La cent-cinquantième année du calendrier continental sera marquée par un exploit sans précédent : une incursion réussie en Seirei no Kuni. Une Mégastructure se terre dans le Pandémonium Vert ; notre explorateur est porté par une intime conviction. Aucune autre explication ne peut justifier la présence de Gardien-Esprit, ces chimères végatalobestiales, dans cette partie du monde. Meiun doit être le premier aventurier à s’engouffrer dans la forêt primaire pour en exhumer ses secrets.

Dans cette optique, le nomade a écumé les différentes contrées qu’agrège le Continent. Il s’est aventuré dans les parties les plus arides du Grand Désert pour nourrir les populations bédouines. Il a participé à la création de prothèses pour les esclaves amputés de la Céramique. ll a rédigé un essai sur le Chakra Yin qui lui permet de détenir la pierre philosophale. Il a gravi le Croc Prométhéen à la recherche de fulguro-bananes… Mille-et-une péripéties ont été traversées.

Une nouvelle aventure est sur le point d’être couchée à l’écrit, dans le papier de son livre de bord, qui compile ses différents rapports d’expédition. Le pays des Monastères, cette région isolée, frappée par la domination supranaturelle de la plus haute montagne du Continent, l’attend. Le Clan Chogoro, en échange de financement pour son expédition, a chargé notre Alchimiste d’Etat de récupérer une relique au sommet du Shihō no Tō (四方の塔, Temple des Quatre Points Cardinaux).

La pagode de six étages est une réplique miniature d’un Calice. Commandée par la Dynastie Toyotomi au Primat de Garan, le postulat initial consistait à former une unité d’élite, apte à percer les secrets du Chakra, enfouis dans les profondeurs de la terre. Hélas, suite à la tentative d’assassinat sur Soryo Kobayashi et au nombre alarmants de blessés, voire de morts, le Consistoire a désacralisé le gratte-ciel. Abandonnée depuis deux années maintenant, la Tour Piégée n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Au pied du simili-Donjon, la flavescent tend plus à la fourmi qu’au baroudeur émérite. Un rictus anime sa lippe. Il ne s’attendait pas à un tel immeuble : la colonne découpe le canevas céruléen sur plusieurs dizaines de mètres. Les prélats à la solde du Ninshū ont produit un travail remarquable et - presque - concurrencé les ouvrages Akimichi. Le Kazejin pose sa paume contre la porte scellée, à l’endroit exact où une main est taillée dans la pierre. Les phalanges de Meiun s'enfoncent dans la serrure qui capte son Chakra.

— Ouvre-toi, Temple des Quatre Points Cardinaux.

Les entrailles de la réplique miniature vrombissent. La porte s’enfonce dans le sol. Une mer de ténèbres et de gardiens mécanisés attendent notre aventurier, qui n’a d’autre choix que de braver les interdits…

”Règles du Jeu”:

Par une nuit  de pleine lune, Jumpei arriva devant une pagode de six étages, imposante et mystérieuse, au cœur du pays des Monastères, Garan. Attiré par une curiosité insatiable, il avait suivi un homme aux cheveux rouges, intrigué par ses mouvements furtifs. La pagode, semblant sortir tout droit d'un conte ancien, se dressait majestueusement, son histoire riche et ancienne palpable dans l'air nocturne.

L'homme aux cheveux rouges, avec une assurance tranquille, plaça sa main dans une fente taillée en forme de main. Aussitôt, les portes coulissèrent dans le sol avec un grondement sourd. L'appelant le Temple des Quatre Points Cardinaux, sa voix résonnant dans le silence de la nuit.

Jumpei, jusqu'alors discret, fit un pas en avant, puis un autre, brisant le silence. " C'est là du sacré ouvrage... " dit-il, sa voix pleine d'admiration. Sans hésiter, il entra dans la pagode, ses yeux brillant de curiosité. L'intérieur était un mélange d'ombres et de lumières vacillantes, révélant des fresques anciennes et des sculptures minutieusement détaillées.

Jumpei sourit, ses lèvres dessinant une courbe pleine de mystère. " Ce pays rescelle bien des merveilles. " Di-il en se tournant vers son nouveau camarade qui pouvait clairement le dévisager ou non, n'en ayant pour ainsi dire que faire. Soudain, des cliquetis étranges vinrent à attirer l'attention du médecin bien trop curieux. Il tourna alors son regard vers le fond de la pièce.

" Ah ! Qu'est-ce que c'est ? Un ami à vous ? " Lança-t-il sans émettre le moindre soupçons sur ce que pouvait-être cet être émergeant de la pénombre.

HRP:

Notre aventurier s’abandonne dans le manteau de ténèbres tangibles. Un premier pas est consommé. Deux séries d’une trentaine de torches s’embrasent aussitôt. Encastrées dans les parois, les bougies percent l’obscurité par intermittence et tracent l’itinéraire à suivre pour accéder aux étages supérieurs. Un mécanisme s’active. L’entrée du simili-Calice, cette porte monolithique qui s’était enfoncée dans le sol, retrouve sa position initiale. Meiun est enfermé à l’intérieur de la Pagode.

