n’est pas ton petit arc, ou ta petite dague qui vont rivaliser avec mes talents. Prépare une aiguille et de l’alcool. Je vais te saigner comme un porc. »

Mon corps se redresse et mon pied s’écrase contre le plancher vermoulu. Une première foulée me permet de dévorer quelques centimètres. Ce ne serait pas suffisant pour l’acculer. Je le connais très bien : il tenterait de s’écarter ou d’encocher une seconde flèche. J'abats ma lame en direction du sol. De manière concomitante, une coque d’air s’échappe de ma tige de métal. Cette paume du Hakke ne poursuit qu’un seul objectif : réduire considérablement l’espace entre nos deux corps [*]. Ainsi, sa gorge sera plus à même d’embrasser mon sabre.

« Tu comptes rester un petit faible toute ta vie ? Putain de petit animal. On dirait un petit rongeur qui ramène ses petites réserves pour survivre à son petit hiver. Tu te baignes dans un monde de requins, alors que tu n’es qu’un petit poisson clown. »

Le corps penché vers l’avant, le buste parallèle au sol, Kubikiribocho traînant derrière moi, je décide d’armer mon coup. Une tranche ascendante, en diagonale, qui remonte de son quadriceps gauche pour venir ouvrir sa chair jusqu’à l’épaule droite. La lame remonte avec célérité. Petit amateur, laisse moi te faire découvrir les feintes. A la dernière seconde, mon poignet fait volt-face, la tranche diagonale devient horizontale et vise simplement son abdomen. Une technique simple, mais diablement efficace [*]. Il est temps que je te fasse pleurer du sang, Ka(t)sumi.

[*]Bukijutsu - Juken - Rang D+ Chien-Fou tranche le projectile en profitant des capacités inhérentes du Juken armé. Il s'agit d'une technique combinée seul (Boost).

[**] Bukijutsu - Juken - Rang C Chien-Fou abat sa lame contre le plancher. Celle-ci libère une paume du Hakke qui le projette vers l'avant. Il s'agit d'une charge.

[***] Bukijutsu - Juken - Rang C Chien-Fou effectue une tranche oblique, qui part de ton quadriceps pour remonter à ton épaule opposée. A la dernière seconde, il brise son mouvement pour effectuer une tranche horizontal, de sorte à ouvrir ton abdomen. Il s'agit d'une feinte qui provoque une occlusion de tenketsu.

Deux combats se jouaient en même temps : celui qui venait de s'entamer dans cette pièce et celui qui arrivait à son terme dans la chambre du dessus. Visiblement la clientèle était quelque peu vieillissante, j'avais cru entendre une hanche sautée après le premier coup de rein. Et ce fut aux alentours du cinquième qu'un cri fut poussé. Ce genre de râle d'agonie qui me rappel les buffles, une de mes flèches ancré dans le front, chatouillant leur cervelle. Si ça paie hein. Rien à foutre qu'il soit précoce, du moment qu'il frappe pas les filles et qu'il paie sa part comme les autres. Putain vivement qu'on arrête les clochards du coin et qu'on passe aux aristocrates, j'ai une panoplie de sang d'animaux en tout genre à leur vendre sous couvert de médecine traditionnelle de contrée lointaine. Tu vas boire du sang de cochon, et tu vas même pas bander salopard.

Bref. Désolé je me suis égaré, il faut dire que ce qui se passe face à moi est pas vraiment intéressant. Le genre de tableau qui s'est dépeint des milliers de fois déjà. Le chien devient fou. Comme c'est étonnant. Il a le sang qui gorge ses yeux, signe des prédateurs prêt à sauter sur leur proie. Les félins sont prévisibles, les canidés encore plus, surtout lorsqu'ils sont seuls, éloignés de leur meute, montrant les crocs en tant que seul réponse à une provocation. J'aboie, j'aboie, si tu ne fuit pas, je couine la queue entre les jambes.

Son corps se penche vers l'avant, saisissant ses jouets préférés. C'était là qu'il devenait le plus dangereux, lorsqu'il réunissait ses armes dans le creux de ses mains. Je connaissais bon nombre de ses techniques d'escrime, comme il connaissait les miennes. Il était plus rapide, plus fort physiquement, mais mon dieu qu'il était bête. Le genre de chien de garde à foncer tête baissée sans regarder derrière lui.

