Après des mois d'errance à travers des contrées lointaines, le Nurarihyon décida de retourner à ses racines. Son chemin le mena à la majestueuse Cour des  mes Pures, la capitale judiciaire du pays de l’Harmonie. Les portes d'ivoire s'ouvrirent devant le commerçant, révélant les remparts de marbre opalescents qui étreignaient la cité judiciaire. Sa silhouette, imprégnée d'une multitude d'histoires et d'aventures, franchit les arches délicates. Les places, agrémentées de statues immortelles, se dressaient devant lui, rappelant les figures éminentes qui avaient présidé aux destinées du royaume.

Au sein du Palais judiciaire, Nihon se retrouva face aux prévenus et aux avocats. Les batailles orales, les débats enflammés, tout semblait faire écho à ses propres expériences d'antan. Il ne put s'empêcher de ressentir une vague de nostalgie en foulant les mêmes lieux où la sagesse juridique et la diplomatie étaient tissées. Les fils délicats de la diplomatie se dénouèrent dans le sillage de l’artisan-marionnettiste. La capitale judiciaire, avec son ambiance solennelle et ses murmures d'équité, offrait au réfugié une toile de fond familière, et pourtant si différente de celle qu'il avait quittée des années auparavant.

Après avoir été témoin du procès captivant à la Cour des  mes Pures, l’aventurier, animé par un désir profond d'approfondir sa compréhension du droit, se dirigea vers la vénérable archive judiciaire. Les portes massives en bois sombre s'ouvrirent devant lui, laissant entrer un doux murmure de pages tournées et le parfum réconfortant du savoir.

À l'intérieur, la bibliothèque était un sanctuaire du savoir, où des étagères imposantes abritaient d'innombrables tomes sur la jurisprudence, la diplomatie, et le droit des affaires. Le juriste, guidé par la lumière tamisée des lampes suspendues, se plongea dans les ouvrages qui constituaient les fondements du système juridique de Chōwa. Les vieux manuscrits racontaient des récits de décisions judiciaires, de traités diplomatiques et d'éthique commerciale.

Le guerrier aventurier, avide de connaissances, passa des heures à étudier les lois et les règlements qui régissaient le commerce et les relations d'affaires. Les textes, autrefois obscurs, prenaient vie sous ses yeux, formant une toile complexe de normes et de principes. L'antre des connaissances, avec son silence empreint de respect, offrait à sa pupille l'espace nécessaire pour assimiler la richesse du savoir juridique.

À mesure que les jours passaient, Nihon se plongea de plus en plus profondément dans l'étude des sociétés. Les connaissances nouvellement acquises devinrent une arme supplémentaire dans son arsenal, une force qui, associée à son expérience passée, le préparait à naviguer avec habileté à travers les défis à venir.


Une douleur indicible flagellait chaque parcelle de sa peau : la mort elle-même souhaitait récupérer son âme. Dans cet océan de ténèbres, une bille lumineuse incitait le belluaire à la rejoindre. Le Rubis déploya toutes ses capacités pour s'échapper des griffes du Calice mortifère. Les muscles, gorgés par l'adrénaline, libérèrent toute leur puissance et permirent au quadrupède d'entamer une longue quête.


Après avoir absorbé les enseignements de la bibliothèque de la capitale judiciaire, Nihon ressentit le besoin de se ressourcer dans la sérénité du monde rural. Laissant derrière lui l'effervescence des salles de lecture, il se lança dans une vadrouille à travers les doux paysages du pays de l’Harmonie. Les collines vallonnées se déployaient devant lui comme des vagues tranquilles, et les champs dorés caressés par la brise semblaient étendre un tapis d'or à perte de vue.

Les fermes modestes, encastrées dans le paysage, semblaient être des extensions naturelles de la terre, évoquant une harmonie parfaite entre l'homme et la nature. Les animaux d'élevage paissaient librement dans les pâturages verdoyants. L’errant se fondit dans la ruralité, échangeant des sourires chaleureux avec les habitants qui cultivaient une hospitalité innée. Les chaumières aux toits de paille courbés comme des sourires bienveillants semblaient raconter des histoires de générations passées. Les champs, labourés avec soin, dévoilaient la persévérance des agriculteurs qui tissaient leur vie avec la terre féconde.

