ANNÉE 151
Seijika
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奇遇
BABA YAGA
Rencontrer une légende à son insu
An 147.
« Souhaitant concocter l'essence la plus parfaite du mal, le diable fit cuire douze méchants hommes ensemble dans un chaudron. Pour en capturer l'essence, il recueillit la vapeur dans sa bouche, puis cracha dans le chaudron sans réfléchir. De ce mélange naquit Shigemori, le mal le plus parfait. » — Les Chroniques de l'Eau, page 13
La légende des deux Jumeaux venait de se propager aux pays alentours. Uhen et Sahen, à force d’exactions dans la Forêt du Feu, avaient mérité leur réputation sanguinaire et impitoyable, recevant une réponse unanime de la coalition du Continent : il fallait les arrêter au plus vite. Leur identité obscure atteignit le bas du tableau du Bingo Book, même si leurs noms, leurs signatures d’énergie, et leurs véritables visages, n’étaient connus que d’une seule personne à l'heure actuelle – le Despote de Mizu.
— J’aime bien ce pays. Il est silencieux. La forêt est grande. On peut s’y cacher…
— Méfie-toi de ces arbres. Non loin, les Esprits veillent. Ils pourraient te surprendre.
L’enfant de l’os, âgé de 13 ans, allongé sur une branche en hauteur, promenait son regard sur la cime touffue d’un arbre centenaire. Il examinait, entre les détails végétaux, l’architecture d’un nid élaboré près du tronc, habité par un petit volatile encore incapable de voler – le plumage encore trop frais.
— Ma sœur me protègera. Tu me protègeras. Je ne me fais pas de soucis…
— Te vois-tu comme cet oisillon ?
— Peut-être, oui. Ça me va bien. J’apprends encore à voler !
Sa voix juvénile rebondissait en écho dans la forêt. Comme à son habitude, il se parlait à lui-même. Le Vestige n’était, en fin de compte, qu’un fragment de sa personnalité – si l’on mettait de côté la théorie de la possession post-séjour au sein de la Nécropole Stygienne. Sa sœur, quant à elle, traînait non loin, sûrement pour assurer leurs arrières, ou chasser leur repas du soir.
— J’ai envie d’aller voir les Esprits.
— Je le sais.
Le Vestige, par cette seule réponse, ne dévoila pas que sa propre envie débordait sur celle de son hôte. Chaque jour, par de sourds murmures, l’esprit aux mille vies griffonnait sur l’agenda du futur proche du balafré. Un long travail au corps et à l’âme qui portait ses fruits…
Soudain, une branche craqua. Uhen, distrait, leva la tête.
— Il y a quelqu’un ?
Shinobi
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Année 147. Nous étions deux années avant l'incident désastreux qui révélerait la survie de Shigemori aux yeux du monde. À cette époque, le vieil homme pouvait se permettre de n'être plus personne. Un vrai luxe pour ce criminel dont la tête rapporterait un sacré paquet de fric à quiconque réussirait à la lui arracher, pour peu que quelqu'un y arrive un jour.
Mais il n'était pas question de cela ici. Aujourd'hui, Shigemori n'était pas un criminel de guerre, génocidaire sadique et sans pitié, ou tout autre adjectif immonde et flatteur dont il était affublé au quotidien. Non, aujourd'hui, il n'était qu'un vieil homme qui dormait tranquillement, bien confortablement installé sur une branche, haut dans un arbre.
Le vieil homme sortait d'une petite séance d’entraînement. N'ayant pas combattu depuis quelques temps, il commençait à ressentir le manque de pratique. Il avait donc décidé de jeter son dévolu contre un arbre situé un peu plus loin. Quelques exercices chakratiques en montant et en descendant au pas de course le long de son écorce. Ensuite, même exercice, mais sans le chakra, juste à la force des bras. Et enfin, même chose encore, mais en escaladant avec des os placé sur son corps. Après ce qui devait être une petit échaufement, le vieux monsieur avait décidé de s'accorder une petite pose, laissant son arbre en lambeau un peu plus loin. Il s'était donc installé en hauteur pour pouvoir souffler en appréciant le paysage.
Puis il s'était endormi. Rappelons qu'il s'agissait d'un homme de 73 ans. Une position un peu confortable, un clignement des yeux et c'était la catastrophe. D'ailleurs, cela faisait déjà quelques heures qu'il se reposait. Immobile, silencieux, apaisé, il aurait été très simple de l'abattre. Par chance, personne ne le remarqua. De toutes les choses qu'on peut rencontrer en forêt, les criminels de guerre sont assez rares, en particulier en haut des arbres.
"Mmmmhhhhh..."
Difficile de savoir ce qui le poussa à bouger. Peut-être était-il en plein rêve ou peut-être avait-ce été la voix du garçon qui se parlait à lui-même non loin de là. Toujours est-il que le vieil homme bougea et que ce mouvement fit craquer la branche sur laquelle il se trouvait. Ce bruit fut entendu par le garçon, qui l'appela.
Cela le réveilla.
"Roh mais c'est quoi ce bordel ?... Demanda-t-il avec la voix rocailleuse que portent la plupart des hommes de son âge au réveil."
Il se redressa sur sa branche et regarda autour de lui. Il lui fallut quelque seconde pour comprendre où il était, et quelques unes de plus pour comprendre comment il y était arrivé. En comprenant tout cela, le vieux éclata de rire.
