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Chinoike Issei
Chinoike Issei
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Réfugiés (PV - Masaaki) 100
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Réfugiés


Frontière du monde - Masaaki

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La Grande Muraille se dressait comme un gardien silencieux, sa structure imposante se fondant harmonieusement avec le paysage environnant.

Construite en pierres robustes, taillées avec précision, elle s'élevait à une hauteur impressionnante, offrant une vue panoramique sur les étendues boisées d'un côté et les vastes rizières de l'autre. Les créneaux régulièrement espacés le long de la muraille ajoutaient une touche de grandeur architecturale, évoquant une époque où cette barrière imposante était également un lieu de défense. Issei n'était pas un expert de la géopolitique mondiale, ni de l'histoire récente... En fait, son éducation avait été militaire premièrement, puis intelectuel ensuite, peut-être trop tard ? En tout cas, il avait vite compris qu'entre Hi et Kome, il y avait un conflit. Avec le passage de ses kidnappeurs dans la région des rizières, une escouade avait intercepté le petit groupe maritime pour libérer le prisonnier... Qui aurait cru que c'était lui, l'enfant, qui allait clore la vie de ces valeureux guerriers.

"La liberté, toujours." Il avait été fait prisonnier une fois, plus jamais.

À intervalles réguliers, d'impressionnants postes de garde se dressaient, offrant des vues stratégiques sur les deux territoires adjacents. Les gardiens, habillés dans des tenues traditionnelles, veillaient sur la frontière avec une attention méticuleuse. Ils lorgnaient sur les ombres des forêts avec le plus grand soin, prêt à sonner l'alerte... Ils étaient à couteau tiré, il semblait. Se tournant vers son camarade, Issei put une fois encore observer le bras laissé le long du corps de Masaaki. Immobile, brisé par la bataille d'il y a quelques jours. Un haut le cœur pris l'enfant, c'était sa faute. Complétement. Morne, il releva les yeux sur le masque de l'Aburame :

- C'est par là pour Kaze, il faut passer un poste de garde... La dernière fois, il avait attendu la nuit pour escalader l'édifice. Comme une bête traquée, il n'avait pas une seule seconde hésité.

Ils avaient choisi de partir vers le pays du vent pour explorer, pour découvrir de nouveaux horizons : La forêt maudite avait maintenant le souvenir de la mort, du sang et des larmes. Un endroit plus simplement évité par tradition, mais bien pour des raisons personnelles. Les dents serrées, le petit continua à zieuter les pierres solides du mur de Kome. Il devait en parler un jour.

- Endo... Je... J'ai sentis ses derniers instants. C'est un pouvoir que j'ai, je peux capter des moments par le sang. Soupirant, Issei savait bien qu'il en disait trop. Le fluide vital était l'apanage des Chinoike. C'était donc signé, maintenant, son appartenance. J'ai pu voir l'attaque de ton auberge, quand ton sang est entré en contact avec moi. j'ai vu aussi ce que ressentait notre ami... Avant de... Secouant la tête, le jeune garçon refusa de plus qualifier l'état de l'homme, laissé dans les bois. Il était sous le contrôle de Seirei, ça l'appelait à faire partie d'un tout. Il était bien, une grande béatitude. Le sentiment était encore en lui, comme si une part de l'enfant refusait de laisser s'échapper cet instant. Cette vérité. Les ombres, les formes, cette présence avec ses yeux dorés... C'est au-delà de ma compréhension.

Et pourtant, c'était en lui, comme une racine grimpante qui prenait pied peu à peu...

Incapable de lâcher le traumatisme, il l'agrippait à pleine main pour en faire une force... Mais était-ce le cas ? Chaque pierre de cette muraille, devant eux, était méticuleusement placée pour assurer la sécurité et protéger les habitants des deux territoires. Pourtant, Issei pensait que le pays des esprits pouvait ravager toute construction humaine...

- Ce qu'on a vu était terrifiant, je pensais que ça allait être fabuleux mais je me suis trompé. Les erreurs coûtaient cher.

Sphinx. Yukio 021

Aburame Masaaki
Aburame Masaaki
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   Réfugiés
   Voyage
   

   

   
Ce qu'on a vu était terrifiant, je pensais que ça allait être fabuleux mais je me suis trompé.

