Les voix s'étaient quelques peu calmées ces derniers temps. Cette voix rocailleuse venue du tréfond des âges dans cette dimension enfouie avait laissé mon sommeil en paix depuis quelques nuits. Mon échine frémissait toujours un peu lorsque j'y pensais, surtout au niveau des brpulures dans mon dos, qui me reconnectait avec la réalité de ne plus être vraiment moi-même. Tiraillé entre ses deux personnalités si distinctes, je ne pouvais me morfondre et attendre de devenir fou. Mon champignonnesque acolyte semblait comprendre mes angoisses et mes sentiments, bizarrement, il n'avait pas fait de blagues mal placées sur le sujet, ni posé de questions indélicates.

J'avais repris la direction du Pays en Ruines, car le futur ne devait pas se laisser berner par les pensées venu d'un autre temps qui frappait mon esprit. La construction de la future Ambassade, symbole de la renaissance d'Hametsu no Kuni allait bientôt être entamé. Mais une autre épreuve m'attendait, celle qui m'avait toujours passionné et qui m'avait posé ses stigmates de bois sur la moitié du corps. Un Donjon Calice devait sûrement se trouver là, d'après certaines rumeurs et autre explication de Banado sur la localisation de ses donjons des Anciens Architectes.

Alors que je rejoignait le point de départ de mon périple, je vins croiser, d'un parfait hasard, une petite tête que je reconnu au premier coup d'œil. Les larmes vinrent perler de mes yeux sur l'entièreté de mon visage. Finalement, j'étais toujours aussi émotif, ce qui était une bonne nouvelle. Je venais traverser le décor à grande vitesse, rejoignant le petit homme haut comme trois pommes avant de le saisir dans mes bras, le portant en triomphe au dessus de ma tête tout en tournoyant sur moi-même. La joie fut telle que je ne pouvais plus arrêter le flot de larmes.

« Toi ! Le petit homme héros de l'Humanité ! Toi qui as vaillamment soutenu le mur malgré ton jeune âge ! J'ai rêvé de toi de si nombreuses fois. Snif snif snif. Depuis que j'ai combattu à tes côtés je ne penses qu'à une chose... »

Mon acolyte végétal vint surgir de ma poche, gravissant mon énorme carrure jusqu'à mes épaules avant de mettre une petite gifle de sa petite patte.

« Mais ça va pas d'attraper les enfants comme ça ! Repose le au sol espèce de fou furieux ! »

Pas faux. Je m'étais peut-être un peu emballé, mais c'était l'émotion qui avait pris possession de mon corps à ce moment là. Je vint redéposer le petit enfant au sol, lui tapotant le haut de la tête de ma gigantesque paume en guise d'excuses. Je retrouvais le sourire, depuis ce jour où la dimension démoniaque m'avait emparé, mon rire caractéristique n'avait plus résonné. Le liquide lacrymale se mêlait à un rire gras venu du fond de mon thorax.

« Jeune homme, je t'en supplie... Dis moi comment tu t'appelles ? »

Issei. Je connaissais enfin le prénom de ce petit héros qui avait défier les dieux de son très jeune âge. Il était un modèle de courage dans ce Continent où la jeunesse est souvent mis à mal par la guerre et les trahisons en tout genre. J'étais heureux de le rencontrer, bien qu'ayant séché mes larmes pour laisser apparaitre un sourire touchant le lob de mes deux oreilles, laissant entrevoir l'intégralité de ma dentition. Comme me l'avait souligné mon champignonnesque acolyte, et à en voir le petit index pointé en direction du sol, le petit homme était plus à l'aise sur le plancher que dans les airs. Oups.

Les présentations n'avaient pas été la priorité lors de l'affrontement légendaire sur le rivage des mers septentrionales, à vrai dire nous avions d'autre rayon de chakra à fouetter plutôt que de tous donner nos identités comme de bons vieux camarades. Cela avait été frustrant avec la suite des évènements où chacun avait été séparé et était retourné à sa petite vie.

« Je suis Akimichi Watanabe Dodoro. Le champignon qui parle, c'est Banado, mon meilleur ami. »

Le petit végétal détestait cette mention, me donnant un léger coup de pied dans la joue. Visiblement, le petit homme avait de nombreuses questions à la vue du champignon doué de parole, j'avais tendance à oublier qu'il était plutôt rare de croiser des créatures de chakra comme lui en dehors des Calices, mais le tout se liait plutôt bien en vu de l'expédition que je m'apprêtais à mener.