"C'est misérable ! Hurla-t-il au vent en se moquant de lui-même."
C'est alors qu'il remarqua le jeune homme qui regardait dans sa direction. Sur le coup, il trouvait ça plutôt bizarre. Ce n'était pas un assassin, car il aurait tenté de le tuer pendant qu'il dormait. C'était donc une rencontre hasardeuse entre deux personnes, toutes deux installés sur ses branches.
Plus bizarre qu'un assassin. Ne sachant pas trop quoi faire, Shigemori décida de s'en remettre à la politesse, qui était toujours de mise pour établir un nouveau contact.
"Salut gamin ! Lança-t-il joyeusement."
Le vieil homme sauta droit sur la branche de son interlocuteur depuis la sienne. Il atterrit près du tronc, faisant trembler le tout sans le faire tomber, ce qui n'avait rien d'une évidence au vue des balancement qui fit le bois. Il atterrit juste à côté d'un nid ou se trouvait un oisillon. Celui-ci commença à craindre pour sa vie et se mit à piailler aussi fort qu'il le pouvait.
Shigemori n'y prêta pas attention et se redressa, toisant l'adolescent de toute sa hauteur. Il n'affichait aucune hostilité, mais il affichait cet air naturellement menaçant qui l'accompagnait deplus plusieurs décennies. Pendant un instant, il se demanda à quel genre d'énergumène il avait affaire, puis se dit qu'il était plus simple de se présenter.
"Je suis..."
Mais avant de pouvoir donner son nom, un oiseau l'attaqua. C'était la mère du petit, venu affronter ce géant effronté pour protéger sa progéniture. Le vieux monsieur commença à se débattre en frappant de ses mains dans les vides, les yeux fermés pour éviter les serres du volatile. Une défense magistrale que l'oiseau évitait avec brio pour contre-attaquer férocement en s'en prenant au visage du vieux.
Puis il glissa. Pendant un instant, l'attaque lui avait fait oublié qu'il se trouvait en haut d'un arbre et son pied avait pris un mauvais appui. Kaguya Shigemori, le mal le plus parfait, tomba comme le dernier des imbéciles. Trois branches brisées sur son passage l'accompagnèrent dans sa chute. Il se vautra lourdement, accompagné d'un grand ouf sortit du plus profond de ses entrailles. Pendant ce temps, l'oiseau rejoignait son nid pour fêter sa victoire en famille.
"Je suis Shigemori..."
Peut-être la meilleure introduction de sa vie.
Mais il n'était pas question de cela ici. Aujourd'hui, Shigemori n'était pas un criminel de guerre, génocidaire sadique et sans pitié, ou tout autre adjectif immonde et flatteur dont il était affublé au quotidien. Non, aujourd'hui, il n'était qu'un vieil homme qui dormait tranquillement, bien confortablement installé sur une branche, haut dans un arbre.
Le vieil homme sortait d'une petite séance d’entraînement. N'ayant pas combattu depuis quelques temps, il commençait à ressentir le manque de pratique. Il avait donc décidé de jeter son dévolu contre un arbre situé un peu plus loin. Quelques exercices chakratiques en montant et en descendant au pas de course le long de son écorce. Ensuite, même exercice, mais sans le chakra, juste à la force des bras. Et enfin, même chose encore, mais en escaladant avec des os placé sur son corps. Après ce qui devait être une petit échaufement, le vieux monsieur avait décidé de s'accorder une petite pose, laissant son arbre en lambeau un peu plus loin. Il s'était donc installé en hauteur pour pouvoir souffler en appréciant le paysage.
Puis il s'était endormi. Rappelons qu'il s'agissait d'un homme de 73 ans. Une position un peu confortable, un clignement des yeux et c'était la catastrophe. D'ailleurs, cela faisait déjà quelques heures qu'il se reposait. Immobile, silencieux, apaisé, il aurait été très simple de l'abattre. Par chance, personne ne le remarqua. De toutes les choses qu'on peut rencontrer en forêt, les criminels de guerre sont assez rares, en particulier en haut des arbres.
"Mmmmhhhhh..."
Difficile de savoir ce qui le poussa à bouger. Peut-être était-il en plein rêve ou peut-être avait-ce été la voix du garçon qui se parlait à lui-même non loin de là. Toujours est-il que le vieil homme bougea et que ce mouvement fit craquer la branche sur laquelle il se trouvait. Ce bruit fut entendu par le garçon, qui l'appela.
Cela le réveilla.
"Roh mais c'est quoi ce bordel ?... Demanda-t-il avec la voix rocailleuse que portent la plupart des hommes de son âge au réveil."
Il se redressa sur sa branche et regarda autour de lui. Il lui fallut quelque seconde pour comprendre où il était, et quelques unes de plus pour comprendre comment il y était arrivé. En comprenant tout cela, le vieux éclata de rire.
"C'est misérable ! Hurla-t-il au vent en se moquant de lui-même."
C'est alors qu'il remarqua le jeune homme qui regardait dans sa direction. Sur le coup, il trouvait ça plutôt bizarre. Ce n'était pas un assassin, car il aurait tenté de le tuer pendant qu'il dormait. C'était donc une rencontre hasardeuse entre deux personnes, toutes deux installés sur ses branches.