Un éclair blanc zèbre l’éther ; un aventurier à la crinière albâtre réussit à pénétrer Shihō no Tō avant qu’il ne soit scellé. Cette nouvelle tête est accueillie par un sourire - faiblement éclairé par les torches. Meiun n’est point un homme qui se complait dans la solitude. Ce phare de sérénité et de joie, profondément libertarien, n’est pas dérangé par la survenance d’un parasite.

— Garan cache bien des secrets ! C’est la première fois que je vois une tentative de répliquer un Calice. Fais attention où tu marches, aventurier. La Colonne doit être truffée de pièges et de monstres mécaniques.

De façon concomitante à son explication, la tignasse blanche pointe du doigt une forme, au loin, immergée dans les ténèbres. Meiun ne l’avait pas aperçu plus tôt. Une gueule, géante, hérissée de milliers de crocs en pierre, s’arrache du décor pour foncer vers le binôme de fortune. Les braseros muraux peinent à illuminer l'entièreté de sa carcasse. La monstruosité, féline, partage des traits similaires avec les lions. Les quelques informations collectées tendent à corroborer cela : fourrure rocheuse, pupilles nyctalopes, pelage rocailleux…

— Je pense que nous allons devoir faire équipe, aventurier. Je suis Sekaiju no Meiun.

L’Alchimiste d’Etat n’a pas le temps de se complaire en palabres : la Créature les charge, sans sommation. La patte droite de l’automate se décroche de son membre pour tenter de nous fustiger. Une chaîne, rouillée par le défilement du temps, retient la main griffue au corps originel. Du Kugutsu pense aussitôt Meiun. Cette donnée l’amuse. La main droite du Kazejin cramponne le cocon de tissus anthracite dans son dos, puis le balance devant lui.

Mouvement d’annulaire ascendant. Plusieurs fils iridescents relient sa senestre avec ce qui se cache dans le sarcophage en soie. Le choc entre la patte projetée mécaniquement et l'armature - qui fait office de protection rudimentaire - libère une puissante onde de cheveux. Le dos de Meiun rencontre le froid de la pierre derrière lui, ses cheveux sont soufflés par le vent, mais son sourire ne dépérit pas. Quatre bras s’enfoncent dans la matière rocheuse et empêchent le mécanisme de revenir à bon port. Une œillade sur l’Aburame lui intime d’agir, qu’il lui appartient de pourfendre le Lion, pendant que lui retient sa masse d'armes.

Spoiler:

Jumpei n'est pas le plus calé de ces histoires de Calices, ces donjons anciens renfermant bien des mystères, et encore moins de cette réplique miniature d'un tel édifice prenant la forme de cette pagode. Comprenant qu'il venait de se mettre dans une histoire dangereuse, il se présenta tout de même sous son vrai prénom et comprit que ce qu'il avait vu au fond était l'un des problèmes auxquels il devait faire face.

"Je suis Jumpei," dit-il, fixant l'automate mécanique avec une certaine appréhension. Celui-ci fondit sur eux et son acolyte s'interposa, prenant tout les risques, semblant même venir à attendre l'appuis de son invité surprise pour en venir à bout.

Cependant, Jumpei, illusionniste avant tout, n'avait pas enseigné à ses papillons des capacités offensives et ne possédait pas de grandes compétences en combat lui-même. Levant les mains devant lui pour signifier son impuissance, il demanda à Meiun :

" Y a-t-il un mécanisme pour l'éteindre ? Ou désirez-vous que je prenne une torche sur le mur pour vous aider ? Ou vous sentez-vous à même d'en venir à bout vous même ? " Dit-il avec une certains décontraction, détonant avec la situation particulière dans laquelle était son partenaire.

HRP:

Le fauve mécanique se débat, animé par une verve immortelle. L’emprise de la marionnette est telle, que l’excroissance mécanisée ne regagne pas sa position initiale. Une perle de sueur dévale son front vallonné par l’effort. Le lion rocailleux secoue sa crinière, et ses différents membres - tête comprise - commencent à tourner sur eux-même. Un énième piège est sur le point d’être activé, qui brisera sans mal l’entrave. Une oeillade constate les bras levés de Jumpei : il est impuissant.

Une expiration se fraie un passage entre ses dents. Le Kazejin comprend qu’il doit assurer sa défense et celle de l’invité mystère. Loin d’être une mauvaise âme, le bon samaritain s’applique à ce qu’il sait faire de mieux : laisser danser ses marionnettes. Plusieurs phalanges entament un ballet sinistre. Le cocon s’ouvre et libère une marionnette qui tient, de ses bras, la patte-torpille. L’expulsion de deux autres marionnettes, depuis le dos de la première, bat en brèche le souhait initial de Meiun, celui de laisser son camarade briller.

