Une simple ville état au milieu de superpuissance, voilà ce qu'était Ame no Kuni. Pourtant, elle florissait à sa manière, corrompu, permettant tout commerce des plus vile au plus immonde. C'était sans doute pour garder sa place que le dirigeant de Tetsu no Kuni avait rejoint les autres grandes nations dans le support de ce lieu. Enfin, je vous racontais ce que je pensais sur ce sujet, mais me voilà à arpenter ces rues si salé et loin de ce que j'avais connu il y avait de cela quelques années. Est-ce que je me berçais de nouveau d'illusions afin de me rassurer ? Dire que j'étais recherchée pour le meurtre d'un gouverneur de Tsuchi no Kuni, une médaille de réussite, et rien à propos de mon petit frère. Cela avait été pour son mieux, le nôtre aussi, mais le passé était le passé. On avait beau le ressasser sans cesse, il n'allait pas pas changer.

J'étais une samouraï, même si ce titre pouvait bien mériter une mort certaine il n'y avait pas si longtemps que cela. Mon existence était vouée à servir un maître, mais j'étais devenue ronin. À part la survie que tout à chacun recherchait, mon âme à ma ceinture désirait affronter une autre tout aussi affûtée. Une main sur mon katana, plus pour les guider qu'autre chose, je ne me risquerait pas à déclencher un affrontement ici. Malgré mon talent pour le combat, j'étais bien certaine qu'une floppée d'avides viendraient pour ma tête. Il y avait bien la récompense pour Tsuchi no Kuni, mais qui s'abaisserait à servir ces crapules ? Ce lieu se montrait comme une opportunité, il fallait bien vivre. Je me devais de bien choisir les missions que l'on me proposait, et je ne parlais pas que de la rémunération.

J'avais revu une ancienne connaissance, Mai, ce genre de personne à la confiance toute relative, mais efficace. Les missions et nos différents contacts avaient été positifs malgré ses manières. Ce n'était pas vers ce genre de personnes vers qui l'on allait instinctivement, c'était à force de la connaître que j'avais su l'apprécier. On s'était donné rendez-vous dans un terrain vague, loin des regards indiscrets. Était-ce louche ? Tout l'était dans cette ville dégoulinante de vices. À l'aide d'un mouvement de tête, je saluais la jeune femme, un peu curieuse du pourquoi de cette rencontre si particulière, surtout à Ame no Kuni.

« Kimiko, Imono kimiko, c'était une bonne soirée, surtout à Ame no Kuni, même pas une seule bagarre en plus. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. »

Je ris légèrement dans mon nez avant de poursuivre rapidement. Je m'inclinais légèrement alors que je me mettais davantage dans une posture de combat, reculant de quelques pas afin de me positionner à mi distance. Honneur oblige, je n'allais pas rester au corps-à-corps.

« Me proposer quelque chose ? Un contrat peut-être ? Tu veux me tester afin d'être certaine que je suis à la hauteur ? Je suis ta femme, à ton signal. Cependant, tu me rends curieuse, de quoi parle-t-on exactement ? »

J'étais prête à dégainer dans l'instant. L'objectif était surtout une démonstration sans doute de mes capacités. Je n'avais pas assailli les forces de Tsuchi no Kuni par hasard. Je connaissais ma valeur sans pour autant me surestimer.

« Hm !   »

Me contentais-je de répliquer à son excuse de l’âge comme pour valider ou me moquer un peu. J’avais conscience qu’elle ne faisait pas son âge et qu’elle pourrait avoir l’âge d’être sans doute ma grand-mère. Son sang particulier était sans doute une sorte de bénédiction ou une malédiction, à choisir par rapport au destin que cela évoque. Entre le désir de vivre encore un peu, celui de voir tout s’écrouler et renaitre, ne pas être dans ce cycle naturel, j’imaginais que Mai le vivait plutôt bien à la voir ainsi. Enfin, cela ne me concernait guère pour le coup, et je me demandais plutôt ce qu’elle me voulait dans cette proposition.    