Plus bizarre qu'un assassin. Ne sachant pas trop quoi faire, Shigemori décida de s'en remettre à la politesse, qui était toujours de mise pour établir un nouveau contact.
"Salut gamin ! Lança-t-il joyeusement."
Le vieil homme sauta droit sur la branche de son interlocuteur depuis la sienne. Il atterrit près du tronc, faisant trembler le tout sans le faire tomber, ce qui n'avait rien d'une évidence au vue des balancement qui fit le bois. Il atterrit juste à côté d'un nid ou se trouvait un oisillon. Celui-ci commença à craindre pour sa vie et se mit à piailler aussi fort qu'il le pouvait.
Shigemori n'y prêta pas attention et se redressa, toisant l'adolescent de toute sa hauteur. Il n'affichait aucune hostilité, mais il affichait cet air naturellement menaçant qui l'accompagnait deplus plusieurs décennies. Pendant un instant, il se demanda à quel genre d'énergumène il avait affaire, puis se dit qu'il était plus simple de se présenter.
"Je suis..."
Mais avant de pouvoir donner son nom, un oiseau l'attaqua. C'était la mère du petit, venu affronter ce géant effronté pour protéger sa progéniture. Le vieux monsieur commença à se débattre en frappant de ses mains dans les vides, les yeux fermés pour éviter les serres du volatile. Une défense magistrale que l'oiseau évitait avec brio pour contre-attaquer férocement en s'en prenant au visage du vieux.
Puis il glissa. Pendant un instant, l'attaque lui avait fait oublié qu'il se trouvait en haut d'un arbre et son pied avait pris un mauvais appui. Kaguya Shigemori, le mal le plus parfait, tomba comme le dernier des imbéciles. Trois branches brisées sur son passage l'accompagnèrent dans sa chute. Il se vautra lourdement, accompagné d'un grand ouf sortit du plus profond de ses entrailles. Pendant ce temps, l'oiseau rejoignait son nid pour fêter sa victoire en famille.
"Je suis Shigemori..."
Peut-être la meilleure introduction de sa vie.
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An 147.
« Shigemori est un précurseur du sauveur et, comme lui, Kaguya Mun, homme et animal à la fois. Il est à la fois subhumain et surhumain, un être bestial et divin, dont la caractéristique principale et la plus inquiétante est son inconscience. À cause de cela, il est abandonné par ses compagnons (évidemment humains), ce qui semble indiquer qu'il est tombé au-dessous de leur niveau de conscience. » — Les Chroniques de l'Eau, page 17
— Hahahahahahahahahahaha !
Uhen applaudit à s’en rompre la jointure de ses phalanges. Le spectacle avait été extraordinaire – un parfait exemple de dramaturgie, à la d’une comédie bien dosée. Un sourire arrachant son visage, tiré d’une oreille à l’autre, l’enfant de l’os se mit aussitôt à admirer l’énergumène qui s’était offert à son ennui ponctuel.
— Wow ! Tu es tellement maladroit ! C’était génial !
À son tour, le gamin essaya de descendre de sa planque en hauteur – mais il ne se risqua pas à tenter les foudres de la gravité. Ayant peu confiance en sa constitution, et la capacité de ses muscles à porter son corps, il préféra se laisser pendre, puis – alors assez près du sol – de se laisser tomber. Il ne put s’empêcher de partager sa bouille joviale au vieil homme, de concert avec une main tendue, pour lui communiquer sa sympathie.
— En plus, tu as le nom d’une légende ! Je ne sais pas si tu te rends compte de la chance que tu as ! Moi, c’est Uhen ! U-H-E-N. Ça veut dire droite. Parce que je suis merveilleusement bien adroit.
— Attention. Cet homme ne me dit rien qui vaille. Je crois le connaître.
— Sccchhht, laisse-moi parler avec le vieux monsieur.
— Il a son âge, en tout cas. Je me souviens de ses premières errances au sein de la Nécropole...
— Et gngngn, et la Nécropole, et Kiri, et le destin du monde, et l'Humanité...
— Je...
— Quoi ?
— ...
Le Mizujin communiquait visiblement avec un être invisible à la gauche de Shigemori. Alors, il redonna son intérêt au vieil homme, disjonctant sa complicité taquine au profit de bienveillance, habillée de politesse.
— Hey, j’ai une super idée ! Reste manger avec ma soeur et moi. Elle est en train de chasser, pour qu’on puisse manger un peu de viande. C’est elle, qui a les gros bras du groupe. Moi, c’est la tête !
Uhen leva son pouce en l’air. Avant de pouffer de rire, fier de sa plaisanterie.
— Tu n'es pas là pour essayer de nous capturer, pas vrai ?
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Le gamin semblait s'amuser. C'est toujours agréable de voir les enfants sourire. Pourtant, est-ce que ça vaut la peine de passer pour un clown ?
Peut-être... Certainement même. Après tout, est-ce que les clowns existeraient si ce n'était pas le cas.
Toujours était-il que cette étrange rencontre semblait tourner au désastre. Enfin au moins, cela n'avait pas tourné au conflit, ce qui était toujours ça de gagné.
