Tsubomi, le Fort Enclavé
Les tambours de la guerre résonnent. Dans les régions occidentales, les bannières sont dressées en obélisques. Une chape de plomb écrase les épaules des pays Émergents, pris en tenaille par les Superpuissances centenaires. Cette réalité politique, aussi importante soit-elle, est poussée du bout des doigts. Notre héros, cet explorateur aux cheveux électrifiés par le carmin, n’apporte que très peu d’importance aux désidératas de la Scène Internationale.
Meiun de l’Arbre-Monde est la personnification du sirocco. Il parcourt les contrées selon ses désirs égoïstes et réchauffe les cœurs des quelques âmes se trouvant sur sa route. Le Fort Enclavé a attiré son attention. Outre l’importance de cocher une nouvelle capitale dans son carnet de bord, les pupilles du Kazejin souhaitent se poser sur le travail des générations perdues par la Guerre de Kusa. Contempler leurs efforts pour quérir leur liberté, mais aussi constater les matériaux recyclés qui font la gloire de Tsubomi.
Profitant d’une halte à Hakugaku, le centre névralgique de ses opérations de contrebande alchimique, notre aventurier s'offre le luxe de déambuler dans les ruelles de la Cité-Espoir. Une profonde disparité existe entre les citoyens du Fort Enclavé et les cadavres ambulants de la Ruine. L'érection d’une capitale pensée par les Hommes, pour les Hommes, a donné un second souffle à cette population déchirée par la xénophobie. Au carrefour de son incursion, le Martyr s’arrête à de nombreuses reprises.
Ses mains se sont baladées sur les murs, par moment ses ongles ont griffé quelques parois pour en révéler les secrets. Il a partagé ses vivres aux orphelins nécessitant qui l’ont entouré, a conté mille et unes péripéties qu’il a vécu - notamment sa rencontre avec un gorille-ours dans la forêt émeraude de Hi. Cette vie de bohème lui plaît. Là où les sédentaires développent un cœur lourd, chargé de responsabilités, lui n’est qu’un petit oisillon, porté par les flots venteux.
Meiun prend le temps de prendre son temps. Ce comportement erratique, perdu entre rêves et réalité, ne plait pas à tous. D’aucuns le considéraient comme un incapable, un porte-poisse ou un benêt. A cela, il ne réplique que par le sourire. Le monde recèle de mystères ; perdre son temps dans des palabres promouvant le stakhanovisme ne l’a jamais intéressé. S’il partage un idéal de paix avec les Ambassades, l’idée de prêter serment à un ordre et d'œuvrer quasi-exclusivement dans ce sens l’effraie : il ne veut plus connaître les fers. Lorsque la Kabbale, cette pyramide d’ombres et de lumières l’invita à parcourir les contrées des différents Etats pour répandre le savoir ou la poisse alchimique, l’amoureux de la Nature fut transi de joie.
Adossé à un muret, le cocon en tissu contenant ses outils sur ses jambes, le flavescent fait face à une assemblée d’enfants aux yeux émerveillés. Pendant que ses cordes vocales vibrent et libèrent leurs histoires, le pain est partagé entre les orphelins. Comme clou du spectacle, les paumes du Clown se compriment, l’une contre l’autre. Des étincelles rouges apparaissent ex nihilo autour du cocon charnel. L’alchimie opère. La tête d’un macaque, aussi grand et imposant qu’un melon, sort de son œuf épidermique et déambule - ou du moins marche un pas, tombe, se relève et répète ce processus. La créature runique, fruit de la Pierre Philosophale, émerveille les spectateurs de son cirque.
- Mutation:
- Charge alchimique positive : macaque sigillaire.
#1
Expérimentation
Dans les ténèbres de la Ruine, j’entends Son appel. Depuis mon retour d’entre les murs piégés du Calice, je nourris une bête au fond de moi. Kaida aussi possède un monstre au fond de lui, avec cette sensation d’être dévoré de l’intérieur. Plusieurs fois nous nous sommes posé la question, en silence : aurions-nous pu réussir cette épreuve, seuls ? Probablement que oui, peut-être pas indemnes, mais nous n’aurions pas essuyé une telle défaite. Je devrais m’estimer heureux que notre stratagème ait fonctionné, et que nous ayons pu nous échapper de cet endroit de malheur… Et pourtant, une part de moi se sent insultée. Frustrée de ne pas pouvoir donner raisons aux espoirs que portent les gens sur mes épaules.
C’est donc de façon inattendue que je me retrouve à explorer les ruines de Kusa, une simple lanterne pour guider mes pas au milieu de la nuit. Mon visage à peine éclairé ne montrait qu’un regard à moitié convaincu, alors que Kaida de son côté ne semble pas me croire lorsque je lui affirme que j’entends une Voix m’appeler, au loin. L’année 151 sera marquée des choses bien étranges : l’épidémie de cannibales, les donjons calices, et maintenant une voix dans l’ombre… Pourtant, même si la Chose qui m’attirait à elle ne prononçait aucun mot, j’arrivais à naturellement me diriger dans cette obscurité oppressante. Si familière pourtant.