« Euh non. Bon, normalement j'évites de trop le dire, mais toi je peux te faire confiance. C'est une créature que j'ai trouvé à l'intérieur d'un Donjon Calice dans le Pays du Riz. D'ailleurs, ça tombe bien que tu sois là ! Je m'en vais à la recherche de celui du Pays en Ruine ! Tu veux venir avec moi ? Peut-être qu'on pourra aussi te trouver un compagnon ou un animal domestique qui pourra te suivre partout. »

Une énième petite gifle végétale sur la joue, toujours sans aucune douleur mais marquant le fait que Banado n'était pas d'accord avec mes propos. Il savait qu'il était dangereux d'avoue son identité à voix haute devant de parfaits inconnus. Mais ce qui l'agaçait au plus haut point était d'être comparé à un animal de compagnie. Je le savais, et ça m'amusais beaucoup de continuer à le faire héhé.

« Avec un ami Inuzuka à moi, on va reconstruire un village pas loin d'ici, mais on as aussi besoin de cartographier le territoire pour la suite, et je t'avoue que ça m'enchante pas vraiment de le faire seul, alors si le héros du rivage veut bien se joindre à moi, j'en serais plus que ravi. »

Un chat. Trop bien d'avoir un chat, moi aussi j'adore les chats. Tiens d'ailleurs c'est vrai ça pourquoi j'ai dû me taper le champignon qui parle alors que j'aurais pu avoir un chat, ou un chien, ou même un cheval ou n'importe quoi d'autres. C'est vrai ça, après est-ce que les créatures de chakra ressemblait à des animaux, ou alors c'était le propre des invocations et des Inuzuka. Très bonne question que venait de soulever le petit homme. Il questionnait également la présence des donjons sur l'entièreté du Continent et notamment dans chaque pays le composant.

« Ok super alors, partons à la recherche du matou ! Et pour la présence des Donjons Calices, ça doit être un secret gardé par les Anciens Architectes que je compte bien percer à jour ! »

J'étais véritablement enjoué de participer à cette aventure avec le petit homme haut comme trois pommes. Pouvoir partager ce petit moment avec celui qui m'avait le plus impressionné au milieu du chaos du rivage. Malgré le fait que je n'avais pas réellement de réponse concrète à lui apporter sur le pourquoi de la présence des donjons. Peut-être était-ce les pièces d'un puzzle encore plus grand ou d'une constellation se rejoignant en un point pour y découvrir un Super-Calice. Qui sait, les Anciens Architectes étaient sûrement encore pleins de mystères et de surprises.

Puis la discussion s'axa autour de mes paroles sur un ami Inuzuka. Incroyable, ce petit homme connait également Jotaro et en plus ils sont amis ! C'est fou comment le monde peut paraitre à la fois si vaste et si petit. J'étais bien content de compter un allié de l'homme-tortue en tant que partenaire de voyage, si les deux jeunes hommes étaient amis, alors il n'y avait aucune raison pour qu'on ne le devienne pas non plus ! Je sautillais sur place, de mon lourd poids, soulevant la poussière environnante par l'excitation, tandis que mon champignonnesque compagnon commença à légèrement se racler la gorge.

« Grincheux, je suis pas grincheux, c'est le caractère commun de tous les champignons, mais bon, vous avez une vision trop étriquée pour comprendre. »

C'était marrant de voir à quel point Banado n'acceptait pas les critiques, alors qu'il était clair qu'il était la personne la plus aigrie que je connaissais sur ses terres. Puis vint le moment où le petit homme se rappela du rivage et minimisa ses actions. Ma grande paume vint se poser sur son épaule, un sourire aux coins des lèvres.

« Tu sais, j'en connait pas beaucoup des petits hommes de ton âge qui se serait placer en première ligne en criant sur les adultes pour les fédérer. T'es un futur grand homme, crois-moi. »

Un petit rire bien gras vint accompagner mes paroles, tandis que je m'apprêtais à répondre quant à la stratégie à adopter pour la cartographie. Mon sourire vint se stopper net, affichant une mine bien plus sérieuse tandis que part instinct mon corps se plaça en protection du petit homme. J'avais pris les devants quelques temps avant de tomber par hasard sur Issei, de commencer quelques recherches par l'intermédiaire d'un de mes clones. Celui-ci venait de disparaitre tandis que ses souvenirs s'ancrait dans ma tête.

« Attention Issei, nous ne sommes pas les bienvenus ici. »

Une figure encapuchonné et voilé d'un long drap vermillon nous faisait face, de loin, semblant nous toiser du regard. Une pierre dans sa main gauche, semblant arborer des runes mystérieuses.