Shigemori n'aimait pas combattre les enfants. Le plus souvent, ils n'étaient bon qu'à servir de chair à canon. Au mieux, ils faisaient douter l'ennemi et l'affaiblissaient. Au pire, ils le ralentissaient un peu. Mais au combat, ils étaient souvent trop fragiles, trop naïfs et trop peu inexpérimentés pour être réellement utile. Le vieil homme le savait, car ils en avaient tué beaucoup de ces petits combattants dans sa vie. Il espérait ne plus jamais avoir à le refaire...
Ça ne voulait pas dire qu'il était au-dessus de ce genre de chose.
"Hahaha, maladroit oui..."
Shigemori prit la main de l'adolescent et se laissa relever en tâchant de ne rien montrer des rouages qui tournaient derrière ses yeux.
Une légende ? Pas un monstre ou un démon ? Pas un criminel ou un meurtrier, un sauvage ou un guerrier dérangé ? Non, le gamin avait bien parlé de légende. Il n'y avait qu'un seul pays où il pouvait être affublé d'un tel adjectif. Et encore, pas par tous. Par très peu même... et c'était le genre de très peu dont il ne voulait la reconnaissance sous aucun prétexte.
Mais le vieil homme ne dit rien de tout cela, laissant le gamin parler avec un interlocuteur qu'il était le seul à voir. Plus les choses avançait, plus Shigemori se demandait si ce jeune homme n'avait pas pété un boulard. Pas quelque chose de surprenant de sa perspective. Il était évident que ce freluquet n'était un adolescent du pays du feu qui se promenait tranquillement dans les bois. Shigemori aurait parié sur un jeune shinobi en mission, ce qui allait avec son lot d'épreuves insurmontables et d'épreuves traumatiques. Qu'il soit encore capable de sourire, c'était déjà pas mal.
Cela dit, sa conversation à sens unique répondait à beaucoup de ses questions...
"Attend..."
Elle y répondait même beaucoup trop bien...
"Mais attend."
Et même une fois son attention revenue à lui, voilà qu'il parlait de sa sœur, du fait qu'ils opéraient ensemble. Et vas-y que je te demande si tu veux nous capturer, des fois que tu te demandes si on est recherché ou pas.
"STOP !!!"
Shigemori avait été incapable de résister plus longtemps. L'attitude du garçon avait éveillé le professeur qui sommeillait en lui depuis plusieurs décennies. Un professeur plein d'expérience qui avait passé quelques années à éduquer les jeunes membres du clan pour faire des Kaguya digne de ce nom.
Et là, il était clair que le travail n'avait pas été bien fait.
"Assieds-toi."
C'était un ordre. Pas le genre qu'un officier donnait à un soldat, mais plutôt celui d'un grand-père qui avait des choses importantes à dire à son petit-fils. Le vieil homme s'assit lui aussi. Son visage et sa posture étaient pleines d'un sérieux qui contrastait avec l'attitude nonchalante qu'il avait adopté jusque-là
"Tu donnes beaucoup trop d'informations."
Avec ses bras croisé, son regard pesant et sa voix pleine de reproche, Shigemori était devenu ce genre de figure ancienne et autoritaire que l'on trouve à toutes les époques et dans toutes les cultures. Ce genre d'enseignant qui semble proche de la retraite pendant l'intégralité de sa carrière et que les jeunes hommes ne savent pas comment aborder, en particulier s'ils manquent de sérieux.
"Maintenant, je sais que tu es recherché. Je sais aussi que tu as une sœur, que toi et elle travaillez ensemble et que, par conséquent, vous êtes recherché tous les deux. Ça veut dire que si j'étais un ennemi, j'aurais toutes les informations nécessaires pour passer à l'action. "
Il s'interrompit quelques instant pour laisser le temps au gamin de digérer tout ça. ça ne servait à rien de lui balancer des grandes vérité pendant trente plombes s'il ne retenait rien du tout.
"Je pourrais tenter de te capturer ou te tuer. Je pourrais faire semblant de n'avoir rien compris et te suivre discrètement jusqu'à ce que tu me mène à ta sœur. Là, je pourrais tenter de vous capturer ou de vous tuer tous les deux... Et encore. ça, c'est en partant du principe que je ferrais les choses de manière directe. Si je te suivais, je pourrais vous tendre un piège, utiliser des alliés pour vous submerger et vous séparer. Alors, je pourrais capturer l'un de vous deux pour manipuler l'autre."
Nouvelle interruption.
"Imagine un instant que quelqu'un capture ta sœur, la tue et te fasse croire qu'elle en encore en vie pour te manipuler ? Tu imagines un peu la merde dans laquelle tu te retrouverais ? Tout ça parce que tu as un peu trop parlé ?Comprends bien qu'il y a mille façons pour un individu mal intentionné de tirer avantages des informations que tu lui donnes si joyeusement. "
Le vieil homme soupira. Il n'aurait pas dû avoir à expliqué ce genre d'évidence à un garçon de son âge. Vraiment, la sagesse ancestrale se perdait un peu plus chaque année.
"Heureusement pour toi, je ne suis qu'un vieil homme qui aime faire la sieste dans les bois, mais ce n'est pas le propos."
Faire des reproches pleins de paternalisme ne suffirait pas. Il fallait que le gamin comprenne son erreur, qu'il puisse en tirer quelque chose.
"Est-ce que tu comprends ton erreur ? Si c'est le cas, explique-là moi."
Peut-être... Certainement même. Après tout, est-ce que les clowns existeraient si ce n'était pas le cas.