Masaaki attrapa l’épaule de son ami de la seule main valide qui lui restait.

- Tout cela est derrière nous maintenant. Chinoike Issei, ne t’en fais pas pour mon bras. Seirei exigeait un sacrifice. Nous avons simplement cru qu’un doigt suffisait. Ce n’était pas le cas ! Dit-il en laissant le sourire de son masque s’éclairer. Viens, nous allons nous reposer en attendant la tombée de la nuit.

Assis, les lucioles bien cachés au fond du foyer des lumières pour ne pas attirer l’attention, le duo d’amis regardaient l’immense muraille qui s’étendait à perte de vue.

Masaaki l’avait déjà aperçu une seule fois, de très loin. Déjà, alors, elle paraissait majestueuse. Mais, maintenant qu’il était à ses pieds, il l’a trouvait simplement infranchissable. Si Kome avait voulu intimider les ennemis comme les voyageurs c’était réussi. L’omniprésence de cette roche taillée à la perfection dans des immenses blocs réguliers faisait presque oublier que, derrière ce rideau de pierre, le pays du Riz et ses innombrables cours d’eau étaient toujours là.

Avant que le soleil ne soit entièrement couché, L’Aburame sorti une pochette en cuir vert. Peinant à l’ouvrir, n’étant pas encore habitué à son handicap, il en retira une page qui semblait vieille. Tâché de sang et la calligraphie à moitié effacée, il l’a tendit à Issei.

- Ce que tu as là est le seul vestige du manuel clanique de notre clan. Regarde au verso. Tu vois ce petit être gribouillé ? Ces yeux jaunes qui brillent ? Et bien, nous pensons que nous venons de rencontrer un Esprit-Gardien particulièrement puissant. Seirei n'était que le commencement Issei. Nous devons devenir plus forts. Nous devons devenir plus sages. Un jour, nous reviendrons ! En attendant, partons à la découverte du monde ! Dit-il en tentant d'applaudir et en échouant lamentablement, ce qui le fit rire franchement.

****

La nuit est tombée. Au loin, la grande muraille semble plonger dans le noir. Les lueurs d’un feu sortent d’une meurtrière ici et là, mais rien sur la crête de cette falaise artificielle. Une lumière trop proche empêche de voir au loin dans l'obscurité. 99 le sait bien, comme le foyer des lumières.

Les sentinelles sont donc probablement plongés dans le noir, pour s’habituer à la luminosité quasi-nulle de la nuit, d’abord, et pour ne pas signaler des positions aux soldats de Hi ensuite.

Voletant sous le rideau opaque et éteinte, 99 part en éclaireuse pour observer la muraille de près.

Ici, quelques sources de lumières sont bien visibles. Il sera dur pour le foyer de lumières et son ami de passer inaperçu.
Pourtant, il est trop tard pour reculer, 99 le sait bien.
Elle retourne vers le temple des lanternes et rend son rapport empli de phéromones optimistes.

Ce sera risqué, c’est vrai. Mais, après avoir tenté de pénétrer dans Seirei, qu'est-ce que Kome peut bien leur réserver de pire ?

Le signal est lancé et 99 prend la tête de son escadron. Elles sont plusieurs centaines à voler en groupe de 50. L’objectif est d’atteindre le sommet de la muraille et d’éclairer les sentinelles au maximum pour les aveugler pendant que le duo tente de passer.

Le garde semble se demander ce qu’il se passe. Il entend probablement le bourdonnement d’une cinquantaine d’insectes autour de lui sans vraiment les voir. Soudain, 99 donne le signal et se met à fuir avec ses sœurs. La lumière verte pomme est puissante, mais la jeune soldate veut montrer l’exemple et met du cœur à l’ouvrage, passant et repassant devant le regard du jeune homme en arme qui tente vainement de l’écraser contre sa paume.


****

Masaaki et Issei profitaient de la tentative de diversion des lucioles pour progresser vers la muraille. Si Masaaki avait pu utiliser son ninjutsu pour marcher sur les remparts et ne pas être un poids pour son ami, il l’aurait fait volontiers. Pourtant, au moment de toiser la falaise sculptée, il n’avait aucune idée de la façon dont il allait pouvoir la surmonter.

