Frustré par ce monde dénué de toute industrialisation, l’écrivain usait et abusait de sa plume. Si bien que les parchemins perdaient rapidement leur virginité et s’encraient à force de rayures et de schémas ineptes. Ceux-ci témoignaient de l’importante confusion qui régnait dans son esprit. Tant d’idées, tant de murmures et pourtant aucun résultat. Toutefois, une chose était sûre : son objectif demeurait unique. Une réelle évidence dans une terrible tempête : il désirait ardemment la révolution. Le monde de l’édition était lent, fastidieux et bien trop petit pour l’immense Continent. Il fallait le changer, innover, bousculer la tradition et caresser la modernité. Cependant, comment arriver à un tel résultat ? Renpei avait connaissance des limites actuelles, les technologies étaient trop archaïques. Même les données recueillies par le sage de l’Érudition ne parvenaient pas à l’aider. Il se sentait seul face à cette problématique.

Puis, il pensa à ses bibliothèques fragiles et aux exemplaires uniques, à ses scribes maltraitant leur poignée à force de copier les lignes des érudits. Son esprit se remémora une rencontre particulière, celle qui amorça une entente cordiale avec le Kraken. Lui aussi était diminué par les savoirs de cette ère, ne pouvant offrir à son journal « Mizūmi to umi » (le lac et l'océan) qu’une audience limitée. Même sa propre création, sa saga « Le Buffet des Ogres » peinait à quitter les horizons Chowajin. Tant de talents ignorés, étaient un réel supplice pour le savant. Si seulement il arrivait à propager plus efficacement les écrits, cela annoncerait un nouvel âge d’or pour l’humanité.

Cette envie lancinante ne le quittait jamais, elle hantait ses rêves et ses éveils. Alors, un jour, se sentant particulièrement inspiré, le Nara récolta tous les outils de papeterie qu’il avait à sa disposition. Il fit même quelques détours chez certains commerçants pour compléter sa collection. Dès les premiers rayons de l’aurore, il s’engouffra dans le dédale de l’Académie et frappa à toutes les portes utiles. Peu importait les fournisseurs et les prix, l’auteur à succès était déterminé à tout acheter. Pour une étude approfondie, il se devait d’avoir le meilleur comme le pire auprès de lui. C’était comme cela qu’il procédait. Ainsi, au fil des allers et retours, il transforma son bureau en véritable boutique spécialisée. Tout était là, n’attendant plus que ses idées pour se mouvoir. Papiers, encres, plumes, buvards, échantillons de bois et de minerais, tous sommeillaient en attente d’être touché par la main avisée du Kabbaliste.

Néanmoins, avant cela, celui-ci étala quelques devis et ébauches de travail qu’il avait fait faire chez des artisans Tetsujin. En effet, avant de se rendre dans ce maudit Calice, l’homme s’était rendu à la Capitale et avait négocié plusieurs prestations. Sous couvert d’anonymat, il s’était joué des règles de la concurrence et avait amassé plusieurs dizaines de documents à la précision sans égales. Tous correspondaient à des plans divers, à des tentatives de rendre les idées de Renpei concrètes. Il existait même certaines répliques miniatures de ces innovations. Malheureusement, il n’avait pas encore eu le temps de les tester. L’heure était venue désormais. En regardant son établi ainsi chargé, l’éphèbe ne put retenir son enthousiasme. Il le savait, aujourd’hui était son jour de chance. Les muses veillaient sur lui.

Résumé:

Sa première piste était centrée sur le prototype qu’il avait « emprunté » à son père. Malgré son incapacité à remplir sa fonction, cette plume mécanique était un véritable chef d’œuvre, une orfèvrerie digne des meilleurs artisans. Rien d’étonnant donc qu’elle soit arrivée entre les mains d’un Ambassadeur aussi cupide que Kuroda Shun. Finalement, lui retirer ce bien était une bonne action. Si cette chose pouvait démocratiser encore plus l’Écriture, alors il fallait la libérer de ses mains avides et cruelles. C’est du moins l’histoire que se racontait l’éphèbe, un moyen de faire taire sa culpabilité. Encore quelque peu naïf, ce jeune homme laissait un peu trop ses émotions le guider.

