Beaucoup des lames et autres combattants réunit ce soir-là étaient des Imono. Sabres aux clairs, les simples pâleurs de nos ancêtres faisaient miroitées leurs âmes qui criaient vengeance. Nos ennemis de toujours depuis près d’un siècle, la folie de la roche sous couleur d’Empire. J’avais trop envie d’en découdre. Certes, on m’avait élevé dans une certaine histoire, dans une haine ouverte face à ces combattants-là. Peu importe le poids des années, cela était tout autant véridique d’agir aujourd’hui qu’hier. Nos exactions avaient lieu le long de la frontière entre Tetsu no Kuni et Tsuchi no Kuni, parfois un peu plus loin. Concentrée sur ma tâche, j’étais comme l’aigle sur sa branche dominant mes proies. Seulement, je me refusais de faire payer aux simples gens, quand bien même avaient-ils choisis le mauvais pays pour vivre. Quoi qu’ils y en aient qui n’avaient pas dû avoir beaucoup de choix.

A l’époque, je camouflais mon visage derrière un masque d’un oni coloré rouge aux maquillages noirs avec de grands crocs et le regard furieux. Cela représentait parfaitement mon état d’esprit. Cela ne représentait qu’un petit déplacement de poussière dans une immense tempête, mais c’était la nôtre. Il ne restait plus beaucoup de personnes qui osaient s’opposer à ces gens. Alors regardez nous donc, nous vous rendrons fier et nous ne serons pas oubliés. Nous n’avions pas l’armée capable de nous opposer à cet empire, qui l’avait de toute façon ? Nous pouvions seulement assaillir rapidement avant de nous retirer. A force de petits coups de serins, la bête finirait peut être par s’effondrer ?

Nous étions composés de hommes, de femmes et même de quelques enfants, mais tous ici étaient des combattants. L’âge ne faisait rien à l’affaire ! C’était ma manière de voir. Je regardais le jeune Nué sur le côté, très concentré. Cela me faisait légèrement sourire, tant et si bien que je lui assignais un petit hoche la tête, alors que mon cheval sentait déjà la tension dans l’air. La charge était lancée à vive allure dans la nuit noire. Ventre à terre, je sortais mon katana, prête à frapper. A la suite de la charge, j’allongeais mon arme un bref instant afin de trancher en deux un pauvre erre sur le côté, attiré par les échos de certains bruits.

Je n’allais pas laisser une seule chance à ses soldats. Ils avaient choisi de porter ces couleurs et méritaient leurs sorts. D’un mouvement sec une fois le sabre revenue à la forme, j’évacuais une importante partie du sang de mon adversaire qui souillait ma lame. Je pris appuis sur mon cheval et à l’aide d’un peu de chakra, je bondis alors en hauteur vers les archers. Transformant à nouveau mon katana, il se transforma alors en une sorte d’épée fouet en longueur, aiguisée et tranchante. Je me débarrassais de deux qui n’eurent guère le temps de faire pleuvoir les serres du ciel sur nous ou de prévenir qui que ce soit. Je redescendis en direction de ma monture, alors que je rangeais mon sabre dans son fourreau, comme pour lui rendre vie. Après tout, disait-on que le sabre était mort une fois sortie, qu’il fallait l’utiliser et frapper.

Hochant la tête doucement vers mes compagnons, nous nous élancions en direction du village militaire. Quelques maisons commencèrent à se dessiner sous les quelques torches qui éclairaient les chemins sinueux. Au départ mon cheval était au petit trot, mais bien rapidement, il nous fallait reprendre de la vitesse et saigner à blanc ces porcs.

Bien entendu, dans la bataille à mesure du danger, je surveillais davantage le jeune Nué. Ce n’était pas pour lui manquer de respect, il était un guerrier comme chacun de cette troupe réunie. Cependant, je ne le laisserais pas mourir dans un combat qu’il ne pourrait remporter, une situation que je pourrais gérer. D’autant qu’il y avait l’indiscipline, la folie de la jeune qu’il fallait combattre. Cette force intérieure qui pouvait nous tromper à croire que l’on était immortel. A mesure que nos sabres prenaient des vies, comment l’on pourrait ne pas y penser avec l’âge venant ? Très disciplinée, je me tenais là prête en suivant les ordres du chef de bataille. Je ne remettrais pas en doute les directives, notre art et nos talents réunis s’efforceraient à transformer l’impossible en victoire !

Je me contentais de hocher la tête doucement, une charge à pied. Nos chevaux devaient bien se reposer, et quelques guerriers auraient le malheur de devoir surveiller l’ensemble des chevaux. Je n’en serais pas, inutile de croire que je n’irais pas me battre. La haine que je ressentais pour ce pays, cette politique devait s’écouler de moi jusqu’à être absorber par le sol de roche. Elle ne laisserait personne derrière malgré les ordres du commandant, ce n’était pas son genre.