Toujours était-il que cette étrange rencontre semblait tourner au désastre. Enfin au moins, cela n'avait pas tourné au conflit, ce qui était toujours ça de gagné.
Shigemori n'aimait pas combattre les enfants. Le plus souvent, ils n'étaient bon qu'à servir de chair à canon. Au mieux, ils faisaient douter l'ennemi et l'affaiblissaient. Au pire, ils le ralentissaient un peu. Mais au combat, ils étaient souvent trop fragiles, trop naïfs et trop peu inexpérimentés pour être réellement utile. Le vieil homme le savait, car ils en avaient tué beaucoup de ces petits combattants dans sa vie. Il espérait ne plus jamais avoir à le refaire...
Ça ne voulait pas dire qu'il était au-dessus de ce genre de chose.
"Hahaha, maladroit oui..."
Shigemori prit la main de l'adolescent et se laissa relever en tâchant de ne rien montrer des rouages qui tournaient derrière ses yeux.
Une légende ? Pas un monstre ou un démon ? Pas un criminel ou un meurtrier, un sauvage ou un guerrier dérangé ? Non, le gamin avait bien parlé de légende. Il n'y avait qu'un seul pays où il pouvait être affublé d'un tel adjectif. Et encore, pas par tous. Par très peu même... et c'était le genre de très peu dont il ne voulait la reconnaissance sous aucun prétexte.
Mais le vieil homme ne dit rien de tout cela, laissant le gamin parler avec un interlocuteur qu'il était le seul à voir. Plus les choses avançait, plus Shigemori se demandait si ce jeune homme n'avait pas pété un boulard. Pas quelque chose de surprenant de sa perspective. Il était évident que ce freluquet n'était un adolescent du pays du feu qui se promenait tranquillement dans les bois. Shigemori aurait parié sur un jeune shinobi en mission, ce qui allait avec son lot d'épreuves insurmontables et d'épreuves traumatiques. Qu'il soit encore capable de sourire, c'était déjà pas mal.
Cela dit, sa conversation à sens unique répondait à beaucoup de ses questions...
"Attend..."
Elle y répondait même beaucoup trop bien...
"Mais attend."
Et même une fois son attention revenue à lui, voilà qu'il parlait de sa sœur, du fait qu'ils opéraient ensemble. Et vas-y que je te demande si tu veux nous capturer, des fois que tu te demandes si on est recherché ou pas.
"STOP !!!"
Shigemori avait été incapable de résister plus longtemps. L'attitude du garçon avait éveillé le professeur qui sommeillait en lui depuis plusieurs décennies. Un professeur plein d'expérience qui avait passé quelques années à éduquer les jeunes membres du clan pour faire des Kaguya digne de ce nom.
Et là, il était clair que le travail n'avait pas été bien fait.
"Assieds-toi."
C'était un ordre. Pas le genre qu'un officier donnait à un soldat, mais plutôt celui d'un grand-père qui avait des choses importantes à dire à son petit-fils. Le vieil homme s'assit lui aussi. Son visage et sa posture étaient pleines d'un sérieux qui contrastait avec l'attitude nonchalante qu'il avait adopté jusque-là
"Tu donnes beaucoup trop d'informations."
Avec ses bras croisé, son regard pesant et sa voix pleine de reproche, Shigemori était devenu ce genre de figure ancienne et autoritaire que l'on trouve à toutes les époques et dans toutes les cultures. Ce genre d'enseignant qui semble proche de la retraite pendant l'intégralité de sa carrière et que les jeunes hommes ne savent pas comment aborder, en particulier s'ils manquent de sérieux.
"Maintenant, je sais que tu es recherché. Je sais aussi que tu as une sœur, que toi et elle travaillez ensemble et que, par conséquent, vous êtes recherché tous les deux. Ça veut dire que si j'étais un ennemi, j'aurais toutes les informations nécessaires pour passer à l'action. "
Il s'interrompit quelques instant pour laisser le temps au gamin de digérer tout ça. ça ne servait à rien de lui balancer des grandes vérité pendant trente plombes s'il ne retenait rien du tout.
"Je pourrais tenter de te capturer ou te tuer. Je pourrais faire semblant de n'avoir rien compris et te suivre discrètement jusqu'à ce que tu me mène à ta sœur. Là, je pourrais tenter de vous capturer ou de vous tuer tous les deux... Et encore. ça, c'est en partant du principe que je ferrais les choses de manière directe. Si je te suivais, je pourrais vous tendre un piège, utiliser des alliés pour vous submerger et vous séparer. Alors, je pourrais capturer l'un de vous deux pour manipuler l'autre."
Nouvelle interruption.
"Imagine un instant que quelqu'un capture ta sœur, la tue et te fasse croire qu'elle en encore en vie pour te manipuler ? Tu imagines un peu la merde dans laquelle tu te retrouverais ? Tout ça parce que tu as un peu trop parlé ?Comprends bien qu'il y a mille façons pour un individu mal intentionné de tirer avantages des informations que tu lui donnes si joyeusement. "
Le vieil homme soupira. Il n'aurait pas dû avoir à expliqué ce genre d'évidence à un garçon de son âge. Vraiment, la sagesse ancestrale se perdait un peu plus chaque année.
"Heureusement pour toi, je ne suis qu'un vieil homme qui aime faire la sieste dans les bois, mais ce n'est pas le propos."
