L'horizon sans fin du désert ondulait doucement sous la chaleur implacable du soleil. Yuubae se tenait là, en plein milieu, enveloppé par les dunes de sable mouvantes et les ondulations sinueuses du paysage. Depuis des semaines, le désert semblait frémissant, comme s'il était hanté par une agitation souterraine, invisible mais palpable pour ceux qui connaissaient ses secrets. Les tremblements de terre secouaient périodiquement le sol, tandis que des perturbations mystérieuses tourmentaient l'atmosphère habituellement sereine.
Le sol tremblait sous ses pieds, des vibrations qui transperçaient son être, résonnant avec les battements de son cœur. Le désert, autrefois si paisible, semblait désormais se déchaîner sous l'emprise de forces inconnues. Les murmures de la terre ébranlée résonnaient comme des avertissements dans ses oreilles. L'oracle savait que quelque chose n'allait pas. Les rumeurs de perturbations se propageaient plus vite que le vent dans les dunes, mais elles ne l'effrayaient pas.
Face à Yuubae se dressait un homme, son regard intense, imprégné de mystère et de danger. L'oracle pouvait sentir le pouvoir qui émanait de lui, une aura qui ne pouvait appartenir qu'à un membre du clan Gekimetsu. Le clan Gekimetsu... Le nom seul évoquait la puissance brute, la détermination farouche, mais malgré la tension dans l'air, l'Asakura restait calme, ses yeux scrutant chaque détail de cet individu énigmatique. Il y avait quelque chose dans son regard, quelque chose qui réveillait les instincts de guerrier, mais aussi de protecteur de l'oracle. Il ne pouvait pas ignorer le danger qu'il représentait, mais il y avait aussi une opportunité, une chance de comprendre les mystères qui se cachaient derrière ce clan redouté.
« Tu es un Gekimetsu, n'est-ce pas ? Si tu es ici, ce n'est sans doute pas pour rien.. »
Murmura t-il, les mots s'échappant de ses lèvres dans un souffle presque imperceptible.
« Tu représentes la force, la résilience, mais aussi... la menace. »
Ses pensées se bousculaient alors qu'il tentait de décoder le langage silencieux de son expression. Il devait rester vigilant, prêt à affronter tout ce qui pourrait se dresser sur son chemin, même si cela signifiait faire face à un adversaire redoutable comme lui. Dans les profondeurs du désert, alors que le soleil déclinait lentement à l'horizon, deux forces s'affrontaient, se mesurant du regard dans un silence tendu. Le destin de leurs mondes était suspendu à un fil ténu, et il savait que cette rencontre ne serait que le début d'une longue série d'épreuves et de défis à venir.
Kisakyu, les Mers d'Ocre
Avant de prendre le large, de s’engouffrer dans les méandres de la grande bleue, de pénétrer les nécropoles humides d’un archipel morcelé, et après avoir utilisé son statut d’Alchimiste d'État pour produire de nombreuses expérimentations, Meiun ressent le besoin de gagner sa patrie. Il doit se rendre par-delà le Mur de l’Aurore, dans une contrée où l’astre solaire règne sans partage sur un canevas d’ocre et de cuivre. Pour atteindre le fragment le plus dangereux - et donc, par extension, le plus indépendant du Khaganat - le baroudeur redouble de roublardise. Il masque ses traits caractéristiques sous un chèche de mauvaise qualité et se mêle à une caravane marchande.
Son itinérance se poursuit sans que son identité n'ait d’incidence. Certes, la caravane fait face à son lot de brigands et des razzias sont menées - aussitôt battue en brèche par l’arsenal offensif des marchands. La cohorte de camélidés subit quelques tourments : un pincée de disette, un zeste de maladie et une cuillerée d’insolation. A l’orée du domaine sauvage, le Martyr quitte les bédouins qui l’ont accueilli et nourri. Son camarade simiesque s’accroche à sa tunique touareg, alors que son créateur agite ses bras en signe de salutation. Bientôt... Les chameaux ne sont plus qu’un point noir à l’horizon.
Meiun n’a pas besoin de moyen de locomotion bestial : il ne fait qu’un avec le Grand Désert. Cette vue, un océan mordoré où les vagues de chaleur dansent dans le creux des dunes, comble son cœur de joie. A l’image d’un automate qui s’active par l’utilisation du Chakra de son maître-marionnettiste, notre explorateur recharge ses batteries solaires. Cette partie des Dunes Insoumises, le flavescent la connaît sur le bout des doigts. Malgré le déplacement perpétuels des montagnes mouvantes, il sait exactement où se situe le cactus qui l’abreuva plus jeune, la pierre qui fut son dossier, et toute une myriade d’autres petits détails personnels.
