1830 n’est sortie de sa chrysalide que depuis quelques jours à peine. Son corps est enfin devenu rigide. Les élytres robustes et d’une couleur bronze. La soldate est de la première portée élevée dans l’aile effondrée du temple des lanternes.

Depuis le stade larvaire, elle entend le récit de cette fuite contre le courroux de Seirei, et du sacrifice que le foyer des lumières à dû faire pour s’en échapper.

Mais 1830 n’a que faire de ces récits du passé. Elle a toute l’énergie pour servir le foyer et ne va pas continuer à se morfondre sur le sort du nid. L’aile effondrée ne bouge plus, mais elle continue d’être une partie de la ruche.
Elle veut prouver qu’elle n’est pas plus faible que les autres lucioles nées dans les “parties nobles” du palais des lueurs.

Alors, quand une escouade d'éclaireuses s'organise, elle est la première à se présenter devant la bouche du masque, prête à découvrir un monde dont elle ne connaît rien.


Après avoir réussi à grimper la grande muraille de Kome, la traque ne s’était jamais réellement interrompue pour Issei et Masaaki. La garde des remparts avait visiblement envoyé quelques soldats qui s'ennuyaient à leur trousse. Et ces énergumènes ne les lâchaient pas.
Pour éviter toute confrontation, le duo avait remonté le pays vers le nord. Dormant le jour et voyageant la nuit, ils longeaient les rizières pour ne pas se perdre, avec les lucioles pour éclairer leur chemin.

Sans vivres, ils ne pouvaient décemment pas se diriger vers Kaze et son désert aride. Le pays de la Céramique aurait pu être un refuge. Malheureusement, Ame no Kuni était sur le chemin et aucun des deux voyageurs n'avait envie de frôler cet endroit mondialement connu pour son crime organisé. Issei avait alors proposé qu’il se dirige vers Hametsu, le pays en Ruine. Hormis les hordes de Yaban, ce pays pouvait offrir un refuge, le temps que les choses se tassent.

Les premiers pas au milieu de cette désolation avaient été un choc pour Masaaki. Si les Bois Maudits n’était pas le lieu le plus accueillant du monde, la tristesse qui se dégageait de ces décombres, de ces trous et montagnes de débris n’avait aucune commune mesure.

Comme pour honorer l’ancien pays de l’Herbe. Le Chinoike et son ami ne parlèrent pas pendant plusieurs heures, alors qu’ils avançaient au milieu des symboles de ce que l’humanité pouvait faire de pire.

Quelques jours passèrent et, déjà, le duo s'habitua à cette vision d’horreur. Ne s'arrêtant plus sur les restes des échoppes en se demandant ce qu'elles vendaient, ils se contentaient d’interrompre leur discussion.

Le seul bon côté de ce paysage désolé, c’est qu’il offrait des milliers de cachettes et autres abris pour avancer à l'abri des regards, sous la lumières des petits insectes de l’Aburame.


1830 fonce au travers de ce qui devait être une fenêtre et prend un virage serré sur la droite. Derrière elle, le frelon qui voudrait déjeuner est un peu surpris mais il réussit à réajuster son corps pour ne pas heurter le mur.

La luciole longe une poutre en tournant autour, pour perdre le prédateur.

Mais l’appétit est une bonne motivation, et le frelon n’entend pas gâcher un met si rare dans cette région désolée. Il faut qu’il mange, et il n’a jamais goûté une luciole.

Le foyer des lumières n'est plus si loin. Il faut absolument le prévenir. Un village au cœur de ce désert de désolation ! Et dans la direction presque opposée à celle que prend le temple des lanternes et son ami. Si elle n’y arrive pas, le duo va encore devoir se contenter de quelques rats et d’une eau croupie pour survivre.

Elle voulait son moment de gloire, elle l’a.

Modifiant légèrement l’ange de ses ailes rigides pour descendre en piqué, 1830 évite de justesse les pattes du frelon et parvient à se glisser dans le sourire du masque du palais des lueurs.

C’est une mission accomplie pour l'éclaireuse.

Heureuse, elle part se restaurer d’un peu de chakra dans l’aile effondrée. Ce n’est peut-être pas le plus beaux quartier de la ruche, mais c’est le sien, et c’est pour cela qu’elle s'y sent si bien.


Encouragés par les phéromones des lucioles, Masaaki et Issei avaient changé de cap. Selon les éclaireuses, quelque chose d’important était dans cette direction.

L’Aburame et son ami avançaient prudemment. Cela pouvait tout aussi bien être un camp de réfugiés, de bandits, ou pire, un campement des terribles tribus Yaban. Cependant, quand leurs pieds foulèrent de l’herbe fraîche pour la première fois depuis des semaines, une partie des soupçons s’en allèrent. La nature ne pouvait s'épanouir près du vice se dit l'Aburame en caressant les tiges vertes de sa seule main valide.

Enfin, au bout de quelques temps de marche, le duo arriva devant ce qui semblait être un village.