Faire des reproches pleins de paternalisme ne suffirait pas. Il fallait que le gamin comprenne son erreur, qu'il puisse en tirer quelque chose.
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An 147.
« Or, au fond de cette forêt se trouvait une pelouse verte, sur laquelle se dressait une misérable petite hutte sur pattes de poule. Dans cette maison vivait Shigemori, un vieil ermite. Personne n'osait s'approcher de la hutte, car Shigemori mangeait les gens. La belle-mère de Muko l'envoyait sans cesse dans la forêt dans l'espoir qu'il rencontre l'ermite et soit consommé. Cependant, l'enfant de l'os lui montrait où poussaient les buissons, les fleurs et les baies, et ne le laissait pas s'approcher de la cabane à pattes de poulet. Chaque fois que Muko revenait sain et sauf, sa marâtre le détestait encore plus. » — Les Chroniques de l'Eau, page 26
— Je…
Le jeune Uhen ne savait plus vraiment où se mettre. Le vieux pérégrin disait vrai : il était incroyablement stupide de révéler tant d’informations à un parfait inconnu. Surtout en territoire étranger. Surtout lorsque sa tête est mise à prix. Pendant des mois – qui parurent durer des éons – Le Vestige avait essayé d’inculquer ses valeurs de précaution au Mizujin… en vain. Sa bêtise était naturelle, innée, et implacable. Ça n’était pas un manque d’éducation, mais une absence de barrières sociales dans son cerveau mal branché.
— Je parle trop, c’est ça ? Je voulais juste me faire un ami…
L’enfant de l’os n’avait pas vraiment compris le déroulement de la réflexion de son interlocuteur. Il parlait de choses graves, et d’un ton grave, de capture, meurtre, manipulation, et piège ; mais ces choses semblaient douces à l’oreille du Kaguya. Après tout, son quotidien n’était que capture, meurtre, manipulation, et piège. Et ses deux bonnes étoiles – respectivement Sahen et Le Vestige – lui permettaient d’enjamber les aléas sur son chemin pour survivre. Et, au vu des années qui suivirent, il en avait, de la chance.
— Les personnes mal intentionnées finissent par mourir, hihihi.
Les innocents aussi. En somme, tout le monde finissait par mourir.
— Ce n’est pas grave. C’est la vie ! Moi aussi je finirai par mourir. Et avec un grand sourire ! Et toi, Papy, est-ce que tu as peur de la mort ? Tu as quel âge, d'ailleurs ? Tu as plein de rides...
Sa candeur n'avait pas de limites. Peut-être son absence de filtre social était un mal pour un bien – une épée à double tranchant. Dans ce monde noir et plein de fange, il fallait quelques balises d'humanité.
— Je ne sais pas si j'aimerais être à ta place... Chez moi, c'est une marque de faiblesse.
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Le vieil homme n'essaya pas d'intervenir. Il se contenta d'écouter l'étrange créature qui se trouvait face à lui. Pendant ce temps, son cerveau fonctionnait à toute allure pour tenter de voir au travers de son attitude. Il avait pris sa nonchalance inquiétante pour une négligence, mais il comprenait maintenant qu'il s'agissait de quelque chose de naturel...
C'était du moins à ça que ça ressemblait, mais Shigemori n'était pas dupe. Le vieil homme ne voyait pas un gamin un peu trop bavard. Non, il voyait un jeune homme en pleine mission qui ne montrait aucune considération pour sa propre vie. Un guerrier capable d'accomplir sa mission à n'importe quel prix. Sans cette fâcheuse tendance à trop l'ouvrir, il serait un assassin parfait.
Et Shigemori n'était pas assez naïf pour penser qu'un tel individu n'avait pas été conditionné pour devenir ainsi. Ça ne pouvait être que le fruit d'un entraînement infernal et parfaitement dosé. Une épreuve continuelle destinée à brisé un enfant, puis à le reconstruire pour lui donner la forme et le rôle qui convenait. Ce devait être là que venait sa nonchalance pleine de folie : une manière inconsciente pour lui de faire face à ses démons intérieurs.
La question était de savoir comment atteindre un tel individu. L'attitude plein d'autoritarisme paternel dont il avait fait preuve ne fonctionnerait pas. Si les spéculations du vieux étaient fondés, elle devait même paraître plutôt douce à ce petit monstre. Non, il fallait qu'il tourne la chose autrement...
"Et si ta sœur mourrait, est-ce que tu le prendrais avec le sourire ?"
Et peut-être que ses sentiments pour autrui étaient la clef. On ne désigne pas une personne comme sa sœur si on ne ressent rien pour elle, quelle que soit la nature de ses sentiments à son égard. Autant allez dans cette direction.
"Que toi, tu puisses mourir avec le sourire et sans en avoir peur, c'est une chose. Une bonne chose même, ajouta-t-il en y réfléchissant un instant, très courageux de ta part... très mature aussi. C'est de la mort des autres dont tu devrais t'inquiéter. Survivre alors que tout le monde autour de toi meurt, c'est..."
Il hésita à continuer sa phrase lorsqu'il se rendit compte qu'il utilisait son propre vécu comme exemple.
"C'est triste, finit-il par conclure, un peu à contrecœur."
Belle manière de pourrir l'ambiance... Heureusement, le gamin lâcha une bombe qui fit changer son humeur du tout au tout.