Même s’il connaissait bien l’objet, le Nara fit une nouvelle étude approfondie. Suivant son protocole habituel, il commença par retranscrire sur son carnet, le poids et la taille du prototype. Par la suite, il griffonna une réplique plutôt conforme et y détailla les matériaux, les textures et fonctions de chaque partie. Le réservoir à encre semblait être fait d’argent, avec quelques dorures décoratives. De forme cylindrique, il avait autour de sa base, des stries permettant de le visser sur la plume amovible. Cette dernière était faite d’un métal rappelant le cuivre et comportaient quelques traces d’oxydation. Quant à sa forme, elle rappelait les courbes naturelles des plumes animales, avec encore une fois quelques décorums dorés. Le capuchon quant à lui, était fait d’argent et en son extrémité interne comporté des traces d’usures. Rien qu’avec cette observation, le savant confirma son intuition. Le problème majeur de cette innovation demeurait dans la plume. Elle s’usait trop vite, et son fourreau ne parvenait pas à réduire cette usure.

Face à un tel constat, l’auteur prépara son bureau pour tester les diverses encres à sa disposition. De plus, pour éviter toute contamination, il trempa la plume mécanique dans une solution à base d’alcool. Cela devrait suffire à éliminer les impuretés, surtout après l’avoir bien essuyé. Les essais se succédèrent avec une rigueur extrême, la moindre variation était comparée aux propriétés de l’encre. Les pigments, la viscosité, la dilution, la texture de la matière étaient tous répartis dans des graphiques et des tableaux. Chaque détail était méticuleusement annoté par le scientifique, au point qu’il put conclure que le problème n’était pas tant l’encre, mais la forme de la plume elle-même. Celle-ci ne parvenait pas à garder un juste dosage du liquide, soit cela débordait, soit cela se stockait à l’extrémité formant une bulle informe. Bien sûr, meilleure était la matière première, meilleure était la réaction.

Conscient de cette possibilité, Renpei avait commandé plusieurs copies aux dimensions particulières. Son intuition lui dictait de trouver le bon espace, permettant d’introduire une quantité restreinte d’encre. Il devait la piéger, et la laisser s’écouler sans violence sur le papier. Néanmoins, ses faibles connaissances en physique le limitaient. Modifier à l’aveugle était souvent infructueux et trop coûteux. Alors, il fit comme beaucoup de ses pairs, il observa le monde autour de lui. L’inspiration vint à lui quand il regarda le marc de café, et cette cohésion naît de la présence d’un liquide. Ce phénomène se répétait à l’envie, avec le sable, avec les cheveux, les animaux courant sur l’eau. Même si les explications manquaient, l’écrivain sut que tout ceci était la clef de son problème. Il devait absolument reproduire cet effet avec la plume. Et ce n’est qu’à force de travail, d’échec et de modification des plumes qui étaient à sa portée, qu’il parvint à trouver la taille et la forme idéale. Il s’empressa donc de parfaire ses plans et de les communiquer à un artisan local. Lorsque la plume mécanique fut finie, le succès était acté.

Résumé:

Malheureusement, cette victoire n’était pas satisfaisante. Bien sûr, l’objet était joli, fonctionnel, et même prestigieux, mais il demeurait trop coûteux. Les minerais qui le composaient étaient trop rares pour en faire un bien commun. La technique et la précision qu’il requérait rendaient aussi très difficile une diffusion à un large public. Alors, certes, il pouvait être vu comme un outil de collection, destiné à une certaine élite, néanmoins ce n’était pas la volonté de Renpei. Tout ceci le frustrait. Et même en considérant de remplacer l’argent par du bois, le problème de la plume restait. Elle était bien trop fragile. Le voilà donc dans une nouvelle impasse.