J’étais une combattante, une samouraï et une plutôt bonne mercenaire en fin de compte. Ce ne serait sans doute pas la première proposition que je recevrais, cependant, cela faisait quelques temps déjà que je n’avais eu à prouver mes compétences. Ma réputation parlait souvent pour moi dans le bon comme le mauvais sens. J’étais une ennemie affichée du pays de la roche, j’avais déjà quelques contrats derrières moi et bien des missions. Je n’étais plus une jeune ingénue qui voulait révolutionner le monde. Par contre, je restais toujours aussi fougueuse et directe lorsque cela m’était possible.

« Je suis toujours prête au combat, à défaut de servir un seigneur ou une cause, ma lame est toujours là à fendre mes adversaires. Alors ne te trompe pas dans le choix des personnes que tu voudras à tes côtés ma chère. Cela serait sans doute dommageable, mais si tu comptes faire appel à moi, c’est qu’il va avoir du combat. Je ne suis pas si douée pour le pouvoir et ses couloirs, c’est bien trop vicié selon moi pour l’accepter.   »

M’amusais-je à répondre à la phrase qui aurait pu blesser certains, mais surement pas moi. J’étais fière de ce que j’avais accompli dans le laps de temps que le destin m’avait accordé. Cela faisait bien quelques temps que je tournais un peu en rond. Je voulais toujours monter une équipe solide afin de reprendre une campagne d’harcèlement contre Tsuchi no Kuni. Ce pays méritait de sombrer corps et âme avec leur empereur de pacotille. Ce qu’ils avaient fait aux samouraïs, à mon pays, à tant de pays, cela n’était pas juste, ce n’était pas bon. Ils étaient un danger tant le maître de ce pays avait faim du monde. Je riais légèrement en voyant la pelle se dresser face à moi, une arme de paysan. Ce n’était pas bien sérieux de prima bord. Cependant avec les ninjas et leurs secrets, j’avais appris de me méfier. N’importe qui d’armer ou de dangereux se devait d’être traité avec respect.  

Je finis de sortir mon katana afin de faire face dans une posture de combat classique pour une samouraï du clan Imono. Un spécialiste pourrait aisément reconnaitre de quel école je sortais. Mai et moi savions bien que cela deviendrait bien compliqué pour elle si jamais j’arrivais au corps à corps, alors l’utilisation d’une bombe fumigène était sans doute salutaire. Ce n’était pas bien sérieux de défier le destin à traverser cette fumée. Si jamais je n’y voyais rien, cela devait être la même chose pour elle, assurément. Je commençai à longer la fumée sur le côté afin de tromper sa vigilance tout en me rapprochant autant que possible. Je devais attendre le bon moment pour frapper. Par respect je créai alors une armure de métal par sécurité, ce qui fut salutaire. Je perçus alors quelques impactes dans mon armure, mais pas ce qui pourrait me blesser. J’enregistrais l’envoie de ces projectiles dans la connaissance de mon adversaire. Ce genre de détails qui pouvait sauver une vie.

L’erreur de Mai fut sans doute de parler après cela. Je pus estimer sa position plus ou moins et ce largement suffisant maintenant que je devais être plus ou moins à courte portée. Même si je n’étais pas au corps à corps, ce qui aurait été un avantage considérable, j’avais des moyens d’attaquer à cette portée. Je me gardais bien de répondre pour le moment, il y avait un temps pour parler, et un autre pour se battre. J’avais déjà une petite réputation avec ma lame fouet, c’était on pourrait dire une dérive. Je pris à deux mains mon katana qui s’allongea d’une manière démesurée afin de fendre en deux le nuage de fumée et la position supposée de Mai au niveau de la taille d’une manière transversale. La lame était composée maintenant d’une suite de lame tranchante plus ou moins amovible. Il serait difficile pour un autre sabreur de s’en sortir sans aucun dommage, surtout à le voir au dernier moment.