"Une marque de faiblesse ? Demanda-t-il en échouant à cacher son agacement."
Ça par contre, ça fit réagir le vieux. Impressionnant de voir la vitesse à laquelle la fierté d'un homme peut être ébranlée par un commentaire insipide. Heureusement, Shigemori ne manquait pas de self-control. Il se retint donc de mettre une claque dans la tronche du sale petit merdeux qu'il avait en face de lui pour se tourner vers la manière douce. Il décroisa les bras, posa les coudes sur ses jambes et joignit ses deux mains pour tenter de paraître plus détendu. Inconsciemment, il avait pris une pose qui lui permettrait de faire des mudras plus facilement si les circonstances l'imposaient. C'était là toute l'agressivité qu'il ressentait maintenant pour son interlocuteur.
"En quoi est-ce une marque de faiblesse ? Pour ma part, je pense que c'est l'inverse. Une longue vie est un signe de grandeur, de sagesse et de succès."
Sa fierté était évidente. Toute la puérilité qui l'accompagnait aussi. Mais c'est le privilège des vieux que d'agir comme des gamins arrogants quand ça les arrange.
"J'ai connu beaucoup d'hommes et de femmes dans ma vie. Parmi eux, il y en avait certain à qui je n'arrivait pas à la cheville. Des êtres plus fort et plus intelligent que moi, tous destiné à la grandeur..."
Toute la tension disparut de son corps tandis que les souvenir commençaient à affluer. Le visage plein d'intensité de Kaguya Nagarasa lui revint en mémoire. Il se souvint aussi de certains compagnons marins avec qui il avait parcouru les côtés du pays du feu en quête de pillage. Parfois du même clan, mais pas toujours. Parmi, eux, il y avait son gendre Chinoike, dont le talent ne lui avait pas échappé.
Mais quand ses huit compagnons de la Forêt Endormie lui passèrent sous les yeux, le barrage explosa. Ces hommes l'avait accompagnés en enfer et s'y étaient changé en démon pour accomplir cette vengeance insensé qui les avait conduit à Shimo. Malgré toutes les horreurs commises, les vies brisés, les innocents tués, il ne pouvait que se souvenir de cette période avec nostalgie, surtout maintenant qu'elle était si loin derrière lui.
"Pourtant, aucun d'eux-là n'a atteint mon âge, conclut-il avec un soupir plein de regrets. Ils sont tous mort avant."
Ses souvenirs étaient partis aussi vite qu'ils étaient venus. Cela le laissa songeur.
"J'imagine que ça fait de moi le plus chanceux."
Puis il éclata de rire. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas pensé à ses frères d'arme.
"Et toi gamin, est-ce que tu penses être chanceux ?"
C'était du moins à ça que ça ressemblait, mais Shigemori n'était pas dupe. Le vieil homme ne voyait pas un gamin un peu trop bavard. Non, il voyait un jeune homme en pleine mission qui ne montrait aucune considération pour sa propre vie. Un guerrier capable d'accomplir sa mission à n'importe quel prix. Sans cette fâcheuse tendance à trop l'ouvrir, il serait un assassin parfait.
Et Shigemori n'était pas assez naïf pour penser qu'un tel individu n'avait pas été conditionné pour devenir ainsi. Ça ne pouvait être que le fruit d'un entraînement infernal et parfaitement dosé. Une épreuve continuelle destinée à brisé un enfant, puis à le reconstruire pour lui donner la forme et le rôle qui convenait. Ce devait être là que venait sa nonchalance pleine de folie : une manière inconsciente pour lui de faire face à ses démons intérieurs.
La question était de savoir comment atteindre un tel individu. L'attitude plein d'autoritarisme paternel dont il avait fait preuve ne fonctionnerait pas. Si les spéculations du vieux étaient fondés, elle devait même paraître plutôt douce à ce petit monstre. Non, il fallait qu'il tourne la chose autrement...
"Et si ta sœur mourrait, est-ce que tu le prendrais avec le sourire ?"
Et peut-être que ses sentiments pour autrui étaient la clef. On ne désigne pas une personne comme sa sœur si on ne ressent rien pour elle, quelle que soit la nature de ses sentiments à son égard. Autant allez dans cette direction.
"Que toi, tu puisses mourir avec le sourire et sans en avoir peur, c'est une chose. Une bonne chose même, ajouta-t-il en y réfléchissant un instant, très courageux de ta part... très mature aussi. C'est de la mort des autres dont tu devrais t'inquiéter. Survivre alors que tout le monde autour de toi meurt, c'est..."
Il hésita à continuer sa phrase lorsqu'il se rendit compte qu'il utilisait son propre vécu comme exemple.
"C'est triste, finit-il par conclure, un peu à contrecœur."
Belle manière de pourrir l'ambiance... Heureusement, le gamin lâcha une bombe qui fit changer son humeur du tout au tout.
"Une marque de faiblesse ? Demanda-t-il en échouant à cacher son agacement."
Ça par contre, ça fit réagir le vieux. Impressionnant de voir la vitesse à laquelle la fierté d'un homme peut être ébranlée par un commentaire insipide. Heureusement, Shigemori ne manquait pas de self-control. Il se retint donc de mettre une claque dans la tronche du sale petit merdeux qu'il avait en face de lui pour se tourner vers la manière douce. Il décroisa les bras, posa les coudes sur ses jambes et joignit ses deux mains pour tenter de paraître plus détendu. Inconsciemment, il avait pris une pose qui lui permettrait de faire des mudras plus facilement si les circonstances l'imposaient. C'était là toute l'agressivité qu'il ressentait maintenant pour son interlocuteur.