« Fuyez, misérables, les fragments nous appartiennent. Vous n'êtes que des vermines souhaitant vous accaparer la création des Anciens Architectes. Continuez ainsi, et vos corps seront offerts en sacrifice. »

La cape s'envola dans le vent avant que sa silhouette disparue à l'horizon. C'est qui ce fou furieux ? Alors j'en ai aucune foutue idée, mais ce qui est sûr c'est que les réponses se trouvent avec lui. Merci pour les tuyaux héhé.

« Bon et bien je crois qu'on as trouvé le chemin à prendre. J'imagine que les fragments dont il parle sont la clé pour trouver le Calice. Toujours partant pour te lancer dans cette aventure qui s'annonce plus compliquée que prévu ? »

Spoiler:

Avec toute la fougue et le phrasé de la jeunesse, le petit homme répondait à la silhouette encapuchonnée sans la moindre peur. J'avais pu voir l'espace d'un instant un mûdra être effectué du creux de ses doigts. Un petite sourire s'afficha sur mon visage, bien qu'il était jeune, il venait de faire preuve de sang-froid et de répondant. C'était assez rassurant, maintenant qu'un Ordre fantôme était à nos trousses, de savoir que je n'allais pas devoir faire de la garderie en plus de sauver ma peau. Mais bon, ça, je l'avais déjà perçu il y a quelques temps face à ce mur symbole de l'Humanité.

Prenant les devants, la petite tête vint m'indiquer une direction à suivre, que je suivis sans poser plus de questions. De toute façon, avec les maigres informations que nous avions, notre meilleur moyen d'avancer était simplement de trouver une âme qui vive pour nous en dire un peu plus, quitte à la secoueur un petit peu.

Ce fut après de longues minutes de marche sous ce soleil de plomb qu'une petite bourgade s'offrait à nous. Enfin, bourgade était un bien grand mot, il s'agissait plutôt de vieilles ruines abandonnées affres de la guerre entre les deux superpuissances. Au cœur des débris et des amas de taules semblait habiter une petite communauté, alliant jeunes enfants et vieilles silhouettes, qui ne nous lâchaient maintenant plus du regard depuis notre arrivée. Se rassemblant tous au même endroit, les enfants à l'arrière, comme habitué aux visites non amicale. Levant les mains en l'air à l'approche des trois hommes comme pour montrer qu'aucune arme n'était en ma possession ce fut Issei qui prit la parole en premier. Puis vint le tour de l'homme à l'aura charismatique, lui marqué par la vie mais semblant prêt à tout pour protéger sa famille.

« Merci pour ces renseignements, nous allons donc nous tourner vers l'Est. Vous savez, non loin d'ici, à une petite heure de marche vers l'Ouest, se trouve un refuge, nommé Tsubomi. Là-bas, de nombreux hommes et femmes se sont mélangées pour former une bourgade où la vie reprend ses droits ! Le chef de ce village s'appel Inuzuka Jotaro et nous sommes ses amis ! Des maisons, un toit pour tous, un orphelinat et bientôt même une ambassade vont y être créer pour accueillir les gens comme vous. Je suis sûr que la vie y sera meilleure pour vos enfants et vous pourrez de votre côté transmettre vos enseignements aux autres membres du village. »

Je sorti un petit bout de papier de ma poche, griffonnant une petite carte avec le chemin à suivre que je vint tendre en direction de l'homme au regard suspicieux.

« Je m'appel Akimichi Watanabe Dodoro, dites que vous venez de ma part. Pour ce qui est de cet Ordre, je vous en fait la promesse, ils ne vous causeront plus aucun soucis, on en a peut-être pas l'air comme ça, mais on as survécu à bien pire que ça et c'est clairement pas avec leurs phrases mystérieuses et leurs capuches qu'ils vont nous faire peur ! »

J'affichais un large sourire comme pour accentuer mon propos. Il était hors de question, que ce soit pour les démunis face à nous, ou pour le village de Tsubomi, que l'Ordre continue de semer la pagaille dans ses terres. Ce fut lorsque moi et le petit homme allions entamer notre route ardue vers l'Est, qu'un vieil homme, muni d'un canne, le dos courbé par le poids des années vint s'approcher de nous.

« C'est donc ça la nouvelle génération du Pays en Ruine... »

Une voix telle un souffle rocailleux, lente mais dôté d'une profondeur captivante. Fouillant une petite besace en cuir, il vint en sortir une pierre pleines de runes.

« J'ai foi en l'avenir, et en vous. Voilà l'objet de leur convoitise. Mes fils et filles ont assez souffert de leurs présences, je m'en remet à vous. »

Bien que le visage de notre précédent interlocuteur semblait se marquer d'uné légère once de déception à l'écoute des paroles du vénérable, celui-ci ne fit aucun geste et ne prit pas non plus la parole pour l'en empêcher.