Loin des constructions rigides et carrés qu'il avait été habitué à voir, cet ensemble d'habitations et de petites échoppes semblait au contraire parfaitement s’intégrer dans le paysage. La moindre plaque de métal, le moindre pilier encore débout mais bancal semblaient avoir été utilisés de la meilleure des façons pour être reconstruits d’une nouvelle manière. Cet assemblage hétéroclite de matières, de formes et de couleurs donnait une aura chaleureuse à ce petit îlot au milieu d’une mer de ruines.

Très vite, quelques autochtones regardèrent le duo avec méfiance, mais sans rien dire.

Masaaki, dont le visage était couvert par un masque de bois blanc qui semblait briller de l’intérieur avait l’habitude des regards suspects. Il se contenta d’avancer comme si de rien était dans une des rues de ce village si particuliers.

Au carrefour de deux sentiers, une petite échoppe semblait vendre une boisson inconnue à l’Aburame. Celui-ci se rendit soudain compte qu’il mourrait de soif et que son ami devait être dans la même situation. Sortant les dernières petites pièces de bronze qui lui restaient, il se tourna vers la gérante et illumina au maximum le sourire de son masque.

- Bonjour ! Nous allons vous prendre deux verres de cette merveilleuse boisson inconnue s’il-vous-plaît ! Dit-il en tendant la monnaie, espérant qu’elle serait suffisante pour payer.

Tsubomi, le bourgeon de Hametsu. Bien des choses avaient changées depuis l’arrivée d’un jeune garçon, il y a 5 ans de cela. Accompagné de sa tortue, il offrit de la nourriture et des foyers aux locaux qui avaient perdu foi en l’humanité. Lui, ne l’a jamais perdue. Désormais l’un des plus grands villages des environs, en chemin de rivaliser avec la plus grande tanière des Yaban, l’endroit fait de bric et de broc rayonnait par l’air apaisé des villageois. Survivants du plus grand drame du Continent il y a des décennies, désormais les gens croient au rêve d’un jeune étranger, qui faisait tout pour apporter la prospérité.

C’est pour cette raison que malgré l’apparition de deux inconnus, les habitants n’offraient qu’un léger coup d’oeil, avant de retourner à leur train-train habituel. A travers les allées les enfants jouaient, et les adultes retapaient à coup de marteaux les bâtisses encore précaires. Certains anciens rassemblaient des jeunes âmes avides d’histoire, et d’éducation. Des rires s’échangeaient entre les draps étendus, alors qu’à nouveau des petites anecdotes cocasses pouvaient être partagées en toute discrétion et complicité. Les graines avaient été semées il y a des années, et désormais ce sont les premiers signes du bourgeon de l’humanité qui refaisait surface.

« Ooh… vous devez avoir faim. Bougez pas ! Mamie Koko va vous faire une bonne soupe. » répondez la bienveillante serveuse qui se baissait au niveau du Chinoike et passait sa main délicatement sur sa tête, pour lui faire une caresse affective. La vieille dame derrière le comptoir verser deux verres pour les jeunes garçons, son sourire étant loin d’être affecté par les rides qui traversaient son visage. « Tenez, c’est du jus directement extrait de nos légumes. Nous avons eu des bonnes récoltes cette année, oh oh oh ! » la boisson servie, la vieille dame se retirait vers l’intérieur de sa maisonnette pour vérifier son pôt de cuisine. Une douce odeur légèrement épicée pouvait atteindre les narines du duo. La jeune femme, probablement la petite fille de Mamie Koko, repassait derrière le petit échoppe pour passer sa main sur les petits ryos et les pousser doucement vers le garçon poli, au masque brillant.

« Cadeau de la maison. On ne fait pas payer au premier passage à Tsubomi, la règle d’or du village ! Bien sûr, on a dû rappeler à notre chef qu’il fallait une limite à tout. Mais pas à la gentillesse ! » ajoutait-elle avec un beau sourire. Soudain, un sursaut d’agitation, alors que de nombreux enfants courraient dans la rue et manquait de peu de bousculer les deux nouveaux venus, ce qui força la jeune femme à passer sa tête par-dessus le comptoir et à crier sur les gamins : « Natsuo ! Tatsui ! On vous a déjà dit de ne pas courir comme ça, vous allez finir par percuter quelqu’un !! » comme quoi, une voix imposante pouvait sortir d’une petite beauté. « JOTARO EST RENTRÉ ! JOTARO EST DE RETOUR ! » répétaient les enfants à tue-tête alors que tous les villageois se mettent à les suivre du regard, certains hommes décidant de lâcher leurs outils pour se diriger vers la fameuse direction.

Depuis l’autre bout de la rue, quelqu’un soulevait une grande quantité de caisses. Toutes sur son dos, il marchait d’un pas serein vers l’intérieur du village alors que de nombreuses têtes se rassemblaient autour de lui. Tel un rayon de soleil, Jotaro avait un grand sourire aux lèvres alors qu’il déposait la colonne de caisses au milieu de l’allée, sautant dessus d’un seul bond avant de faire portée sa voix à tout le village : « Chōwa nous a offert des vêtements et du tissu ! Venez prendre ce dont vous avez besoin ! »

Le village redouble d’activité alors que de nombreuses personnes s’approchent de la colonne de ressources offert par l’Harmonie. Personne ne se bouscule, mis à part les enfants agités par l’arrivée du Protecteur de Hametsu, ce dernier passant quelques minutes à parler aux villageois qu’il croisait. La jeune femme qui s’est occupé du Chinoike et de l’Aburame faisait signe à l’Inuzuka. « Jotaro, viens boire un bon jus ! Mamie Koko va bientôt terminer sa soupe ! » disait-elle en lui faisant un clin d’oeil, signe qu’elle avait besoin qu’on s’occupe de son échoppe le temps qu’elle aille récupérer des vêtements et du tissu. Kaida, la tortue de Jotaro, s’installait sur une chaise de fortune devant l’échoppe au jus de légume, alors que l’Inuzuka passait derrière l’étalage et sort le pichet pour servir deux nouveaux verres : un pour sa tortue et un pour lui.