Lorsque mon pied décale une pièce de tôle, je vois en dessous du morceau de métal une espèce de trappe. Lourde. Tirant à bout de bras, je force sur mes muscles pour soulever l’épaisse porte. Un courant d’air frais s’échappe de l’ouverture, balayant les quelques mèches de cheveux par-dessus mes yeux avant que Kaida ne hausse les écailles, toujours pas convaincues. C’est donc armé de ma lanterne que nous nous enfonçons dans les ténèbres, pendant un bon moment… Les secondes défilent, puis les minutes. Lorsque je commence à perdre la notion du temps, je sens un creux se former en moi, alors que je me concentre sur cet appel venu d’outre-tombe. Je sais qu’Il est là.
« Te voilà. »
Une voie profonde résonne entre les parois, alors que j’écarquille les yeux, incapable de déterminer d’où pouvait provenir exactement la voix. Pourtant, un seul chemin s’offrait à nous : la descente. La dernière marche d’escalier nous fait pénétrer dans un domaine oublié, une bâtisse ayant fusionné avec une grotte décrépite se présentant à nous. Au centre de cette cavité grande de plusieurs centaines de mètres, un trône ! Un amoncellement de crânes faits de créatures aussi diverses qu’obscures est devenu la couche d’une paire d’yeux carmin. Les pupilles fendues nous dévisagent, avant que l’éclat de notre lanterne n’éclaire ses écailles immaculées.
« … un animal ? »
L’espace d’un instant, une réaction. Un rictus fugace.
« Je ne le dirais qu’une seule fois, singe : si tu souhaites goûter à la victoire, tu dois faire un sacrifice de sang. »
Il n’y avait pas besoin d’en demander davantage pour comprendre ce qu’il se passait, alors que je me souviens d'avoir entendu parler de la bouche de mes camarades explorateurs des Calices : en face de nous se trouver un Kuchiyose. Je ne m’attendais pas à en trouver un à l’extérieur… à moins que ce ne soit lui qui m’ait appelé ? Par sacrifice il demandait en réalité une preuve de ma détermination. Les traits de mon visage deviennent durs alors que je pèse mes options, réfléchissant à tout ce que j’ai pu accomplir jusqu’à présent. Avais-je réellement besoin de m’arracher un membre précieux à ce stade de ma vie ? Puis… je pense à ceux qui se trouvent au sommet du monde. Ceux qui ont réalisé des pactes, qu’ils soient Kuchiyose ou bien Bijuu.
Certes, j’ai accompli quelques trucs, mais j’avais beaucoup plus à réaliser à l’avenir. C’est donc sans hésiter que ma main droite se transforme en patte animale, saisissant mon bras gauche avant de l’arracher d’un coup sec. Le sang gicle, et Kaida se transforme en humain pour passer autour de mon bras une corde et ainsi faire un garrot, alors que je jette mon bras au pied du trône, les yeux creusés par la douleur et la perte soudaine de sang. Mais je ne lâche pas du regard la paire d’rubis qui me fixe avec intérêt.
« Parfait. Mon nom est Mumei, humain. Bientôt, le monde viendra à craindre ton choix kukuku. »
_____________________________
« Ma foi, c’est une capacité très spéciale que vous avez là. »
Face au metteur en scène, je m’étais présenté à lui après qu’il ait réalisé son petit tour pour les habitants de Tsubomi. Un fin sourire sur mes lèvres, j’avais par-dessus mes épaules un long manteau qui pendait le long de mon corps. Bien sûr, il a fallu faire face aux regards surpris de me voir soudainement manchot, alors que loin derrière-moi c’est l’ombre du Sans-nom qui rôde dans les ruelles du Bourgeon, à la recherche d’un quelconque intérêt. Mais l’odeur familière du chakra naturelle semble attiser sa curiosité, autant que la mienne puisque j’observe l’étranger aux cheveux carmin.
« Je m’appelle Inuzuka Jotaro. Êtes-vous un Alchimiste ? J’aurais bien besoin des talents d’un magicien tel que vous. »
S'il a pu prétendre aux rues du Bourgeon c'est que son identité a été un minimum renforcé par les adminstratifs. De plus, mes yeux ne m'ont pas trompé alors que je l'ai vu mettre en pratique la même magie dont on fait preuves les Alchimistes de mon organisation : la Pierre Philosophale. Puisqu'il est tombé sur moi en premier, je décide donc de l'inviter au laboratoire qui, à l'avenir, rivalisera certainement avec celui de l'Érudition. J'étais loin d'être un véritable savant, je n'étais qu'un Gardien, tout au plus. Cependant, j'étais moi aussi animé par la soif de connaissance, alors qu'encore une fois je n'ai pas réussi à transmettre à Kaida les clés pour dévoiler son véritable potentiel. Peut-être que cet invité de marque sera la solution à mon problème. A mes problèmes, pour être exact, alors que la sensation de mon bras gauche commençait déjà à me manquer.