« Oh ! Super ! Merci monsieur vous ne le regretterez pas ! Et n'oubliez pas di dire à Jotaro que je serais de retour pour le banquet de ce soir ! »

D'un signe de main nous venions reprendre la route vers l'Est, saluant les petits enfants qui semblaient avoir retrouver un petit sourire. Voir un visage amical, au milieu des ténèbres, même s'il est inconnu, cela peut changer la vie.

Spoiler:

Le regard posé sur ce fragment précieux fourni par l'ancêtre, je ne pouvais qu'admirer une nouvelle fois la capacité des Anciens Architectes à me surprendre. Bien que tous leurs édifices étaient ornés de mystères quand à leur composition général, il fallait maintenant s'adonner à la réussite d'un puzzle de pierre pour y composer la carte. Cependant, cela était une très bonne chose pour nous, car bien que la mission première était de trouvé l'entrée du Donjon Calice, l'objectif secondaire était de cartographier le pays. Et, visiblement, à en croire la précision des dessins et des gravures, si nous parvenions à compléter cette mosaïque, alors nous allions faire d'une pierre deux coups.

Je me reconnaissais totalement dans les paroles du petit homme. Faire du mal à des gens gentils, voilà une chose qui me mettait en rogne, sur ce point là nous nous rejoignions parfaitement. La mâchoire serrée, je venais ranger le fragment à l'intérieur de mon haut. S'il le voulait, alors la solution était de me passer sur le corps. Nous avions fait une promesse, et je comptais bien la tenir. Je déteste les gens qui font des promesses dans le vent.

Les longues minutes de marche vers l'Est nous firent rencontrer un peu plus la désolation de ce pays. Les affres de la guerre avaient laissés leurs empreintes fumantes sur chaque parcelle du sol, de la faune et de la flore. La fumée environnante, trahissait un feu divin et éternel ayant balayé la nature elle-même. Le silence accompagnait nos pas, aucun de nous deux ne voulant le briser, comme si nos esprits entamaient une sépulture et un deuil en imaginant le nombre de vie fauché en ces lieux. Puis vint le moment où la petite tête pris la parole, me stoppant dans mon avancée. Visiblement, il possédait un don ou une prédisposition qui m'était bien inconnue : celle de ressentir les présences. Sans aucune once d'hésitation, se concentrant seulement sur sa tâche, il vint me signaler la présence d'ennemis, leurs nombres, leurs manières de se déplacer ainsi que leur stratégie. Ouah. C'était bluffant de précision. Sans lui, j'allais clairement me faire prendre par surprise par une attaque furtive. Visiblement, nous avions trouver le nid, il ne restait plus qu'à en chasser les parasites.

Les formes se dévoilèrent à nous, comme l'avait annoncé Issei. Encapuchonné comme le précédent membre rencontré, ils étaient tous muni d'une arme. Visiblement, la pauvreté n'était pas leur principal soucis en ces lieux, les ornements et autres joyaux trahissaient des ressources conséquentes. Il était clair que le petit groupe habitant les ruines que nous avions rencontrés ne luttait pas à armes égales. Une première flèche fut décoché, l'alerte donné par le petit héros me permit de faire un pas de côté, les muscles préparés grâce à l'expertise sensoriel qu'il m'avait fourni. La flèche vint caresser mon échine. Notre petit duo venait d'être séparé par le projectile, était-ce la la véritable raison de ce tir ? Je n'avais pas le temps d'y réfléchir, à une vitesse ahurissante, l'homme muni d'une lance ornée de runes était à ma hauteur. Un échange de coups, esquivant les attaques armées par mon expertise martiale. Malheureusement, il m'empêchait de contre-attaquer, ne ralentissant pas le rythme. Il m'emmenait dans la direction de son partenaire chargé de me cueillir d'un coup de katana dans le dos. Une flamme vive vint se mêler à sa lame, entamant une frappe verticale. Pas de chances. La surprise d'un bras sortant d'un tatouage apposé à même mon dos vint le surprendre, tandis que la nouvelle main vint saisir la garde de l'arme. Un deuxième mûdra, simple, vint faire émerger de mes hanches des copies parfaites de moi-même, au nombre de cinq. Quatre de mes clones se ruèrent sur l'épéiste, enchaînant les coups avec force et cohésion. Un passage à tabac.