Spoiler:

L’épée fouet claqua partiellement contre ma cible, j’avais pu la toucher. Son piège s’était retourné contre son propriétaire, comme si un piège à loup avait enfermé le pied du chasseur. Un juste retournement des événements non ? Enfin, cela ne quitta pas mon esprit que cet échauffement était là pour se rappeler au bon souvenir et s’assurer des compétences de l’un comme de l’autre. Si jamais l’on devait faire équiper, croiser le fer ensemble, je comprenais tout à fait la nécessité. Je rappelais mon épée fouet sur sa base, prête à en découdre.

« Oui … tu parles trop … »

Me contentais-je de dire avec un léger sourire, le lieu et la place n’étaient pas aux grands discours et effets de manches, mais bien au combat. J’étais étonnée de la voir si proche de moi, venait-elle me défier sur mes propres terres ? Mon adversaire était un ninja médecin, alors il fallait également se méfier. La danse n’était pas réservée qu’aux samouraïs, bien entendu. Je ne voulais pas abattre Mai, cependant, des âpres échanges se finissaient souvent par quelques bleues et estafilades non ?

Je ne me risquais surement pas à bloquer pareilles attaques, je connaissais la puissance de ce type d’adversaires. Dans un mouvement habile, j’esquivais les deux frappes en tournant autour de mon partenaire de danse. Je gardais cette présence proche, bien décidé à contre attaquer, mais sans doute que toutes ces manœuvres étaient attendues par Mai. Je souriais largement, excitée et galvanisée par l’affrontement. J’étais presque une autre personne, bien moins mesurée dans mes sentiments qu’une sorte de protocole m’obligeait lorsque j’étais comme en représentation. J’étais avec une connaissance, presque une amie peut être un jour. Cela me rappelait mes années d’entrainement au sein du clan Imono que je respectais toujours malgré mon acte désintéressé ou presque.

J’avais dans une certaine mesure un court laps de temps pour une ou peut être deux offensif. L’entrainement venait tout juste de commencer, mais pourquoi pas jouer sur la psychologie ? Commençant à jouer avec ma sacrosainte épée fouet bien connue dans un large geste de mon bras droit sur le côté gauche de Mai. Je profitais de ma main gauche afin de dégainer mon wakizashi et l’attaquer de l’autre côté. L’attaque de mon katana n’était qu’une feinte, une certaine habitude, expérience peut être voir rumeur sur mon style de combat et mon affection pour cette arme mortelle, et je comptais bien là-dessus. Si jamais cela fonctionnait, je taperais du plat de la lame bien entendu, Ce n’était pas pour lui faire mal, mais tous les coups étaient permis non ?

Spoiler:

Je souriais largement amusée par la réaction de Mai face à mon invective. Elle invoquait immédiatement son âge, il était juste de dire qu'elle avait eu de la chance d'avoir ce sang. Cependant, malgré toutes ces années d'avance, est-ce qu'elle était meilleire sur moi ? Plus forte ? Plus sage ? Difficile à dire pour le moment, je ne sentais pas un gouffre incroyable. C'était à croire qu'elle avait végété pendant longtemps.

Afin de remporter la victoire, je me devais de saisir la moindre occasion. C'était ma différence entre la vie et la mort dans un véritable affrontement. Retourner les attaques de mes adversaires contre eux, voilà une bonne tactique sans compter l'aspect psychologique. Un combat se résolvait principalement dans la tête. Nous étions tous entraîné et capable. La seule petite différence se révélait être la foi, la conviction et l'envie de vaincre. Réussi parfaitement ce que tu convoites ou n'agit pas. C'était le maître mot des sabreur de Tetsu no Kuni.

« Que veux-tu ... Je n'ai pas tous les jours l'occasion d'affronter quelqu'un de ta qualité et de ton âge, grand mère . »

M'amusais je à lancer, toute goguenarde face à la situation. Elle ne l'avait pas perdu cette réflexion, c'était tout mérité. Je n'eus pas me temps de sortir mon arme qu'elle était déjà contré par l'excellence qui me faisait face. Ma pauvre lame était partiellement fissurée par la force démesurée de mon partenaire de danse. Cependant, malgré tout, je sourais simplement ravie de l'échange d'amabilités. Je pouvais y aller sans vraiment me retenir, même si je ne tenterais rien de létale. La ninja médecin face à moi était drôlement efficace. Je me contentais alors de hocher la tête en finissant de sortir mon wakizashi, qui faisait triste mine.