Nous avions pu abattre l’avant-poste sans laisser de survivants dans un silence de morts. S’attaquer à un combat militaire ne serait pas de la même envergure, cela non. A cette époque, je n’avais pas encore gagné mon ruban rouge. Je ne connaissais même pas l’existence de ce groupe. Je ne comprenais pas trop l’intérêt de prendre un otage, on ne pouvait pas être en guerre ouverte. Autant exterminer afin de marquer les esprits, mais peu importait. Je ressentais l’appel du sang à mesure de courir vers ce village, ventre à terre. Juste avant les murailles, j’utilisais un minimum de chakra afin de bondir au sommet. Je ne perdis pas un instant pour sortir mon grand sabre aux côtés de Nué et Renji. Je souris légèrement aux gardes qui semblaient dans un premier temps surpris par cette attaque nocturne, certains fuyaient, d’autres désiraient se battre.

Je me débarrassais aisément des deux gardes au sommet d’un échange de sabres et d’amabilités. Dans la surprise, nous avions l’avantage, et nous devions absolument frapper le plus fort possible et le plus rapidement. Je mis le feu à la réserve de flèche au pied des cadavres. Même si c’était géré rapidement par l’ennemi, cela le distrayait bien suffisamment. Le village militaire n’allait pas rester aussi calme toute la nuit, alors autant mettre l’ambiance non ? De petits sauts, je rejoignais la petite troupe.

« Le plus grande maison sans doute ? »

Demandais-je alors avec un léger sourire sous l’influence de l’adrénaline. Mon corps tout entier me brûlait, je me devais d’utiliser toute cette force qui s’écoulait en moi. Alors que nous avions parcouru quelques rues sans peine aussi rapidement que possible, un bruit de cloches en continue retentit dans le froid de la nuit. Le tocsin assurément, on allait bien vite voir ce qu’il adviendrait maintenant. J’affichais un large sourire sous mon masque en me portais devant. Comme mainte fois répétés sans doute, une troupe de gardes de l’armure de cuir à d’autres plus solides nous firent face, armée parfois de lance, d’hallebarde, de sabre ou d’arcs. Ils étaient une bonne quinzaine, sans doute trois fois plus que nous. J’en ris légèrement alors que je transformais mon katana en une longue épée fouet agile et mortelle.

« Bon … je crois que c’est à nous de nous rendre fiers face à nos ancêtres ! Que s’abatte une pluie de sang eet d’acier ! »

Une certaine excitation dû au combat montait dans mon corps. Je me devais de me contrôler de charger avec hardiesse dans les rangs ennemis. J'avais eu la sagesse d'écouter mes aînés, de plus, ce n'était pas ma première bataille. Il s'avérait nécessaire d'avancer comme un seul bloc afin de briser le mur de guerriers, qui ne faisait que défendre leur terre. Enfin, les terres qu'ils avaient volé par la volonté grandissante de leur empereur de conquérir le monde entier. Ils nous étaient nécessaires de les faire plier sans hésitation. La propagande dont nous avions été des cibles de choix fonctionnaient parfaitement. Cependant, c'était la vérité, ceux de Tsuchi no Kuni avaient éradiqué la puissance politique des samouraïs dont on était les derniers dépositaires.

Le jeune Nué se démenait comme il pouvait afin de briser la première ligne de combattants afin de nous faire un passage. Nous étions moins nombreux qu'eux, mais notre valeur était bien plus grande, sans compter notre cause. Nous étions formés pour devenir des machines à tuer. C'était même notre raison de vivre quelque part. Je commençais à courir tout droit avec mon sabre en main bien décidée à en découdre. Il semblait même comme avoir de léger accoups, comme si le katana résistait à changer de forme immédiatement.

On devait se tailler la place à coup de sabre. Nos tenues impressionnantes effrayaient tout autant que nos attaques cinglantes. Je ne ressentais aucun bonheur à faire couler le sang de mes ennemis, de faire avancer ma cause dans laquelle je donnais tout jusqu'à ma vie oui ! Seulement si tout les combattants baisseraient mes armes afin de se rendre en livrant leur Empereur, elle serait plus que satisfaite. Si jamais j'avais l'occasion d'assainir une frappe mortelle et rapide, je le faisais. Inutile de faire souffrir de trop de pauvres diables.

« La lune ... Sera rouge ce soir ... »

Annonçais je alors arrivant au contact des combattants, tandis que je relâchais enfin mon sabre, le transformant de nouveau en épée fouet qui ondulait dans tous les sens, lacérant et tranchant partout autour de moi. Je rassemblait et la déployait selon la configuration, l'agrandissant par moment ou la réduisant selon le besoin. Comme les autres, mon armure était souillée du sang de mes ennemis. J'étais un peu essoufflée dans cette longue cavalcade, le bras un peu lourd. Il nous fallait gagner du temps pour se remettre. On ne pouvait pas poursuivre indéfiniment l'assaut ainsi. Je renforçais mon armure par du métal qui semblait naître comme par magie, hérissée de pointes. Je me tenais en défense prête à encaisser tandis que mes deux compagnons utilisaient leur ninjutsu. Je me devais d'être un rempart impénétrable.

Renji se sentait seigneur de guerre pour le coup à donner des directives, et je ne le contesterais pas. Bien au contraire, je me contentais de hocher la tête, je pris donc à gauche. Avec ma main droite directrice, c'était une place de choix pour moi. Je comptais bien occupé le terrain au corps-à-corps, plutôt impressionnée par l'habileté de mes coéquipiers. Je ne pouvais que me contenter de mon sabre et du don de notre clan. Nonobstant, c'était bien suffisant face aux adversaires peu redoutables dont nous faisions face. J'utilisais alors ma technique favorite, changer mon katana en une multitude d'armes différentes. Parfois un sabre, une lance, un fouet découpant tout ou un simple tanto, bref, il était difficile pour un combattant de s'adapter. Je ne savais pas encore faire des signes, mais je m'en sortais largement ainsi au sabre.

Je tombais alors un genou à terre, épuisée par tous ces enchaînements. Cela avait eu raison de mon endurance et je devais rapidement me reprendre. En sueur et après avoir utilisé pas mal de chakra, je me redressais difficilement sur mes pieds. Je me contentais de hocher la tête doucement en direction de Renji. Je recherchais un second souffle, on allait devoir affronter sûrement les meilleurs combattants et le chef du village. Il fallait juste espérer que ce ne soit qu'un potier et pas un arracheur de tête. À la vue de tant d'obscurité, je créa une autre de métal sur mon corps, mon katana dégainer en explorant la maison.

Nué était très motivé, l'énergie de la jeunesse sans doute. Cela faisait plaisir à voir, surtout lorsque tout son corps se plaignait déjà alors que nous n'avions pas terminé notre tâche. Un dernier coup d'éclat afin d'en finir. Nous étions si peu à présent face à une armée. Que l'on écrive un haïku sur nos exploits, cela m'aurait sans doute plus. Nué créait des clones et tout un tas de création de métal afin de rééquilibrer le combat.

Une pluie de flèches enflammées s'abattit sur la belle maison, qui partirait sans doute bientôt en fumée. Faites de bois et de papier, elle prendrait bien vite feu, ce chef de village chercherait sans doute à fuir, cependant, l'immense demeure se trouvait là encerclée. J'étais loin de jubiler du moment, cette attaque était nécessaire afin de mettre une pression, voir déstabiliser une partie d'une région du pays de la Roche. Sans plaisir, uniquement du devoir, nous frappions les soldats afin de se débarrasser d'eux rapidement. Malgré tout, un homme semblait sortir du lot, rien que son aura décrivait un combattant d'exception. Il faisait barrage courageusement devant une pièce, était-ce son seigneur ? Sans doute oui, vu l'énergie qui mettait à défendre la porte. Sans prononcer un seul mot, j'acceptais de faire son défi. Il ne me laisserait certainement pas passer, aucune chance. Je respectais cela, après tout, j'étais présente ici aujourd'hui pour la même raison que lui.

Je me concentrais sur mon adversaire dans nos postures maintes fois répétées. Le moindre souffle, le moindre mouvement ou petit son déclencherait l'attaque. C'était également un manieur de sabre, je ne pouvais croire à un samouraï. Cependant, il n'était pas un amateur, cela non, ça se voyait à sa posture. Une flèche se planta non loin de nous deux, en nos sabres déchaînés s'entrechoquèrent dans un lourd teintement métallique. Je me regardais dans les yeux alors que nous échangions les attaques, les parades et les esquives. Une belle chorégraphie non répétée, nous semblions à égalité malgré ma fatigue, personne ne réussissait à prendre le dessus. Un magnifique courage et abnégation que je ne pouvais que respecter. Nos convictions se percutaient de plein fouet et une seule ne pourrait le remporter.