- Résumé :
- Première partie : Jotaro rencontre Mumei, un Kuchiyose Dragon Komodo avec qui il conclu un pacte. Le prix a payer : son bras gauche.
#1
Expérimentation
Notre aventurier reconnaît, dès son apparition, le faciès de cet Homme. Plus qu’un orphelin de Kusa no Kuni, il est l’Ambassadeur du Renouveau. Co-fondateur du Fort Enclavé, le visionnaire réplique l’image de Daiichi pour les pupilles de sa Nation. Face à la barbarie de ce monde, il s’est érigé en égide. Promoteur de la paix et parangon de vertu, il souhaite offrir un futur nouveau pour les peuples meurtris de son territoire.
Lorsque Inuzuka Jotaro émerge des ruelles de son foyer, les bambins du Bourgeon ne sont plus que des images rémanentes qui hantent les boulevards attenants. Faciès étonné, le Clown regarde le porte-parole de l’Harmonie. La guenille sur son bras cache une absence remarquée. La lippe de Meiun s’anime, s’arque, et se tord en un sourire. La doléance muette est captée et comprise.
— Une vilaine blessure. Le Magicien peut apporter ses services.
La connexion Kabbalo-alchimique est tue, eu égard aux us et coutumes de la Pyramide d’Ombres et de Lumière. Le bohémien récupère son sarcophage anthracite, passe la bandoulière par-dessus son épaule et stabilise le cocon dans son dos. Le membre de la Garde Blanche ouvre la marche. Dans son dos, Meiun profite de sa position. Le regard du Kazejin est attiré par les passants, par les bâtisses éco-responsables et par le bras gauche manquant.
Les deux hommes fendent la population de Tsubomi, évoluent de ruelles en ruelles, pour atteindre une portion maintenue secrète par le proto-gouvernement de la région. Les portes du Laboratoire s’ouvrent pour les accueillir, et se referment après avoir avalé l’électron libre et son guide. L’Inuzuka invite notre Alchimiste d’Etat dans une salle à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.
— Je pense que vous connaissez nos habitudes, Jotaro. Les hermétistes occidentaux préfèrent échanger leur savoir, plutôt que d’associer un vil prix aux connaissances humaines. Pour votre bras, un morceau de bois, d’un mètre cinquante de longueur et quarante centimètres de largeur, suffira pour confectionner une prothèse.
La commande est enregistrée. Deux minutes suffisent pour qu’une petite main du Kishikaisei livre le matériau. Depuis la main droite du Kokka Renkinjutsushi, cinq fils iridescent brisent l’éther pour percer le cylindre de tissu. Un mouvement de majeur suffit pour que le pantin scellé se libère de ses fers en soie. Les phalanges de notre adepte du Kugutsu dansent. Par voie de conséquence, la marionnette s’active, récupère le morceau de frêne et travaille l’obole.
L’expertise du simili-Monzaemon s’illustre à l’aune de sa célérité. En l’espace d’un trait de temps, voire d’un battement de cils, les six appendices de l’automate dévorent la matière. L’usine portative transforme le tronc en réplique exacte de l’ancien membre. Le regard acéré du Kazejin a su retenir les particularités du corps de son comparse, lorsqu’il marchait devant lui. Dix minutes se sont écoulées. Assez de temps pour recevoir la cargaison, l’adapter aux mensurations de son hôte et établir la connexion neuromusculaire.
— Ouvrez les valves de votre Chakra. Mon travail est terminé, normalement. Voulez-vous une spécificité pour votre prothèse ? Une main-arme, un compartiment secret… Le choix est vôtre.
Le trait unique, dès qu'il aura été mentionné, sera aussitôt ajouté à la relique.
— Vous savez de quoi je suis capable. J’estime donc que vous ne m’avez pas accueilli ici, simplement pour cela ?
Les pupilles de notre explorateur, légèrement concaves, miment un sourire oculaire.
Lorsque Inuzuka Jotaro émerge des ruelles de son foyer, les bambins du Bourgeon ne sont plus que des images rémanentes qui hantent les boulevards attenants. Faciès étonné, le Clown regarde le porte-parole de l’Harmonie. La guenille sur son bras cache une absence remarquée. La lippe de Meiun s’anime, s’arque, et se tord en un sourire. La doléance muette est captée et comprise.
