35. La Marée Rouge déferle sur le territoire de l'ancienne dynastie Konoe, la région des Spores - une contrée de l'actuel pays de l'Érudition. Les troupes de Chinoike Junzo attaquent les forces armées du Shogunat. Lors d’une escarmouche, Chinoike Sakae donne naissance à son fils unique, qu'elle nomme Enma.

38. Après la mort du premier porteur du Ketsuryūgan, Sakae assume le rôle de cheffe de clan. La Baronne Sanglante force son fils unique à s'alimenter principalement de sang. Les nombreuses expériences qu'elle supervise renforcent les compétences martiales du Clan : l’hémoglobine devient une ambroisie engendrant une nouvelle Marée Rouge.

41. Enma, pour la première fois dans l'histoire clanique, vampirise les souvenirs d'une cible. Cette découverte ébranle les connaissances traditionnelles du Chiton. Kioku Nomi (記憶飲み, le Buveur de Souvenirs) avance l'idée que le sang serait un vaisseau pour l'âme. Cependant, les connaissances actuelles du Continent ne permettent pas de valider cette hypothèse.

49. Enma s’intéresse aux arcanes de l’Alchimie et du Chakra. Il se sert des nombreuses frappes nocturnes pour rejoindre Uzumaki Iori dans sa quête pour comprendre le Gène Kaiun. Maître du Kanchijutsu, il exploite sa vision sanguine pour découvrir que le système circulatoire a calqué le système sanguin. En outre, il contribue à l’expansion des connaissances anatomiques générales, en se concentrant notamment sur le rôle spécifique des organes. Ses recherches améliorent l’efficacité des interventions médicales sans recours au Chakra. Le fils de Sakae se découvre une passion pour le cœur et le cerveau, qu’il croit être les sièges de l’âme.

56. Le Buveur de Souvenirs compile ses nombreuses années de recherche et d'expérience dans un fascicule : Shiniku no Yuuwaku (屍肉の誘惑, les tentations de la chair morte). En avance sur son époque, les expérimentations du Chinoike permettent à Sakae de créer des goules de sang et de chair. La Marée Rouge laisse dans son sillage des corps exsangues et des foyers dévastés par la perte de leurs proches. Quelques années plus tard, il ira encore plus loin en tentant de créer des chimères. Ce projet se révélera finalement un échec : la quantité de sang nécessaire pour le succès de l'expérience s'avère bien trop importante pour être viable.

59. Une communauté d'alchimistes, Shikou Shugisha no Chichi-tachi (至高主義の父たち, les Pères du Suprémacisme), provoque une scission au sein de la Communauté des Alchimistes. Le Shiryuujutsushi (死霊術師, Nécromancien) est une figure influente de cette doctrine minoritaire. Il milite pour l'éradication du Ninshū, perçu comme une idéologie prônant la passivité, et promeut à l’inverse la domination des éveillés sur les non-éveillés au Chakra.

62. Le Nécromancien est considéré comme le Chinoike le plus docte de son Clan, et comme l’un des Renkinjutsushi les plus savants de son époque. Il soumet l’ambroisie clanique à une batterie d’expérimentations et lui trouve un nouvel intérêt. Le Chiton permet de conserver une apparence physique, voire de rajeunir. Si certains membres de la Marée Rouge étaient déjà capables d’atteindre ce résultat, cette faculté est étendue à toutes les cellules claniques. Le voile de l’immortalité enveloppe les légions de la Baronne Sanglante et accentue les mystères occultes entourant les Chinoike. Sakae offre le titre de chef du Clan à son fils, mais celui-ci refuse : il préfère l’ombre à la lumière et prend sous son aile Chinoike Botan.  

70. Sous la tutelle du Kage no Chikara-sha (影の力者, l'Éminence grise), Botan prend la tête de la Marée Rouge. Son disciple marque l’Histoire de l’Alchimie en manifestant un pouvoir héréditaire, les pupilles illusoires. Les Uchiha assassinent ce parjure, se lancent dans la traque des Chinoike et détruisent ses recherches sur les greffes cellulaires. Cette perte suscite une obsession chez le Nécromancien, qui souhaite lui aussi percer les secrets du Chakra à l’échelle génétique. Les dernières traces de Chinoike Enma se perdent ici. Certains estiment que le Suprémaciste a été tué par les légions aux Gunbai. D’autres affirment qu’il est détenu dans les geôles de Hakugaku, l’Etat satellite de Tsuchi, pour servir l’Ecole de Guerre des Taira. Enfin, une minorité pense que le Buveur de Souvenirs est responsable de l’extermination de son clan. Il aurait poussé Botan toujours plus loin dans les rituels occultes, provoquant ainsi l’éradication de ses semblables afin de s’approprier le fruit de leurs recherches.