Au détour des chemins pavés, l’entrepreneur découvrit des marchés locaux animés où le bourdonnement joyeux du commerce équitable emplissait l'air. Les étales étaient garnies de produits frais, symboles de l'abondance que la terre généreuse offrait à ses habitants. Il se retrouva à déguster des spécialités locales, s'imprégnant de ces saveurs authentiques. Les rivières cristallines serpentant à travers les vallées invitaient l’ébéniste à des moments de réflexion paisible. Il se laissa emporter par la douce mélodie de l'eau qui chantonnait entre les pierres.

Guidé par la curiosité et le désir d'explorer chaque recoin de sa terre natale, Nihon se dirigea vers les Champs d'Or, une étendue de plaines baignée par le soleil, où se mêlaient les couleurs éclatantes des tournesols et les épis dorés des champs de blé. À mesure qu'il avançait, la mer d'ocre se déployait devant lui, une toile vivante d'une beauté presque irréelle. Les tournesols, comme des étoiles d'or éparpillées sur la terre, suivaient le mouvement du soleil, tournant lentement leurs visages lumineux vers la source de chaleur bienfaisante. Les pétales jaunes éclatants semblaient capturer la lumière du jour, créant une effervescence dorée qui ondulait à travers la plaine.

Les champs de blé, quant à eux, se balançaient doucement sous la caresse du vent, créant des vagues d'or qui dansaient en harmonie avec les tournesols. Chaque brin de blé, lourd de grains dorés, contribuaient à cette mer d'ocre qui s'étendait à perte de vue. Les ombres projetées par les épis créaient des motifs complexes sur le sol, ajoutant une dimension artistique à cette étendue de beauté naturelle. L’adulescent se laissa immerger dans cette mer d'ocre, parcourant les sentiers qui serpentaient entre les tiges ondulantes. Le doux froissement des feuilles et le murmure léger du vent devinrent la symphonie qui l'accompagnait dans cette exploration sensorielle.

Au fur et à mesure que le soleil déclinait à l'horizon, les Champs d'Or se transformèrent en un tableau vivant de teintes chaudes et d'ombres délicates. Les tournesols et les épis de blé, baignés dans la lumière dorée du crépuscule, semblaient étinceler comme des joyaux précieux dans cette mer d'ocre qui s'étendait jusqu'à l'infini. Le Nurarihyon, émerveillé par la splendeur de ce paysage, ressentit une connexion profonde avec la terre qui l'entourait. Les Champs d'Or étaient bien plus qu'une simple étendue agricole ; c'était un tableau vivant de la vie, une célébration de la nature généreuse et de la richesse que cette terre offrait à ceux qui prenaient le temps de l'observer et de l'apprécier.


Les coussinets du monstre au pelage gris s'incrustaient dans la roche, la terre et bientôt les blés. Pourchassé par les ombres d'une histoire lointaine, le Capitaine Corsaire se persuada que seule cette étoile polaire, irradiant l'horizon de mille feux, le sauverait. Elle se déplaçait souvent, oscillant entre le Fer et la Flamme : en raison de son statut de fugitif, le Rubicond ne pouvait s'y rendre…


Le vendeur décida de clore son épopée en revenant à sa demeure familiale. Cependant, à mesure qu'il ouvrait la porte grinçante, l'atmosphère poussiéreuse de la maison vide le frappa. Les rayons du soleil filtraient à travers les volets semi-fermés. Cette immixtion dessinait des faisceaux de lumière qui révélaient la danse de particules de poussière suspendues dans l'air immobile.

Les étagères, autrefois remplies de livres et de souvenirs, étaient maintenant des toiles d'araignée qui avaient tissé leur propre histoire dans l'absence prolongée. Les meubles, jadis témoins de la vie quotidienne, semblaient figés dans le temps, enveloppés d'une couche de négligence qui contrastait avec le dynamisme du monde extérieur. Nihon avança avec précaution dans cette demeure imprégnée de nostalgie. Le silence fut interrompu par un bruit sourd provenant de l'extérieur.