— Une vilaine blessure. Le Magicien peut apporter ses services.
La connexion Kabbalo-alchimique est tue, eu égard aux us et coutumes de la Pyramide d’Ombres et de Lumière. Le bohémien récupère son sarcophage anthracite, passe la bandoulière par-dessus son épaule et stabilise le cocon dans son dos. Le membre de la Garde Blanche ouvre la marche. Dans son dos, Meiun profite de sa position. Le regard du Kazejin est attiré par les passants, par les bâtisses éco-responsables et par le bras gauche manquant.
Les deux hommes fendent la population de Tsubomi, évoluent de ruelles en ruelles, pour atteindre une portion maintenue secrète par le proto-gouvernement de la région. Les portes du Laboratoire s’ouvrent pour les accueillir, et se referment après avoir avalé l’électron libre et son guide. L’Inuzuka invite notre Alchimiste d’Etat dans une salle à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.
— Je pense que vous connaissez nos habitudes, Jotaro. Les hermétistes occidentaux préfèrent échanger leur savoir, plutôt que d’associer un vil prix aux connaissances humaines. Pour votre bras, un morceau de bois, d’un mètre cinquante de longueur et quarante centimètres de largeur, suffira pour confectionner une prothèse.
La commande est enregistrée. Deux minutes suffisent pour qu’une petite main du Kishikaisei livre le matériau. Depuis la main droite du Kokka Renkinjutsushi, cinq fils iridescent brisent l’éther pour percer le cylindre de tissu. Un mouvement de majeur suffit pour que le pantin scellé se libère de ses fers en soie. Les phalanges de notre adepte du Kugutsu dansent. Par voie de conséquence, la marionnette s’active, récupère le morceau de frêne et travaille l’obole.
L’expertise du simili-Monzaemon s’illustre à l’aune de sa célérité. En l’espace d’un trait de temps, voire d’un battement de cils, les six appendices de l’automate dévorent la matière. L’usine portative transforme le tronc en réplique exacte de l’ancien membre. Le regard acéré du Kazejin a su retenir les particularités du corps de son comparse, lorsqu’il marchait devant lui. Dix minutes se sont écoulées. Assez de temps pour recevoir la cargaison, l’adapter aux mensurations de son hôte et établir la connexion neuromusculaire.
— Ouvrez les valves de votre Chakra. Mon travail est terminé, normalement. Voulez-vous une spécificité pour votre prothèse ? Une main-arme, un compartiment secret… Le choix est vôtre.
Le trait unique, dès qu'il aura été mentionné, sera aussitôt ajouté à la relique.
— Vous savez de quoi je suis capable. J’estime donc que vous ne m’avez pas accueilli ici, simplement pour cela ?
Les pupilles de notre explorateur, légèrement concaves, miment un sourire oculaire.
- Résumé:
- Meiun confectionne une prothèse pour Jotaro.
#1bis
Expérimentation
Les perles sanguines du prédateur naturel suivent de près les cheveux flamboyants qui marchent aux côtés du Protecteur, gardant une certaine distance avec la proie de sa curiosité. Mumei avait pu voir de ses propres yeux un simple humain manipuler l’énergie vitale de Gaïa, et il désirait en voir plus. Jotaro quant à lui avait déjà été témoin de tels usages de la fameuse pierre philosophale des Alchimistes, que ce soit la création de la vie par Seijaku ou sa mise à mort de la main de Renpei.
L’Inuzuka n’a jamais été du genre à cacher ses blessures face aux siens. Combien de fois était-il revenu à moitié mort après avoir protégé le village d’une attaque barbare, ou bien qu’il était revenu empoisonné par les dangereux assassins de l’Abondance ? À chaque fois ses villageois l’ont vu mutilé, pour le lendemain se relever et repartir au front. Aujourd’hui c’était pareil, malgré son avant-bras manquant il circulait fièrement dans les rues de Tsubomi, son assurance continuant de transpirer à chacun de ses pas.
Face à l’apparition du Président devant les portes du laboratoire, aucun ne cherche à le stopper ou à le questionner. Même si le puits de science était le domaine des savants, le jeune homme restait celui qui gardait le dernier mot sur ce qu’il se passe dans sa Capitale. Tous connaissent les principales valeurs de Jotaro, aucun ne remet en question son intégrité ou son désir de collaborer avec les érudits de l’École. Le regard du garçon était omniprésent, mais jamais n’avait-il mis de côté les différentes idées de projets que préparaient les scientifiques. Pour l’instant.