71. Un Renkinjutsushi brise le tabou et prend le nom de Chinoike Enma. Il souhaite améliorer les recherches du pionnier et tente de répliquer les caractéristiques du Chiton. Il est retrouvé sans vie. Au fil des ans, ces tentatives d’appropriation se multiplient et se répandent dans tout le Continent. La doctrine du Père du Suprémacisme survit, prospère et se divise en plusieurs sous-branches idéologiques. L’idée de départ finit par dépasser le penseur : les non-éveillés ne sont que du bétail pour le Chakra, voire une maladie contagieuse. La découverte de charniers de civils dans plusieurs contrées illustre la montée du Suprémacisme Enmique.

78. Pendant ces années de silence, le Chinoike no Onryō (血之池の怨霊, l’Esprit Vengeur des Chinoike) perfectionne sa compréhension de l’âme. Il abandonne l’hypothèse initiale selon laquelle le cerveau est l’un des sièges de cette Source de Vie. Il est convaincu que seul le cœur est le siège de l’âme, et donc du Chakra. Ses recherches tendent à confirmer que l’énergie invasive se serait greffée directement à celle-là. Hélas, il n’est toujours pas en mesure de délimiter clairement ses contours. Chaque tentative pour saisir cette étincelle de Vie se solde par un échec.

80. Chinoike Enma continue de hanter le Continent. Son mythe plane toujours, et sous son ombre, le Kurogakusha (黒学者, le Savant Noir) répète ses apparitions dans le plus grand secret. Il est l’un des cerveaux derrière la formule permettant aux Uzumaki mâles de limiter l’autophagie due à la supra-vitalité. Une fiole de sang Uchiha est volée, et le Suprémaciste essaie en vain de percer les secrets du Clan à l’éventail. Le sang est dépensé sans qu’il puisse éveiller le Sharingan. Toutefois, ses premières tentatives lui permettent de mieux appréhender les greffes cellulaires.

83. Le Kurogakusha installe son laboratoire dans le Désert, où son savoir encyclopédique et ses conseils machiavéliens lui permettent de s’intégrer à la Cour d’un Khan. Cette alliance secrète lui procure une réserve d’esclaves. Inspiré par les monstruosités de fils Fujimi, il tente de créer ex nihilo des créatures charnelles. Ses premières tentatives échouent. Les goules de sa génitrice nécessitent une quantité de sang phénoménale, autrefois obtenue grâce à la Marée Rouge. Le Nécromancien outrepasse cette limite en transformant le cheptel d’esclaves en zombies serviles. Il nomme ce bataillon de serfs la Cour des Miracles, Katsubou Gun (渇望軍, la Horde Assoiffée).

87. L’Esprit Vengeur des Chinoike aurait été aperçu, à plusieurs reprises, parmi les courtisans du Khaganat. Les serviteurs monstrueux du Nécromancien, ses connaissances occultes et son amoralité lui permettent de se faire une place de choix aux côtés de Fujiwara Jinmu. Il officie comme conseiller de l’ombre pour le Khagan, notamment dans l’administration des rites processuels inhérents à l’Arbre-Monde. Cette nouvelle position lui offre un plus grand nombre d’esclaves à disposition. Après une constellation d’échecs, un zombie de la Cour des Miracles s’éveille au Chiton. Hélas, il meurt quelques heures plus tard dans d’horribles souffrances. Une donnée essentielle fait cruellement défaut et l’empêche d’égaler son disciple Botan.

93. Le Savant Noir met de côté ses recherches sur les greffes cellulaires et se tourne vers le sort du Chakra après la mort de son hôte. Grâce au don du Khagan, il tente d’éveiller ses serviteurs au Chakra. Le Nécromancien étudie les effets de cette énergie invasive sur le corps humain et ses organes. Il empile les cadavres de serfs de la Cour des Miracles, éveillés ou non. Ses recherches lui permettent de déceler un trait commun chez les détenteurs de cette force parasite : leur signature sensorielle persiste quelques secondes après l’arrêt des fonctions vitales. Enma nomme cette persistance le « Chakra post mortem ». Hélas, il n’est pas encore en mesure de ressusciter les morts.  

102. Le Buveur de Souvenirs se lance dans un Tour du Monde dans le but d’étudier les différents peuples et de classifier les races. Il abandonne son laboratoire à ses zombies serviles, la Katsubou Gun, chargée de veiller sur son antre. L’Esprit Vengeur cesse de cultiver son immortalité et laisse son corps vieillir. Au fil de ses voyages, il découvre que les limites imposées par la force invasive ne sont pas définitives. L'Éminence grise utilise son savoir encyclopédique et ses connaissances occultes, en avance sur leur temps, pour s’infiltrer dans la Cour de certains gouverneurs. Cette itinérance, qui dure quatre décennies, lui permet de suivre l’évolution de son idéologie, le Suprémacisme Enmique. Cette existence dans la communauté alchimique lui permet de semer les graines du Chaos, ici et là.