Depuis une heure, le savant se sentait à court d’idée. À force de remuer ses pensées, il s’était usé et son corps réclamait du repos. Toutefois, le jeune homme n’était pas de cet avis, c’est pourquoi il noya sa fatigue dans encore plus de café. Peut-être qu’ainsi, elle se fera oublier et il pourra reprendre ses expérimentations. Et ce n’est qu’au détour d’une énième tasse, qu’il s’attarda sur un problème propre à l’usage d’une plume. Cette dernière arrachait toujours une partie du papier, elle n’était pas tendre avec lui et profitait souvent de cette blessure pour y déposer son encre. Ce fonctionnement était violent pour le support et supposait une certaine qualité de parchemins. Or, cela était nécessairement coûteux.

Au fil de sa réflexion, il imagina une autre manière de faire. Il pensait à un outil qui pourrait glisser sur le papier, qui y déposerait le liquide tel un doux tampon. Mais comment faire ? Les seules formes permettant un tel phénomène étaient la roue et la sphère. Après tout, si cela avait permis de sillonner les chemins avec peu de heurts, cela devrait pouvoir être possible sur un bout de parchemins. Usant de son bâton de graphite, le Nara dessina ses premières intuitions : une bille flottant dans de l’encre. Puis, il jeta un regard curieux vers « la plume mécanique » et songea à son réservoir. Serait-il possible de mettre un point un tel stylographe ? Très vite, le prototype fut couché sur le papier. Sans atteindre, il se rua vers un autre artisan et lui demanda de donner vie à sa création. Les matériaux importaient peu, il fallait surtout tester l’embout, cette bille baignant dans l’encre. Son fonctionnement était simple, mais tout résidait dans sa résistance. Elle devait à la fois supporter le poids de la main, les frottements avec le support, maîtriser une rotation parfaite, pas trop rapide ni trop lente. C’était un véritable travail de précision. Pour pallier toute éventualité, cinq prototypes furent commandés.

Lorsque vint le temps de les essayer, l’auteur à succès suivit avec précaution son protocole d’expérimentation. Feuille après feuille, il analysait l’écriture produite, ses qualités comme ses défauts. Chaque outil était associé à une note globale, le tout agrémenté de commentaires acerbes. Exigeant, le savant ne voulait rien oublier. Après tout, cette innovation était destinée au plus grand nombre, elle devait donc être efficace, pratique à utiliser et nécessiter peu d’entretien. Et tout ça, sans que le prix ne soit exorbitant. Une fois les tests finis, il s’arrêta sur un choix précis : un stylographe en verre muni d’une bille en fer. Cela devrait répondre à toutes les exigences et permettre une commercialisation plutôt rapide. Sur ce point, il se jura de contacter des artisans du pays du Fer, une telle opportunité devrait leur plaire.

Résumé:

Cependant, malgré les bénéfices d’une telle invention, Renpei ne pouvait que se montrer déçu. Il n’avait toujours pas réussi à trouver la solution à tous ses problèmes. Même si l’écriture manuscrite était facilitée, elle demeurait un frein à une publication à grande échelle. Tant qu’il existera des copistes, le monde de l’édition sera toujours limité. Il fallait trouver un moyen de les remplacer, de faciliter leur travail, de l’industrialiser. Néanmoins, il ne fallait pas penser en termes d’automate, ou de machine. Non, le savant pensait davantage à un nouvel outil, un objet qui permettrait d’accélérer et de faciliter le travail de ses hommes et de ses femmes. Rendre leur tâche aussi aisée que possible, voilà son ambition.

Cette fois-ci, il s’arrêta sur les mécaniques des tampons officiels. Cette capacité de s’enduire d’encre et d’apposer un motif préétabli. C’était bien sûr une forme rudimentaire de l’écriture, mais elle avait du potentiel. Elle nécessitait seulement d’être agrandie, développée. C’est pourquoi, le kabbaliste se mit à griffonner des formes plus complexes. La première idée qui lui vint, est celle d’une sorte de cryptex où serait mis en relief chaque motif d’écriture. Il suffirait alors de tourner les axes pour former un mot précis. Les limites d’un tel objet étaient évidentes. Cela ne pouvait pas servir à copier un texte entier, mais cela pouvait permettre de remplacer une main lorsqu’un mot se fait trop récurrent. Selon les entreprises et les besoins, cela pourrait aider plusieurs secrétaires ou fonctionnaires. Ainsi, pour faciliter son utilisation, l’auteur prépara plusieurs séries de tampons amovibles. Tous comportaient un nombre précis de sigles et pouvaient former de nombreux mots. Se basant sur des analyses linguistiques, il souhaitait offrir les associations les plus utiles possibles. Par exemple, des tampons destinés à de la comptabilité où étaient mis en avant des termes propres à la profession. Ou bien, un lexique juridique pour les hautes sphères Chōwajin. Ouvrir la possibilité aux acheteurs de choisir les mots était aussi une option.