Ayant aisément reconnu le statut d’Alchimiste du Carmin, le Protecteur se passait de lui faire une présentation des lieux. La nature du lieu transpirait directement des murs, le laboratoire qui allait servir au traitement de l’Inuzuka. Un fin sourire se dessine sur les lèvres de ce dernier alors que le conteur d’histoires partage un prix particulier. Peut-être que le Président avait trop traîné avec des hauts fonctionnaires de pays, ou des marchands de Tetsu, dernièrement, alors qu’il aurait été prêt à dédommager les services du maître des pantins. Alors qu’un simple signe de la main suffit pour qu’un intendant parte à la recherche d’un bois répondant aux caractéristiques demandées.
« Une habitude rafraîchissante, l’argent a le don de refroidir les interactions. Je doute avoir en ma possession une histoire à ajouter dans votre trousseau d’aventures… mais je connais un endroit sur le Continent où des personnalités uniques se croisent et laissent leur passion exploser de mille feux. Avez-vous entendu parler de l’Underground ? »
Il n’a pas fallu longtemps à Jotaro pour décrire le lieu de tous les secrets, alors qu’il glissait sur la table un papier avec des coordonnées précises. Un papier destiné à disparaître une fois la connaissance enregistrée dans le cerveau du Magicien, bien évidemment. Sous les yeux de l’Inuzuka, la magie prenait vie, avec un usage intrigant des fils de chakra qui taillaient et réalisaient une réplique parfaite du bras perdu. Un bras qui une fois installé, et les différents nerfs connectés, donnait une forte sensation de picotements à travers son corps… avant que Jotaro écoute les instructions du Carmin et ne laisse son chakra circuler librement dans le membre fait de bois.
Au départ dubitatif à l’exploitation totale de ses capacités de combattant animal, il affichait une mine rassurée lorsque des écailles apparaissent sur la surface du nouveau bras, ses capacités n’ayant pas été amoindries pour le moins du monde. Parfait.
« Un emplacement pour stocker des petits objets serait idéal. Encore plus s’il y a moyen de les prendre en main rapidement dans un seul mouvement. »
Une lueur brillait dans le regard succin du Président, qui était de plus en plus attiré par l’art Monzaemon. Peut-être jalousait-il cette capacité à créer librement, et avec un style peaufiné à l’extrême. Néanmoins, son attention se reporte ultimement sur l’injonction de l’Occidental, qui mettait le doigt sur la réelle raison de leur présence en lieu clos aujourd’hui.
« Vous avez raison, mon invitation a pour réelle identité une requête : je me suis récemment confronté à une impasse. Laissez-moi vous montrer… »
D’un claquement de doigts, un énorme rouleau scellé se tient debout aux côtés du Président. D’un frôlement de la main, le cordon servant de nœud se défait, pour permettre au parchemin haut de deux mètres de se dérouler face au Magicien, un véritable mur fait de tissu et d’inscriptions se dressant sous ses yeux. Même un non-adepte des arts des sceaux pouvait aisément deviner la complexité de la malédiction rédigée, créée à partir des longues recherches et de compréhensions de Jotaro face aux arts Inuzuka.
« Je travaille depuis un certain sur l’élaboration d’un moyen qui permettra à mon compagnon, Kaida, de se transcender. J’ai donc étudié, j’ai observé, et j’en suis arrivé à créer ceci : un Sceau qui vise à les gènes de la cible. Il n’est pas question de simplement rajouter des ailes et des griffes à mon ami… Mais de révéler le potentiel profond de l’art Inuzuka. »
Se plaçant face au mur d’inscriptions, le Protecteur fait glisser le bout de ses doigts contre les différentes lettres, qui au contact se mettent à s’illuminer un instant, avant de reprendre leur teinte initiale au fur et à mesure que la main de l’Inuzuka s’éloigne. Enfin, le poing de Jotaro se serre, le frottement de ses doigts faisant un bruit distinctif alors que la frustration était clairement lisible dans son regard.
« Cependant il manque quelque chose. À chaque tentative, quelque chose dans le corps de Kaida rejette la formule. Comme si sa nature profonde se refusait à l’évolution, malgré notre désir commun de s’élever à un stade supérieur. Ensemble. C’est pour cette raison que je vous ai invité, me disant qu’un esprit éclairé aurait potentiellement la réponse à mon problème… Bien sûr il n’y a aucune pression, voyons ça comme un défi à relever. »
- Résumé :
- Jotaro offre la localisation de l'UDG à Meiun en échange de la prothèse. Il lui fait part de son blocage dans son expérience visant à transformer Kaida en Dragon, à travers un sceau qui a longuement élaboré pour transcender l'animal.
#2
Expérimentation
Les membres de Meiun cessent leur besogne, dès que ses oreilles entendent la référence au Sépulcre des Héros. L’Arène légendaire, ce secret de polichinelle où les plus puissants Shinobi du Continent se confrontent, est un mystère qui échappe à sa connaissance. Une lueur d’intérêt voile ses iris, qui retournent sur la confection de la prothèse, après s’être posés sur le faciès du Protecteur.