Il buvait cul sec sa boisson, Kaida prenant habilement son temps avec ses pattes, avant qu’il ne regarde les deux nouveaux visages. « Oh, des voyageurs ! Bienvenue à Tsubomi, j’espère que vous vous plairez ici ! Si vous avez besoin de quoique ce soit, hésitez pas ! Tenez, reprenez un verre, c’est bon pour la croissance. » l’Inuzuka s’appliquait à servir une nouvelle fois, à l’attention du duo.

L'accueil chaleureux des autochtones eut pour effet de surprendre l’Aburame. Jamais il n’avait connu une communauté aussi ouverte sur le monde, ou, du moins, acceptant des étrangers avec autant de facilité. Rassuré, le jeune homme prit enfin le temps de regarder autour de lui. Il régnait dans cet endroit, une sorte d’anarchie douce, de désordre joyeux, qui étaient communicatifs. La structure hétéroclite des bâtiments, qui semblaient épouser les ruines avec une certaine habileté, répondait parfaitement à la diversité des personnes qui semblaient habiter cet endroit. Masaaki pouvait ainsi reconnaître plusieurs types vestimentaires, ou encore des motifs typiques d’une région du Continent.

Jamais il n'aurait pensé qu'un embryon de société, portant la joie des nouveaux-nés, s’était installé en plein milieu des ruines du pays sacrifié à la folie de l’Homme. Comme un symbole de la résilience du vivant, à la manière d’un arbre vivant dans le désert. Aucun obstacle ne pouvait arrêter la course des êtres voulant survivre sur une terre sans merci, pas même une terre viciée et un pays devenu un musée géant à la mémoire de ce que les grandes puissances pouvaient faire.

Dans les rues, les enfants sautaient par-dessus les tas de pierres qui composaient autrefois le muret d’un jardin, les chats comme les chiens faisaient une paisible sieste à l’ombre d’un pan de maison arrachée, ou d’un tissu qui flottait au dessus des petites échoppes qui animaient la rue principale.

Sortant une petite tige de bambou creuse qu’il utilisait pour voir en public, Masaaki avala la moitié de la soupe d’une seule traite, la lumière émanant de son masque s’intensifiant à mesure que son estomac cessait de se tordre. La dénommée Mamie Koko était une de ses personnes capables de mettre la touche d’amour et de maternité dans un plat qui le changeait totalement.

- Je n’ai jamais goûté une soupe aussi bonne que celle-ci ! Dit Masaaki en s’inclinant devant la vieille dame souriante !

Ses compliments ne furent pas entendus car des exclamations d’excitations et de joie émanèrent de la rue adjacente. Curieux, Masaaki pencha la tête pour entrevoir ce qui pouvait bien causer autant de bonheur aux adultes comme aux enfants de Tsunami.

Apparemment, un certain Jotaro se présentait au village de retour d’un long voyage. Le jeune homme était assurément un peu différent des autres habitants. Au premier regard, Masaaki aurait misé sur un combattant de la mythique arène de l'Underground au vu de ses épais muscles, de sa carrure comme de sa posture, ou encore du fait qu’il semblait transporter la totalité des marchandises d’une caravane sur son dos comme si de rien n’était.

L’homme posa la pile de caisse qui dépassait presque les maisons les plus hautes du village, et d'un saut qui souleva un épais nuage de poussière, s’installa au sommet des caisses pour inciter les gens à se servir au nom de la générosité de Chowa.

La jolie jeune femme appela le nouveau venu qui fit comme chez lui en se sernvant lui-même de cet élixir de bonheur.

Masaaki, lui, ne regardait que la grosse tortue qui s’installait avec aise sur un assemblement de caisses de bois formant une chaise.
Jotaro servit ensuite l'animal qui entreprit de se restaurer avec une dextérité qui forçait l’admiration.

Ce n’est qu’ensuite qu’il sembla remarquer Issei et l’Aburame.

- Oh, des voyageurs ! Bienvenue à Tsubomi, j’espère que vous vous plairez ici ! Si vous avez besoin de quoique ce soit, hésitez pas ! Tenez, reprenez un verre, c’est bon pour la croissance.

Masaaki ne se fit pas prier et ressortit sa petite paille de bois en vitesse.

- Avec plaisir ! Nous sommes affamés. Nous venons de Kome, et malgré le nom de ce Pays, nous n’avons pas eu beaucoup de choses à nous mettre sous la dent ces derniers temps ! Dit le foyer des lumières.

Après un regard à Issei, il continua, espérant pouvoir trouver un gîte pour la soirée.

