Le long silence de Sahen durant le trajet, évitant les conversations philosophiques de ses jeunes frères n'avait pas été justifié officiellement. Même si elle venait d'accomplir ce pourquoi elle avait été faite, un sentiment amer pourrissait dans sa gorge, lui donnant cet impression d'absence, ce sentiment d'être amorphe, durant tout le long du trajet sur le dos du serpent. Une fois à Tsubomi, Sahen s'était isolée avec son Kuchiyose, vraisemblablement assez renfermée depuis la fin de la traque, un comportement qu'elle n'avait jamais adopté, mais dont personne mis à part Uhen ne pouvait se rendre compte.

Mais, alors qu'elle pensait que ce dernier chercherait la conversation, ce fut à sa surprise le jeune Issei qui se présenta à elle. Elle lui offra un léger sourire, alors qu'elle se redressait, alors assise sur un monticule de roche, certainement un amas de débris qui devaient être déplacés sous peu.

— Je me souviens de nos actions communes, sans quoi, nous n'aurions jamais pu triompher.

La Kaguya zieuta pendant un moment la figure du jeune garçon, hésitant à répondre à sa requête alors que son esprit semblait se perdre dans des pensées. Elle observait Issei mais son regard semblait visualiser tout autre chose, un brin de remord dans son regard, appuyé par son silence. Si tu savais comment j'aimerais que cela m'épuise. Sahen déglutit, parce qu'elle se rendait petit à petit compte de ce que pouvait impliquer ses actions aux yeux des autres, même si Issei ne semblait pas plus horrifié que cela. C'était même tout l'inverse, il semblait fasciné par elle, là où elle commençait à s'abhorrer. Lui, se sous-estimait. Pourtant, elle l'avait vu en action à Chowa, défendant corps et âme la barrière, se battant, avec elle, face aux aléas qui s'en prenaient aux rivages. Aucun autre enfant n'aurait eu le courage d'Issei pour s'allier avec des inconnus, et se battre.

Puis, elle lui en devait une. Presque machinalement, Sahen passa sa main sur son ventre, le temps d'un instant, là où Issei avait pu atténuer ses blessures, et lui empêcher de trop grave conséquence. Car avant que ce soit le clan Uzumaki, il était le premier à l'avoir sauvé d'une convalescence plus longue que prévue.

— Nous verrons vite si tu es faible. Mais des souvenirs que j'en ai, tu es doté d'une persévérance qui te raye de cette catégorie.

La guerrière se redresse, faisant face au jeune garçon, elle recule de quelques pas, pour marquer une distance moyenne entre les deux combattants.

— Je te laisse l'honneur, Issei.

Pauvre garçon. Les doigts de la Sanguinaire caressent la peau de son bras, parcourant les affres qui la couvrent, cicatrices et égratignures encore présentes. Son regard toise Issei, de haut en bas, un sentiment étrange lui parvient : il lui ressemblait beaucoup, mais lui semblait plus libre, plus indépendant qu’elle à son âge. Sahen attrape son propre poignet, enfonçant presque son pouce dans sa chair, elle ne comptait pas bouger de son emplacement, et Issei l’avait comprit, puisqu’il s’était lui-même approché.

— N’aie aucune pitié.

Les traits de son visage paraissaient marbrés dans une fermeté défiant toute épreuve, Sahen craqua finalement son poignet dans un bruit d’horreur, le déformant presque sous sa poigne. Elle marque une certaine incompréhension, bien que courte, puisque malgré l’initiative offerte au garçon, il ne l’avait saisit que pour se rapprocher. Pour autant, Sahen n’éprouvait aucun mépris envers son adversaire, malgré son âge et sa confiance apparente face à elle. Chinoike Issei était un enfant de l’Eau, lui aussi avait élevé comme elle et s’était pliés aux exigences draconiennes de la Brume Sanglante. En ce point, ils étaient totalement similaires : lui était plus jeune, mais sur l’archipel, l’âge n’a jamais été synonyme de faiblesse.