   

   Voyage
   Avec Issei
   Frontière de Kome et de Hi

   

   
Chinoike Issei
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Frontière du monde - Masaaki

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L'être de Seirei était devant lui, en dessin seulement, mais la simple représentation rappelait la scène douloureuse.

Son accoutrement était composé d'une tunique effilochée, des nuances de violet et de noir créant une symbiose étrange avec le masque maléfique qu'il portait. Des ornements en forme de spirales ornaient ses manches et son col, ajoutant à l'aspect ésotérique de sa tenue. Des chausses usées couvraient ses jambes grêles, soulignant son allure dégingandée et fantomatique. Sa silhouette, élancée et frêle, était encadrée par des membres qui semblaient flotter dans l'air alors qu'il se prostrait comme un félin. Qui avait pu le croquer ainsi ? Qui avait eu le temps ? Ce n'était qu'un mirage dans l'esprit du jeune garçon. Son visage, partiellement dissimulé par des mèches de cheveux emmêlées, laissait entrevoir des yeux brillants d'une lueur étrange et mystérieuse. Le masque, sombre, clôturait le tableau... L'esprit n'était pas visible sans. Le regard bloqué sur le document, Issei remonta ensuite lentement sur son ami, et son propre masque lumineux et plus joyeux.

- C'était lui, oui. Hochant la tête, le petit comprenait les mots de gardiens... Mais surtout que c'était l'un des multiples. Il y en a d'autres ? Ils sont tous capables de prodiges comme ça ? Ces techniques... Elles étaient surpuissantes.

Beaucoup de questions, mais bien peu de réponses... L'état de la recherche était au point mort et si l'enfant avait eu envie un jour de découvrir toutes les zones inexplorées du Continent, par curiosité et par jeu, ce n'était maintenant plus la même chose. Les actes avaient des conséquences. Masaaki voulait explorer, alors ils allaient le faire. Le Chinoike lui devait bien ça, et plus encore. Ainsi, quand il ne put pas applaudir, le jeune garçon le fit à sa place comme pour compenser. Il ne savait pas si cela allait vraiment aider. Une autre question régnait dans l'air, depuis son commentaire sur l'événement :

- Cela ne te fait rien que je sois un Chinoike ? Je veux dire... Tu n'as pas peur à cause de la... réputation ? Qu'importe la suite, il allait employer ses talents pour son ami.

Ce qu'il fit plus vite qu'il n'avait prévu : La nuit même, à l'abri sous la lune, les deux compères arrivèrent à portée de la muraille alors que l'Aburame avait lancé un assaut lumineux sur les gardes du coin. Devant la grande construction, aucune vraie prise n'était jouable... Enfin, si. Issei était un grimpeur potable, pas le meilleur mais son poids léger lui permettait bien des miracles, surtout avec les muscles dopés au chakra. Observant le reste du périmètre, il choisit une autre manière. Masaaki ne pouvait de toute façon pas grimper vu son bras en lambeaux. Sans mudra, il extirpa de sous ses ongles un peu de sang pour former de toutes petites griffes habiles pour entailler la pierre et permettre de meilleurs appuis. Il allait en falloir.

- Tiens-toi à moi. Un souffle, un murmure, alors que le plan du garçon n'était clairement pas fameux. Présentant la main gauche, munie de petits appendices rouge carmin, l'enfant alla se plaquer illico contre la paroi pour tenter tout de suite sa tactique. On aura pleins de choses à raconter... Si on y arrive.

Ce n'était pas la panacée mais cela irait aux infiltrateurs improvisés qu'ils étaient.

L'Aburame était plus lourd que Issei, du fait de l'âge, mais ce n'était pas un éléphant... Ils allaient pouvoir se débrouiller, surtout que le Chinoike améliora la tonicité de ses muscles avec du chakra, mêlé à son Chiton si utile. Les mains assuraient l'avancée, les pieds sécurisaient l'équilibre du tout et chaque montée tiraient sur les épaules alors que l'homme au masque se cramponnait au dos du garçon de huit ans.

Une ascension tranquille, n'est-ce pas ?

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Aburame Masaaki
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   Voyage
   

   

   
Bien accroché à l’épaule du jeune enfant, l’Aburame ne pouvait s'empêcher d’être émerveillé par une telle force et agilité. La respiration haletante, les muscles tremblants sous l’effort, Issei ne ralentissait pas la cadence.