- La nuit va bientôt se coucher et nous ne voudrions pas croiser une tribu Yaban. On serait extrêmement reconnaissant de pouvoir passer la nuit ici. Je pourrai faire un petit spectacle pour les enfants du village à la nuit tombée pour vous remercier. Et demain, nous vous aiderons à construire, nettoyer, ou encore protéger ce que vous voulez !

A ces mots, une myriade de petits insectes qui brillaient d'une lueur verte vive s’échapèrent du masque de l’Aburame.

- Cette tortue fait partie du clan Inuzuka, comme toi. Non ? Nous sommes Masaaki, enchanté de te connaitre cher cousin lointain. Voici Issei, notre ami et garde du corps ! Nous voyageons en direction de Kaze pour y soigner mon bras.

L’Aburame ne voyait aucune raison de mentir à leurs nouveaux hôtes. Leur bienveillance et leur sens de l’hospitalité avaient eu raison de toutes ses craintes. Pour la première fois depuis des mois et l’épisode à Seirei, les couloirs et cavités du temple des lumières brillaient d’une lueur apaisée.


Attirée par une odeur étrange, 1830 sort une nouvelle de son nid, mais ce n’est pas pour participer à la démonstration du foyer des lumières. La luciole se dirige vers une étrange bête comme elle n’en a jamais vu. Dotée d’un rempart qui semble plus épais que la frontière entre Kome et Hi, la chose est recouverte de sorte d’écailles vertes assez rugueuses. Prenant bien soin de contourner la bouche, au cas où la bête aurait des envies d’insectes, l’éclaireuse éclaire une seconde l’oeil reptilien qui semble indifférent à la curiosité de l’insecte.

Enfin, celle-ci se pose sur la grande carapace de la tortire, parcourant les sillons entre les écailles comme s’il elle était une pionnière parcourant une terre jamais foulée auparavant.
La découverte est longue et éreintante, si bien que, la petite luciole, épuisée mais satisfaite, préfère se reposer un moment dans un des creux de la carapace de Kaida plutôt que dans son nid.

Contrairement aux Bois Maudits, l’ambiance générale du pays en Ruine ne révèle pas le caractère de ses habitants se dit la petite luciole qui n’a jamais encore croisé de Yaban.

Décidément, il fait bon vivre à Tsunami.

Voilà un bien étrange masque lumineux ! Le jeune Inuzuka observait le duo de voyageurs atypiques et gardait un sourire aimable aux lèvres, alors qu’il écoutait ce que les garçons avaient à dire. De Kome eh ? Ce n’était pas le pays le plus accueillant, surtout avec les rumeurs au sujet des va-t-en guerre qui habitent la nouvelle Capitale-mobile. Jotaro comprenait la colère des clans de la rizière, ainsi de leur droit à la vengeance… Mais la guerre n’engendre qu’une plus grosse guerre, avec son lot de morts dans son sillage. C’est bien une leçon que le général de Tsuchi lui laissa avant de partir. Un deuxième service de soupe bien chaude attend le masqué et l’enfant.

« J’ai connu mon lot de voyage moi aussi, je sais à quel point c’est important de se nourrir ! Et bien sûr que vous pouvez dormir dans le village, on garde exprès quelques chambres libres pour les voyageurs. Vous n’avez rien à craindre ici, les Yaban ne nous causent jamais d’ennuis, et les criminels de la pègre ont bien fini par comprendre qu’ils tomberaient sur moi s’ils osaient venir chercher des ennuis ! » disait-il alors qu’il tapotait son biceps, flexant son muscle pour mettre en avant sa confiance en sa capacité à gérer le moindre problème. Il remarquait leur curiosité grandissante vis-à-vis de Kaida, qui savourait sa boisson aux légumes en évitant de faire tomber la moindre goutte sur le côté. Masaaki révélant son ascendance, Jotaro acquiescer la tête lorsqu’on faisait mention de son clan, et se permis également de rire à la mention de tortue magique.

« Hahaha Kaida est une tortue spéciale ! Je l’ai rencontré quand je faisais à peu près ta taille p’tit gars, dès qu’il a su que je comprenais sa langue il n’a pas arrêté de me demander de piquer de la nourriture dans les cuisines pour le gaver ! » ; « Ha ! C’était le bon temps, quand t’étais encore trop petit pour te rebeller et que tu faisais un bon larbin ! » s’exclame la tortue en faisant quelques bruits aigues, signe que Kaida était de bonne humeur. « En effet je suis bel et bien du clan Inuzuka, même si ça fait bien 8 ans que j’ai coupé les ponts avec eux, pour partir à l’aventure. Nos ancêtres étaient cousins au moment de fonder leur capacité, pas étonnant que nous ayons un don à la fois similaire mais différent ! » la tortue commençait à se tortiller légèrement, alors qu’elle sentait le voyage de la petite luciole sur sa carapace : « Hah-hahaha ça chatouille, je sens un de ses p’tits gars sur moi ! »