115. L’Ombre Vagabonde profite de son Tour du Monde pour se rapprocher de Dokueki Saya et participe à sa traque des Créatures de Chakra. Ensemble, ils excavent la première prison des Anciens Architectes. Le Nécromancien découvre le Sentan et le Bijūseiki, mais ne participe pas à l’extermination du Veilleur. Cette révélation historique confirme sa thèse sur le Chakra post mortem. Une monstruosité fait de Chakra obscur, lorsqu’elle est terrassée, ne laisse qu’un œuf turgescent, son cœur. Toucher le myocarde permet de la « ressusciter ». Le gain de puissance est minime, mais exponentiel : un Bijū qui répète les phases d’hibernation devient plus puissant. En outre, le Bijūseiki confirme le postulat arguant que le cœur est le siège de l’âme, et le Sentan le rassure sur l’exploit de Botan, qui n’était pas dû au hasard. D’autres, avant eux, ont réussi à extraire le facteur génétique d’un corps pour faciliter son utilisation.

126. L’Ombre Vagabonde se lie à Noroi Kurohitsuji, héros de la Guerre de Kusa et pourfendeur des Uchiha. Il exploite les folies du Senninka pour lui souffler l’idée de répandre le Chaos. Dans l’ombre du Mouton Noir, l’Esprit Vengeur donne vie à Kyōbō na Dōbutsu (狂暴な動物, litt : Bête Folle). En apparence, le Collectif participe à l’effort de guerre et traque les dernières pupilles illusoires du Continent. En réalité, l’organisation criminelle sème le sang, la destruction et la mort dans son sillage.

129. Suite à l’exploit de Botan, le Clan est dispersé aux quatre coins du Continent. Ses membres survivent dans l’anonymat, incapables de manifester leurs capacités héréditaires. Pour les Chinoike, Enma est une figure mythique - dans le sens où de nombreux adelphes doutent de son existence. On apparente sa personne à de la propagande effectuée par Tsuchi, à l’époque où les vampires œuvraient sous la bannière des Taira. Ce doute quant à son existence n’est pas exclusif aux descendants de la Marée Rouge. Les nouvelles générations de Renkinjutsushi pensent que l’un des pères du Suprémacisme archaïque pourrait avoir été inventé de toute pièce pour contrecarrer l’expansion du Ninshū et faciliter les expérimentations sur les civils. Le Buveur de Souvenirs profite de cette perception quasi-onirique pour apparaître devant Kyuketsuki. Il utilise ses capacités vampiriques pour lui intimer de reformer le Clan, sous la bannière de la Junte. Dans cette démarche, l'Esprit Vengeur cherche à susciter le Chaos et à attirer l'attention du Continent sur l'archipel.

132. Dokueki Magobei érige la pyramide d’Ombres et de Lumière. Le Savant Noir perçoit dans son homologue Suprémaciste un maître des sciences occultes. Son intérêt pour l’identité du Kabbaliste le pousse à se joindre aux premiers Kokka Renkinjutsushi. Le fondateur du Suprémacisme Enmique se fait greffer le Kenja no Ishi (賢者の石, Pierre Philosophale) et s’engage dans la voie de la Destruction. Il obtient l’autorisation de quitter les souterrains de l’Ecole de Guerre pour œuvrer loin des tentacules de la dynastie Taira. Cette situation établit un précédent : œuvrer pour la Kabbale sans être un académicien de la Cité du Savoir.  

145. L’Ombre Vagabonde regagne son laboratoire clandestin, niché dans les profondeurs de Kaze. Le Nécromancien réactive d’anciennes pistes d’expérimentations, telles que les greffes cellulaires. La Pierre Philosophale est un artefact unique, d’une beauté ensorcelante. Il souhaite, à son tour, concevoir des reliques similaires. Son principal objectif est de créer les premières chimères du Continent : des êtres mi-humains, mi-Créatures de Chakra. Le Savant Noir s’appuie sur la voie de la Destruction pour imaginer une pierre capable de forcer la mutation d’un corps grâce au Chakra obscur. Le Projet Hōgyoku (崩玉, Joyau de l'Annihilation)[/b] permettrait d’atteindre cet état hybridisme, qu’il nomme la Bijūmorphose. Enma est persuadé que dans les prochaines décennies, cette perle de la destruction permettra d’infuser le Continent de Chaos.

150. L’Esprit Vengeur des Chinoike assiste au carnage d’Ido-shima. Il ferre une rumeur qui se propage depuis le Pays-Bidonville : un ancien chasseur de prime serait décédé et aurait ressuscité sous les traits d’un Kuchiyose. Sa thèse du Chakra post mortem comporte une faille évidente : les Bijū ne meurent pas. Cet entre-deux, l’état de Bijūseiki, génère un gain en puissance, mais ne peut être assimilé à une résurrection complète. Le Savant  Noir pense obtenir les clés de ce mystère auprès du principal concerné. Le Buveur de Souvenirs laisse dans son sillage les cadavres exsangues d’une momie et d’une panthère. Cette vampirisation lui permet de rajeunir et de confirmer que l'épée-louée s’est bien réincarnée en animal totémique, brouillant la frontière entre la Vie et la Mort.