Intrigué, le mercantiliste se dirigea vers la fenêtre et scruta l'obscurité grandissante. Soudain, un rugissement puissant résonna, secouant la quiétude de la demeure sociale. Avant qu'il ne puisse comprendre ce qui se passait, une ombre massive jaillit de l'obscurité et se jeta sur lui. Le monde tourna dans un éclair, laissant Nihon dans l'incertitude de ce qui venait de se produire. L'animal géant, aux contours indistincts dans la pénombre, semblait être sur le point de le dévorer…

▬ Donne… ta… vie.

Le belluaire tenta d’arracher la carotide du petit être rachitique. L’animal se persuadait qu’un échange équivalent suffirait à chasser cet aspect bestial : une vie pour une vie. L’artisan-marionnettiste n’eut que le temps de placer son bras nivéen de façon à préserver sa gorge. Les crocs du félin ne purent s’enfoncer dans l’alliage inconnu : les propriétés du Kiyome no Sobi, bien qu’endormies, sauvèrent Nihon.

— Un animal qui parle ? C’est… C’est incroyable ! Serais-tu… Serais-tu une marionnette vivante ? Nurar…Nurarihyon ?

Cette découverte chassa la peur qui tétanisait ses membres. L’artiste-ébéniste s’évertuait depuis ses plus jeunes années à tenter de mettre sur pied le pantin ultime, celui duquel il prit le patronyme. La surprise et la joie se cristallisaient dans ses iris céruléens.


L’irbis humanoïde écrasa ses deux pattes contre le sol, après avoir concentré une importante quantité de Chakra. Le caniche à la crinière fauve serait cristallisé pour avoir osé le confondre avec une poupée. La stupeur se lisait sur le faciès du félin. Il recula légèrement, avant de trébucher et tomber sur son séant. Point de cristal ne fut généré. Les pattes qui lui servaient de mains se mirent à danser pour composer une série de signes incantatoires. L’ancien Capitaine-Corsaire était prêt à déverser toute son ire et à transformer toute la localité en cristal.

La folie lovait le Shugyoku dénué de sa capacité héréditaire. Ses paupières papillonnèrent : le corps qu’il voyait depuis tout ce temps se recouvrait peu à peu de pelage. Il se pensait homme ; le Continent le voyait Panthera uncia. La créature prit sa gueule entre ses pattes : elle pensait qu’il s’agissait d’un cauchemar…

— Serais-tu un…

La dextre monstrueuse se posa sur l’épaule du Maudit. Une décharge de chakra parcourut le corps des deux âmes-liées. Pour une obscure raison, Nihon et Hanzō partageaient une destinée commune. Cette vérité intrinsèque s’incrusta dans le cervelet des deux facettes d’une même pièce. Ils le savaient, mais l’un d’eux rejetait cette folie.

▬ Kuchiyose…

L’idée embrasa les pensées de l’ancien combattant de l’Underground. Tout portait à croire que cet avatar bestial était l’alter-égo naturel du cafard aux yeux ciel. Pourquoi son âme infusait-elle le versant d’un être si faible ? La destinée se jouait de lui, encore une fois. Le front du réfugié exsudait, son rythme cardiaque commençait à monter dans les tours. Cette faiblesse qui le faucha sans sommation résultait de son doppelganger : le chakra naturel de l’once se délitait dans l’air.

Survivre en dehors des Donjons était un miracle. Le versant neutre libéra un cri de douleur, puis ses genoux percutèrent le plancher avec force. Nihon tentait de calmer les palpitations de son myocarde qui cesserait de battre d’ici quelques minutes, voire secondes. La panthère des neiges eut le choix : mourir une seconde fois ou profiter de cette seconde chance.

▬ Foutu Calice… Donne-moi ton bras. Maugréait-il.

Une griffe pointa la monstruosité et, sans attendre son dû, sectionna le membre au niveau du coude. La douleur surchargea les nocicepteurs du commerçant : l’inconscience s’empara de sa lucidité. Le tribut payé fixa l’existence du versant naturel.

▬ Il ne saigne pas. Quelle créature étrange.

Le regard courroucé de la Bête se déporta vers l’équipement purificateur.

▬ Qu’est-ce que je vais faire de ça ? Inutile.

Hanzō lâcha l’obole, qui tomba contre la poitrine de son propriétaire. Puis, il ouvrit sa propre paume et força le liquide carmin à gagner l'œsophage de sa version inférieure : le procédé scella l’union définitive de leur anima.