La cinquième copie vint entamer une course en forme d'arc, passant sur le côté du porteur de lance. Une frappe direct dans sa mâchoire. Cependant, je ne put cacher ma surprise de ne pas le voir esquiver cette attaque. Il accepta le coup, son corps échouant un peu plus loin, tandis qu'il se relevait sans aucune peine. Sa tunique déchiré par le roulé-boulé, il laissait apparaitre une musculature imposante et effrayante. Il arborait fièrement un tatouage, sur son pectoral gauche, portant l'inscription 機構者の精神 Kikōsha no Seishin(litt. L'Esprit des Architectes), dévoilant le nom de cet Ordre si mystérieux.

Une chaleur vint émaner des pores de sa peau, comme si la douleur se résorbait tandis qu'il gagnait en puissance. La lance fut planter dans le sol, et dans la fraction qui suivie, son talon venait frapper le sol, entamant une course d'une rapidité stupéfiante en ma direction. Je n'eu le temps de réagir avant que son poing ne se fracasse contre ma pommette, m'envoyant valser sur plusieurs mètres. Aie. Il y a pas à dire, celui-ci, il frappe très fort.


« Donnez nous le fragment. Vos vies seront épargnées si vous quittez ces terres sans vous retourner. Vous n'êtes que des pantins, chasseurs démoniaques voulant profanés les tombeaux divins. »

Ah ouais. Ils rigolent pas dis donc. Visiblement, ils n'allaient pas nous faciliter la tâche ceux-là. Mais bon, une promesse est une promesse.

« J'ai le fragment à l'intérieur de ma veste. Si tu le veux, va falloir t'accrocher. Issei ! Sers toi d'eux comme bouclier ! »

Mon corps vint grandir à vue d'œil, dépassant les limites imposées par l'Humanité elle-même. Je vint dépasser tous ce beau monde de nombreux mètres, en taille mais aussi en largeur et en masse. Un de mes pieds vint se décoller du sol avant de s'abattre avec fracas, secouant l'entièreté de la zone et décollant les arbres calcinées aux racines fragiles. La troisième paume qui était apparue dans mon dos avait également suivi cette croissance et vint attraper les débris ainsi projetés. Tournoyant d'un tour sur moi-même afin de projeter pierres et arbres dans toutes les directions. Ma dextre vint se serrer, abattant mon gargantuesque poing face à moi, de manière à complètement ravager l'espace où se trouvait le membre de l'Ordre.

Spoiler:

Une véritable calamité. Les arbres calcinées s'entrechoquaient, frappant le décor de toute part. Des pans de terre entier se soulevait tandis que le sol tremblait sous l'impact des coups. Un gigantesque homme à trois bras, voilà ce que j'était devenu, accompagnant le tout de véritable râle de colère. Je déchainais avec passion et férocité l'intégralité de mon pouvoir. Le premier adversaire fut balayer par un tronc d'arbre, terminant écrasé sous un rocher. Le tatoué commçait à frapper à son tour dans tous les débris le visant. Sa force physique était comparable à la mienne, mais ce fut par le nombre que je l'accula. Occupé à tenter de se sortir de cette pluie de débris, il fut déstabilisé par la mise en branle du plancher terrestre. Puis ce fut mon poing, gigantesque, telle une comète, venant s'abattre sur son thorax, enfonçant ses cotes et son plexus solaire. Le craquement des os brisés sonna son glas.

Bordel. J'y avais peut-être été un peu fort. J'avais littéralement arraché le paysage. Mes clones avaient également subi la fougue, disparaissant dans un nuage de fumée après avoir également abattus leur proie. Désolé. Mais lorsque des menaces de morts sont proférés, à mon encontre et encore plus à celle de mes amis, j'ai tendance à perdre un peu la raison. Le petit homme me rejoignit, quelque peu blessé, comme moi, avant que les cris d'agonie derrière nous se fassent entendre.

« Issei, tu vas bien ? Rien de cassé ? Désolé, pour... Tout ça. »

Accompagnant la petite tête blanche, nous nous retrouviens face au nouvel aveugle, les orbites perforés par l'attaque d'Issei. Visiblement, il n'y avait pas que moi qui savait faire usage de la sauvagerie malgré mon côté gentillet de prime abord. Disons que nos origines Mizujins étaient remontés à la surface le temps d'un instant.

« Tu as raison, il a déjà eu son compte. Laissons-le ici, il parviendra peut-être à s'en sortir seul. Ce n'est plus de notre ressort désormais. »

Je laissais le Chinoike porter le dernier coup, le rendant inconscient sans le tuer de sang-froid. Il avait perdu la vue, il perdrait sûrement la vie bientôt, mais nous avions autres choses à faire. 4 fragments. Nous possédions une bonne partie désormais. Et visiblement, lorsque je prêtais attention à l'ensemble des pierres runiques, elles semblaient se disposer de sorte à former une carte. C'était une sorte de puzzle ancien, créé pour pointer une localisation, telle une carte au trésor.