Face à l'immensité du danger qui se formait. J'imaginais avec rapidité comment je peux pouvais esquiver une pareille attaque qui venait de presque tous les côtés. La réponse, cela m'étais impossible, vraisemblablement, dans le temps qui me restait. Je formais alors une armure de métal afin de résister à tant d'assauts. En même temps, ce n'était pas comme si j'avais tant de possibilités dans ma situation. Tombant à la renverse, je finis par tomber à genoux devant moi les épées plantées dans le sol comme pour ne pas perdre trop pied malgré la roche brisée.

Je mimais de me relever tranquillement face à l'attaque encaissée, cependant, si je prenais autant mon temps, la raison était toute autre. Pendant ce temps là, et sans doute que les anciens samouraïs pourraient bien trouver cela lâche et indigne, mes deux lames s'agrandissaient dans le sol, pour ma seconde lame, je faisais bien attention à ce que l'endroit brisé soit en premier afin d'évacuer ce souci de fragilité dans de petits éclats de métal. Les deux lames allaient profiter de la brisure du sol afin de tenter de frapper de deux endroits opposés coup après coup depuis le sol. J'espérais bien la surprendre sur le coup, tandis que je relevais lentement mon visage dans sa direction.

Spoiler:

J'étais plus qu'amusée par la situation, affichant un sourire railleur à mon partenaire d'entraînement à la suite de sa réaction. Tout était vraiment parfait, que ce soit notre échange comme ce duel d'invectives. Ce n'était pas du jeunisme, mais malgré la large différence d'années, je ne me sentais pas si éloignée de Mai. Il fallait espérer que la ville soit encore debout après nos échanges d'amabilités.

Je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin, je me sentais si bien dans ces instants. Quelle douce agonie dans le choc de notre rencontre. L'attrait pour l'adrénaline sans doute, mais je prenais beaucoup de plaisir en cette journée sans réfléchir à ce qui m'entourait pour le moment. Mai n'était pas du genre à se gargariser d'une victoire, sans doute que d'autre adversaire aurait même apprécié de me voir à genou. Cependant, elle était restée concentrée sur le combat.

Lorsque je la vis déployer tant d'énergies à chercher à éviter mes assauts, j'avais parfaitement conscience qu'il s'avérait nécessaire pour moi de me préparer à la suite. Je me redressais rapidement de ma position tandis que mes lames s'extirpaient du sol tels des serpents rattachés à mes gardes carmin. Je fis en sorte que mes lames reprennent leurs apparences normales, mais malgré la lâcheté je transformais mon wakizashi en pavois massif. Je m'accroupissais un peu afin de me cacher toute entière derrière cet assaut massif. Je me devais d'être un mur impénétrable et puissant. Je désirais devenir une lame se l'on chanterait dans les légendes, derrière celles que l'on se cacherait sans hésiter. Je désirais marquée l'histoire par la chute de cet empire injuste.

La vague passée, je me redressais tandis que ma barrière s'effondrait malgré l'impulsion de mon chakra à l'intérieur afin de conserver uniquement mon wakizashi. Le sol était largement brisé et difficile d'accès. Je me mis à courir comme je le pouvais dans de courtes et promptes petites charges jusqu’à arriver au corps à corps et frapper dans une suite de frappes en continue. Sans bouger, mes sabres claquaient comme des épées fouets afin de maximiser les angles d’attaques et minimiser les chances de s’habituer au rythme, créant un véritable mur de lames.

