犬塚航平
Au fond des abysses
Feat Meiun
Kōhei éprouva une pointe de regret lorsqu’il laissa derrière lui l’île d’Ume (梅 - Abricotier), une chose assez rare pour le corsaire. Tandis que son équipage se ravitaillait, et réparait des dégâts mineurs sur le navire, l’Inuzuka avait passé ces derniers jours auprès des Hoshigaki. Il avait pu les observer, et vivre parmi eux. Rapidement, il s’était rendu compte qu’ils possédaient généralement un lien similaire avec un animal marin, souvent un squale, à celui qu’il avait tissé avec Domyū. Pourtant, ils n’avaient aucun rapport avec son clan d’origine. Grâce à leur proximité avec la faune aquatique, et au chakra, ils avaient développé une technique fortement semblable au Gijū no Jutsu. De plus, le rituel n’était pas le même. Contrairement à leurs cousins de la Foudre, ils n’abandonnaient pas les jeunes membres du clan. Ils les accompagnaient vers un lieu où ils pourront rencontrer le compagnon que la Grande Endormie aurait choisi spécialement pour eux. Le Capitaine du Miru no Senjin doutait de cette dernière partie, mais il eut le tact de ne pas le mentionner.
Lors du second soir, il fut invité à rencontrer Hoshigaki Noboru. Le chef du clan. Il était à peine plus âgé que Kōhei, mais il possédait déjà de nombreuses cicatrices et autres marques de guerre. Son regard déterminé, celui d’un prédateur, transperçait ses interlocuteurs aussi bien qu’une lame affutée. Toutefois, lorsqu’il accueillit l’Inuzuka, ce fut avec une étrange légèreté. Comme s’il retrouvait un membre de sa famille perdu depuis des années. Décontenancé par le décalage entre l’aura du dirigeant et ses paroles, il bégaya quelques instants avant de se reprendre. Il ne pouvait pas donner l’impression d’être faible, ou le clan ne lui ferait pas confiance. Les deux hommes discutèrent pendant toute la soirée, et même au-delà. Il lui raconta de nombreuses choses sur son clan, dont l’origine du nom de l’île qui faisait références aux arbres fruitiers qui avaient nourris leurs ancêtres, mais en posa autant sur les habitants de la Foudre.
Puis, à l’instar d’un orage d’été, son ton changea brutalement. Il ne l’interrogeait plus sur son passé, mais sur ses intentions. Que faisait-il là ? Quelles étaient ses objectifs ? Voulait-il nuire aux Hoshigaki ? Vexé qu’on doute de lui, le Capitaine fut tenté de balancer son bol à travers la pièce et de répondre agressivement. Après tout si ses intentions étaient mauvaises, il n’aurait pas passé la soirée à discuter tranquillement. Toutefois, Kōhei se mordit l’intérieur de la joue et se contenta de répondre calmement aux différentes questions du chef de clan.
— Bien… Si tu veux qu’on t’accorde notre confiance de façon plus durable, j’aurais besoin que tu accomplisses quelque chose pour moi… Il y a 50 ans, vois-tu, un bateau de notre flotte a été attaqué par des pirates. Ce n’est qu’un juste retour des choses dans notre métier, tu me diras, mais ce n’était pas n’importe quel navire. Il transportait le Namikaze no Wa (波風の器), aussi appelée la Coupe du Vent et des Vagues, qui a donc coulé avec. C’est un artéfact très important que je souhaiterais récupérer. Fukai, elle t’indiquera une zone de recherches. C’est assez large, mais c’est mieux que rien. Courage à toi.
Sans un mot de plus, l’Inuzuka se fit congédier. Il n’avait même pas eu l’occasion de parlementer ou de négocier. S’il voulait gagner leur confiance, il devait se plier aux exigences de Noboru. Point à la ligne. Bien entendu, cela ne lui plaisait pas et il passa la nuit à ruminer que ça ne se faisait de le traiter de la sorte. Il n’était pas le premier boucanier venu après tout. Pourtant au matin du troisième jour, alors que le moment de partir était venu, le squale regretta de devoir quitter la population si rapidement. Il s’y était senti à sa place pour la première fois depuis longtemps.