Le deuxième et troisième pantin profitent de l’immobilisation pour s’élancer vers la cible. A défaut de se confronter à la face de la Bête, ils apparaissent de chaque côté de sa gueule, après un déplacement qui réplique une courbe. Mouvement d’index circulaire. Un crissement fait vibrer l’éther. L’avant-bras droit du deuxième, et l'avant-bras gauche du troisième, mutent en faux. Poing refermé, la tête de l’automate vole dans les airs, sectionnée en deux par la décapitation sans sommation.

— Voilà notre chance !

Notre explorateur saisit l’épaule de Jumpei, ses doigts se cramponnent à sa tunique, et les membres inférieurs de Meiun initient une ruée. Les sandales de l’Alchimiste d'État martèlent le sol dallé, dévorent les mètres qui les séparent de l’étage supérieur et, après trois minutes d’effort intensif, les deux hommes parviennent à atteindre le deuxième étage. Lors de la course, Meiun n’aura pas manqué de laisser ses automates tourner autour d’eux, à l’image de satellites naturels - ou de bouclier portatif.

— On est sain et sauf, c’est l’essentiel. Tu n’es pas éveillé au Chakra ? Qu’est-ce qui t’amène Jumpei ?

Mains sur les hanches, notre baroudeur reprend sa respiration. Sans attendre une seconde supplémentaire, les deux marionnettes, qui se sont extirpées de la première, retrouvent les courbes sylvestres du rameau de l’Arbre-Monde. Le flavescent laisse son regard se balader sur ce canevas de ténèbres et de lumières tamisées. Le deuxième étage est identique au premier ; il n’est pas fort difficile d’être persuadé que les autres sections de la pagode partagent les mêmes caractéristiques.

— Ouvre l'œil Jumpei et fais attention. Peut-être que d’autres automates nous attendent dans l’ombre…

Sa respiration récupérée, Meiun marche lentement vers l’étage suivant.

Spoiler:

Jumpei resta spectateur, fasciné par le combat entre les marionnettes de Meiun et le fauve mécanique. Meiun manipulait ses pantins avec une dextérité impressionnante, les faisant danser autour de la créature comme des ombres mortelles. Lorsque les marionnettes réussirent à décapiter le lion de pierre, Jumpei sentit un soulagement mêlé d'admiration pour son compagnon.

S'exclamant de sa chance, Meiun saisit Jumpei par l'épaule. Les deux hommes se ruèrent vers l'étage supérieur, leurs pas résonnant dans le couloir dallé. Les marionnettes de Meiun tournaient autour d'eux, formant un bouclier protecteur. Après trois minutes d'effort intense, ils atteignirent le deuxième étage.

Meiun, reprenant son souffle, se tourna vers Jumpei, le questionnant alors.

Jumpei, secoua la tête. "Je suis plus à même d'affronter les vivants que ce qui ne l'est pas, comme cette chose mécanique." répondit-il, un sourire désarmant aux lèvres. Meiun examinant les ténèbres et les lumières tamisées du deuxième étage, Jumpei en faisant de même.

Les deux hommes commencèrent à explorer le nouvel étage. Jumpei scrutait les environs avec prudence, ses yeux se posant sur chaque recoin. Soudain, il remarqua quelque chose d'étrange sur le mur : un parchemin, semblable à un parchemin explosif. Ses instincts lui soufflèrent qu'il s'agissait d'un danger potentiel.

Sans hésiter, Jumpei s'approcha et retira le parchemin du mur. " Mieux vaut s'en débarrasser maintenant, " murmura-t-il, enroulant soigneusement le parchemin et le tendant à quelques papillon sortit de ses vêtements, l'emportant alors par une ouverture vers l'extérieur. " Cela pourrait être un piège en moins pour nous. "

Ils poursuivirent leur exploration, avançant prudemment vers l'étage suivant. Jumpei, désormais plus alerte, sentait la tension monter à chaque pas. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine excitation face aux mystères encore à découvrir dans cette pagode énigmatique.

HRP:

Jumpei est un maître du non-dit et des sous-entendus. Il cultive une certaine forme de mystères autour de sa personne. Cette profondeur, qu’il semble cacher, plaît à Meiun. Notre explorateur voit en lui un éventuel partenaire pour ses prochaines incursions dans des territoires isolés et hostiles. Le Chakra est exploitable de bien des manières, mais une seule voie nécessite d’affronter des êtres dotés d’une conscience propre : les illusions.

— Oh ! Je vois. Cela pourra nous servir si l’on croise d’autres aventuriers un peu trop zélés.

Les deux hommes et la marionnette ultime du Kazejin déambulent dans le corridor taillé par les mains de l’Homme. La lueur des braseros muraux dévoile, très faiblement, des peintures retraçant l’histoire du Ninshu et de son acteur principal : l’Empereur-Roi. Le regard fixé sur cette histoire murale, l’Alchimiste d'État ne remarque pas le mécanisme explosif. Fort heureusement, Jumpei monte la garde.

— Bien joué pour ce parchemin. Je ne l’avais pas vu.