« Pas trop tôt petit frère, c'est l'heure de la promenade. »

Mouvement agile et concentré, il frappe le sol. Ce n'est pas une attaque, il profite de l'inertie de son coup pour se propulser vers l'avant. Comparable à l'attaque d'un rhinocéros, frappant du talon le sol pour se donner de l'élan, avant de foncer en ligne droite pour empaler sa cible. Je reste toujours à bonne distance, rengainant mon arc dans mon dos, ma dextre saisissant la dague dans ma bouche, tandis que ma main gauche se situait toujours dans ma poche, agrippant son contenu.

« Je te trouves bien culotté de dire ça, alors que tu restes cloitré sous une maison de passe, à tabasser des mecs qui valent même pas le moindre sous. Tu essaie de jouer dans la cour des grands, mais petit chien que tu es, les hyènes sont toutes autour de toi. »

Une tranche ascendante, prévisible vu la position de son corps. La sœur droite de Yasei no Kiba vint se charger de chakra, boostant le contre venant se placer sur le chemin de la lame. Enfoiré. D'un geste vif, presque rémanent, son jouet change de direction dans une frappe horizontale. Ma main gauche sors enfin de sa cachette, agrippant la sœur jumelle du duo de dague. D'une frappe du bas vers le haut je viens tenter de dévier son attaque. La surprise d'une feinte m'as saisie, une légère coupure déchire mon haut tandis qu'une petite goutte de liquide carmin vint s'échapper. [1]

« Petit frère, que dirais-tu de me montrer tes merveilleuses pupilles blanches ? Ah, bah non, oups. »

Les deux dagues sont rangées à la ceinture d'un simple tour de poignet. Ma senestre replonge dans ma besace, saisissant deux bombes fumigènes tandis que mon corps s'échappe vers l'arrière. Les deux projectiles frappent le sol, libérant leurs fumées opaques. Les nervures se dessinent sur mes tempes, tandis que mes pupilles rougeoyantes sont remplacées par les pupilles ultimes à la couleur nivéenne. Enfoiré. Je sais que tu vois rien ici, alors que moi, je te vois parfaitement petit frère [2]. Kaijingyumi rejoint de nouveaux mes mains, accompagnée de deux flèches prenant place sur la cordelette. La vision est parfaite, chacun de ses tenketsu s'ouvrent à ma vue tandis que chaque recoin du bâtiment se dessine sous mes yeux. Bordel. Utiliser les Byakugan dans une maison close, qu'elle foutue idée de merde. Mais mon gibier se trémousse, il est là, face à moi. Le genou droit et l'épaule gauche, visant l'embranchement des points vitaux entourant les deux muscles. Tac. [3]

Santé : Blessure légère à l'abdomen.

[1] Bukijutsu - Juken - Rang D+ Kasumi dévie l'attaque horizontale vers le haut en profitant des capacités inhérentes au Juken armé. L'attaque est boosté.
[2] Kanchijutsu - Byakugan - Rang C - Continue Kasumi active ses deux Byakugan lui offrant une vision à 360° et lui permet de voir à travers la matière et le mur de fumée.
Inventaire : Utilisation de deux bombes fumigènes
[3] Bukijutsu - Juken - Rang D x2 Kasumi encoche deux flèches dans son arc : une visant les muscles du genou droit, l'autre l'épaule gauche. Attaque qui provoque l'occlusion des tenketsu.

Mon jeune frère ne perçoit pas le Monde comme je le comprends. Le goulu aventurier arpente les contrées du Continent depuis bientôt deux ans. Ôter la vie est chose aisée, il suffit d’une lame et d’un coup hasardeux pour laisser l’âme s’échapper de sa carcasse physique. Combien de balades au pays de la Ruine ont abouti sur la rencontre de petits affamés, ne laissant derrière eux qu’un corps suriner ? J’ai dix ans de plus d’expérience que Ka(t)sumi. J’ai tué des civils, j’ai tué des animaux, j’ai tué des shinobi. Dans mon ombre se tient une pyramide de macchabées qu’il ne pourrait imaginer.