Au carrefour de l’inconnu, les pupilles du rubicond remarquent un homme, seul, dans une crevasse à moitié préservée des rayons photoniques. En premier lieu, l’Alchimiste d'État pense à un homme perdu, isolé ; les tribus bédouines les plus téméraires n’osent s’approcher de cette région. Il plonge dans la cuvette naturelle et utilise ses membres inférieurs pour contrôler la descente. Les dires du nomade interpellent Meiun : son interlocuteur attendait quelqu'un, mais fait fausse route.
— Moi ?
Un sourcil se arque, tandis qu’une légère surprise colore ses joues.
— Mes ancêtres sont des Gekimetsu… En partie. Ma lignée se fonde sur des hommes et des femmes qui n’étaient pas aptes à être considérés comme les descendants de Suna. Je suis Sekaiju no Meiun.
La phrase de l’homme à la peau marquée par le soleil - qui illustre son appartenance aux contrées désertiques - se répète à l’intérieur de la boîte crânienne de notre aventurier.
— La force, la résilience, mais aussi… la menace ?
Sans attendre, la main du Sekaiju no Shugo-sha saisit l’outre en peau de bête à sa ceinture.
— Je pense que tu fais une insolation, mon ami. Verse-toi ça sur la tête et bois une gorgée.
La dextre, cramponnée à la source de vie, se pose sur son thorax, de sorte à lui intimer de boire, par mesure de survie.
— Je suis ici, car les dunes insoumises sont ma partie préférée du Grand Désert. Lorsque j’étais enfant, j’ai vu un Gardien-Esprit… Je n’aime pas le terme Superprédateur… Plonger dans le sable, et naviguer entre les dunes. C’est un lieu que j’utilise pour me ressourcer.
Contrairement aux orientaux, très bruts dans leur façon d’échanger, et aux continentaux, bien trop protocolaires, les occidentaux sont très amicaux. Ils n’hésitent pas à se porter secours, à se saluer ou à sourire, et ce, malgré un caractère parfois très obtus.
— Et toi, mon ami ? Que fais-tu là, seul ? Tu attendais quelqu’un, c’est ça ? Hahaha. Je te rassure, au cas où, je ne suis pas un mirage. La preuve, je t’ai touché !
Une datte est récupéré par le singe sigillaire, puis passe de ses petits doigts à la paume de son maître pour enfin être tendue à l'oracle.
#1
Exploration
Asakura S. Yuubae a écrit:
Ce fut la première fois que le désert jouait un mauvais tour à l'oracle. Yuubae, qui avait baigné depuis sa tendre enfance dans les grains chauds de la mer dorée, se retrouva confronté à des températures atteignant des niveaux exorbitants. La chaleur intense du soleil causait des troubles visuels à l'Asakura, distordant sa perception de la réalité. Les mirages dansaient devant ses yeux, rendant difficile de discerner le réel de l'illusion. En proie à cette confusion, Yuubae accusa l'homme qu'il venait de rencontrer d'être une menace, un membre du clan Gekimetsu. Son esprit embrumé par la chaleur, il voyait en cet inconnu une figure hostile, une source potentielle de danger. Sa méfiance naturelle, exacerbée par les conditions extrêmes, le poussait à croire que cet homme était là pour nuire.
Cependant, loin de réagir avec agressivité, l'homme fit preuve d'une étonnante gentillesse. D'un geste calme, il tendit une datte à Yuubae, accompagnée d'une gourde d'eau fraîche. D'abord hésitant, l'oracle finit par accepter l'offrande. La douceur de la datte fondit dans sa bouche, lui apportant une énergie immédiate. L'eau fraîche glissa dans sa gorge, apaisant la brûlure causée par la chaleur extrême. Lentement, il sentit ses pensées s'éclaircir, la brume de confusion se dissipant peu à peu. Il leva les yeux vers l'inconnu, une lueur de gratitude remplaçant la suspicion initiale, réalisant à quel point il s'était trompé.« Merci. Je suis désolé de vous avoir accusé à tort. Le désert... il joue parfois des tours cruels. »
À nouveau maître de ses capacités et de son corps, Yuubae se sentait revitalisé. Le désert, malgré ses dangers, était un terrain familier pour lui. Se redressant, il prit un moment pour étudier l'homme qui l'avait sauvé, ses yeux fixant ceux de son bienfaiteur avec une reconnaissance sincère. Yuubae fut surpris par la profondeur et la tranquillité qui émanaient de Meiun. Son nom évoquait une certaine sérénité, un calme au milieu du chaos, ce qui semblait parfaitement en accord avec son comportement.« Enchanté Seijaku no Meiun, moi c'est Nisshoku no Yuubae. »
Les deux hommes du désert continuèrent à échanger, se racontant leur cause respective de leur venue. Meiun prit la parole en premier, ses yeux rivés sur l'horizon infini du désert. Yuubae écoutait attentivement, sentant la passion dans les paroles de Meiun.« C'est une quête noble, Meiun. Le désert est en effet un endroit mystique, plein de secrets et de leçons. Je comprends pourquoi tu as ressenti le besoin de venir ici.»