Une cohorte de papillons à la beauté irréelle emporte le parchemin piégé.

— Tu es un Aburame…

Léger temps de pause, ses iris se coincent dans le coin supérieur gauche de ses yeux : il réfléchit.

— Que penses-tu de déployer tes papillons, pour faciliter la découverte d’autres parchemins explosifs ?

Le déploiement de papillons, même inoffensif, permettrait de couvrir une portée supérieure dans cet océan de brume noirâtre [+5]. L’idée est plaisante, tout en permettant à son compagnon de fortune de jouer un rôle actif. Outre les quelques tapisseries ornementales, le deuxième palier ne couve aucune monstruosité mécanique. Quelques minutes plus tard, les deux pilleurs de tombes rallient le troisième étage.

Sous le poids de son pied, une dalle s’enfonce dans le sol et déclenche un mécanisme. Le premier pas dans ce nouveau couloir est annonciateur de bien des maux. Plusieurs rouages entament un ballet mortifère. Des centaines de trappes s’ouvrent au niveau des parois qui prennent en tenaille notre binôme. De celles-ci jaillissent des milliers de flèches tirées en continu, sans aucun moment de répit. Mouvement de dextre, la marionnette ultime se redivise une seconde fois, pour offrir un bouclier satellitaire.

— Fais attention à toi ! Rejoignons vite le quatrième étage !

Les deux baroudeurs s’élancent vers le prochain étage. Hélas la protection sommaire ne permet pas d’être une égide hermétique : plusieurs flèches arrivent à percer la défense mobile. Une première pointe en fer zèbre la peau du flavescent, au niveau de sa hanche, la deuxième manque de s’enfoncer dans son bras et la troisième cisaille légèrement la peau de sa joue.

Spoiler:

Jumpei esquissa un sourire en entendant la suggestion de Meiun, révélant une certaine appréciation pour les compétences de désamorçage.

Les deux hommes, accompagnés par la marionnette de Meiun, avancèrent dans le corridor peu éclairé, leurs pas résonnant dans le silence de la pagode. Jumpei, en gardant un œil vigilant, remarqua les peintures murales retraçant l’histoire du Ninshu et de l’Empereur-Roi, mais il n'était guère un expert de l'histoire en général. Il fut satisfait de voir Meiun reconnaître son attention et celui-ci reconnaitre qu'il était un Aburame, là où ces capacités de marionnettiste laissaient elle aussi entrevoir ses origines.

Jumpei laissa un léger sourire en coin, ses yeux pétillant de malice. " Peut-être bien. Ou peut-être suis-je un Inuzuka qui a troqué les puces de son animal de compagnie pour de magnifiques papillons. Qui sait ? "

Jumpei poursuivit "Mes compagnons ne sont pas les plus entrainé pour faire du repérage, ce n'est pas quelque chose qui m'était utile avant, je me suis pour ainsi dire plus focalisé sur d'autres aspects." Dit-il, laissant quelques papillons s’envoler pour les voir disparaitre d'un battement d'ailes. Bien que ses papillons soient inoffensifs, ils pourraient manipuler bien des esprits, mais face à des mécanismes, peut de pensées à manipuler ici.

Les deux hommes continuèrent leur progression, les tapisseries ornementales étant les seules choses notables au deuxième étage.

Peu de temps après, ils atteignirent le troisième étage. À peine avaient-ils posé le pied dans le nouveau couloir qu'un mécanisme se déclencha. Jumpei sentit une dalle s’enfoncer sous son pied, suivie du requiem des rouages. Des centaines de trappes s’ouvrirent, libérant une pluie de flèches.

Les marionnettes formant un bouclier autour d'eux. Jumpei se rapprocha instinctivement de Meiun, cherchant la protection de ses pantins. Malgré leur défense, plusieurs flèches parvinrent à les atteindre. Une première flèche zébra la peau de Jumpei au niveau de sa hanche, une autre manqua de peu son bras, et une troisième entailla légèrement sa joue.

Jumpei, le cœur battant à tout rompre, se concentra sur sa survie, plus intéressé par leur progression que par la découverte d'autres parchemins explosifs à cet étage.

HRP:

D’autres plaies sanguinolentes strient l’épiderme albâtre de Meiun. Le déluge de projectiles aurait pu se transformer en impasse pour le binôme sans sa maîtrise des arcanes du Kugutsu. Un soulagement s’échappe des bronches de notre aventurier lorsqu’il atteint l’antépénultième étage de Shihō no Tō. A bien des égards, il comprend pourquoi la pagode a été abandonnée. Le Temple des Quatre Points Cardinaux est bien trop dangereux pour entraîner, de façon efficace et efficiente, sur la durée, des hordes de moines pacifiques.

— On l’a échappé belle, pfiou. Tu m’étonnes que de nombreux aventuriers aient perdu la vie ici.