Ôter la vie est chose aisée, devenir un nettoyeur, non. Je ne cherche pas à noyer ma peine dans les drogues, comme Kazu-zu et son auto-destruction par les drogues. Je ne cherche pas à combler le vide en moi en accumulant richesses et filles de joie comme Vieux Père. Je ne cherche pas à m’inventer une vie alternative pour lui donner un semblant d’intérêt comme toi, Ka(t)sumi. Mon cœur ne vibre pour aucune chose, si ce n’est les massacres et vos sourires.

Lorsque je vous regarde, je vois vos failles, vos fêlures, votre détresse. Cette faiblesse me peine : vous n’auriez jamais dû connaître ça, car vous êtes encore faibles. Faible face à ce Continent qui m’a déconstruit puis reconstruit à son image. Dans l’ombre, les pupilles argentées de Chien-Fou veillent sur vous. Je veille sur vous. Vous n’êtes pas encore prêts pour vous confronter aux Shinobi que je chasse. Je dois vous forger pour que vous deveniez mes armes. Ensemble, nous détruirons vos parents, les familles mafieuses et le Marché Noir. Ensemble, nous régnerons sur la pègre continentale. Ensemble, nous serons le Marché Noir.

Vos vous futurs dépendent de moi ; je dois être dur, horrible, pour sortir le meilleur de vous. Mes mains sont tachées de sang, pour vous offrir l’espoir d’un futur plus radieux. Depuis votre enfance, je suis votre ombre, votre frère, votre gardien. Dans un univers comme celui du crime organisé, les enfants sont des fusibles que l’on grille, puis que l’on jette. Chien-Fou est assez solide pour porter vos drames et vos péchés. Jouer au chat et à la souris ne poursuit qu’un seul objectif, faire de nous les Shinnin, le Clan le plus puissant d’entre tous. Nul besoin d’un pouvoir clanique atypique lorsque l’on a les couilles de braver la folie et de regarder la mort dans les yeux.

Un rictus barre mon visage, le petit belluaire se laisse prendre au jeu. Il n’est pas un expert des joutes verbales. La faute à ces animaux qui ne répondent jamais. Vieux Père doit le prendre avec lui pour le former, ou alors Kazu-zu doit lui ouvrir ses tenketsu avec un peu plus de drogues - de quoi le désinhiber.

« Si les hyènes sont autour de moi, c’est car tu as devant toi le Lion de cette savane urbaine. Tu comprendras ça le jour où tu chasseras tes premiers shinobi, quand tu auras fini de faire mumuse avec tes petits animaux. »

Kubikiribocho s’abreuve du liquide carmin dégoulinant de la plaie abdominale. La feinte, savamment orchestrée, a fait mouche - en partie, car la défense proposée. Bien, il commence à comprendre. La dernière fois, la même technique lui a ouvert le bide. Ka(t)sumi l’aura compris instantanément : j’ai volontairement visé cette zone. Je souhaite lui faire comprendre que je suis le chat, lui la souris. Je m’amuse avec mon jouet avant de sentir sa nuque se briser sous mes crocs. Tout comme lui, j’apprécie jouer avec ma nourriture. Je ne souhaite qu’une chose : qu’il comprenne le monde qui nous sépare.

Tout le monde ne peut pas être un nettoyeur. Tout le monde ne peut pas mettre ses failles de côté le temps d’une quête. Tout le monde ne peut pas prendre la vie d’une femme, d’un orphelin, d’un vieillard ou d’un père de famille. Tout le monde ne peut pas devenir l’émissaire de la Mort. Tout le monde ne peut pas prendre du plaisir à subtiliser le dernier battement d’un cœur.

Petit frère, nous nous connaissons depuis depuis bientôt dix huit mois. Toutes tes stratégies sont passées par mon esprit dix ans avant que tu ne vois la lumière du Soleil. Tu as l’avantage sur moi grâce à tes pupilles scélérates. Je le sais tout comme toi. Être un expert de la mort nécessite de perfectionner son esprit au point de pouvoir mettre une clé de bras à l’imagination elle-même. Je ressasse jours après jours, heures après heures, tous mes combats. Comme un expert du shogi, je rejoue scène après scène mes passes d’armes, et je vais te faire comprendre que tu dois devenir comme cela.