Au loin, les lucioles continuaient leur bal, dansant devant les gardes pour les distraire et les soumettre à une illusion de bien-être et de plénitude.

Tout se passait parfaitement bien. Mieux que dans les estimations les plus optimistes du foyer des lumières.

Une fois au sommet, ils apprécièrent la vue une seconde, le temps que le Chinoike reprenne son souffle.

D’ici, il pouvait voir la mer végétale devenue noire au sud, les Bois maudits à côté et la forêt de Hi qui s’étendait devant eux. De l’autre côté, une terre plane et arrosée par des centaines de cours d’eau brillait à la lueur de la lune se reflétant dans les courants incessants.

- C’est beau. Dit simplement Masaaki avec un sourire en poussant légèrement un Issei vraisemblablement préoccupé.

****

99 virevolte entre les deux yeux tombants d’un garde de Kome. Le spectacle semble marcher puisque la plupart des soldats des environs se sont rassemblés pour boire à la santé des insectes. La présence d’autant de lucioles qui viennent voler entre les hommes en armes est rare. Pourtant, le chef du petit groupe ne l’entend pas de cette oreille. il reste sur le qui-vive.

Si ce spectacle est si rare, c’est peut être car il n’est pas naturel. L’officier, plus lettré que ses subalternes, a lu plusieurs rapports sur les Aburame. Un clan qui accueille une colonie d'insectes dans son propre corps. Alors que tous fêtent ce moment, celui-ci décide de monter dans la tour pour confirmer son intuition.

99 voit cet humain qui monte. Ses ailes se mettent à battre encore plus rapidement pour le rattraper. Voulant attirer son attention, la petite luciole enchaîne les cabrioles et les altérations lumineuses. Mais, rien n’y fait. La menace continue de monter, et monter encore.

L’officier montre les escaliers menant à la tour à toute vitesse quand il est assailli d’un petit insecte qui brille. Il a toujours détesté les insectes. Ce bourdonnement, cette sensation quand ils se posent sur la peau. D’un geste, il éclate le petit insecte contre le mur de pierre brute et continue son ascension.


****

- Là !

Masaaki se retourna soudainement. A une centaine de mètres, dans la fenêtre de la tour, une silhouette semblait se dessiner.

Sans attendre une seconde, le duo se remit en place, l’un accroché à l’autre, afin de descendre de l’autre côté de la muraille.

Les mouvements d’Issei étaient plus rapides encore, celui-ci semblait retenir le duo par à-coups afin de descendre en vitesse. Alors qu’une dizaine de mètres les séparaient de la terre ferme du côté de Kome, les gardes alertés dévoilèrent leur têtes et leurs arcs juste au-dessus d'eux.

Pour les couvrir, Masaaki envoya toutes les lucioles former un rideau lumineux devant les gardes pour les aveugler. Les flèches commencèrent à fuser, volant un peu partout puisque les soldats avaient décidé de tirer au hasard au travers du bouclier de lumière.

Quand il resta moins de 3 mètres, Masaaki se lâcha et parvint à faire une roulade pour ne pas se faire trop mal.

Il courut de toutes ses forces, envoyant quelques lucioles de tous les côtés formées des silhouettes immobiles qui pouvaient tromper les gardes, ne serait-ce qu’une seconde. Par miracle, la pluie de projectiles tranchants ne toucha ni Issei ni Masaaki. Leur épreuve n’était pourtant pas terminée.

Au son des bruits et des vociférations, les gardes en bas de la grande muraille avaient été averti et étaient déjà à leur recherche. Par chance, la plupart tombèrent dans les illusions du temple des lanternes, se jetant sur des silhouettes qui explosaient en des centaines de lucioles une fois à terre.

Le bras de Masaaki le lançait avec insistance. La roulade n’y était pas étrangère mais il n’avait pas le temps d’y penser. Maintenant qu’ils avaient passé la frontière, il fallait continuer de courir. Courir jusqu'à ne plus rien entendre.

Très vite, le duo sortit du sentier à côté de la grande route pavée pour s’enfoncer dans les terres fertiles du pays. Quand ils eurent traversé plusieurs rizières, ils s'arrêtèrent enfin, trempés mais heureux du silence et de l'obscurité qui les entourait.

   

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