Loin d’être agacé par le boulet qu’il traîne, les traits amicaux de Meiun dégagent désormais une neutralité de façade. Les blessures, plus exactement cette douleur qui le tiraille, imposent à notre baroudeur de s’émanciper des émotions qui le limitent. Sa senestre plonge à l’intérieur de sa tunique et extirpe deux rouleaux de bandages. Le premier est jeté à son acolyte de fortune. Le second est découpé en plusieurs lanières qui s’enroulent autour de ses cicatrices sanguinolentes.

Contrairement aux étages inférieurs, les tapisseries ornementales ne sont pas déployées sur les parois. Les tissus qui agrègent les représentations picturales sont déchirés en milliers de morceaux et jonchent le sol. Les rares pans qui restent accrochés sont amputés de tout ou partie de leur être. Cette vision laisse songeur Meiun, qui pense avoir une idée sur le mécanisme protecteur de cet étage : des lames autonomes. Lors de sa réflexion, la crinière carmin entrevoit, au loin, presque caché dans un coin du décor faute de lumière ambiante suffisante, le mécanisme explosif.

— Là-bas, Jumpei. Le parchemin. je te laisse t’en occuper, je m’occupe de nous couvrir. Ça arrive.

L’Alchimiste d’Etat ne se doutait pas d'avoir raison aussi vite. Au plafond, plusieurs trappes s'ouvrent et de celles-ci jaillissent des pantins humanoïdes. Ils sont maintenus grâce à des fils qui s’enfoncent à l’intérieur de la structure et sont, en théorie, rattachés à un mécanisme précis. En effet, quelques secondes après leur apparition, les pantins se mettent à tournoyer sur eux-mêmes, et leurs membres se changent en lame aiguisée. Cette image, ce piège qui utilise les automates comme des haches prêtes à découper tout ce qui pénètre sa sphère d'influence, manque de l’amuser.

— J’ai compris.

Meiun craque sa nuque. Il tend sa paume devant lui, doigts arqués en direction de la dizaine de marionnettes qui lui fait face. Les siennes foncent aussitôt vers la première arme en mouvement. Numéro 2 et Numéro 3 effectuent de nombreuses villes dans les airs, esquivent de justesse les assauts automatiques et, au moment où les deux pantins parviennent à atteindre ses côtés, notre explorateur claque des doigts. Une détonation retentit. Un caisson, une partie du flanc de ses créations, saute et dévoile un mécanisme proche du treuil. Deux chaînes sont propulsées l'une vers l'autre, chacune munie d’un grappin à leur bout.

Les deux grappins se crochètent et relient Numéro 2 et Numéro 3. De façon concomitante, la chaîne percute le pantin du simili-Calice, qui subit une constriction similaire à l’emploi d’un bolas. Pendant que les deux premières saucissonnent et mettent un terme à la danse des lames, Numéro 1 apparaît dans les airs. Elle frôle le plafond et tombe en piqué vers les fils qui anime l’automate pour les trancher d'un seul mouvement. Le combo des trois marionnettes de Meiun, contrôlées par ses doigts experts, oblitèrent la première menace.

Ce processus est répété pour toutes les manifestations mécaniques encore rattaché à la voûte. A chaque oblitération d'une menace tournoyante, et au prix de nombreuses éraflures qui zèbrent les poitrails de ses créations, le binôme gagne du terrain sur le prochain étage.

Spoiler:

Jumpei grimpa les marches en talonnant Meiun, son cœur battant encore de l’épreuve précédente. Les plaies des flèches étaient superficielles, heureusement non empoisonnées, mais elles laissaient une trace brûlante sur sa peau. Arrivant en second au nouvel étage, il se permit une respiration profonde, savourant leur survie.

Jumpei attrapa le rouleau de bandages que son compagnon lui lança et entreprit de soigner rapidement ses propres blessures, avant de voir Meiun pointer un mécanisme explosif qu’il n’avait pas remarqué.

Jumpei acquiesça, se dirigeant sans perdre de temps vers le parchemin piégé. Tandis que Meiun affrontait la menace imminente des pantins humanoïdes surgissant du plafond, Jumpei se concentra sur le piège. Ses mains agiles détachèrent le parchemin avec précaution, son esprit en alerte pour tout signe de danger supplémentaire que son partenaire aurait put laisser dépasser sa garde.

Un regard rapide en arrière lui montra les marionnettes de Meiun en pleine action, dansant et esquivant les attaques automatiques avec une précision mortelle. Numéro 2 et Numéro 3 immobilisaient les pantins ennemis avec des chaînes, tandis que Numéro 1 frappait d’un coup précis pour trancher les fils qui les animaient. Jumpei sourit en voyant l’habileté de son compagnon, mais il savait que chaque seconde comptait.

Retirant enfin le parchemin explosif sans déclencher le piège, il le roula soigneusement et le glissa dans les pattes de multiples papillons appeler pour l'occasion. "Piège désamorcé !" cria-t-il, pour que Meiun sache qu'il avait réussi.

Les deux hommes continuèrent à avancer, gagnant du terrain avec précaution. Jumpei restait sur ses gardes, observant les moindres recoins pour d’éventuels autres pièges. Meiun, malgré ses blessures, contrôlait ses marionnettes avec une dextérité sans faille, éliminant les automates restants.