Kazu-zu utilisera ses filles pour réparer ce que je m’apprête à faire. Les boules fumigènes tombent au sol, éclatent et libèrent un smog opaque. Un avantage tactique important pour un propriétaire du Byakugan, qui ne durera hélas pas. De façon concomitante, à une seconde d'intervalle, tout au plus, ma senestre arrache de mon barda un parchemin. Le Kanji 爆 trône au centre du morceau de papier. Je sais qu’il me voit. De ma main libre, un signe incantatoire commande au parchemin explosif de libérer sa déflagration [*]. D’un revers de ma lame, je libère une paume du Hakke tout juste assez puissante pour contrecarrer l’explosion totale du QG.

Propulsé en arrière, les sourcils roussis par la chaleur, mon entreprise suicidaire est une réussite : le nuage opaque n’existe plus. Arc bandé, deux flèches sont encochées, aussitôt relâchées vers moi. Elles fusent dans l’air ; le doux sifflement des projectiles bercent mes sens. Kubikiribocho se charge de Chakra neutre et s’abat, dans un mouvement de tranche oblique, contre la première tige en bois, puis, avec un moulinet de mon poignet - qui se brise vers l’arrière - la seconde se scinde également sous le poid de ma lame [**].

« Kasumi, Kasumi, Kasumi. Contrairement à toi, je ne suis pas un Hyuga. Je n’ai pas besoin de vos pupilles. »

Ma dextre lâche mon précieux bébé contre le sol. Les deux lames qui composent Kubikiribocho rencontre le plancher avec fracas. Je craque mes phalanges droites à l’aide de ma paume gauche, puis répète le processus inverse. Léger balancement de ma tête vers la droite, puis vers la gauche, histoire de faire exploser les bulles d’air incrustées entre mes cervicales. Ma veste ne tarde pas à gagner le sol, tout comme le tissu qui enfermait mon tronc. Une musculature saillante, criblée de balafres en tout genre, hume l’air.

« Allons-y comme à l’ancienne, tes petits poings contre les miens. »

D’un geste de l’index je l’invite à démarrer notre petit ballet.

[*]Double action RP Chien-Fou déclenche un parchemin explosif pour chasser le nuage ; la déflagration est muselée par la libération d'une paume du Hakke avec ma lame, histoire de ne pas souffler tout l'Elysée avec lui.

[**] Bukijutsu - Juken - Rang C Chien-Fou abat sa lame à deux reprises, la première tranche le premier projectile, la seconde scinde l'autre.

Les regards ne trahissaient aucune compassion, aucune fraternité s'illuminait entre nous deux. Nous nous étions affrontés de nombreuses fois en l'espace d'une demi-année. Le résultat avait souvent été le même, mais je ne baissais jamais les bras et ne me décourageais pas. Mes longs mois et maintenant années à parcourir le monde me forgeait. Sur le plan physique, j'étais moins affamé que l'enfant-sauvage de jadis, mon corps s'était développé, musclé, affuté. Les visions psychotiques et les violences physiques avaient réduit, mon mental se renforçait, se solidifiait un peu plus à chaque voyage. Petit-frère, tu renie tes pupilles, pourtant, elles sont un cadeau des dieux pour conquérir ce Continent entier. Mon Byakugan repoussait toujours un peu plus ses limites, une vision égale à celle d'un aigle royal en pleine partie de chasse. Je n'étais plus le petit homme qu'on faisait combattre dans la boue contre tous les animaux exotiques possibles. Kyoken, j'ai tué des hommes moi aussi, mais je ne le fait jamais que par pur plaisir, contrairement à toi.

« Il est temps de sortir de ta niche petit chien. Tu comprendrais alors que le lion n'est qu'une proie parmis tant d'autres face à une meute de hyène. Tu ne connais rien de ce bas-monde, tu te fourvoie, la violence physique ne peut résoudre seul tous tes problèmes. Tu n'as rien d'un fauve, tu n'es qu'une chienne qu'on tire par la laisse et à laquelle on de rester à son pied. »

La vie sauvage m'avait permis de comprendre bien des choses. Le fonctionnement et les habitudes de vie des nombreux animaux de notre Continent m'avaient appris bien des choses. L'entraide, la camaraderie, la fraternité était des éléments essentiels à la survie. Aucun animal solitaire ne peut devenir le roi des animaux par son simple cri ou sa mâchoire puissante. Petit-frère, va, explore, apprends, comprends ce monde qui t'entoure. Sors de cette caverne qui te restreint.