— L’Arène est-elle comme les légendes la décrivent ?
Un sourire malicieux se dessine sur le bas-relief de son visage.
— Quelle belle impasse...
Les doigts du Kazejin glissent sur le papier où des milliers de trigrammes sont représentés.
— Hélas, les caractères qui composent votre maléfice sont muets.
Notre Alchimiste d’Etat joue la carte de la franchise : il avoue ne pas être un adepte des arcanes du Juinjutsu.
— Pour autant, votre projet m’intéresse. A défaut de vous épauler dans la création d’un maléfice capable de transcender la condition animale de votre compagnon animal, je peux vous épauler sur la partie théorique et établir un protocole expérimental qui se fonde sur une approche empirique des faits portés à ma connaissance.
Pour Meiun, le troc d’une prothèse contre une information d’une si grande valeur - la localisation de l’Underground - n’est pas un échange équivalent. De facto, il offre son aide pour rétablir l’équilibre de la balance.
— Vous mentionnez un refus de sa nature profonde. Qu’en savez-vous ? Comment avez-vous construit le sceau ? Quelle est la forme finale visée ? Pourquoi modifier votre compagnon à l’échelle génétique ? Quelles sont les étapes préparatoires que vous avez effectuées ? Quel est le ressenti de votre compagnon animal à chaque tentative ?
L’expérience contra-natura est initiée par un balisage sommaire des interrogations qui germent dans son esprit.
— Sans préjuger de ses capacités, ou des vôtres, avez-vous pris en considération l’hypothèse que votre compagnon animal n’est pas assez puissant pour accueillir sa forme finale ?
Songeur, Meiun s’interroge en silence.
— L’Arène est-elle comme les légendes la décrivent ?
Un sourire malicieux se dessine sur le bas-relief de son visage.
— Quelle belle impasse...
Les doigts du Kazejin glissent sur le papier où des milliers de trigrammes sont représentés.
— Hélas, les caractères qui composent votre maléfice sont muets.
Notre Alchimiste d’Etat joue la carte de la franchise : il avoue ne pas être un adepte des arcanes du Juinjutsu.
— Pour autant, votre projet m’intéresse. A défaut de vous épauler dans la création d’un maléfice capable de transcender la condition animale de votre compagnon animal, je peux vous épauler sur la partie théorique et établir un protocole expérimental qui se fonde sur une approche empirique des faits portés à ma connaissance.
Pour Meiun, le troc d’une prothèse contre une information d’une si grande valeur - la localisation de l’Underground - n’est pas un échange équivalent. De facto, il offre son aide pour rétablir l’équilibre de la balance.
— Vous mentionnez un refus de sa nature profonde. Qu’en savez-vous ? Comment avez-vous construit le sceau ? Quelle est la forme finale visée ? Pourquoi modifier votre compagnon à l’échelle génétique ? Quelles sont les étapes préparatoires que vous avez effectuées ? Quel est le ressenti de votre compagnon animal à chaque tentative ?
L’expérience contra-natura est initiée par un balisage sommaire des interrogations qui germent dans son esprit.
— Sans préjuger de ses capacités, ou des vôtres, avez-vous pris en considération l’hypothèse que votre compagnon animal n’est pas assez puissant pour accueillir sa forme finale ?
Songeur, Meiun s’interroge en silence.
- Résumé:
- Protocole d’expérience :
Analyse du projet : questions préliminaires.
Étude comparative : Inuzuka/Kuchiyose.
Utilisation du sceau + analyse.
Goutte de sang Yang (réveil du potentiel latent).
Ressource Yin (réveil du potentiel latent)
Tentative de surcharger le sceau (“fixer” le potentiel latent).
2
Expérimentation
A voir l’intérêt renouvelé de Meiun, l’Inuzuka savait qu’il avait misé juste en parlant de l’Underground. Tout le monde n’était pas attiré par le décor brutal et sanglant de l’Arène, mais cette dernière avait l’effet d’un fascinant tourbillon dans lequel on serait prêt à se laisser aspirer, ne serait-ce pour voir de ses propres yeux les puissants se défier dans l’Abysse… et espérer que l’Abysse nous regarde en retour. A sa façon, Jotaro se demandait quelle genre de légende allait bien pouvoir graver le Magicien une fois qu’il aura posé les pieds là-bas.
« Je ne peux que vous recommander d’explorer un jour l’art des sceaux, maître des pantins. On trouve des réponses surprenantes lorsqu’on arrive à traduire certaines choses avec des symboles… comme la capacité de manipuler l’espace. »
Le guerrier n’estimait pas être aussi savant que la majorité des chercheurs qui ont posé les pieds dans ce laboratoire, mais son expertise dans le Fuinjutsu lui a permis de mettre à l’épreuve les régles qui s’appliquaient à ce monde, et à trouver des moyens de les contourner. Voire de les briser. Comme le ferait un savant de l’Ecole de la Guerre, mais avec une approche différente.
