126 - Au Sanctuaire Nivéen, par un été bercé par le chant harmonieux des grillons, vient à voir naître un nouvel individu agrandissant l'essaim connu sous le nom du Clan Aburame. Prénommé Jumpei, aimé et protégé, comme beaucoup de parents, les siens voient en lui un avenir prometteur.

127 - Les premiers mois de l'enfant font le bonheur de son entourage. L'insignifiance de ce petit être ne présume en rien un avenir de décadence, du moins, jusqu'aux premiers jours où celui-ci vint réagir étrangement au contact d'un insecte, développant alors une peur viscérale de toute représentation de ces êtres variés. Cette situation jeta l'opprobre sur la famille, étant tout bonnement impensable pour la majorité de leurs congénères. Son père, apothicaire, voit sa réputation entachée, sa mère, protectrice, chercha à résoudre cette situation avec patience, espérant favoriser sa survie au cours du rite futur qui fera de lui un véritable membre du clan, ne voulant pas voir celui-ci y laisser sa vie.

131 - Les années se sont enchaînées, la disgrâce bien qu'estompée, était toujours là, laissant ainsi la famille en marge du Clan. Plus aucun congénère ne fréquentait la boutique de son père, seuls les autres parvenaient à faire tenir à flot les revenus de la famille, cela rendit indéniablement cet homme si bon, bien plus sombre avec les années. Arrivé à un stade où il ne pouvait plus subir cet affront, il décida de forcer le destin, avant d'envisager d'en finir.

Devançant les normes culturelles de son Clan, il obligea son fils à participer au rituel avant l'âge, son acte fut expéditif. Le jetant sans aucune compassion dans la fosse, mettant de côté la procession et les incantations des anciens, étant même prêt à s'ôter la vie au-dessus de celle-ci dans le cas où son fils ne remontait pas, préférant la mort au déshonneur ultime, l'homme attendit de longues minutes.

Le calvaire qu'endura Jumpei parut une éternité, autant pour lui que pour son père. Devenu le terrain de jeu de multiples espèces d'insectes, grouillant sur sa peau, mais ne venant pour autant à ne lui faire le moindre mal, la panique de l'enfant vint à s'arrêter avec les secondes qui défilaient. Porté par cette masse vivante, l'arrêt de ses pleurs et cris vint naturellement laisser croire à son père que la fin était arrivée, mais avant de pouvoir s'ouvrir le ventre, une nuée de papillons vint à remonter du puits tel un geyser, l'arrêtant dans son acte et prenant conscience que la silhouette qui se dessinait devant lui dans cet essaim était celle de son fils.

Retournant triomphant auprès des siens, quand bien même son fils n'était quant à lui pas des plus expressifs, l'honneur de la famille fut restaurés, s'améliorant au fils des semaines, puis des mois, cherchant à faire oublier cette histoires.

138 - La vie de Jumpei se poursuivit dans une relative normalité. Ayant appris à ne plus avoir peur des insectes, venant même à s'accommoder de cela, grandissant comme la quasi-majorité de ses petits congénères, cela ne l'empêcha pourtant pas de subir encore quelques brimades. Même si certains avaient mis de côté ses peurs passées, le fait même que ses insectes de prédilection étaient des lépidoptères, des papillons en somme, fit que certains de ses contemporains, jeunes et bêtes, jugèrent que ces insectes étaient plus disposés à être ceux d'une fille. Moqué par quelques garçons, jalousé par certaines filles, Jumpei n'eut ainsi guère de camarades et se développa dans son cocon, loin des autres, espérant se préserver ainsi.

142 - Vivant à l'abri des interactions sociales, du moins avec celles des jeunes de son âge, suivant ses passions, s'intéressant à la médecine, poussé par son père, mais s'ouvrant aussi à la science de manière générale, il chercha à enrichir son savoir. Dévorant de nombreux ouvrages tels des mites sur une étoffe, ne tardant pas à dépasser le savoir de son père, il vint avec les années à faire bien plus que de l'assister dans son échoppe. Cherchant à combler le vide de ses connaissances, venant même parfois à usurper certains livres qu'il ne pouvait s'offrir, cette cleptomanie ne tarda pas à se généraliser, s'appropriant ainsi certains biens d'autrui avec habileté.

147 - Les années l'ont ouvert au monde, mais à quel prit pour celui-ci. Ne craignant plus les gens, ayant un contact plus facile avec ces derniers, Jumpei a ainsi poursuivit ses études, reconnue dans son domaine et toujours ouvert sur d'autres, il a pendant quelques années assisté son vieux père, avant de reprendre son échoppe et sa clientèle. Toujours aux tendances cleptomane, s'attirant quelques ennuis, mais parvenant à prouver son statue de pathologie, ce qui l'arrangeait finalement bien, il fit quelques courbettes les fois où il ce fessait prendre, restant ainsi dans les bonnes grâces de ces victimes qu'il n'avait finalement que légèrement chagriné.

150 - Le temps des pardons étaient résolu, Jumpei avait franchis des limites qu'il ne pouvait plus cacher. Ayant expérimenté ses recherches sur divers patients, ayant entrainé leur mort et étant même venu à profané leur cadavre dans sa quête de savoir, cherchant des réponses aux questions qu'il avait lui-même soulever en jouant avec la vie de ces derniers. De plus, ses vols devinrent de plus en plus grand, ses prises de plus en plus chaire et sa pathologie ne fut plus une excuse. Venant ainsi à quitter le pays non sans laisser dans son sillage quelques morts supplémentaire, Jumpei dut ainsi poursuivre sa vie et ses recherches ailleurs, vagabondant dès lors vers de nouvelles terres.