La prodige Kaguya adopta une posture de combat plus classique, cessant de brutaliser ses propres os tandis qu’Issei s’offrait à elle, il allait ainsi devoir se défendre pour ce début d’entraînement. La courte distance entre les deux mizujin offrait ainsi à Sahen une possibilité de manoeuvre plus facile, sans avoir le besoin de couvrir une distance pour toucher son adversaire. De ce qu'elle savait de ce garçon, il pouvait parfaitement lutter au corps à corps, là où son frère peinait à le faire. Le combat s'annonçait alors intéressant : Issei n'avait eut aucune crainte à l'approcher et s'offrir à elle, pire, il l'avait laissé avoir une initiative.

Sahen n'allait pas laisser passer cette occasion, et extirpe soudainement depuis sa ceinture, un unique kunai qu'elle plante soudainement dans le sol, aux pieds d'Issei, sans le viser directement. Cependant, l'unique signe qu'elle compose semble faire briller ce qui assombrissait le métal de cette arme : un sceau. Enfoncé dans le sol, le sceau libéra aux pieds du Chinoike des racines osseuses qui cherchèrent à attraper ses chevilles avant de se planter à nouveau dans le sol, une entrave simple pour offrir une marge de manoeuvre à Sahen. [1]

Depuis son bras, un os se libère et vient s'enrouler autour du poing de la guerrière - s’extirpant de sa peau sans jamais laisser perler la moindre goutte de sang - et renforça ce dernier alors qu’elle vient frapper tout simplement, en pleine face, le jeune Issei pour le forcer à se défendre de l’attaque frontale. [2]

Résumé:

Aussi étonnant que cela puisse paraître pour quelconque étranger ne connaissant point Issei, cet enfant avait des capacités extraordinaires. Il manipulait son don clanique avec une certaine habileté, et tenait tête à une adulte en combat singulier, car si dix ans d'écart ne déterminait pas nécessairement qui serait le vainqueur dans un combat entre la fille de l'Eau et un aîné, face à un benjamin, les conditions physiques témoignent normalement d'un avantage certain. Il s'était alors défendu de son coup avec succès, quand les racines osseuses de la femme s'étaient elles frayée un chemin sans obstacle. La soldate n'est cependant pas immunisée aux coups de l'enfant, et lorsque sa jambe vient tenter d'abimer son beau visage, Sahen recula son visage et laisse s'extirper depuis sa clavicule, un os qui s'élargit et se modèle pour former un bouclier face au pied de Issei, pour le parer dans sa tentative. [1]

Cependant, elle remarqua que ce dernier n'avait pas fait attention à son autre jambe et que la puissance de son coup couplé aux racines propulsèrent l'enfant plus loin.

— N'oublie pas que l'environnement est ton plus fidèle allié... mais aussi ton pire ennemi si tu ne prends pas garde.

Ses entrainements face à son jumeau témoignaient, et surtout depuis la présence de Sobek et Apophis dans leur duo. Mais il n'était pas utile de corser l'entraînement inutilement, Issei devait d'abord savoir gérer un adversaire avant de pouvoir en affronter deux. Le sourire - paraissant avenant - sur le minois de la Kaguya témoignait du goût qu'elle prenait à être professeure. Elle appréciait Issei, cela jouait certainement. Lorsque le garçon s'élança pour son futur assaut, la femme se prépare alors à accueillir le coup, qui, visiblement, visait plus son tronc que ses parties supérieurs. Le buste de la Kaguya se déforma pour laisser s'échapper les os de sa cage thoracique qui s'entremêlèrent pour former une véritable égide. Les os accueillent alors la griffe sanglante, qui se fracasse sur cet amalgame d'os normalement censé resté bien chaudement dans les entrailles d'un homme. [2]

Sahen profite alors du coup porté par Issei pour riposter à son attaque. L'impact sur sa protection thoracique permet à la femme de préparer à nouveau son bras en le couvrant d'une couche solide d'os, tandis qu'elle envoie ce dernier frapper directement le corps du jeune Issei, précisément au niveau de l'épaule gauche, le bras qu'il avait mit en évidence pour pouvoir l'atteindre. [3]

Résumé: