La note, reçue directement au repaire de la Brume, figea l’enfant de l’os. Un serpent géant albinos ? Aussitôt, les pensées fusèrent dans la tête du Kaguya. Était-il doté d’un humour particulier ? Parlait-il, au moins ? Et sa couleur, alors ? Avait-il succombé aux sirènes du Seigneur Pirate Shiki, et de son Kraken à l’énergie occulte ?

— Il n’y a pas une seconde à perdre.

Ato laissa la plume près de l’encrier qu’il était en train de vider dans l’écriture d’un gros ouvrage, propre à l'émergence de la Foi Rouge, et se rua vers les quartiers d’Issei. Il avait failli foncer tête baissée vers la plage indiquée, mais s’était rendu compte de l’importance de bien s’épauler avant de fouler cet enfer personnel. Comment abattre une partie de lui de sang froid, après tout ? En était-il capable ? Le poing serré, il frappa à la porte de son fidèle allié ; et l’ouvrit aussitôt.

— J’ai besoin de ta puissance. Je t’explique tout sur la route. Vite !

Le chemin fut rapide. Courant ventre à terre grâce à l’usage expert du chakra, il ne suffit que d’une poignée de minutes pour traverser la « Flèche de Mizu ». Très vite, le tintement du métal arriva à leurs oreilles, avant que leur vue ne s’accordât avec l’ouïe : des miliciens tentaient de lutter comme ils le pouvaient contre une escouade macabre venus des eaux, dirigés par une créature abominable, pestiférée, couverte de pustules noires.

— KIRIBUKAI !

La voix de l’enfant de l’os se déchira sous la stupeur. Il n’y avait plus aucun doute à avoir : ce cauchemar, feu compagnon d’Uhen, était revenu hanter le présent de son existence assimilée.


Les traits du guerrier-né se crispèrent. Neutraliser l’invocation naturelle ? Oui, mais en dernier recours. Avant ça, son espoir lui commandait d’essayer de la sauver. Sans aucun ordre, sinon une pensée intime, sa cape nivéenne vint fusionner avec son corps d’éphèbe, au point de luire d’une pureté cireuse. Ses os sortirent de nombreux pans de son corps, au niveau des joints et des articulations, afin d’habiller sa silhouette d’une teinte similaire – trop blanche pour être normale [1]. Alors, en poursuivant sa course vers le champ de bataille, l’enfant de l’os joignit ses mains pour faire apparaître un double parfait de lui [2], vêtu de la même protection osseuse.

Les deux versions du Prédicateur étaient fins prêts à expier leurs fautes. Après tout, ils avaient abandonné Kiribukai à son sort, pendant l’affrontement d’un Fragment du Kraken. Mais ça, le poème des Pourfendeurs des Mers ne le mentionnait pas…

Résumé :

La connexion animique entre Ato et Kiribukai s’étiole à mesure que les heures, les jours et les semaines défilent. Une force extérieure, supérieure, cryptique, a dépossédé le Roi Jaune de son principal Champion. Parallèlement à cette perte, la Junte a noté une recrudescence des attaques d’un titanoboa. Le vaisseau serpentin est le bélier personnel de Shiki. Infesté de milliers de pupilles globuleuses, Kiribukai a pour mission principale de détruire les navires civils, marchands et guerriers de la Junte. De nombreux Shinobi ont tenté de pourfendre le Serpent Corrupteur, en vain.

Devant vous, les pieds enfoncés dans le sable froid et mouillé, vous le voyez. Kiribukai n’est plus que l’ombre de lui-même : le Kuchiyose est devenu un poumon de pestilence. Les tentacules de la Grande Endormie se sont logés entre les plis de ses écailles, là où jadis se trouvaient les blessures générées par l’offensive combinée Bakusho - Yuki. Le Héraut de la Grande Endormie, à moitié immergé dans cette mer verdâtre, s’attaque seul à un atakebune frappé du sceau de la Dynastie Tachibana.

Ses crocs s’enfoncent dans la coque, qui explose sous la puissance de sa mâchoire. Les pirates de la Junte, qui croisent l'œil central du cyclope - la partie supérieure de son crâne est emprisonné dans un cocon violin où un globe trône en maître -, sont frappés par un maléfice sournois. La folie se propage dans l’équipage. Les sabres se dégainent et se plantent dans les corps des hommes ensorcelés. Sous l’emprise du regard pernicieux, les anciens alliés s’entretuent. Sur la plage, vous assistez impuissant à la destruction propagée par le Kuchiyose.

Le Serpent Corrupteur est sur le point de retourner dans les profondeurs quand il ressent la présence de son ancienne moitié. Le Bélier de Shiki s’immobilise, puis tourne sa tête en direction des deux survivants du Kraken, ceux qui l’ont abandonné, pire, sacrifié pour survivre. Le Bombardier des Mers serpente à une vitesse prodigieuse pour rejoindre le rivage ; l’étendue aqueuse se sépare presque en deux, du fait de la ruée.

Gueule ouverte, plusieurs dizaines d’os, aussi grands que des carreaux de balistes, se détachent de son organisme pour tenter de vous embrocher. Le ciel est voilé en partie par les projectiles, qui traversent l’éther pour empaler le sable froid et mouillé. De façon concomitante, des globules poisseux, porteurs d’un pouvoir antique, apparaissent ex nihilo. Vous savez qu’il ne faut absolument pas poser votre regard sur ces tentacules sinueux, de peur de perdre le contrôle de votre corps, ou pire, rejoindre la Grande Endormie dans son bassin chaotique.

Spoiler:

Dans mon ancienne vie, je t’appréciais sincèrement. Tu étais ma moitié. Mon penchant naturel. Mais Kaguya Mūn, mon fardeau, nous a séparés. Sache, Kiribukai, qu’il n’y a pas un jour où je ne pense au sacrifice que je t’ai imposé. Aurais-tu voulu que je meure avec toi, et abandonne tous nos projets ?

Le poing serré, le regard crispé de détermination, l’enfant de l’os accueillit la ruée de sa feue invocation naturelle sans broncher. À une autre époque, avant l’assimilation Uhen-Vestige, une telle charge aurait déstabilisé le jeune garçon ; mais le guerrier était devenu une entité complète, capable de renverser le cours du destin. Soutenu par les prouesses martiales de son allié et ami, le Prince Rouge, Kaguya Ato se sentit pousser des ailes divines. Qu’importaient la puissance du titanoboa ; qu’importait la présence tentaculaire se cachant derrière ces yeux globuleux ; qu’importait l’enjeu de cet affrontement ; le Spectre Blanc allait conclure, ce jour, un acte de sa vie – ou son existence toute entière.

Devant l’assaut du serpent albinos, le général enchaîna les signes incantatoires. Il avait tout juste le temps pour composer une technique – avant l’impact des pieux osseux –, et consacra ce sursis à l’élaboration d’un rempart calcique devant lui, Issei, et son clone. [1] Un mur blanc, ivoire, nivéen, à l’image de ce qu’il était à ce moment – d’une pureté absolue.

— Gagne un peu de temps, Issei. Je dois sauver ce qu’il reste de l’équipage. Et, tu auras besoin de ça.

Pendant ce temps, pour illustrer le message d’Ato, son doppelgänger vint enlacer le chef du clan Chinoike. Dès lors, l’ossature du double vint se métamorphoser, sortant de toute part pour venir recouvrir sa cible prise en otage, tel un exosquelette dense et hermétique, blanc de nâcre, tout aussi nivéen que l’originel. [2] Une fois l’armure osseuse parfaitement matérialisée sur les formes du Prince Rouge, le double disparut en fumée.

— Tu devrais pouvoir regarder ces yeux démoniaques.

(Si le double ne dispose pas de l’os nivéen, je m’en excuse ; et tu peux oublier cette partie !)

Le plan était en marche. Ato infusa une quantité importante de chakra dans ses jambes, organique et osseuse, et fonça en direction du navire en ruines. [3] Il passa aux côtés du titanoboa en le laissant dans son champ de vision périphérique, la tête légèrement tournée, pour pouvoir réagir à temps en cas d’attaque à revers. Par chance, sa fusion avec sa cape des Anciens Architectes lui permettait de défier l’autorité de la Grande Endormie – comme il l’avait expérimenté dans les entrailles de Kiribukai, quelques semaines plus tôt.

Alors, il fit entièrement confiance au Prince Rouge pour faire diversion. De son côté, Kaguya Ato extirpa un long pic osseux depuis son bras, pour s’en servir de javelot, avant de le projeter à toute vitesse vers le bois cireux de l’atakebune. [4] Il était d’urgence vitale de sauver les Mizujin encore en vie, malgré leur corruption flagrante. Une fois le projectile arrivé à destination, le Spectre Blanc développa cette matière argileuse pour créer de la matière ex nihilo – sinon depuis la Trame du chakra –, et s’enquit à entraver les corsaires encore debout, puis à les recouvrir en entier. [5] Son but, en leur apportant l’Os Nivéen, était de couper le lien psychique qu’imposait la Grande Endormie. Chaque Pion retiré du plateau du Seigneur du Kraken était un avantage au long terme.

Résumé :

La dyarchie traite le Serpent Corrupteur comme un animal de basse-cour ; le plan établit méconnaît la conscience du Kuchiyose qui s’est élevé parmi les siens. Le Roi Jaune, face à sa moitié spirituelle, préfère fuir, une seconde fois, pour jouer les héros auprès d’une population soit morte, soit sur le point de le devenir. Cette mouvance constante vers l’inopportun ajoute une énième couche de colère à ce mille feuilles d’écailles et de globes.

Le pieu salvateur du Kaguya fend le ciel, dévore les mètres qui le sépare du bâteau perdu et rebondit contre une forme similaire. Kiribukai annihile toute perspective de sauvetage en projetant, depuis la pointe de sa queue, un carreau calcique similaire [I]. Les deux projectiles se confrontent, en plein air, et sont tous les deux chassés sur le côté, sombrant dans les abysses.

— Ccccconcentre toi sssssur ta ccccible missssérable sssssinge.

Le faciès du titanoboa se contracte, sa gueule s’ouvre et les plis de ses lèvres s’étirent en un sourire malicieux. De façon concomitante, les dards sanguins du Prince Rouge assaillent les engeances de la Grande Endormie. Hélas, l’assaut est battu en brèche par les compétences martiales du basilic, qui mute soudainement en un imposant oursin osseux [II].

Une détonation sourde retentit. La balle sanguine, tirée après la première offensive, parvient à toucher sa cible. L'œil du cyclope éclate sous l’impact, ce qui libère, par voie de conséquence, la gueule du Kuchiyose de son cocon. Des frissons parcourent la peau du Tachibana. Son regard… Cette sclérotique noire… Ces iris rouges… Kiribukai a aussi pactisé avec le Chaos.

Le vaisseau corrupteur émet un sifflement sinistre, audible à plusieurs centaines de mètres de sa position.

Cette blessure, la douleur qui continue à flageller sa peau… Il ne peut plus la supporter. Depuis le triste abandon, Kiribukai s’est juré de faire payer à son double tout le mal qu’il a vécu par sa faute. Au prix de son œil droit qui se clôt, les différentes épines ponctuant son corps se démultiplient en taille et en nombre, avant d’être projeté, à très haute vitesse, sur l’ensemble du paysage. Aucun fragment de matière n’est épargné : le sable, l’eau, les vagues, le bateau, le ciel… Absolument toute forme tangible est la cible de son courroux [III].

Spoiler:

Et soudain, l’apocalypse. Un déluge de pieux osseux, de la taille d’un homme chacun, ciblant toute cible à portée de tir depuis l’épicentre qu’était le titanoboa, dans une danse effrénée et implacable. Adieu les pirates fratricides du navire en ruines ; adieu le Prince Rouge ; adieu l’amalgame Uhen-Vestige. Dans l’instant où la vie de l’enfant de l’os défilait devant ses yeux, rien ne semblait plus compter. La Grande Endormie l’emportait…

— Je t’ai toujours détesté.