Toutefois, cela restait un usage trop circonstanciel. Il fallait voir plus grand. L’idée suivante s’inspira de la précédente, plusieurs tampons uniques frappant le papier pour former un mot, une phrase, un récit. Contraint par ses connaissances, Renpei demanda conseil à un artisan, formulant avec difficulté ce qu’il avait en tête. Les pistons évoqués, furent simplifiés en touche de piano et ce fut le déclic. Sans attendre, une ébauche de l’invention fut dessinée et sa construction ne dura que quelques jours. Une fois dans son bureau, l’inventeur chercha à user la machine, à découvrir ses limites. Et comme il s’y attendait, les mécanismes étaient fragiles. Bien sûr, cela facilitait grandement l’écriture, mais il fallait une certaine formation pour l’utiliser. Elle n’était pas dédiée au grand public, pas encore du moins. Toutefois, la rapidité qu’offrait cette machine à écrire était un réel avantage, un pas vers l’innovation ultime.

Toujours en s’inspirant des tampons, l’écrivain imagina une machinerie aux dimensions gargantuesque. Pourquoi se contenter d’imiter un mot, alors qu’on pourrait en copier plusieurs. Il suffirait alors d’avoir une base solide, où serait dessiné un texte entier. Grâce à une pression adéquate, le copiste pourrait apposer un papier vierge et y copier le texte sans aucune peine. Avec une certaine dextérité, il serait alors possible d’imprimer un récit en plusieurs exemplaires en une seule journée. Un tel mécanisme serait idéal pour le journal du Kraken. Une impression rapide, peu coûteuse et qui n’offrirait que des avantages. Partant de cette idée, le Nara dessina son outil, lui donnant forme et sens. L’artisan qu’il lui donna naissance fut surpris par sa facilité d’utilisation. Cette presse était la révolution tant attendue. Un moyen sûr et efficace de propager le savoir.

Résumé:

Cette presse était réellement fantastique. Simple d’utilisation, et peu coûteuse, elle permettait à tous de publier un texte en grand nombre, sans le moindre effort. Nécessairement, le Chōwajin d’adoption eut une pensée pour le clan Usuzumi. Il n’allait pas apprécier une telle innovation. Il faudra donc la garder secrète et en maximiser les profits. L’heure n’était pas à la naïveté. Surtout qu’à présent, il pouvait s’attarder sur la création d’un véritable journal à ambition internationale. Grâce à sa presse, Renpei allait pouvoir diffuser ses idées avec une facilité déconcertante.

Pourtant, une ombre planait sur ses projets. Le papier résistait mal à l’ouvrage, trop rigide pour supporter une pareille pression. De plus, l’encre utilisée l’imbibait et tâchait inexorablement le lecteur. Ce n’était certes pas un grand défaut, mais cela déplaisait à l’inventeur. Alors pour une dernière fois, il se mit au travail et examina les différentes formes de papiers. Il les combina avec différentes encres et s’amusa à user la matière comme le feraient les intempéries. S’en suit une véritable succession d’épreuves.