« Ce Sceau est l’accumulation de toutes mes connaissances dans le Gijū no Jutsu. Les Inuzuka tirent leur faculté du lien de chakra unique qui les lie à l’animal. Ce lien permet aux deux entités de partager un socle commun, composé de gênes humains et animals. Si Kaida et moi souhaitons transcender nos capacités, il nous faut modifier l’une des deux bases, et il a décidé de se porter volontaire. »
La tortue observe la conversation entre les deux humains avec une certaine amertume dans le regard. Une frustration née de cette incapacité à passer le cap, faire le premier vrai pas vers la transformation totale. La question quant à savoir si Kaida n’était pas le sujet idéal pour subir une telle expérience, l’animal tape le sol de sa patte, un craquement sourd se produisant sous la patte du tétrapode alors que la pierre ne résiste pas à l’impact. Dans un coin de la pièce, le Sans-nom ricane en gardant en partie le voile sur sa tête, s’amusant à faire circuler des petits arcs électriques entre ses phalanges écaillées.
« Cette coquille sur pattes a déjà dépassé les limites qu’une tortue n’atteindra jamais. Mais la Nature n’est pas une chose si facile à se défaire kukuku… »
Dans un léger rire nerveux Jotaro s’empressait de rebondir sur la déclaration de Mumei, y apportant ses propres observations sur le sujet.
« Grâce au Fuinjutsu il est possible de transmettre des caractéristiques animales à quiconque subit le maléfice. J’ai donc observé les sceaux des autres, qui étaient liés à d’autres animaux et qui donc modifier différentes choses dans les gênes. Pour cette raison, l’animal que nous visons pour Kaida est quelque chose qui n’est pas censé exister, en dehors des créatures de chakra… un véritable Dragon. »
Seul le Protecteur pouvait savoir quelle image il avait en tête pour la transcendance de Kaida, alors qu’il avait composé de ses propres doigts le Sceau qui était supposé lui permettre de se rapprocher de son objectif…
« D’après Kaida, il sent un sursaut de sensations au début de l’expérience, il a l’impression de s’élever très haut malgré ses pattes fixées au sol, puis c’est la chute. Chute de tension, il ressent une gêne profonde alors qu’il a l’impression de découvrir l’existence d’une chose qui ne devrait pas être aussi facilement touchée. Mumei ici présent, mon Kuchiyose, appelle ça la Nature… »
« Il faut tout expliquer, surtout à un singe comme toi. Le monde est fait d’équilibre, et c’est grâce à ça que des êtres pathétiques arrivent à se hisser au-dessus des autres. Un peu trop dans l’Obscur et ils deviennent des monstres hideux. Un peu trop dans le Clair, et ils se transforment en pierre. Un peu trop d’entre-les-deux… et ils explosent. Ca te dit quelque chose, Magicien ? »
- Résumé :
- Jotaro répond aux questions de Meiun et l'informe de l'origine du Sceau, ainsi que la logique derrière. Mumei rejoint la conversation en parlant de Nature, d'Obscur et de Clair, pour lancer une nouvelle piste à explorer : les types de chakra et l'équilibre qu'ils forment.
#3
Expérimentation
L’amertume de la tortue terrestre est palpable. Une partie importante du consensus Renkinjutsushi adhère à cette vision selon laquelle les animaux, même embrassés par le Chakra, ne peuvent égaler les Kuchiyose. Meiun n’est pas de ces gens-là. Il abhorre la notion de destinée - cette mission prend une tournure plus personnelle, quand il comprend qu’il ôtera les fers de Kaida.
— Cette notion de lien de Chakra me fait penser aux pactes qui unissent les hommes aux Bêtes ou aux Créatures.
Les légendes du Clan Inuzuka font aussi référence au pacte originaire qui permit de dompter une Créature. C’est Inuzuka Yasuo qui enseigne ensuite à ses frères et ses fidèles les arcanes du Gijū no Jutsu pour asseoir sa domination sur les animaux du Continent.
— Un dragon... Je pense que nous touchons du bout des doigts le nœud du problème.
Officiellement, les disciples de Yasuo n’ont jamais réussi à répliquer son lien unique. Le Gijū no Jutsu, initialement conçu pour asservir les Biju, s’est alors limité à la faune locale, comme s’il manquait une clé de compréhension aux hommes-bêtes.
— Votre compagnon n’est pas un Kuchiyose. C’est un animal avec qui vous avez réussi à tisser un lien de Chakra. Ce Chakra est neutre par essence, car l’énergie qui vivifie nos capacités semble être la somme du Clair et de l’Obscur. Transcender la condition bestiale de Kaida suppose qu’il doit, en effet, s’élever vers le Yin ou s’enfoncer dans le Yang.