Jotaro était heureux de voir le courant passer aussi bien, même si Hametsu avait le don pour attirer toute sorte de personne, c’était également un endroit où on pouvait connecter avec l’autre… Tapant dans ses mains, il attirait l’attention des trois présents devant lui - Kaida inclus - alors qu’il se préparait à sortir de derrière le comptoir : « Et si je vous amenais à vos chambres ? Vous pourrez davantage profiter du village en mettant de côté vos affaires ! Et j’aime bien ton idée de faire un spectacle pour les enfants, je suis sûr qu’ils adoreront la nouvelle compagnie, bien qu’ils ne s’ennuient jamais avec Kaida. » ; « Ca m’a pris une aprem entière pour effacer un tag sur ma carapace… »

L’Inuzuka faisait signe à la jeune femme qui revenait avec son lot de tissus, remerciant le protecteur pour ses efforts avant que Jotaro n’invite les deux garçons à le suivre. Kaida saute naturellement sur son dos, passant ses pattes par-dessus ses épaules pour s’y accrocher et se laisser porter, tandis que la démarche de son partenaire restait la même. Faisant signe au moindre passant saluant Jotaro, l’Inuzuka attirait son regard sur l’Aburame qui avait fait part du but de leur voyage, l’air préoccupé. « J’espère que ton bras ne te fait pas mal… Kaze eh ? Ca fait une sacrée trotte, et je ne savais pas qu’ils avaient des capacités curatives particulières. Je vous conseillerai plutôt de vous arrêter à Chōwa, puisqu’il y a un hopital tenu par le clan Uzumaki. » ; « Au moins il y en a parmi les rouquins qui sont fiables, bah ! » Jotaro repensait à ce que lui avait dit Naruhito Isshin, quant à la création d’un second hopital à Hametsu… Clairement quelque chose dont il devra se pencher à l’avenir.

Arrivant devant une petite maison, Jotaro laissait ses deux invités entrer avec lui afin qu’il leur montre deux modestes lits, avec assez d’espace pour qu’ils puissent poser leurs affaires. Bien que réalisée avec les moyens du bord, la maison restait tout de même bien isolée et elle ne laissait pas pénétrer facilement les bruits extérieurs. Les bras croisés, Jotaro souriait à l’attention de Masaaki et Issei, curieux d’avoir leur avis sur l’un des nombreux foyers qu’il a construit de ses propres mains. « Si vous voulez, dès que vous vous serez sentis assez reposé après quelques jours, je peux vous accompagner jusqu’à la frontière avec la Céramique. Avec moi, les barbares réfléchiront à deux fois avant de s’en prendre à vous, et c’est un coin que j’aimerai davantage explorer ! »

L’Inuzuka conduisit le duo vers une petite bâtisse composée d'éléments disparates mais assemblés avec une ingéniosité qui forçait l’admiration.

Une fois à l’intérieur, Masaaki put constater avec plaisir qu’il y faisait chaud et qu’il y sentait bon. Après des semaines sur les routes, pouvoir dormir confortablement sans craindre une attaque nocturne ou le vent glacé qui congelait le corps.

Quel merveilleux endroit ! Déclara Masaaki en se laissant choir dans le lit, les bras écartés. Nous vous accompagnerons avec plaisir une fois remis de notre voyage, cela ne devrait pas prendre plus de deux nuits. Il est confortable ce lit. Issei, réveille-moi quand le soleil sera sur le point de se coucher. Dit-il avant que le masque ne perde sa luminosité.

Épuisé et rassasié, l’Aburame s'endormit presque aussitôt.


1984 reste immobile, laissant le chakra en forme latente dans son jabot social pour ne pas briller. Sous le ciel orangé qui embrasse le proto-village de Tsubami, une petite scène de fortune à été montée. La petite luciole est chargée de prendre le commandement d’un des escadrons qui formera la tapisserie de lumières vivantes.

Bien aidé par le chakra du nid, la petite luciole s’élance, de concert avec ses sœurs, pour former un paysage aux contours bioluminescents.

Devant l’assemblée, c’est un paysage sauvage qui se dessine. Au milieu des plantes magnifiques et des herbes plus hautes qu’un homme, de splendides et majestueux arbres traînent, ça et là.

Au loin, la silhouette encapuchonnée d’un homme semble se rapprocher. C’est ce moment que choisit Masaaki pour prendre la parole.

“ Mais qui donc est la silhouette qui parcourt cette contrée ? La voyez-vous ? C’est le seigneur des Sables. Le premier homme à vaincre les dunes et le désert. Gekimetsu Suna marche d’un pas décidé, sa détermination, devenue légendaire, est sur le point de s’incarner pour la toute première fois.

Cet arbre ? Ou bien celui-ci ? Suna a décidé.”

1984 déploie ses élytres et s’envole. C’est à son tour de jouer. Guidé par les mudras que Masaaki effectué avec l’aide de son ami Chinoike, l’insecte se met en place afin d’incarner la bête affrontant Gekimetsu Suna lors de sa quête pour le fruit d’un arbre de vie. Le nid a choisi une bête inspirée de sa saga préférée “Le Buffet des Ogres” pour antagoniste. Après tout, les livres d'histoire ne sont pas très clairs à ce sujet.

“ La bataille fait rage, le sable de Suna contre les griffes de la chimère. L’arbre vie n’est pas seul, des centaines d'espèces vivent en son sein. Le voyage commence à peine pour Suna qui va devoir terminer l'ascension de l’Arbre-vie pour en cueillir son fruit.”