Enfin, ils atteignirent le quatrième étage. Jumpei posa une main sur l’épaule de Meiun. "Bon travail, partenaire. Tu es incroyable avec ces marionnettes." Il laissa un instant de silence, puis ajouta en plaisantant : "Et je suis bien content d’être de ce côté-ci des fils."

Leur périple était loin d’être terminé, mais pour l’instant, Jumpei se sentait en sécurité, soutenu par la compétence et la détermination de Meiun. Ensemble, ils étaient prêts à affronter les dangers du prochain étage, toujours plus déterminés à découvrir les secrets de la pagode des Quatre Points Cardinaux.

HRP:

Dans les contreforts de sa conscience, un sentiment irritant agglomère de façon croissante les parcelles de son attention. Meiun a la désagréable impression que le simili-Calice est une fuite vers l’avant constante. Notre explorateur aime prendre son temps, batifoler dans les prairies, se ressourcer auprès des lits de rivières… Force est de constater qu’il est dépossédé de ce luxe dans ces corridors de pierre et de pièges. Atteindre le pénultième étage chasse cette pensée sombre et libère une bouffée d’oxygène bienvenue.

— Je trouve qu’on forme une bonne équipe, Jumpei !

Sourire franc, paroles honnêtes. Meiun n’est pas un homme qui se complait dans le mensonge.

— Que dirais-tu de faire cela plus souvent ? Tu es un explorateur émérite maintenant, haha.

Meiun ouvre la marche. Lui et son acolyte Aburame sont entourés par les trois satellites.

— Après toutes ces péripéties, je pense que tu peux te laisser aller. Qui es-tu ?

Léger clin d'œil ; la curiosité de Meiun lui intime de griffer cette armure de non-dit.

— Je pense que tu l’as compris, mais je suis un aventurier qui sillonne les contrées du Continent à la recherche de reliques, d’artefacts ou d’écosystèmes particuliers. Au sommet de la pagode, se trouve une statuette que le pays de la Pluie convoite. On fera cinquante-cinquante, histoire d’ajouter une poignée de Koban dans nos bourses !

La cohorte s’arrête soudainement. Le Temple des Quatre Points Cardinaux tremble comme une feuille secouée par les flots. Dans les profondeurs de Shihō no Tō, quelque chose s’est réveillé. L’entité géante se déchaîne dans les étages inférieurs. Ce n’est plus qu’une question de poignée de seconde avant que la Chose n’ait atteint le cinquième étage. Meiun balance son regard à droite, à gauche, devant lui, puis derrière lui. Les ténèbres du couloir condamnent la vision du binôme. C’est sans compter sur le soutien photonique d’une torche murale que notre baroudeur perce le tissu d’obscurité et met le doigt sur le dispositif explosif de l’étage.

Un bruit sourd retentit. Le temple vacille une nouvelle fois. Plusieurs mouvements de doigts se précipitent les uns à la suite des autres. Les marionnettes cerclent l’acolyte de fortune et foncent vers le mécanisme, de sorte à lui épargner la menace terrifiante qui vient de s’immiscer dans l’encadrure des escaliers descendants. Le corps de Meiun est une interface face au Lion Rocailleux. Le mécanisme-gardien est encore plus terrifiant qu’auparavant. Sans tête, l’extrémité des membres devenue foreuse, le félin a fusionné avec une batterie de pièges inhérents à la pagode. De nombreuses herses ponctuent son corps et sont prêtes à libérer un déluge de flèche et plusieurs pantins-autonomes sont greffés à son corps.

— Je m’en occupe. Commence à courir vers le prochain étage.

Dos à Jumpei et ses créations, Meiun tend horizontalement son bras. Ce mouvement en barrage entend rassurer son compagnon. Le flavescent fait face à la monstruosité de rouages et de turbines. Il ne sera pas aisé de l’affronter dans les présentes conditions. Plus le gardien monte des étages et plus sa force croît de façon exponentielle. C’est du moins le postulat que décide de croire l’Alchimiste d'État.

— Je n’ai donc qu’une seule solution…

Les lèvres du Kazejin s’arquent en un sourire abscon. Le Gardien-Mécanique rugit avec férocité. Les deux paumes de Meiun se collent l’une contre l’autre. Une demi-douzaine d’éclairs vermillons déchirent l’éther autour de sa position ; signe que la Pierre Philosophale en sa possession s’est activée. Le Gardien-Mécanique charge le prédateur responsable de sa décapitation. Le cocon charnel est rompu, les deux mains du Kokka Renkinjutsushi s’écrasent contre le sol pavé.

La corruption alchimique se répand dans la mosaïque dallée et sème la destruction. Une fissure fend la mer de pierre et bientôt, un premier morceau de plancher chute en direction du précédent étage. La zébrure prend en ampleur. Des pans entier de sol chutent en direction des paliers inférieurs. L’explosion du sol entraîne une réaction en chaîne. Le Gardien-Mécanique tente de maintenir sa position, mais chute contre le quatrième étage, qui explose sous son poids, avant que les trois autres étages ne connaissent le même sort.