Mais le temps n'est plus vraiment à la réflexion, comme il n'as jamais été du côté du Chien-Fou. Les bombes fumigènes explosent au contact du sol, mes flèches s'encochent sur la corde tirée. Un papier rejoint la danse et une explosion vient couvrir le bruit des gémissements de l'étage supérieur. Le décor se fait souffler, les différents outils scientifiques de Kazu explosent en innombrables morceaux de verres. Les meubles s'effondrent à un à un, le repaire tremble de tout son être. La tranche du Hakke du clébard stop le déferlement destructeur, empêchant le toit de s'effondrer sur nos têtes et aux clients de se retrouver au cœur de cette joute fraternelle. Ses lames continuent de danser au gré du vent, scindant mes deux projectiles dans un mouvement splendide. Il n'y avait pas à dire, en tant que bretteur, il était d'un tout autre niveau.

La provocation continuait, tandis que les vêtements touchaient le sol. Il voulait en découdre de la façon la plus archaïque possible. Comme à l'ancienne hein. Je venais placer mon arc dans mon dos, rangeant également Yasei no Kiba dans leurs fourreaux respectifs : un dans ma botte droite et l'autre au niveau de mon bassin. Je relavais ainsi mes manches, je n'allais pas bêtement me foutre torse nu en pensant faire peur à mon homologue.

« Kazu va t'en vouloir à mort pour ses instruments. Je vais donner quelques coups en son honneur. »

La sauvagerie et le côté animal qui m'avait suivi depuis ma naissance me donnait cette position si particulière. Le buste légèrement reculé par rapport à mes appuis, la main droite vers l'avant et la main gauche placée quasiment au-dessus de ma tête. Mes paumes étaient ouvertes, mimant les serres d'un rapace. Je m'élançais vers l'avant d'un bond rapide, les pupilles légendaires toujours activées dans cette chorégraphie qui s'organisait. Une première frappe de la main droite au niveau du menton, avant que tous mon corps rejoignent quasiment le sol. Un demi-tour rapide, la jambe droite en extension cherchant à faucher le clébard. Le tout ponctué par une la remontée du corps, la main gauche cherchant à frapper la partie abdominale. [1]

Santé : Blessure légère à l'abdomen.

[1] Kanchijutsu - Byakugan - Rang C - Continue Kasumi active ses deux Byakugan lui offrant une vision à 360° et lui permet de voir à travers la matière.
Actions rp : Trois frappes, une de la main droite au niveau du menton, une du pied droit au niveau des jambes pour faucher et une de la main gauche pour frapper le ventre.

Le doux son de la violence berce mes oreilles. Instinctivement, mon corps sautille légèrement sur place. Les paupières qui bordent mes yeux se referment sur les deux billes grises. Les poils de mon corps se dressent telle une légion conquérante. Les valves de l’adrénaline s’ouvrent. Les flots de l’amine sympathomimétique se déversent dans mon système sanguin. Les yeux clos, je contemple ce monde de ténèbres et d’obscurités. Je m’immerge dans les contreforts de mon esprit pour toucher du doigt la figure chimérique du Chien-Fou. De nombreux philosophes ont estimé que l’Homme est un loup pour l’Homme. Petit frère, tu vas comprendre que je suis un Loup pour toi, et pour tous les autres qui daignent m’approcher en pensant gagner.


Dans cet état, figé entre le monde onirique de ma psyché et le monde terrestre des faibles, mes oreilles se transforment en écoutilles. Les kilomètres de phrases et de salives que lâche Ka(t)sumi se confrontent à ces deux murailles insonorisées. Il parle pour ne rien dire ; mon attention se fixe sur les bruits ambiants. Les lits qui percutent le mur, au-dessus de nous, sombrent dans l’abîme de l'indifférence. De mon ombre silencieuse, je voile les bruits parasites. Bientôt, il ne reste plus que nous deux ou - plus exactement - ton corps et moi. D’un trait, je raye ta petite tête de l’équation, pour faire de toi un simple mannequin d’entraînement. Cette nouvelle apparence, qui se concrétise dans le canevas de ténèbres et d'obscurité, te rend bien des hommages. Pour une fois, petit frère, tu serviras un dessein plus grand que ta petite et ridicule existence : tu seras le bois qui alimentera mon Feu.