Grâce à son bras valide, Masaaki pousse Issei au centre de la scène, non sans l’avoir affublé de sa cape à capuche si grande pour l’enfant qu’elle traine sur le sol.

“Après moults péripéties horrifiques qu’on ne peut décrire, Suna arrive enfin dans le cœur dans le cœur de l’Arbre-vie.”

1984 fait maintenant partie d’un ensemble d‘escadrons formant un adversaire pour Suna, joué par Issei.

Le bal entre le jeune Chinoike et les lucioles est splendide. Il faut dire que l’enfant à maintenant l’habitude des mouvements des insectes, des formes et des esquisses qu’elles peuvent prendre. Le faux combat est rythmé par les cris, les exclamations, ou les rires des spectateurs. Mais, quand l’enfant traverse la formation d'insectes d’un coup spectaculaire, celle-ci s’éteint, mimant la mort définitive du dernier gardien de l’Arbre-vie.

“Gekimetsu Suna vient d’accomplir l’impossible. Bientôt, il prendra possession d’un trésor.”

Les lucioles reforment un arbre, alors que le silence perdure dans l’assemblée.




“ Mais, il y avait toute une forêt de ces Arbres-vie ! Allez-vous me dire ! Et bien non. Car Suna s’est assuré de tous les détruire.

Reste-t-il quelques fruits ? Peut-être cachés aux quatre coins du Continent ?
Une seule chose est certaine. Personne n'en a retrouvé un seul pour le moment. Mais, qui sait, la première personne à réaliser cet exploit est peut-être dans cette assemblée, ce soir.”

Les lucioles terminèrent par un petit balai de lumières, rivalisant les unes avec les autres de cabrioles devant les yeux des enfants, avant de retourner pour un repos mérité dans leur nid.


Masaaki profita du reste de la soirée avec Issei et toute la joyeuse compagnie qui habitait Tsubami.

- Eh, Mamie Koko, nous avons adoré votre soupe ! Vous croyez qu’il en reste un fond ? Demanda Masaaki en éclairant au maximum le sourire de son masque de bois blanc.

Un petit sourire se dessinait sur les lèvres de Jotaro alors qu’il voyait les jeunes garçons se jeter sur les lits pour se reposer. Ils avaient l’air d’en avoir besoin ! Surtout s’ils venaient de Kome… et l’Inuzuka se doutait qu’ils venaient de plus loin encore, surtout l’Aburame. Peut-être sont-ils passés par Hi, et que c’est dans les bois du pays du feu que Masaaki a reçu sa blessure au bras… Ne souhaitant pas s’imposer dans leurs affaires, le protecteur refermait délicatement la porte, retournant faire un tour du village pour s’adresser à la plupart des habitants. Il leur parla de l’arrivée de deux invités, Masaaki le gentil masqué et Issei le petit gardien.

Sans avoir besoin de connaître les circonstances entourant les deux voyageurs, les villageois acceptèrent d’accueillir comme il se doit ces deux jeunes âmes qui prenaient le risque de traverser Hametsu pour rejoindre une terre aussi aride que Kaze. Durant les prochains jours, tous appelaient les deux nouvelles têtes par leur prénom, les enfants se montrant curieux envers Issei qui avait à peu près leur âge, les adultes proposant au duo de profiter des bains aménagés dans le village pour refaire leur toilette… Jotaro s’assurait que tout allait bien durant ses allers-retours entre Tsubomi et le reste d’Hametsu, prenant à coeur de faire le tour des environs pour assurer la sécurité des lieux.


Puis vint le fameux spectacle promis par l’Aburame. Après le coucher du soleil, c’est un bal de lumières qui se produit sous les yeux des nombreux villageois qui, intrigués, ont posés les outils pour pouvoir observer. La petite fille de mamie Koko se situait en arrière-plan du spectacle, jouant avec un Shamisen dont elle prenait soin depuis qu’elle était petite, relique de ses parents perdus… Alors elle jouait au rythme de la narration de Masaaki, accompagnant Gekimetsu Suna dans son odyssée vers le fruit de l’Arbre-monde. Tous poussent un cri de surprise en voyant le premier gardien de l’arbre face à Issei, puis jubilent devant sa victoire ! Jotaro et Kaida sont présents parmi la foule, et applaudissent de concert avec tout le monde après que le petit homme ait vaincu son dernier obstacle.