En visitant les bibliothèques de l’Érudition, il trouva quelques ouvrages sur la fabrication du papier et ses diverses formes à travers les âges. Malheureusement, il prit conscience que cette matière était coûteuse à produire, et que personne ne semblait lui offrir une seconde vie. Soit elle était jetée, soit elle était conservée avec jalousie dans d’immenses dédales poussiéreux. Et c’est là qu’il eut l’idée de réutiliser ce papier oublié. Afin d’éviter tout gâchis, il testa une nouvelle méthode de recyclage : former une pâte à base d’eau et de papier. Celle-ci serait alors la forme primaire d’un nouveau papier, moins cher et plus facile à produire. Ce papier journal demandera sûrement de la main d’œuvre pour l’aplatir et lui donner une consistance adéquate, mais c’était là une solution idéale. Dans son petit laboratoire, il tenta l’expérience et s’amusa à utiliser un petit moulin pour broyer, mélanger et aplatir la pâte. Il y eut de nombreux échecs, mais à force de travail, une combinaison sortit du lot. C’était la méthode à valoriser. Toutefois, pour essayer cela à grande échelle, il allait devoir attendre. Il fallait demander l’aide de plusieurs professionnels du papier et d’ingénieur apte à rendre cela viable. Surtout que recycler du papier n’allait pas être suffisant, il allait falloir produire un autre type de papier Journal, avec des ressources locales telles que des résineux. Cette idée souleva alors son lot de question, il fallait se tourner vers les acteurs du marché du bois. Tant de rencontres à prévoir, mais au moins, il avait le sentiment d’avancer.

Résumé:

Voilà plus de trois mois que le Nara court partout pour donner vie à ses idées. Il y eut évidemment de nombreux échecs et obstacles. Sa fortune personnelle s’est même largement amoindrie, le condamnant à des plats simples et du café. Mais cette rigueur était nécessaire, le progrès demandait toujours des sacrifices. Pour lui, il était évident que ses idées allaient révolutionner le monde. Ses inventions étaient destinées au peuple, et lui offriraient une vie meilleure. Cet espoir, il le cultivait et s’y accrochait. C’était sûrement naïf de croire que l’Écriture avait un tel impacte sur les gens. Preuve s’il en fallait une, des origines aisées du fils de l’Ambassadeur. Car si lui avait toujours grandi avec des livres à portée de main, ce loisir demeurait un luxe pour le grand nombre.

Fort de cette résolution, il décida d’engager une nouvelle dynamique dans sa vie. Après avoir centré sa vie sur ses inventions, il désirait leur offrir un meilleur avenir. Elles devaient dépasser les frontières et s’imposer à tous et à tous les milieux. Par exemple, son stylo-plume était voué à plaire aux élites, à ceux qui privilégient l’image à l’usage. Il suffirait de les vendre avec une belle parure et l’argent allait pleuvoir. Ces intentions, il les rédigea dans un dossier complet. Il réservait sa lecture aux grands artisans et commerçants Tetsujin. Toutefois, dans ces documents, d’autres innovations étaient décrites. Le stylo-bille, par exemple, était présenté comme une alternative peu chère à la plume et idéal pour les classes plus populaires. Son usage était si simple, qu’apprendre à écrire tel qu’on le faisait à l’époque, devenait inutile. La sphère faisait tout le travail et la main n’ayant qu’à suivre le mouvement. Quant au tampon amovible, le Nara le vendait comme un outil administratif. Un moyen rapide et efficace de marquer un papier, tout en permettant de multiplier les choix possibles. Quelque peu gadget, cet outil pourrait tout de même séduire des secrétaires et fonctionnaires paresseux.

Les deux autres machineries étant plus exigeantes, il les garda à part. La technicité qu’elle demandait n’était pas à la portée de tous, il allait devoir se montrer sélectif. Pour ce faire, il se mit en tête de contacter directement des corps industriels. Il fallait viser haut, trouver une offre qui était à la hauteur des enjeux. Une part de lui le sommait de contacter le clan de l’Encre, mais il craignait d’en perdre les droits sans en retirer le moindre bénéfice. La Kabbale ? Il était sûr de perdre ses innovations. Mogubei n’était pas du genre à fermer les yeux sur pareil profit. Il ne lui restait donc que Tetsu, mais sans réel réseau, il ne voulait pas se précipiter. Il valait mieux attendre le bon moment, la bonne personne. Surtout qu’il était persuadé d’être le seul scientifique à travailler sur pareil sujet. Le sens du progrès était à ses côtés, il le sentait. Ce n’était pas pour rien qu’il avait disséminé ses achats, ses prototypes et ses créations à travers plusieurs boutiques et états. La prudence était de mise quand on désire révolutionner le monde.

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