Spoiler:

« Sans doute que mon Sensei y verrait à redire de ma manière de combattre. Ce n'est plus très bushido que d'utiliser de tels artifices. Nous sommes les derniers dans notre clan à suivre pareil code ... Et pourtant ... J'en suis quand même fier. »

Malgré mon manque cruel d'honneur à ne pas braver directement l'assaut et diser un bouclier, j'étais fier de mes ancêtres, des choix de mes paires et de moi-même. Je tachais autant qu'il m'était possible de suivre ce code d'honneur. Nous étions en entraînement, je testait quelques idées venant de moi ou d'ailleurs. Je ne prenais pas du tout la petite pique mal, je serais une mauvaise combattante si c'était me cas. Ma volonté d'en découdre avec des adversaires d'exception se trouvait bien présente. J'en avais envie, revoir ce capitaine de l'armée de Tsuchi no Kuni me tardait, quand bien même ma victoire contre lui à deux reprises. Il était une fine lame digne de ce nom à n'en pas douter.

Ce genre d'assauts était peut-être basic, mais il avait su défaire de petits groupes de combattants. L'avantage avec Mai, c'était que je pouvais y aller franchement sans craindre pour sa vie. Ce que je ne pouvais pas me permettre avec plus faible que moi. Ici, on apprenait toutes les deux, même si avec tant d'années d'expériences, Mai avait dû en voir des vertes et des pas mures. Malgré une très jolie défense de la part du ninja médecin, j'arrivais un petit peu à passer sa bonne défense pour l'egratigner à droite à gauche.

« Je vois ... C'est une vengeance pour la grand-mère  ? Je comprends bien, allez viens. Par contre, j'attends toujours que tu me révèles tes projets ou ce que tu voulais me dire. »

Essoufflée un peu de l'effort, je profitais de ce moment de pause pour souffler et Mai de se soigner, sinon j'aurais dû poursuivre. Je m'amusais à en rajouter avec un léger sourire. Visiblement, j'avais su la convaincre de mes qualités. Tant et si bien que j'avais le droit à l'étape supérieure. Je me contentais de sourire en hochant la tête.

Je rangeais ma seconde arme, gardant en main seulement mon katana. Je fermais mes yeux en me concentrant à encaisser un terrible assaut. Je formais une armure très plus lourde, digne des représentations sur une estampe des grands héros d'antant. Je visualisais son apparence dans des teintes rouges bordeau avec une allure si lourde que je ne bougerais sans doute pas. Ce n'était pas fait pour le combat, du moins plus de voltige. Chaque partie de mon corps se retrouvais avec une petite enclume à la place d'une protection. Des gravures stylisés à l'aide d'herons, de plumes et de lames. Je me dressais face au danger dans une position de défense, mes deux mains sur le grand sabre. Position en avant pour mes épaules, j'étais prête à encaisser une charge de cavalerie. Je résistais à l'envie de sortir de petites piques un peu partout, qui menaçaient toujours à sortir. Je plaignais le destrier qui devrait porter cela. Mon corps était marquée lourdement face à l'implication de cette technique
C'était peut-être très efficace, mais il m'en coûterait sûrement. Ce n'était pas raisonnable pour un simple exercice dans cette ville, Ame no Kuni, mais c'était l'épreuve que j'avais accepté et je me ferais toujours. J'étais bien trop éprise de nouveau défi.

Spoiler:

« Je te plains, je dois bien avouer ... Cela doit être difficile de ne pas s'attacher, de voir tout s'effondrer autour de soi. Je tacherais de ne pas laisser de trop mauvais souvenirs.

Me voilà grandement rassurée, je ne vais pas mourir car sinon je ne serais plus utile. »

M'arrogeais-je me droit de plaisanter un minimum avant de me prendre un coup qui en ferait trembler sans doute bien des combattants. Cependant, j'y faisais face sans trembler, droite et pleine de gloire sur ce terrain vague. Si jamais je devais mourir ici, je n'osais pas trop imaginer ce que l'on marquerait comme epitaffe "Trop drôle la mort conne" ? Je ne leur en voudrais pas trop si c'était le cas. Ils auraient sans doute un peu raison. L'espace d'un instant, je me demandais à quel point ce serait mal pris sur j'esquive cette frappe. Cependant, je ne bougeais pas d'un iota.