"En quoi est-ce une marque de faiblesse ? Pour ma part, je pense que c'est l'inverse. Une longue vie est un signe de grandeur, de sagesse et de succès."
Sa fierté était évidente. Toute la puérilité qui l'accompagnait aussi. Mais c'est le privilège des vieux que d'agir comme des gamins arrogants quand ça les arrange.
"J'ai connu beaucoup d'hommes et de femmes dans ma vie. Parmi eux, il y en avait certain à qui je n'arrivait pas à la cheville. Des êtres plus fort et plus intelligent que moi, tous destiné à la grandeur..."
Toute la tension disparut de son corps tandis que les souvenir commençaient à affluer. Le visage plein d'intensité de Kaguya Nagarasa lui revint en mémoire. Il se souvint aussi de certains compagnons marins avec qui il avait parcouru les côtés du pays du feu en quête de pillage. Parfois du même clan, mais pas toujours. Parmi, eux, il y avait son gendre Chinoike, dont le talent ne lui avait pas échappé.
Mais quand ses huit compagnons de la Forêt Endormie lui passèrent sous les yeux, le barrage explosa. Ces hommes l'avait accompagnés en enfer et s'y étaient changé en démon pour accomplir cette vengeance insensé qui les avait conduit à Shimo. Malgré toutes les horreurs commises, les vies brisés, les innocents tués, il ne pouvait que se souvenir de cette période avec nostalgie, surtout maintenant qu'elle était si loin derrière lui.
"Pourtant, aucun d'eux-là n'a atteint mon âge, conclut-il avec un soupir plein de regrets. Ils sont tous mort avant."
Ses souvenirs étaient partis aussi vite qu'ils étaient venus. Cela le laissa songeur.
"J'imagine que ça fait de moi le plus chanceux."
Puis il éclata de rire. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas pensé à ses frères d'arme.
"Et toi gamin, est-ce que tu penses être chanceux ?"
Seijika
Icône :
Messages :
184
Expérience :
733
Mode de jeu :
PvP
Prime :
(270) 135 XP
Puissance :
B
Réputation :
B
Pays d'origine :
Pays de l'Eau
Feat :
Mahito (JJK)
奇遇
BABA YAGA
Rencontrer une légende à son insu
An 147.
« Autour de la hutte se trouvait un mur d'ossements humains surmonté de crânes. La porte du mur avait des charnières faites d'os de pieds humains et des mâchoires serties de dents pointues. Muko se figea d'horreur à cette vue... Soudain, la forêt fut remplie d'un bruit terrible - les arbres gémissaient, leurs branches craquaient et les feuilles bruissaient. Shigemori sortit de la forêt en volant. Il chevauchait un grand mortier en fer et le dirigeait à l'aide d'un pilon. En arrivant, il balaya sa trace derrière lui avec un balai de cuisine. » — Les Chroniques de l'Eau, page 29
— Je n’ai que 13 ans. Alors je suis beaucoup moins chanceux que toi !
Nul doute que sa remarque avait blessé Shigemori. Pourtant, l’enfant de l’os ne le vit pas directement. À défaut de se douter d’une éventuelle attaque de la part du vieux monsieur, Uhen, pour une fois, se mit à l’écouter, et boire ses paroles. L’authenticité qui lui faisait face était une source intarissable d’expérience.
— Si ma soeur meurt, je pense que je serais triste…
Uhen dut s’accorder de longues secondaires de réflexion pour se mettre dans la peau de cette version alternative endeuillée de lui. Une petite larme apparut aussitôt dans le creux de son œil, pour perler sur sa joue. Mais son sourire, lui, ne changea guère.
— Tu as peut-être raison ! Je devrais faire plus attention. Pour ma sœur, au moins. Moi, c’est pas grave, hihi. Je suis un Kaguya !
L’enfant de l’os releva sa manche droite et essaya de contracter son biceps – en vain. Loin de l’hygiène corporelle des adeptes des arts martiaux, le Mizujin ne brillait pas par la solidité de ses tendons, et l’élasticité de ses muscles. Ça, c'était plutôt la force de Sahen – la grosse brute du binôme.
— Merci, vieux monsieur, pour ces conseils. Je n’oublierai jamais notre rencontre. Si un jour nous nous retrouvons, saches que tu es mon super copain, qu’importe ce ce que tu caches ici.
L’éphèbe posa sa main sur le cœur de son interlocuteur. Il transférait sa chaleur humaine du bout de ses doigts, en chœur avec un sourire incroyablement sincère, comme à son habitude. Parfaite anomalie sociale, Uhen avait tout pour rallier les gens autour de lui. Hélas, sa vocation, commandée par le Despote, le guidait sur le chemin du chaos, et du terrorisme. S'il arrivait un jour à se détacher de ses entraves, peut-être que le balafré arriverait à rallier les foules – amies comme ennemies. Mais ça n'était pas prévu pour tout de suite.
— Je devrais retourner la voir. À très vite, Baba Yaga. J'espère que tu seras chanceux encore longtemps.
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