Contrairement à vous, pauvres Hyuga qui circonscrivent leur attention à ce leg du passé pour percevoir le monde, je n’en ai pas besoin. Une profonde expiration est relâchée. Les odeurs de soufre, de sueur animal et de narguilé sont captées par mon odorat. J’entends ton petit arc revenir gagner ta musculature dorsale, puis tes petites dagues être muselées par leurs étuis. Ka(t)sumi, tu as fait des animaux ta compagne. De mon côté, j’ai hissé la Violence au rang de reine-consort.  

Le plancher vermoulu de l’Elysée se brise sous l’impulsion de ta petite jambe dominante, qui te propulse vers moi. Ton petit corps fend l’air. Tu es prêt à décharger la puissance contenue dans tes petits muscles bandés par l’effort. A force d’affrontements, nous sommes devenus aussi prévisible pour l’un que pour l’autre. En d’autres circonstances, j’aurai dégainé l’un de ces kunai entreposés dans ma pochette de Shinobi. Je t’aurai forcé à m’affronter avec tes petits poings contre mon surin. Ensuite j’aurai profité de mon ascendance dans les arts martiaux armés pour cribler ton corps de balafres sanguinolentes.

Cet état me commande de te dompter sur un terrain sur lequel tu ne m’attends pas. Cette fois, je ne serai pas fourbe. Oh bien au contraire. Je vais simplement te laisser goûter à ma force brute et tu pourras, ainsi, te faire une idée de l’écart qui nous sépare. Pour ce faire, je n’ai besoin que d’une chose… Je sens ton bras fendre l’air et contracte mes muscles maxillaires. Tes métacarpes s’incrustent contre mon menton. La douleur se propage dans tout mon visage, mais cela n’est pas suffisant pour que j’ouvre les yeux sur toi. Sans attendre, mon petit frère laisse son centre de gravité choir pour me balayer. Encore un peu… Son pied rencontre mon tibias, après la rotation de ma hanche vers sa direction. Le belluaire profite de sa position basse pour revenir tel un ressort et tenter de pénétrer ma sangle abdominale. Ta petite senestre s’écrase contre une chaîne de muscles contractées et vallonnées par l’expérience de plus d’une décennie d’entraînement. Voilà.

Mon regard s’ouvre sur toi. Deux pupilles vides d’émotion. Un faciès figé. Le visage d’un Tueur sur le point de commettre son méfait. Un puissant crochet, provenant de mon hémisphère droit, tente de te cueillir alors que tu continues ton ascension. Le coup circulaire passe au-dessus de ton épaule, de sorte à profiter de ton uppercut, pour venir cueillir ton menton [*]. De manière quasi-concomitante, mon tibias droit remonte tel une faux en direction de l’organe qui se trouve sous ton hypocondre gauche. Ce que tu appelles vulgairement ton foie [**]. Une cible de choix pour t'éduquer. Les conséquences d'un tel coup sont désastreuses : la douleur se transforme en onde de choc qui irradie sur les plexus nerveux des régions hépatiques. Elle remonte les filets nerveux jusqu'au cerveau en deux ou trois secondes.

* Taijutsu - Juken - Rang D Chien-Fou déclenche un puissant crochet du droit qui vise à cueillir ton menton et obturer un Tenketsu.

** Taijutsu - Juken - Rang D Chien-Fou abat son tibia contre ton foie gauche dans un puissant coup de pied circulaire. Il entend profiter des propriétés inhérentes à cet organe - ko électrisant - et obturer un Tenketsu.

La naïveté est encore une des tares qui me fourvoie dans ce monde. Je ne connais la liberté que depuis moins de deux années. Avant cela, ma vie ne s'est résumé qu'à être envoyé en pâture face à des monstres de la faune de divers horizons. Je n'étais qu'une arme, qu'un pantin de cirque qu'on amène sur la scène pour amuser le grand public. La confiance, voilà ce qui finalement causait ma perte. Malgré tout ce que j'avais pu dire, tout ce que je pensais, j'avais toujours la confiance d'affronter mon frère dans un combat singulier. Mais là était toute la différence entre lui et moi, celui qui faisait de moi un Homme Libre et de lui un Chien Fou.