Malheureusement, Kōhei n’avait aucune idée de la façon dont il mènerait ses recherches. Certes, il savait plus ou moins où commencer ses fouilles mais cela ne lui facilitait en rien la tâche. Vu la profondeur de la mer, et la surface de la zone, il lui faudrait certainement des mois pour trouver l’épave. Même avec l’aide de Domyū. S’il voulait être efficace, il devait réussir à réduire le rayon d’investigation.
Un souvenir remonta à la surface. Un homme. Il avait entendu parler de lui à plusieurs reprises pour ses connaissances. Il semblait parcourir le monde sans que personne ne puisse percer ses mystères. Qui était-il réellement ? Toutefois, ces questions n’intéressaient pas le Capitaine du Miru no Senjin. Actuellement, la seule chose qui l’intéressait était de retrouver la Coupe du Vent et des Vagues. Sans une once d’hésitation, il mit donc le cap sur Yajiri. La dernière localisation du Conteur dont il avait connaissance.
Lors du second soir, il fut invité à rencontrer Hoshigaki Noboru. Le chef du clan. Il était à peine plus âgé que Kōhei, mais il possédait déjà de nombreuses cicatrices et autres marques de guerre. Son regard déterminé, celui d’un prédateur, transperçait ses interlocuteurs aussi bien qu’une lame affutée. Toutefois, lorsqu’il accueillit l’Inuzuka, ce fut avec une étrange légèreté. Comme s’il retrouvait un membre de sa famille perdu depuis des années. Décontenancé par le décalage entre l’aura du dirigeant et ses paroles, il bégaya quelques instants avant de se reprendre. Il ne pouvait pas donner l’impression d’être faible, ou le clan ne lui ferait pas confiance. Les deux hommes discutèrent pendant toute la soirée, et même au-delà. Il lui raconta de nombreuses choses sur son clan, dont l’origine du nom de l’île qui faisait références aux arbres fruitiers qui avaient nourris leurs ancêtres, mais en posa autant sur les habitants de la Foudre.
Puis, à l’instar d’un orage d’été, son ton changea brutalement. Il ne l’interrogeait plus sur son passé, mais sur ses intentions. Que faisait-il là ? Quelles étaient ses objectifs ? Voulait-il nuire aux Hoshigaki ? Vexé qu’on doute de lui, le Capitaine fut tenté de balancer son bol à travers la pièce et de répondre agressivement. Après tout si ses intentions étaient mauvaises, il n’aurait pas passé la soirée à discuter tranquillement. Toutefois, Kōhei se mordit l’intérieur de la joue et se contenta de répondre calmement aux différentes questions du chef de clan.
— Bien… Si tu veux qu’on t’accorde notre confiance de façon plus durable, j’aurais besoin que tu accomplisses quelque chose pour moi… Il y a 50 ans, vois-tu, un bateau de notre flotte a été attaqué par des pirates. Ce n’est qu’un juste retour des choses dans notre métier, tu me diras, mais ce n’était pas n’importe quel navire. Il transportait le Namikaze no Wa (波風の器), aussi appelée la Coupe du Vent et des Vagues, qui a donc coulé avec. C’est un artéfact très important que je souhaiterais récupérer. Fukai, elle t’indiquera une zone de recherches. C’est assez large, mais c’est mieux que rien. Courage à toi.
Sans un mot de plus, l’Inuzuka se fit congédier. Il n’avait même pas eu l’occasion de parlementer ou de négocier. S’il voulait gagner leur confiance, il devait se plier aux exigences de Noboru. Point à la ligne. Bien entendu, cela ne lui plaisait pas et il passa la nuit à ruminer que ça ne se faisait de le traiter de la sorte. Il n’était pas le premier boucanier venu après tout. Pourtant au matin du troisième jour, alors que le moment de partir était venu, le squale regretta de devoir quitter la population si rapidement. Il s’y était senti à sa place pour la première fois depuis longtemps.
Malheureusement, Kōhei n’avait aucune idée de la façon dont il mènerait ses recherches. Certes, il savait plus ou moins où commencer ses fouilles mais cela ne lui facilitait en rien la tâche. Vu la profondeur de la mer, et la surface de la zone, il lui faudrait certainement des mois pour trouver l’épave. Même avec l’aide de Domyū. S’il voulait être efficace, il devait réussir à réduire le rayon d’investigation.
Un souvenir remonta à la surface. Un homme. Il avait entendu parler de lui à plusieurs reprises pour ses connaissances. Il semblait parcourir le monde sans que personne ne puisse percer ses mystères. Qui était-il réellement ? Toutefois, ces questions n’intéressaient pas le Capitaine du Miru no Senjin. Actuellement, la seule chose qui l’intéressait était de retrouver la Coupe du Vent et des Vagues. Sans une once d’hésitation, il mit donc le cap sur Yajiri. La dernière localisation du Conteur dont il avait connaissance.
An 151
Exploration
Pays de l’Eau
Représentation picturale de la Grande Endormie
Les terres australes du Continent demandent à cor et à cri Meiun de l’Arbre-Monde. Sa quête initiatique l’attend par-delà la Baie des Naufragés, l’emblème de la Junte et de sa lie marine. Bien que le Fort Enclavé réclame sa présence avec une certaine insistance, le Clown a la peau diaphane ne respecte qu’une loi : la sienne. A défaut de se hâter vers la Ruine, notre explorateur entend bien profiter de son bref séjour au Pôle Nord.
Le dos voûté, la crinière carmin mouillée, les capteurs olfactifs bombardés d’iode, Meiun se repose entre les crocs déchirés d’un récif. Les membres inférieurs immergés jusqu’au mollet dans l’eau froide, notre aventurier laisse la houle et les vagues s’amuser avec lui, nonobstant le danger qu’une telle proximité avec les flots tumultueux peut induire. Sa présence, dans cette partie de Yajiri, n’est pas anodine : la presqu’île est un creuset de biodiversité qui agrège une communauté d'espèces maritimes endémiques à l’archipel.
Nombreuses sont les légendes qui relatent l’existence d’un empire sous-marin, gouverné par les récifs coralliens et leurs légions de poissons aux couleurs de l’arc-en-ciel. D’aucuns attribuent à ce royaume englouti une Reine, la Grande Endormie. Cette figure animique représente l’étendue aqueuse et, à bien des égards, recoupe avec l’image que se fait Meiun du Grand Désert de la Liberté qu’il lui associe. Notre aficionados des mers d’ocre n’a jamais exploré les tréfonds.
— Je dois trouver un moyen de respirer sous l’eau… Hm…
L’éclatement des vagues contre la pierre volcanique conduit à l’isoler sensoriellement de son environnement. Seul, sur son promontoire humide, la curiosité dévore peu à peu les rameaux de sa lucidité. Une décharge synaptique illumine d’une idée les ténèbres de sa conscience. Pour explorer cette bulle hostile à la vie humaine, faute de ne pas être un ichtyen, notre Alchimiste doit concevoir un procédé pour respirer sans mal.
La première idée est du domaine de l’imaginaire : profiter des arcanes créatives de sa Pierre Philosophale pour générer une plante oxygénante. Sa taille gargantuesque permettrait à son organisme de récolter les bulles vitales pour sa survie. Hélas, cette hypothèse ne réussit pas à percer son pragmatisme. Sa vie ne sera pas risquée pour tenter de prouver qu’un tel exploit est possible.
La seconde idée est moins loufoque : générer ex nihilo un tube végétal pour respirer l’oxygène présent dans l’air, alors que son organisme se trouve à plusieurs dizaines de mètres sous l’eau. Hélas, son expertise scientifique lui susurre à l’oreille d’oublier cette expérimentation. Si la pression atmosphérique n’est point combattue, ce n’est pas le cas de la pression hydrostatique qui ne tardera pas à écraser, voire à imploser ses poumons.
Une autre solution doit être trouvée…
#1
Exploration
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