Les miettes du Vestige joignirent leurs phalanges d’un réflexe étranger. C’est le système chakratique du jeune prodige de la modélisation osseuse qui transformait l’ordre du Roi Jaune en essai.

Face à l’explosion de colère du serpent albinos, Kaguya Ato ne put se résoudre qu’à propulser un maximum d’os en direction de son adversaire, pour arrêter chaque trait allant dans sa direction. [1] Hélas, il laissa passer quelques tirs au cours de la passe d’armes, lui valant autant de dégâts encaissés par son armure calcique – des interstices laissant apparaître la peau de nacre du Prédicateur.

— Tu le tirais vers le bas. Ta joie, ta fugacité, ton entrain – des fardeaux indignes du Prodige qui devait rallier son clan. Je devrais remercier la Grande Endormie ; et bénir le jour où tu as plongé dans sa robe opaque.

Au loin, les pirates de la Junte ne donnaient plus aucun signe de vie. L’attaque les avait balayé de plein fouet. Au moins, ils ne pouvaient plus rejoindre le camp adverse. Enfin, c’est ce que le Kirijin pensait.

— Après ta défaite, tu me jureras fidélité.

L’enfant de l’os fit pousser aussitôt un large harpon sur son poing, depuis la paire radius-cubitus de son avant-bras, améliorant sa portée de frappe directe d’un mètre. Ayant confiance en ses réflexes martiaux, il fusa à toute jambe, d’une rapidité surhumaine, de manière frontale, entre les épines hérissant le champ de bataille, pour s’approcher du cuir pestilentiel du reptilien. [2] Dès lors, il frappa de toute sa force en direction de Kiribukai, profitant de l’inertie de sa charge, le bras tendu pour assurer la touche. [3] Rapidement, sa main libre se greffa à sa consœur, du support du harpon ; des signes incantatoires étaient déjà en cours de réalisation pour propulser le projectile, à bout portant, et ainsi espérer traverser le serpent géant de part et d’autre. [4]

Résumé :

Kiribukai martèle l’écosystème salin de sa rage. Les squames, devenus javelots calciques, annihilent toute forme de vie évoluant sur la plage. Des milliers d’excroissances osseuses, pulsant d’une vitalité sinistre - due aux globes de la Grande Endormie -, strient la rive au suet de la Flèche Polaire. Ces boutures, sur le point de germer, sont la genèse d’une forêt osseuse titanesque. Soulevé par l’offensive, un épais nuage de sédiments retombe au sol et libère l’horizon de son emprise occultante.

Au prix de leur seconde peau et d’un épiderme cisaillé par endroits, le Roi Jaune et le Prince Rouge tiennent bon. Le premier a gagné assez de temps avec son armure osseuse pour effectuer des signes incantatoires, qui lui ont permis de dévier une partie des carreaux. Le second a vomit un mur de sang coagulé et s’est réfugié à l’intérieur de son caisson qui l’isole sensoriellement du monde.

Kiri ne tarde pas à contre-attaquer. Le positionnement des différents acteurs de cette guerre amphibie avantage la Brume : le Kuchiyose est entre Ato et Issei, ce qui leur permet d'effectuer un assaut en tenaille. La ruée du Kaguya se conclut sur une lame qui pénètre la chair de son alter ego. Le sang vicié asperge le visage de la fusion Uhen-Vestige, qui remarque l’absence d’une résurgence des pupilles spectrales. De façon concomitante, le Tachibana déploie un filet ophidien qui enlace et mordille le Serpent Corrupteur…

— Tu asssss raisssson ssssinge. Je bénissss cccce jour.

La main libre du Prodige se greffe au harpon, qui transperce sa cible de part en part. La moitié de Kiribukai remarque qu’il ne se défend pas. Au contraire, il accueille les assauts avec une certaine largesse. Là, au moment précis où le Vestige pose son regard sur la chair poinçonnée, une décharge sensorielle traverse son esprit. Aucun tissu musculaire, aucun organe, aucune chair n’est visible… Seuls les os le sont, et bientôt, sous ses yeux, le trou dont il pense être la cause se referme naturellement [I].  