Se prendre une attaque de plein fouet était rarement une bonne idée, vraiment et ce peu importait la raison ou l'importance. Je fus balayer tel un fétu de paille sur une dizaine de mètres. Mon armure se brisa sur mon torse et j'eus le souffle coupé comme si quelqu'un venait de m'envoyer un arbre à la figure. J'avais rapidement une marque d'un joli bleu sur toute la poitrine malgré ma protection. Pour seul réflexe et ce afin de freiner ma fuite forcée, j'avais planté dans le sol mon sabre. Toute tremblante des pieds à la tête, je pris quelques longues secondes afin de prendre une première respiration qui me semblait des plus brûlante et si douloureuse. Cependant, j'étais si heureuse de cette douleur, cela voulait dire que j'étais en vie, et ce n'était pas évident par défaut après une telle punition.

Je relâchais une main sur les deux agrippée sur la garde carmin, utilisant en fin de compte mon arme comme un support pour ne pas tomber. Je serrais les dents, cela me rappelait mes premières batailles et j'avais subi pire encore par le passé. J'avais du mal à respirer, cependant, je me redressais de nouveau afin de faire face. D'un bras légèrement tremblant, je plaçais de nouveau mon sabre dans une position classique pour une samouraï devant moi. Puis une seconde main avec ce qui représentait un certain effort afin de garder constance. C'était sans doute de l'ego mal placé, mais je devais faire face. Sans doute que dans le futur à mesure que les épreuves grandiraient, je devrais faire face à toujours plus difficile. Ce genre d'exercices ne serait rien, alors je devais y faire face encore et encore.

« Alors quoi ? Je ... Je t'attends ... »

Arraguais je alors celle qui me faisait face d'une voix clairement abîmée et s'accadée par la douleur et l'effort de mon corps afin de faire face. Je me retrouvais là un peu tremblante, le souffle difficile, mais encore sur mes pieds droite face à l'adversité. Mes pensées étaient un peu troublée et je ne pouvais que revivre de nouveau les évènements, ses sensations et cette question, comment aurais-je pu faire mieux ?

Je décollais dans les airs suite à la frappe démentielle dans l'armure qui se fendit comme une statue d'argile. Je sentis mon souffle coupé, une difficulté à respirer comme si tout se retrouvait bloquée. Ce n'était pas le moment, je compris à peine comment je m'étais réceptionnée, comment j'allais. Dans un état second, je me devais de me relever, de poursuivre le combat. Instinctivement, Je plantais mon sabre dans le sol afin de me relever avec de grandes difficultés. Tremblante, je me redressais digne, en sang, ma lame peu assurée, mais dressée face à Mai. Je tentais de gagner du temps afin de reprendre le combat. Mes oreilles bourdonnaient, ma respiration très difficile, mais j'étais encore là. Ma vue était troublée, j'étais bien incapable de lui répondre sans défaillir ou fléchir de trop. Elle me parlait de ma jeunesse, mon imprudence, ce n'était pas possible comme les vieux pouvaient radoter. Ce serait sans doute cela que j'avais envie de lui dire. Preuve s'il en était, je souriais légèrement avec ma bouche ouverte, tandis que je peinais à respirer avec un léger sifflement.

Aux mots de s'asseoir de Mai, je me rendais à l'évidence que tout était terminé, je pouvais me détendre et ressentir pleinement la douleur et la baisse de l'adrénaline. Je rangeais mon katana dans mon fourreau, les mains tremblantes, puis je tombais assisse plus qu'autre chose. Cherchant une certaine stabilité dans ma voix, je lui répondais comme je pouvais.

« Tu m'étonnes ... quand on voit que les hommes pourraient vivre aussi longtemps que les femmes, ou même les autres humains .... Je peux concevoir ... »

Cependant, je m'étais bien gardé de demander ou d'espérer à ce niveau là. J'avais ma propre vie à ma manière et elle était très bien ainsi. J'avais déjà subi des entraînements à la dure, des blessures de combats, mais rarement à ce niveau-là. Je devais rester concentrée sur ce que me disait Mai pour réussir à suivre.