« Bon ... Il est temps d'en finir vous ne pensez pas ? »

Demandais je pour seule parole dans ce duel d'exception. Le temps tournait pour ce défenseur, mais il avait bien conscience qu'il n'en gagnerait pas assez pour éviter ce combat, mais le voulait-il vraiment ? Alors que je sortais mon bras gauche dans mon kimono, je retirais son armure rapidement sans le perdre du regard. Mon katana dans mon bras gauche, je me concentrais alors longuement tant et plus que mon sabre semblait comme luire de chakra. Je ne choisissais pas mon bras non directeur par hasard dans le déploiement de cette technique dangereuse pour moi, mais j'espérais tout de même davantage pour mon adversaire. Les muscles de mon bras était tendus au maximum, le contre coup allait être violent et cela allait sûrement divisé par deux ma capacité de combat par la suite.

J'esquivais une attaque désespérée de la part de mon adversaire de me stopper. L'accumulation d'énergie folle effectuée, je me lançais à l'assaut dans un mouvement simple, mais très rapide et puissant qui traversait son arme et son torse jusqu'à la moitié. Une gerbe de sang plus tard et la stupéfaction plus tard, il tomba à genoux déjà sans vie ou presque. Il s'était bien battu, jusqu'au bout et il pouvait être fier. Je l'avais honoré avec une attaque extrêmement puissante, même trop pour moi. Mon bras gauche se lézarda de blessures, les muscles épuisés et abîmés. Je me retrouvais même incapable de manier mon sabre. Tant et si bien que je repris mon katana de mon bras droit. Mon gauche devenu un poids mort et inutilisable, je poussais enfin la porte afin de me débarrasser du seigneur.

Avec mon entrée fracassante, je me retrouvais dans une petite pièce de vie dont la seule fenêtre semblait être barrée de métal, impossible de passer par là. À l'intérieur, une femme en pleure, dévastée qui poussa un cri d'horreur à voir son mari ainsi mort. La population ne pouvait guère comprendre des combattants tel que lui ou moi sans doute. Un enfant contre elle d'un gamin qui devait avoir dans les quatorze ans. Il me regardait avec une telle haine, je ne pouvais pas lui en vouloir. Apeurée, la femme pressa son enfant contre elle, seul geste qu'elle était capable de faire afin de protéger son enfant.

« Je ne vous ferais pas de mal, nous cherchons le maître des lieux. »

Répondis-je alors à son geste d'une voix ferme. La femme se contentait de lever un bras pour la direction, et je la remerciais d'un simple geste de la tête. Je fis demi-tour toujours mon arme en main sans faire trop attention à eux. Je n'allais certainement pas les tuer, sans intérêt et cela ne respectait pas le bushido. Cependant, alors que j'avais fait une demi douzaine de pas, j'entendis un nouveau cri de la femme de nouveau horrifié et un bruit métallique. Je me retournais, c'était l'enfant, il venait de prendre l'arme de son père. Il n'avait tellement pas l'habitude qu'il arrivait à peine à la maintenir droite face à moi. Pathétique, il ne ressemblait en rien à un combattant. N'importe quel samouraï du clan Imono saurait le défaire fort aisément.

« Ne fais pas ça petit ... Tu n'y arriveras pas, pose cette arme et tu vivras. Si tu veux un jour te venger, apprends déjà à t'en servir. Ton père est mort dans l'honneur, il était brave et je le respecte pour cela. »

Déclarais je alors dans un soupir à le voir tremblant entre rage, inexpérience ou perdition de son âme. Je ris un geste de la main vers mes camarades Imono qui voulaient réagir. Le gamin semblait vouloir poursuivre, combattre comme un guerrier. Je ne relevais même pas mon arme en restant à distance à le regarder dans les yeux. Il commença à me charger dans un geste désespéré et sans aucun danger. J'accompagnais sa lame plus loin en le désarmant d'un simple geste en l'éloignant de quelques pas, par mensuétude sans doute.

« Petit ... »

Sa dernière chance, malgré tout et mes pleures de sa mère, il reprit la sabre de feu son père. Il tenta une énième attaque contre moi qu'un enfant Imono pourrait éviter. Tant pis pour lui, il avait choisit sa voie, celle du guerrier. Il n'était plus un enfant, mais un combattant. J'avançais rapidement vers lui dans une courte charge. Je feignais une attaque vers le jambe, mais au dernie moment je lui tranchais la tête sans difficulté. Je soupirais largement, il ne m'avait pas donné d'autre choix. J'aurais pu l'assommer sans doute, le blesser non mortellement. Cependant, cela aurait été une insulte pour lui, son père et l'âme de ce sabre. Je fis un geste sec de mon sabre afin de chasser le sang de ma lame. Sans un regard pour la femme, je regardais mes compagnons en montrant la direction.

« Le seigneur de cette ville est par là ... »