Kirikubai se redresse, et bien qu’il ne soit plus gigantesque, sa stature d’une dizaine de mètres obstrue toute tentative de rallier le fils du Despote. Son imprudence a entraîné l’irréparable. De son plein gré, le Prince Rouge a érigé un pont vers les profondeurs de son anima. L'entrave ophidienne, qui avait pour objectif de parasiter le sang vicié de l'animal, est le tremplin rêvé pour la Grande Endormie. Son hémisphère droit tombe sous l’empire de la force du Chaos, qui refuse de conclure les signes liés à la balle sanguine [II].

Sans attendre, du sang coagulé jaillit de ses ongles et enferme sa main droite dans un cocon de sang coagulé dont les traits miment une lame. La suite est prévisible : le bras du Tachibana, sous l’influence de la Mer, tente de découper sa main gauche, pour rendre impossible l’exploitation des arcanes du Ninjutsu [III]. Le vaisseau serpent n’offre aucun temps mort à son double. Sa gueule, transformé en vierge d'os, fonce vers Ato pour l’avaler [IV]. A la dernière seconde, à l’exact instant où ses crocs sont sur le point de le gober, une lame osseuse jaillit de la pointe de sa queue pour l’empaler, par derrière [V].

Spoiler:

Le serpent géant ne cessait de prendre son ancien compagnon par surprise – multipliant les actions que ni Uhen, ni le Vestige ne connaissaient. Une expertise développée pendant la séparation du Mizujin et du reptile, grâce à une Grande Endormie généreuse. Alors que le harpon calcique traversait Kiribukai de part en part, témoignant d’une faculté à ne faire qu’un avec l’os – une défense absolue et si impressionnante ! –, la Mer des Pirates lorgnait le bras droit du Prince Rouge pour essayer de le contrôler.

En concomitance, le titanoboa se lançait dans une riposte brutale : tenter d’avaler sa cible menue à l’aide d’une gigantesque gueule ouverte, pourvue de crocs acérés.

— Tu ferais mieux de ne pas m’approcher ! Je suis ta faiblesse !

De l’os sortit de toutes les jointures et articulations du Kaguya, au point de former une armure nivéenne visant à le protéger entièrement. [1] Il attendait d’être écrasé par le poids de la morsure du serpent albinos ; et se préparait ainsi à encaisser le choc, en ne bougeant quasiment pas de sa position initiale…

… mais rien ne vint.

— ... ?!

La morsure n’était qu’une feinte. La véritable frappe stagnait dans l’ombre, sous la forme d’une queue extrêmement pointue, pour venir empaler l’enfant de l’os. Même si l’armure encaissa l’assaut, l’inertie du coup, elle, fit valdinguer Ato sur des mètres et des mètres. Le pauvre pantin roula sur le champ de bataille, éclatant des épines osseuses plantées auparavant, et s’écrasant finalement sur un trop large tronc calcique.

D’un coin de l'œil, le Prédicateur vit son allié en pleine bataille intime. Sans difficulté, il devina l’emprise de la Grande Endormie sur Issei, comme lors de la bataille du Kraken, sur les eaux de Mizu. Le Kaguya regarda de gauche à droite, entre son Allié-Némésis et le Prince Rouge, et dut se résoudre à faire ce choix épineux.

Il est temps d’envoyer un message à la Grande Endormie.

Ato dévoila son choix en accourant vers son allié vampirique. [2] Sur le chemin, il sortit un fragment de radius sous la forme d’une dague nivéenne, pour s’entailler violemment l’avant-bras. [3] Du blanc se rajouta au blanc, pour composer la toile allant célébrer la défaite de Kiribukai et de son Maître.

— UTILISE MON SANG !

Le Spectre Nivéen frappa, de sa paume ensanglantée, le corps du Prince Rouge. [4] Il connaissait ses aptitudes, et savait qu’il était capable d’utiliser le sang au corps-à-corps, avec brio. En multipliant ce liquide divin, nivéen, jusqu’à s’en immerger entièrement, le Chinoike disposerait d’une clé pour résister à la Grande Endormie.

Résumé :