L’Inuzuka ne pouvait que remercier du fond du cœur les deux garçons qui ont pu raconter une nouvelle histoire aux survivants de Kusa no Kuni. Peut-être que l’espace d’un mois, d’une semaine, voire d’une nuit, ils oublieront les langues de feu qui ont ravagé leur terre, et se souviendront du spectacle de lumières du duo Masaaki/Issei. Jotaro aimait à penser que ce moment sera gravé pendant longtemps dans leur esprit, comme c’était le cas pour lui. Les Arbres-monde… Il ne pouvait s’empêcher de se demander à quoi le Continent pouvait bien ressembler avec autant d’arbres gigantesques. Est-ce que la cupidité de Gekimetsu Suna était justifiée, pour le pousser à un tel acte ? Seul le clan du désert pouvait le savoir…

Un grand repas s’organise juste après le spectacle, les villageois profitant de ce moment de petites festivités pour sortir les quelques bouteilles d’alcool qu’ils ont réussi à se procurer. Cela faisait rire les anciens de se dire qu’il valait mieux éviter d’ouvrir trop de bouteilles en même temps, au risque d’attirer les Yaban ! Jotaro partageait une soupe bien chaude aux côtés du duo. La cuillère en bouche, l’Inuzuka arquait un sourcil avant de sourire et de contracter son biceps devant le jeune homme, la cuillère toujours coincée entre ses lèvres. « Bien sûr que je vous protégerai, des Yaban j’en croise depuis des années ! » Il finit d’une traite sa soupe avant de la reposer contre son genou, s’essuyant la lèvre inférieure du dos de sa main avant de reprendre : « La route en elle-même n’est pas sûre, mais à nous trois on dissuadera les bandits de s’approcher. Le chemin jusqu’à Toji est long, et encore plus jusqu’à Kaze… Je suis désolé, de ne pas pouvoir soigner ton bras avec nos maigres moyens, Masaaki. »

Regard sincère, ce n’est pas seulement la blessure de l’Aburame que les yeux de Jotaro voyaient, mais aussi les plaies de ses villageois, les quelques maladies qui se développent à cause du manque de traitement etc… Il est frustré de n’avoir aucune connaissance en médecine, alors qu’il sait qu’à l’avenir Hametsu ne pourra pas se relever sans la présence d’experts dans le domaine. Il comprenait également la frustration du jeune Issei, qui souhaitait voir son ami se remettre au plus vite. Jotaro posait sa main sur la casquette de l’albinos, la caressant de sa grosse paluche alors qu’il affichait un sourire confiant.

« Ne vous inquiétez pas, ces derniers jours je pense avoir trouvé le début d’un raccourci qui pourrait directement nous ramener à la frontière de Toji. Bien sûr, je compte sur vous pour tenir le rythme, ça ne sera pas un voyage de tout repos ! » ; « Ha ! Rappelle-moi c’est quand exactement les vacances avec toi ? JAMAIS ! » Rappelle la tortue à l’Inuzuka, qui se gratte l’arrière de la tête en détournant le regard…. Alors il conseilla aux garçons de bien manger et d’être reposé pour demain. La route sera mouvementée…


Le lendemain, quelques heures après l’aube, Jotaro et Kaida s’étiraient à l’entrée du village, en attendant Masaaki et Issei. Sans avoir de sac sur lui, on aurait l’impression que l’Inuzuka allait juste entamer une simple balade. Enfin, lorsque le duo de voyageurs se présentent face à eux, Jotaro le pointe une direction, vers l’ouest du village.

« D’habitude, il faut faire le tour du champs de collines cendrées, à l’ouest. Pour une raison inconnue les braises continues de brûler là-bas, ce qui rend l’ascension impossible si on a pas de moyen de résister à la chaleur. Mais il y a une semaine de ça, j’ai découvert l’existence d’une grotte souterraine qui passe sous le champ de colline. J’ai déjà vu des étrangers y entrer, et d’autres en sortir plus tard… Il doit donc exister un raccourci. »

Regardant Masaaki et Issei, il tapait dans ses mains assez fort pour que tous ceux présents autour d’eux les entendent. « Ok tout le monde, on y va ! Je reviendrais le plus vite possible ! » Plusieurs hommes et femmes saluaient le groupe prêt à partir, un enfant offrant son trésor à Issei pour le remercier du spectacle de la veille : un petit moulin à vent. Tous souhaitaient un bon voyage aux jeunes voyageurs. Kaida s’accrochant au dos de l’Inuzuka, se dernier leur adressait un regard en coin avec un sourire sur les lèvres. « Bon, et si on commençait la journée par un petit footing, histoire de s’échauffer. Suivez-moi ! »

D’une pression sur ses pointes de pied, Jotaro s’élance en avant pour commencer à courir, dévorant plusieurs mètres en quelques instants à chaque foulée. Le voyage allait être animé !

La puissance des appuis de Jotaro était difficile à égaler, même avec des ailes translucides qui permettaient de grandement accélérer la vitesse en planant régulièrement sur quelques dizaines de mètres.

A cette allure, Masaaki ne pouvait pas vraiment admirer le paysage de ruines et de gravas qui s’étendait à perte de vue. Le rythme de voyage de l’Inuzuka ne semblait pas être le même que celui du duo. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Lui avait une communauté à protéger, un véritable but dans la vie. Issei et Masaaki ne voyageaient que pour découvrir les merveilles du monde. Depuis leur aventure à Seirei, l’Aburame désirait plus ardemment encore découvrir les secret du continent Sauvage, mais surtout, de cette entité aux yeux jaunes.

Chassant ces pensées envahissantes, l’Aburame se concentra sur sa course et les meilleurs moyens de l’améliorer.