Son corps galvanisé par l'affrontement, il prenait ça bien trop au sérieux pour une simple querelle fraternel. Mes poings rencontrèrent son corps forgés par les années d'expériences en plus. Son crochet vint percuter mon menton. Plusieurs tenketsus se brisèrent à l'impact. Les nervures sur ma tempe gauche vinrent s'effacer petit à petit, avant que celui-ci ne se ferme complètement. Ils exécraient nos pupilles ultimes, mais il s'adonnait quand même à notre pouvoir clanique, celui de viser juste et fort. Il n'était que symbole d'une hypocrisie à peine dissimulée. Ma vision décuplée me permit cependant de voir arriver le second coup. Trop rapide pour que je puisse l'esquiver complètement, je venais seulement me décaler d'un pas, afin d'éviter mon foie de subir la foudre du clébard. Le tibia rencontrait ma ceinture abdominale, accompagné d'un filet de sang s'échappant du creux de mes lèvres. Enfoiré.

Malgré toutes ses années, le combat se déroulait de la même manière, encore et encore. Je pensais avoir changé, mais visiblement, mes lacunes étaient encore trop grande, l'écart de niveau trop important. Non. Pas cette fois, pas encore. Les coups avaient été violent, mais j'avais appris une chose par le biais de la douleur : ne jamais faire confiance. D'un sursaut ma dextre venait saisir la lame dans le bas de mon dos. Mon Byakugan encore ouvert était largement suffisant pour palier l'absence de son jumeau. Un premier coup de tranche, au niveau de l'épaule gauche, canalisant toute l'essence de mon art dans ce coup, afin de trancher les nerfs et les tissus musculeux lui servant à la mobilité de son bras gauche [1]. De ma seconde main je vint saisir une nouvelle bombe fumigène entre mes doigts, avant de l'exploser à même ma paume [2]. La vue, le voilà mon plus gros avantage. Tel un fauve, je venais me déplacer dans son dos dans geste vif. La nuque, le voilà le point faible de tout animal. Tigre aux dents acérées et à la mâchoire puissante, je venais abattre mon couperet sur le haut de sa colonne vertébrale visant à le paralyser. [3]]

Santé : Blessure lourde à l'abdomen. Byakugan gauche inutilisable.

[*] Kanchijutsu - Byakugan - Rang C - Continue Kasumi active ses deux Byakugan lui offrant une vision à 360° et lui permet de voir à travers la matière.
[1] Bukijutsu - Byakugan - Rang D+ Coup à l'aide d'une dague, visant l'épaule gauche. Profitant des capacités inhérentes du Juken armé. Il s'agit d'une technique combinée seul (Boost).
[2] Actions rp : Explosion d'une bombe fumigène dans la paume afin de brouiller la vue + passage dans le dos grâce à la vision à travers la matière.
[3] Bukijutsu - Byakugan - Rang D Coup à l'aide d'une dague visant le haut de la colonne vertébrale et la tranche de tenketsu afin de paralyser la cible.

Ma première frappe encastre ma haine clanique dans le menton de mon petit frère. La douleur irradie son visage, remonte jusque dans sa boîte crânienne, et tente de lui infliger le fameux knock-out cérébral. Avec l’expérience, j’ai appris que de telles frappes permettent d’écraser un cerveau contre sa paroi - merci les cours d’anatomie avec le professeur Kubikiribocho. Hélas, les muscles sterno-cléido-mastoïdien de Ka(t)sumi sont bien trop musclés pour l’abandonner devant un tel impact. Je ne pouvais pas en attendre moins de lui ; il m’a conté tellement de fois ses corps-à-corps avec des taureaux dépassant les six cent kilos, qu’une perte de conscience, ici, maintenant, serait indigne de lui. Quelle idée aussi d’affronter un mec qui a pour hobby de faire de la lutte avec des animaux…

A défaut d’éteindre la lumière, le crochet entraîne l’obturation d’une série de Tenketsu. Je peux voir les nervures qui convergent vers son Byakugan tressaillir. Son œil défectueux - considéré comme la pupille ultime - clignote, avant d’être chassé au profit de son iris écarlate. La connexion métacarpe-petit frère m’embrase de satisfaction. A l’instar d’un puissant dos argenté, le dernier des Shinnin encaisse mon fauchage en gainant sa sangle abdominale. La puissance du coup le plie légèrement vers l’avant ; j’ai l’impression de m’amuser à écraser mon tibia contre du ciment. Si s’entraîner avec la faune et la flore Continentale permet d’atteindre une telle condition physique, il est probable que j’ajoute à ma routine quotidienne quelques sparrings avec des singes et des ours.