Nous avancions légèrement, traversant une nouveau bidonville en ruine, plusieurs minutes s'écoulèrent et grâce à l'aide de nouveaux clones, nous venions mettre la main sur un nouveau fragment. 5. Super ! Je ne savais pas réellement combien il nous en fallait mais le tout se dessinait encore un peu plus. Et alors que je prenais le temps de décortiquer l'ensemble des fragments, un léger vent caressa mon échine, puis des éclairs, avant que ma nuque fut heurter avec force et précision.

Arf. La vision était trouble, je titubais un instant, avant de m'écrouler au sol. Mes derniers souvenirs fut ceux avant que mes yeux se ferment, celle de ce guépard, entouré de faisceau électrique. Il lui manquait un œil, remplacé par ce tatouage que j'avais pu apercevoir sur le membre du groupuscule : 機構者の精神 Kikōsha no Seishin (litt. L'Esprit des Architectes).

« I-i-ssei... A-a-ttention... Il est... Fort... »

K.o.

Spoiler:

Fiou. Le coup avait été rapide, rude et surprenant de violence. Il m'avait percuté de plein fouet sans que je ne puisse me défendre, encore concentré sur le déferlement de puissance que j'avais libérer pour défaire les membres de l'Ordre. Je bavais goulument, étendu sur le sol. La connexion avec mon cerveau avait été brisée le temps d'un instant, où tout mes capteurs sensoriels c'était déconnectés en une fraction de seconde.

J'étais maintenant plongé dans un rêve lointain, ressassant chaque passage de ma vie et m'interrogeant sur l'utilité de ce que je faisait maintenant. J'y voyais apparaître le visage de mon frère cadet, arpentant les ruelles de la Capitale-Mobile, celle qui nous avaient tant donnés tout en nous prenant tout. Son sourire et son caractère bien trempée me semblait si palpable, ma paume s'approchait de lui tentant de le serrer fort dans mes bras. En vain. Chaque seconde qui passait et l'écart entre nous s'augmentait petit à petit, comme son sourire qui disparaissait de plus en plus de son visage. Il me manquait terriblement.

Puis la nature, l'environnement, le tout semblait être pris dans un vortex sans fin, m'emmenant dans cette Dimension. Celle qui avait changé mon esprit et ma vision de l'Humanité à jamais. Dans les entrailles de la calamité des mers septentrionales, j'arborais ce visage aux veines magmatiques. Son regard se couplait au mien. Étais-je lui, ou était-il moi ? Des questions en suspend, alors que son sourire carnassier s'approchait un peu plus de moi avant que sa bouge s'ouvre grand, semblant enclin à dévorer mes rêves et mes espoirs alors que mes cris restaient sans réponse dans ce monde illusoire.

Puis lorsque ses crocs s'abattaient sur mon frêle corps, c'est les rires d'enfants qui me réveillent. Je les reconnait, il y a la petite Hana d'Hametsu, résidente de Tsubomi. Au loin je vois les villageois me regarder, m'applaudir, avant de venir me remercier de chaudes poignées de mains. En face s'élève l'Ambassade du Bourgeon, ainsi que les nombreuses habitations et l'orphelinat. Sur les longues marches donnant sur la porte de la structure, je le vois, énorme sourire sur les lèvres, accompagné de son animal à carapace. Inuzuka Jotaro, mon ami, mon acolyte, celui qui avait maintenant donner un sens à ma vie. J'étais un bâtisseur, un ingénieur, un homme au grand cœur.  J'allais concurrencer mes ancêtres et je deviendrais un jour celui qui sera reconnu de tous pour ses créations, tout en répendant le bien autour de moi. Elle était là ma vie maintenant. Tandis que j'aspirais à rester éternellement entouré de ses personnes, une énième voix vint me sortir de ma torpeur.

« Ouah. Issei ! Tu vas bien ? T'es couvert de sang ma parole ! Fais attention le guépard il est peut-être encore... »

Un vent de panique gagna mon corps, tandis qu'un simple coup d'œil aux alentours me permit de comprendre. Le petit homme avait éviscéré la bête et à en croire les remerciements de cette deuxième personne que je connaissais pas, il avait vaincu seul, redoublant de courage. Son regard avait changé, celui de l'enfant était maintenant bien plus sérieux. Plus sombre, presque glacial. C'était donc ça son secret, cette puissance émergente dans son corps si frêle. A n'en pas douter, cette petite tête blanche deviendra quelqu'un de grand, de très grand, surplombant de sa puissance les plus grands ayant foulés cette terre.