Meiun sombre à son tour. Mouvement d'index. Une chaîne tranche le décor et s’enroule autour de son biceps gauche. Le mécanisme de treuil, utilisé quelques minutes plus tôt, s’active à nouveau et l'extirpe de là. Les arcanes du Kugutsu lui évitent une chute mortelle et démontrent l'étendue de leurs capacités. Assis sur les escaliers aux portes du dernier étage, l'itinérant observe ce qui reste de la tour. Un léger vertige fauche ses jambes. De sa position, il peut voir le rez-de-chaussée.

— Cette chose ne va pas tarder à revenir ! Vite, on doit récupérer la relique avant qu’il ne soit trop tard.

Les traits faciaux du marionnettiste illustrent la plénitude de son sang-froid.

Spoiler:

Mutation:

Jumpei avançait toujours à la suite de Meiun, ses sens en éveil, guettant le moindre piège. Le couloir sombre les enveloppait, et les marionnettes de Meiun flottaient autour d’eux, telles des gardiens silencieux.

Ventant les mérites de cette équipe, proposant même de faire cela plus souvent, Un sourire en coin étira les lèvres de Jumpei à cette idée. "Un explorateur émérite, hein ? C’est une promotion rapide," répondit-il avec une légère note de sarcasme. Mais la proposition de Meiun éveillait en lui une curiosité nouvelle. Il aimait l’adrénaline de ces aventures, même si les dangers étaient réels.

Meiun continua de marcher, les trois marionnettes l’entourant comme une garde rapprochée.  La curiosité de Meiun était palpable. Jumpei réfléchit un instant avant de répondre.

Avant qu’il ne puisse répondre, le temple vacilla, un tremblement secouant les murs de pierre. Jumpei sentit l’adrénaline monter à nouveau. Quelque chose de terrible approchait. Meiun pointa un mécanisme explosif dans le coin sombre du couloir.

"Je m’en occupe."

Jumpei hocha la tête et s’empressa de désamorcer le piège. Tandis qu’il travaillait avec précision sur le parchemin explosif, il entendait Meiun affronter le Lion Rocailleux. Les marionnettes de son compagnon dansaient autour de la créature, une symphonie de mouvements mécaniques.

"Je n’ai donc qu’une seule solution…" entendit-il Meiun dire, suivi par une série d’éclairs vermillons. Le rugissement du Lion Rocailleux résonna, et le sol commença à se fissurer sous la puissance alchimique de Meiun.

Jumpei acheva de désamorcer le parchemin juste à temps pour voir le sol s’effondrer sous le poids du gardien mécanique. Meiun, grâce à ses talents de marionnettiste, échappa à une chute mortelle et se retrouva assis sur les escaliers du dernier étage, là om Jumpei était précédemment arrivé in-extrémiste lui aussi.

Meiun avec un sang-froid remarquable pressa le duo à rejoindre l'étage supérieur. Jumpei rejoignit son compagnon, essuyant la sueur de son front. "Je n’avais pas prévu tout ça en venant ici," dit-il en souriant.

HRP:

Le dernier étage de Shihō no Tō révèle sa beauté onirique. La salle est épargnée des tumultes extérieurs, comme préservée dans un écrin de verre inviolable. Les rayons solaires de l’aube naissante bombardent de lumière les vitraux cristallisant l’Empereur-Roi dans toute sa splendeur. La pièce finale du Temple est en contradiction totale avec les étages précédents. Le binôme passe de corridors ténébreux où les torches peinent à dévoiler leurs courbes chaleureuses à une salle étonnamment large et luxueuse, où les trésors s’entassent par centaine. Les pièces d’or sont élevées en montagnes, et des rivières de reliques émergent les squelettes d’explorateurs infructueux. Dans cette mer mordorée, le parchemin explosif est à la vue de tous.

En contrebas, le Gardien-Mécanique se relève et pointe sa nuque sans gueule vers les sommets de sa tour. L’allégorie du Dragon veillant sur la princesse des lieux prend son envol. Ses pattes griffues s’écrasent contre les parois de la tour dénuée d’étages, pénètrent la pierre du Temple et lui offrent un chemin vers l’ascension. De bonds en bonds, où chaque percussion entraîne le Donjon dans une frénésie folle, la monstruosité d’écrous, de rouages, de pompes et de turbines, s’avance dangereusement de leur position.

— Récupère ce qui te plaît, Jumpei !

Légère danse de phalanges. La main de Numéro 1 se détache de son avant-bras pour foncer en hâte vers la statuette. La représentation miniature de l’Empereur-Roi est enfoncée dans un autel, au centre de la salle. Contrairement aux alcôves porteuses de trésors insoupçonnés, les bordures du socle sont vierges de toute présence exogène. L’automate effectue son dernier bond. Ses membres-foreuses tournent à pleine puissance. Il est sur le point de percer le sol par en bas. Du moins, c’était le cas avant que la main griffue d’une marionnette en bois d’Arbre-Monde ne s’enroule autour de la statuette pour la retirer. La clé est hors de la serrure, puis elle est tractée par la chaîne qui relie la dextre à l’ulna de Numéro 1. La poupée féline désactivée chute dans le vide, sans âme.