Alors que le nid se déplace, sa forte respiration crée des courants d’air le long des rues, des allées, et des boulevards du foyer des lumières. Des conditions parfaites pour la course la plus célèbre des lucioles de l’Aburame. Partant du talon gauche, les concurrentes doivent remonter jusqu’à l’aile gauche supérieure, dans le bras. Au bout des doigts du jeune homme, les premiers virages en épingle leur permettent de faire demi tour jusqu’au bras droit de Masaaki. Ici, c’est le même bal, jusqu'aux doigts, avant de repartir vers le talon droit. La course se termine au bout de cinq tours.

666 est une vétérante d’un escadron d'éclaireuses. Si elle n’a jamais véritablement su combattre, ce n’est pas son rôle après tout, elle est une fine voleuse. Sur la ligne de départ, son équipe lustre ses élytres avec de la sève végétale, attache les deux pattes du milieu de la luciole, n’en laissant que quatre pour gérer l'équilibre. Ainsi, les insectes vont plus vite. Et, dans cette course, chaque détail compte. C’est une des nymphes royales, chargées de fournir la colonies en membres, qui donne le signal de départ, sous les scintillements des milliers de lucioles venues assister au spectacle.


Après un long moment de course, Masaaki demanda une pause. Il n’était pas aussi endurant que son ami ou que l’Inuzuka, tous deux des athlètes qui avaient fait de leurs corps un instrument de combat et de survie.

Le trio s'arrêta donc auprès d’une immense ruine à l’aspect encore majestueux, malgré son état de délabrement avancé. Protégés par la connaissance de la région et la force de Jotaro, Issei et Masaaki prirent plaisir à s’échanger les différents mets que Mamie Koko leur avait concoctés avec amour.

Croquer dans ce gâteau de riz délicieux, au pied des ruines d’une immense forteresse et protéger d’un ciel gris qui se gâtait avait quelque chose d’étrangement réconfortant. Comme lorsque Masaaki entendait la pluie diluvienne s'abattre au cœur des Bois Maudits tandis qu’il était au chaud, dans son tronc, à faire griller des noisettes.

A l’abri du vent, L’Aburame pouvait regarder le paysage. Les ruines se faisant maintenant plus rares, comme s’ils avaient quitté l’ancien centre névralgique de l’ancien Pays de l’Herbe et arpentaient maintenant ce qui avait été sa campagne.

Les pierres qui les abritaient alors avait sans doute connu l’âge d’or du pays disparu. Autrefois, des hommes et des femmes venaient peut-être aussi se reposer entre ces murs.

Pour la première fois de sa vie, Masaaki sentit tout le poids de l’histoire du Continent s'abattre sur ses épaules tandis qu’il imaginait ce que la vie avait pu être autrefois, à cet endroit même.



Malgré son statut d’outsider et son départ compliqué, 666 tient bon en queue de peloton. Les premiers virages ne sont pas très compliqués et le boulevard qui mène jusqu’à l’échangeur de la hanche fait la part-belle à la vitesse et la prise d’aspiration. Malheureusement, les chasseuses du temple des lanternes sont bien plus expertes dans ce domaine et 666 perd du terrain.

Rabattant ses élytres au maximum pour gagner en aérodynamisme, la petite luciole tente de ne pas perdre le peloton de tête des yeux. Lorsque les premiers virages en épingles apparaîtront, sa gestion du vol improvisé, comme lorsqu'elle était en terrain inconnu, lui servira pour regagner du terrain sur la tête de la course.


Masaaki venait de se pencher pour ramasser sa besace de voyage qui l’accompagnait partout quand un bruit étrange résonna dans l’immense bâtiment en ruine.

L’Aburame tourna son masque luminescent vers ses acolytes et laissa échapper une nuée de lucioles pour éclairer les endroits sombres à proximité. S’il ne voyait rien, d’autres bruits apparurent, comme des pas furtifs.

Les bandits ou pire, les Yaban étaient courant dans cette région du monde. Et, malgré leurs faibles possessions, Masaaki se doutait que cela pouvait suffire pour des gens qui vivaient au milieu d’un champ de ruines infertile.


La course est très serrée quand les sentinelles passent dans les tribunes de lucioles. Sous les phéromones d’alerte, les éclaireuses, ouvrières, soldates et autres nourrices n’ont pas d’autre choix que d’abandonner la course pour se précipiter vers leurs postes. La survie du nid est plus importante que tout, même la course de l’année pour le foyer des lumières.

Lorsque 666 passe dans le boulevard entre le coude et la main, les traits lumineux, effets de la lumière de ses congénères couplée à sa vitesse de course ont disparu. La vieille luciole ralentit son rythme pour observer les alentours. Les phéorpmones d’alrte fottent encore dans cette partie du nid.

666 ne sait plus quoi faire. Continuer la course ? Prêter main-forte au nid ? Si c’est une fausse alerte, la petite luciole aura perdu sa seule chance de gagner un jour cette course légendaire. Mais, si c’est un véritable danger imminent qui menace son temple, alors gagner ne servirait à rien.


- Qui va là  ? Cria Masaaki pour se faire entendre.

Les bruits s’intensifiaient mais Masaaki et ses lucioles ne pouvaient toujours rien voir. L’Aburame se tourna alors vers son ami.

- Issei, tu sens quelque chose toi ? Demanda-t-il à celui qui avait un don pour débusquer les menaces invisibles.