Je me relevais tardivement, dépoussiérant légèrement mes habits avant de lui accorder une tape sur l'épaule en signe de remerciement. Il m'avait sauvé la vie. Un autre scintillement attira mon regard. Dans les entrailles de la bête se trouvait un énième fragment. Plus ceux que nous avions en notre possession et celui qu'avait remis l'inconnu à Issei, nous voilà donc avec sept fragment. Le puzzle se construisait petit à petit et semblait afficher les prémices d'une carte où il manquait le centre.

« La carte indique une sorte d'entrée pour un lieu souterrain un peu plus à l'Est. Promis, j'essaierais de ne plus tomber dans les pommes. Je serais ton protecteur durant le reste de notre périple et plus encore. »

Bien que la fatigue et ses pas semblaient lourd, à voir la détermination qui brillait dans ses yeux, je n'allais pas lui faire l'affront de lui proposer de se reposer ou de rentrer chez lui. Nous entamions donc le nouveau chemin indiquer par la carte de pierre. Le rythme avait quelque peu ralenti de par notre fatigue respective et les différentes luttes que nous avions menés jusqu'à présent. Arrivé au point de rendez-vous, l'indication d'une petite porte dérobé derrière un sceau fit son apparition. Ma connaissance dans les arcanes de scellement allait nous être utile. Usant de mon chakra, le sceau n'était pas d'une grande résistance ni trop complexe. Il était simplement là pour dissimuler l'entrée aux voyageurs et rodeurs des ruines.

Un énorme dédale semblait s'offrir à nous, de longs couloirs sombres, des carrefours, des virages dans tous les sens. De nombreuses impasses nous barraient la route et les pièces manquantes semblaient indiquer le chemin pour se balader dans ce labyrinthe sans difficultés. De nombreuses minutes passèrent où notre patience semblait s'effriter peu à peu.

« Euh. Je crois qu'on est perdu là... »

Spoiler:

Le petit homme à la chevelure argentée était pleins de surprises. Nos corps trainaient dans ce dédale depuis de longues minutes, enchainant les fausses pistes et les routes menant à un mur sans jamais baisser le rythme. Ce fut alors à ce moment que le héros d'Ido-Shima vint pointer son doigt en direction d'un mur, tout en se concentrant sur son chakra et sur une toute autre dimension que je pouvais comprendre. Visiblement, il semblait m'indiquer que dix ennemis s'étaient regroupés non loin de là, m'indiquant également le cœur du dédale et donc la direction à prendre. Et bah. Sans lui, je ne sais pas où m'aurait mené cette expédition mais j'y aurais sûrement passé de longues journées à tourner dans le vide, voir même à mourir affamé dans ce labyrinthe. Il n'était plus un enfant à mes yeux, il était un homme fort et au potentiel infini. Son courage devant le démon des mers septentrionales n'avait plus rien d'un miracle, il n'était que le résultat de son expérience et de son pouvoir gigantesque.

Bien que nous aurions pu tenter une approche plus subtil afin de dérober discrètement les fragments restants, deux oppositions à cette idée frappèrent nos esprits. La première était le fait qu'un tel culte ne pouvait rester impuni tant le mal qu'ils avaient causés avait été immense pour de trop nombreux habitants d'Hametsu. La deuxième, était mon incapacité flagrante à être discret, évidement.

« Issei, je crois qu'il est temps de tout donner, nous avons fait tout cela pour en arriver à ce moment crucial. Je vais foncer dans le tas, sous tes indications. Vu qu'ils sont regroupés je pourrais frapper avec force d'un seul coup. Je te laisse les prendre par surprise derrière moi. N'oublie jamais tous le mal qu'ils ont causés. »

Une dernière phrase avant de se jeter dans la gueule du loup. J'ornais le tout d'un grand sourire amical et d'une tape sur l'épaule. Puis mon visage se grima sous les traits d'une bête sauvage, prêt à fondre sur sa proie, alors que je craquais mes phalanges les unes après les autres. D'un violent coup de pied, j'ouvris l'entrée de la salle avec fracas, libérant toutes ses effluves d'encens. De deux tatouages sur mon dos sortirent dix clones, fonçant chacun vers un des cultistes. Dans le même instant je venais grossir plus que de raison, dépassant de plusieurs mètres la moindre âme dans cette pièce. Gonflant telle une montgolfière, mon cou venait disparaître au creux de mes épaules, tandis que mes autres membres semblaient suivre le même processus à l'intérieur de mon corps. Je n'étais plus qu'un gigantesque boulet de canon, criant tel un démon, je me mis à basculer mon poids vers l'avant, donnant de l'inertie à mon corps afin de tourner sur moi-même à une vitesse folle. Force pénétration, puissance, rapidité, cette technique signature du clan permettait de détruire rapidement les défenses ennemis, et dans ce cas là, de frapper un grand nombre du groupe avec force en les prenant par surprise. Aaaaaaaaaaah.