La soustraction frauduleuse de la chose d’autrui entraîne une conséquence mortifère : le dernier mécanisme du Temple des Quatres Points Cardinaux est activé. En l’espace d’une demi-seconde après l’extraction du Cœur du simili-Calice, les parchemins explosifs au premier et troisième étage détonent. Le dispositif était rattaché à d’autres, dissimulés derrière les parois de la structure, et jouait le rôle d’interrupteur. L’absence d’interrupteur au deuxième, quatrième, cinquième et sixième étage - grâce à Jumpei - empêche une réaction en chaîne catastrophique.

Ce n’est que partie remise : une colonne de flammes - la déflagration - remonte dans le conduit vertical n’ayant plus d’obstacle et satellise le toit du Temple, où sont piégés Meiun et Jumpei. Le dernier étage vrille dans les airs, tournant plusieurs fois sur lui-même, avant de dangereusement se rapprocher du sol. L’Aburame n’étant pas un maître des arcanes du Ninjutsu, notre aventurier doit trouver un moyen ingénieux de les empêcher de mourir. Mouvements d’auriculaire, d’annulaire et de majeur : les marionnettes saisissent les deux hommes et se propulsent à travers les vitraux.

Numéro 2 est l’avant-garde qui encaisse les débris colorés, Numéro 3 tient fermement les humains et Numéro 1 déploie deux ailes imposantes en forme de mains palmées. Les protubérances ailées se détendent et permettent à l’escouade tactique non pas de voler, mais de planer nonobstant le sort funeste de la réplique ratée d’un Calice. Les pupilles des deux aventuriers glissent dans les cieux, accompagnés par l’émergence du soleil et de ses caresses chaleureuses.

— Pfiouuuuu. Sacrée histoire. On l’a échappé belle. Bon, plus qu’à ramener ça à Ame.

Comme escompté, la route mènera les deux hommes aux frontières reculées de la Cité Noire où le Clan Chogoro obtiendra la présente statuette, celle pour laquelle ils ont engagé les services du Kazejin.  

Spoiler:

Jumpei franchit le seuil du dernier étage de Shihō no Tō et resta un moment ébahi par la splendeur de la salle. Les rayons solaires pénétrant par les vitraux illuminaient les montagnes d'or et les rivières de reliques, créant un spectacle onirique. Ses yeux se posèrent sur les trésors éparpillés et, malgré le danger imminent, il ne put s'empêcher de sourire.

L'appel de Meiun à récupérer des choses le tira de sa contemplation. Sans perdre de temps, il se mit à ramasser de petites bricoles, des objets assez petits pour tenir dans ses poches ou ses mains. Un pendentif en or, quelques gemmes, entre autres, rejoignirent rapidement sa collection improvisée.

Soudain, le grondement du Gardien-Mécanique résonna de nouveau, ébranlant la tour. Jumpei jeta un coup d'œil vers Meiun, occupé à manipuler ses marionnettes avec une précision impressionnante. Il comprit rapidement que la situation devenait critique.

Meiun réussit à extraire la statuette du socle, déclenchant une série de détonations en chaîne dans les étages inférieurs. Le temple tout entier sembla se soulever sous l'effet des explosions, et une colonne de flammes jaillit, projetant le dernier étage dans les airs.

Jumpei se laissa saisir par les marionnettes de Meiun, un rire nerveux s'échappant de ses lèvres comme s'il se trouvait dans une attraction plutôt qu'au bord du précipice. La situation, bien que dangereuse, avait quelque chose d'absurde qui le faisait rire.

Les marionnettes de Meiun déployèrent leurs ailes et planèrent à travers les vitraux, les propulsant hors du temple en ruines. La sensation de vol, mêlée à l'adrénaline, était presque euphorique. Jumpei observa les fragments colorés des vitraux s'éparpiller autour d'eux, les caresses du soleil naissant réchauffant doucement sa peau.

Jumpei atterrit aux côtés de Meiun, se redressant avec une légère grimace. Il éclata de rire, le soulagement et l'euphorie se mélangeant en un moment de pure joie.

" Meiun, tu es incroyable ! Quelle aventure. Merci pour le vol plané, c'était... inoubliable."

Il regarda la statuette dans les mains de Meiun et hocha la tête.

"On devrait se dépêcher avant que ce truc ne remonte. Mais je dois dire, je ne m'attendais pas à m'amuser autant. Peut-être que je pourrais m'habituer à ce genre d'aventures, qui sait ?"

Avec un dernier sourire complice, Jumpei suivit Meiun, loin de venir à rejoindre la Cité Noire, mais assez loin de cette tour.

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