L’Alchimiste d’Etat acquiesce d’un mouvement de tête l’intervention du Sans-Nom.
— Le saurien a raison. A défaut d’embrasser naturellement le Yin ou le Yang, nous sommes obligés de maintenir un équilibre rudimentaire. Les Noroi se changent en pierre en accumulant une source surabondante d’énergie naturelle. Les vassaux se transforment peu à peu en Créature de Chakra à force de recourir à l'énergie corruptrice. Les Kuchiyose échappent à ce fléau, car ils sont la résonance de notre nature intrinsèque. J’ai deux hypothèses en ce sens : soit ils sont les descendants des Gardiens-Esprits, soit ils sont une étape préliminaire à la puissance atrophiée.
Mumei assimile les Hommes aux singes. Meiun assimile les Kuchiyose à une version altérée des Superprédateurs. Un timide rictus apparaît à l’embouchure de ses lèvres ; l’emploi du terme atrophié est voulu, c’est une façon de rester solidaire, entre simples mortels.
— Pour atteindre une forme contre-nature, et donc transcender son existence, il faut briser cet équilibre pour forcer le Destin. Vous devez faire un choix. La répercussion de celui-ci se traduira par votre sceau génétique.
Ce choix, entre le Yin et le Yang, leur appartient.
— Avant cela, j’aimerai voir de mes yeux les conséquences de l’activation de votre sceau, sans le combustible nécessaire dont je vous ai parlé. Je dois examiner son corps qui accueille votre maléfice. Cela me permettra d’évaluer les ressources attendues pour son éveil.
— Cette notion de lien de Chakra me fait penser aux pactes qui unissent les hommes aux Bêtes ou aux Créatures.
Les légendes du Clan Inuzuka font aussi référence au pacte originaire qui permit de dompter une Créature. C’est Inuzuka Yasuo qui enseigne ensuite à ses frères et ses fidèles les arcanes du Gijū no Jutsu pour asseoir sa domination sur les animaux du Continent.
— Un dragon... Je pense que nous touchons du bout des doigts le nœud du problème.
Officiellement, les disciples de Yasuo n’ont jamais réussi à répliquer son lien unique. Le Gijū no Jutsu, initialement conçu pour asservir les Biju, s’est alors limité à la faune locale, comme s’il manquait une clé de compréhension aux hommes-bêtes.
— Votre compagnon n’est pas un Kuchiyose. C’est un animal avec qui vous avez réussi à tisser un lien de Chakra. Ce Chakra est neutre par essence, car l’énergie qui vivifie nos capacités semble être la somme du Clair et de l’Obscur. Transcender la condition bestiale de Kaida suppose qu’il doit, en effet, s’élever vers le Yin ou s’enfoncer dans le Yang.
L’Alchimiste d’Etat acquiesce d’un mouvement de tête l’intervention du Sans-Nom.
— Le saurien a raison. A défaut d’embrasser naturellement le Yin ou le Yang, nous sommes obligés de maintenir un équilibre rudimentaire. Les Noroi se changent en pierre en accumulant une source surabondante d’énergie naturelle. Les vassaux se transforment peu à peu en Créature de Chakra à force de recourir à l'énergie corruptrice. Les Kuchiyose échappent à ce fléau, car ils sont la résonance de notre nature intrinsèque. J’ai deux hypothèses en ce sens : soit ils sont les descendants des Gardiens-Esprits, soit ils sont une étape préliminaire à la puissance atrophiée.
Mumei assimile les Hommes aux singes. Meiun assimile les Kuchiyose à une version altérée des Superprédateurs. Un timide rictus apparaît à l’embouchure de ses lèvres ; l’emploi du terme atrophié est voulu, c’est une façon de rester solidaire, entre simples mortels.
— Pour atteindre une forme contre-nature, et donc transcender son existence, il faut briser cet équilibre pour forcer le Destin. Vous devez faire un choix. La répercussion de celui-ci se traduira par votre sceau génétique.
Ce choix, entre le Yin et le Yang, leur appartient.
— Avant cela, j’aimerai voir de mes yeux les conséquences de l’activation de votre sceau, sans le combustible nécessaire dont je vous ai parlé. Je dois examiner son corps qui accueille votre maléfice. Cela me permettra d’évaluer les ressources attendues pour son éveil.
- Résumé:
- Protocole d’expérience :
☒ Analyse du projet : questions préliminaires.
☒ Étude comparative : Inuzuka/Kuchiyose (check).
☐ Utilisation du sceau + analyse.
☐ Goutte de sang Yang (réveil du potentiel latent).
☐ Ressource Yin (réveil du potentiel latent)
☐ Tentative de surcharger le sceau (“fixer” le potentiel latent).
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Expérimentation
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