« Ne t'en fais pas pour moi, ça ne sera pas ma première cicatrice. »

Répliquais je tout simplement, comme si je parlais entre la poire et le fromage. Je fermais un peu les yeux en sentant la technique de la ninja médecin faire effet. C'était un peu comme si je ressentais le passage de mes propres os et chaires, ce qui était vraiment étrange.

« Quelle vision triste du monde tu as. Si jamais la majorité est faible et décadents, il reste des bonnes personnes , sinon nous ne saurions pas là non ? Je ne vais pas défendre bec et ongles ce monde. Je lui en veux également et j'ai mes propres onis. Seul un site d'extrémistes serait si résolu. Enfin, je ne te jette pas la pierre, tu as vécu bien trop de temps que la normale, tu dois être lassée de voir toujours les mêmes erreurs.

Je vois ce monde comme un grand champ de bataille, où des mesquineries dirigent le destin de bien trop de personnes. Je pense qu'il est temps de changer les règles du jeu. Il faudrait quelqu'un, un homme fort capable de prendre les bonnes décisions pour tous. Tu vas me dire que je suis trop pris par le passé des samouraïs, mais je trouve bien plus saint que de servir la bonne personne que d'obéir pour des conneries. Cela manque d'actes, bien trop de personnes se reposent sur ce qu'ils ont, il va falloir bousculer tout ce petit monde afin de rebattre les cartes plus justement. Offre un rêve, et nous serons légions. »

Le regard bas, durant mon discours, je me relevais afin de toiser celui de cette médecin si radicale. Je me massais un peu l'épaule en soupirant légèrement.

« J'ai beau être un peu éloignée de tes objectifs, je suis seulement plus mesurée. Je pense que l'on peut trouver un terrain d'entente. N'oublie pas seulement de garder un espoir, de quoi s'accrocher. »

Alors que la plèbe devrait normalement saluer les guerriers comme moi ou Mai, que l'on se serve d'un champ pas même cultivé ne devrait pas être un souci. Encore il y avait peu de temps, les simples citoyens devaient s'incliner face à la caste des samouraïs à leur passage. L'ordre naturel des choses devait être rétabli, depuis, c'était l'anarchie. Il suffisait de voir dans quel état se trouvait ce pays. C'était un microcosme qui pouvait ce que je pensais, ce que pensais mon clan et les anciens samouraïs. J'observais ce que faisait Mai, d'une grande gentillesse sans rien attendre en retour, juste en fin de compte un juste retour des choses et puis encore. La situation était meilleure que depuis notre arrivée, en tout cas au sujet de ce champ.

« Alors c'est pour cela que tu améliores ce champ ? C'est pragmatique que d'aider des Hommes médiocres et corrompus ? Je te trouve assez promptes à améliorer la situation. Si c'était si désespéré, à quoi bon ce champ ? Tu y crois encore quelque part. J'en suis certaine. »

Commentais je assez sur de moi pour le coup, je me contentais de sourire légèrement. Je me laissais soigner l'air de rien alors que je poursuivais mon analyse.

« Pour le moment, l'homme fort est l'empereur de la Roche, rien d'autres. Il impose un ordre par la force, pour sa volonté de conquête et de contrôle. Un nouvel ordre demandera toujours de la violence afin de déranger ceux qui ont le pouvoir, dans une volonté de redistribuer les cartes. Cependant, si jamais tu espères tout recréer, laisser de côté tous ceux qui ontl e pouvoir sans rien donner comme avantage, cela demandera une telle puissance que l'on devra dominer tout le monde par la force. »

Je souriais alors au fameux adage que l'espoir permettait à continuer de vivre.

« Si seulement ... Ce serait formidable bien entendu, mais cela ne fonctionne pas ainsi. J'ai suffisamment perdu de frères d'armes qui rêvaient d'égalité, sans doute que les espérances des autres étaient plus fortes.

Je te remercie en tout cas pour les soins, je pense que cela ira mieux maintenant ... »