Spoiler:

Tadam. Une magnifique entrée en matière. Dans ce joyeux bordel que je venais de provoqué, trois corps s'étaient retrouvés coincés entre ma massa imposante et le sol. La rotation de mon corps avait écrasé leurs os et j'avais ainsi continué ma route sous les craquements de leurs squelettes. Ce n'était jamais une sensation très agréable, mais après ce qu'avais fait ce culte, c'était bien le dernier de mes soucis. Bien que j'étais un homme préférant la paix, ayant le sourire aux lèvres et bon vivant, je n'en restais pas moins un habitant de ce Continent. Ici, la pitié n'as pas lieu d'être avec ceux qui terrorise, tue et marchande les plus démunis. Je me transformais alors en Ange de la Mort, venu venger les siens.

Malgré le fracas occasionné par cette attaque dévastatrice, le manieur de sang avait suivi avec application le plan, jouant de sa petite taille et de ses capacités de discrétion pour asséner un coup léthal à un autre ennemi. Parfait. Le rapport de force s'était rétabli avec l'apparition de mes clones qui nous laissait le temps de faire tomber les pions un à un histoire d'équilibrer le rapport de force. Malheureusement, le culte était une organisation bien huilée, avec des compétences martiales à ne pas négliger, comme une véritable milice. L'effet de surprise fut vite absorbée par les plus compétents du groupe, tandis qu'un des encapuchonnées sonnait la corne de la contre-attaque en entonnant des incantations presque divines. Au cœur de ses mains venaient naître un sceau gigantesque, d'où jaillirent des flammes en tout genre, avant que ce dernier ne s'effondre de fatigue.

Bordel de merde. La chaleur captivait l'attention des autres membres du Culte, qui sans avoir une quelconque crainte du déferlement de puissance, entamait également des séries de mûdra. Deux d'entre eux restaient en retrait, tandis qu'un trio se chargeait de poser les fondations d'un véritable four géant. Une seule hésitation et c'était le trépas dans un torrent de flammes. Mon poing droit vint quadruplé de volume, avant de s'abattre sur l'une paroie, la faisant voler en éclat. Mes nombreux clones saisirent l'occasion afin de sauter à l'intérieur de la tempête. Leurs corps en guise de sacrifice, ils vinrent atténuer la langue de feu, qui termina sa course contre mon dos. Aïe. Sans perdre un instant, mon pied droit vint également augmenter en volume, fracassant le sol d'une lourde frappe afin de se faire lever un pan du décor sur la route entre la deuxième langue de feu et le petit homme. Bien que cela n'arrêterait pas totalement sa course, Issei pouvait entamer sa contre-attaque.

« Bordel. Issei avec moi ! Prends pour cible les deux mecs derrière, ils préparent un mauvais coup ! »

Les trois utilisateurs Doton vinrent s'élancer à ma poursuite, deux chargeant le sol en boue et en marécage tandis que le troisième me lançait une salve de projectiles terrestres. Mes jambes commençaient à s'embourber dans le sol marécageux, coupant nette ma fuite vers mon partenaire. Ma senestre opéra un unique mûdra, activant un sceau sur mon corps, laissant apparaître une longue colonne charnelle. Bras, jambes, visage à mon effigie, pieds, mains, le tout venait former un mur solide empêchant les piques rocheux de transpercer ma peau.

Bien que je ne pouvais plus réellement bouger, mes compétences m'offraient un avantage non négligeable dans un combat à longue distance. Certes je ne pouvais cracher du feu, créer des tornades ou des typhons, encore moi libérer de l'énergie pure. Cependant, mon corps était une arme de destruction massive. Mes deux bras vinrent doubler, tripler, quadrupler, et bien plus encore, de volume. Défiant les lois de la physique, mes deux bras et mains s'élevaient maintenant à plusieurs mètres de longs et de larges. La technique était simple, déformant le décor sur leurs passages, ma main droite et sa jumelle de gauche vinrent prendre en tenaille le trio terrestre. Fracassant les trois hommes sur leurs côtés, les deux mains ne cherchaient qu'une chose : se retrouver. Pris dans l'étau, les trois corps vinrent se fracasser les uns contre les autres lorsque mes deux paumes vinrent s'embrasser. Le sang, le craquement des os, et le dernier cri de douleur des condamnés vinrent s'échapper de mes mains, teintées du liquide carmin.

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