« Bah alors, on ne jappe plus le petit opossum ? T’as mal aux dents à force de te faire cogner ? »

Face à l’écart de puissance qui nous sépare, et après s’être fait malmené par ma perfidie, mon petit frère décide ENFIN de connecter les deux neurones qui lui restent. Il jette son dévolu sur une arme - comprenant ainsi par là qu’il n’était pas de taille, pour l’instant, à me tenir tête au corps-à-corps. Petit problème. Je suis bien plus fort avec des armes qu’avec mes poings. Que croit-il faire ? Vilain amateur, dehoooooooors. Je dois réagir vite : sa petite dague fuse en direction de mon deltoïde gauche et je suspecte qu’il souhaite trancher au niveau de ma fosse axillaire, afin de rendre mon bras gauche inapte.

Pour équilibrer le rapport de force, et lui laisser l'espoir de pouvoir me vaincre, je vais laisser sa lame de fer lécher ma peau. Je ne suis pas à une blessure près, et puis ça permettra au petit boui-boui d’être content. Il fait la gueule, je le vois, je le sens. Il n’ose même plus parler depuis qu’il a compris que maximiser sa vision ne lui permettrait pas de gagner des duels. Alalalah, sacré petit garçon... C’est ce que j’aurai fait... Si j’étais un grand frère attentionné... Vu que ce n’est pas le cas, ça va juste l’écraser, le dominer et l’humilier. Je joue ma vie à chaque instant ; une vie de compétition, une famille nombreuse comme une autre, au final.

Mon corps chute vers l’arrière, tête la première en direction du sol. Ma prothèse en fer enfonce ses phalanges dans le bois vermoulu, puis mon pied droit percute avec force, dans un mouvement circulaire et ascendant, le poignet armé de mon jeune frère. Ce mouvement, qui se rapproche du martelo de la capoeira, brise le momentum de son assaut, et à défaut de le blesser, empêche son offensive de me lacérer la peau [I]. Sans attendre, mes trapèzes prennent le relais, et remplacent ma main artificielle. Pour ses beaux yeux, je vais lui montrer que même en dansant, je le surpasse.

Mon corps se tord dans une succession de vrilles contre le sol - la technique de la coupole, provenant tout droit du break dance. Chaque passage de mes jambes fendant l’air libère une légère décharge de Chakra neutre depuis les Tenketsu constellant ma voûte plantaire. Ka(t)sumi répète la même - et vaine - technique. Il cherche à prendre l’ascendant avec sa demi-pupille. Les mini coques d’air comprimées empêchent la naissance du manteau brumeux [II], puis, dans une succession de deux coups de pieds, circulaires et ascendants, la frappe traître et pernicieuse est muselée et le corps de mon petit frère est projeté vers l’étage supérieur [II bis, ter]. Impulsion de mes paumes contre le plancher. Je me retrouve à bondir vers lui, en effectuant une vrille dans l'éther pour le poursuivre, là-haut... Kazu-zu va criser.

I. Taijutsu - Juken - Rang D+ Chien-Fou déclenche un puissant coup de pied circulaire, un martelo issu de la capoeira, en prenant appui contre le sol.

II. Action RP : Chien-Fou profite de son materlo pour basculer sur petite vrille/coupole/mindwill qui chasse le fumigène via la projection de mini paume du hakke.

II bis. Taijutsu - Juken - Rang D Chien-Fou, tout en continuant à tourner sur lui-même, bloque l'assaut en répliquant sa première action (I), afin d'empêcher le kunai de lui trancher nuque, cervicale et autres joyeusetés.

II ter. Taijutsu - Juken - Rang D Chien-Fou, continue encore à tourner sur lui-même, et essaye d'écraser son pied contre ton buste pour te propulser en arrière, vers la salle principale de l'Elysée !