An cent-quarante-neuf. Port de la Pluie, Marché Noir, Ame no Kuni.

Les termites, c’est pire que les cafards.

« Sans autorisation, tu peux aller vendre ta baleine ailleurs, le pirate. »

Le capitaine revenait d’une expédition punitive au cours de laquelle il avait dérobé des trésors qu’il était venu vendre au marché noir. Pour se faire, il avait remonté en bateau les cours d’eau jusqu’à arriver sur le fleuve qui traversait la ville sombre. Il avait amarré au port, où personne n’osait s’opposer à sa présence. Une fois la transaction effectuée, il se rendit avec son client jusqu’à son embarcation, sur laquelle il stockait sa marchandise : la carcasse d’un bijû inférieur. En effet, il avait conservé le cadavre de Yûmakujira dans la glace et l’avait chargé sur son navire.

Mais, à son retour, quelque chose clochait. Grâce à la pluie tombante, malgré l’obscurité menaçante, il pouvait sentir l’odeur du bois flotté. Les hommes qui étaient postés là pour garder son bateau s’étaient volatilisés. Des traces de sang indiquaient qu’il y avait eu affrontement. À vrai dire, son bateau tout entier n’était plus en place. Il était en train de couler, la coque ayant été infestée par une colonie de termites géantes. Ça ne pouvait être que l’œuvre d’un Aburame. Instinctivement, le pirate savait qu’il était tombé dans une embuscade. Le serpent qui se mord la queue, en quelque sorte.

— Restez derrière-moi !
S’adressa-t-il à son client, qui était un noble collectionneur incapable de se défendre.

Malheureusement, ils avaient déjà atteint le bout du pont, ils étaient coincés. Seijirô se mit en position défensive, prêt à l’assaut. Soupirant face à ces bandits cachés, ne sachant pas combien ils étaient, le capitaine se prépara au combat.

— Je ne vous laisserai pas partir avec ma prise.

À ces mots, l’ennemi lança un kunaï pour couper le cordage qui retenait en l’air la cage de bois dans laquelle se trouvait les morceaux congelés de sa prise. Faisant tomber lourdement le paquet au sol, assez pour qu’il se brise. Ainsi une partie du pont fut détruite, leur coupant l’accès à la terre ferme et les coinçant sur ce tronçon de pont. D’un mouvement habile, le capitaine rattrapa son client par le col. Celui-ci avait manqué de trébucher dans l’eau. Seijirô avait maintenant la preuve qu’ils étaient pris dans un traquenard, cependant aucun shinobi adversaire ne semblait vouloir sortir de l’ombre.

— Si vous voulez me dépouiller, sortez d’abord de votre cachette et battez-vous dignement.
Autrement, il gèlerait le port tout entier pour les débusquer.

Ils avaient eu son bateau, soit. Mais il ne leur laisserait rien d’autre.