Yuubae se sentit touché par les paroles de Meiun. Elles résonnaient avec ses propres croyances et aspirations. Il prit une inspiration avant de poursuivre à son tour.« Hahaha, je sais bien, les mirages sont trompeurs, mais la datte était bien trop succulente pour être fausse. Pour ma part, Je suis né et j'ai grandi dans ce désert. Depuis mon enfance, j'ai appris à comprendre ses mystères et à respecter sa puissance. Mais récemment, des perturbations ont secoué ces terres. De forts tremblements de terre, des "gardiens-esprits" agités... J'ai senti au plus profond de mon être que quelque chose n'allait pas. »
Yuubae continua, ses yeux brillant de détermination.« Ma famille, mes amis, tous ceux que j'aime comptent sur moi pour protéger ces terres. Je ne pouvais pas rester à l'écart alors que le désert, notre foyer, était en danger. C'est pourquoi je suis ici, prêt à affronter les défis et à restaurer l'harmonie. »
Le désert, malgré ses défis, semblait avoir créé un lien fort entre eux, porté par une nouvelle camaraderie.
Notre aventurier joint ses mains, puis appose ses paumes contre le sable chaud de l’océan ocré. Les particules sédimentaires tremblent légèrement. Deux micro-éclairs rouges déchirent l’éther par leur apparition. Un pas de retrait. Meiun laisse émerger son Dragonnier de Socotra face à lui. La réplique miniature de l’Arbre-Monde, duquel il tire son nom, propage ses ramifications boisées et caractéristiques au-dessus des deux fils du sable. Sous l’ombrage de l’arbuste, les rayons solaires, et leurs conséquences néfastes sur la santé, sont tempérés.
Le visage de notre explorateur accuse un sourire timide. Ce tour de passe-passe entend offrir un peu de répit à la peau hâlée. Une insolation est dangereuse, surtout dans cette partie reculée du Désert. Ressourcé par les lampées d’eau et la chair de sa datte nourricière, l’inconnu révèle son identité. La mention de l'Éclipse éveille la curiosité de l’Alchimiste d'État. Celui dont la mémoire embrasse de nombreuses informations ne connaît pas celle-là.
— Oh. Nisshoku ? Cette appellation m’est inconnue. A quoi fait-elle référence ?
Pour le descendant des Gardiens de l’Arbre-Monde, cette question ne se pose pas. « Sekaiju no » renvoie directement à son statut social. Les hommes comme lui, à la peau flavescente et aux cheveux carmin, sont connus pour être l’aristocratie de Kaze. Celle qui joue le rôle de sacrifice pour le rituel qui réplique l’éveil du Chakra par Gekimetsu Rakuin. La Céramique s’est toujours comportée envers lui comme une patrie de substitution ; les esclaves reconnaissaient en sa condition un semblable. Enchaîné aux fers de la Destinée, il n’eut d’autre choix que de rompre la tradition séculaire.
— J’ai remarqué que tu n’emploies pas le terme Superprédateur.
Un franc sourire tend les zygomatiques de Meiun. Une poignée de nomades appelle les Superprédateurs des Gardiens-Esprits. Cette locution est assez rare pour qu’une profonde joie se déverse dans son organisme. A bien des égards, ce Yuubae est comme lui. Un amoureux du désert, de cet horizon mordoré et des entités tutélaires qui y vivent. Cette pensée devient un état de fait après que l’Affranchi la corrobore.
— C’est une aspiration honorable, Yuubae.
Une paume est tendue, celle de nôtre baroudeur qui invite son double à rejoindre cette aventure.
— Le Grand Désert est très important pour moi aussi, tu sais. Laisse-moi te rejoindre dans ta quête. Trouvons ce qui brise l’Harmonie de notre foyer. A ce sujet, je pense que nous pourrons trouver des débuts de réponses auprès des Chevaliers d’Azurs. Ce sont les seuls bédouins à arpenter les dunes insoumises.
Aucun nomade ne vit dans les Dunes Insoumises. Ce territoire est sous la domination exclusive des Détenteurs de la Liberté Absolue. Toutes les tribus qui vivent sous l’empire de l’astre-roi évitent de s’approcher des frontières naturelles de cette contrée… Sauf une : Sō Kishidan (蒼騎士団, Chevaliers d’Azur). Les Chevaliers d’Azur sont une communauté de touaregs - presque - légendaires pour les peuples de Kaze.
Habillés dans un bleu profond, qui a déteint au fil des années sur leur peau, les libertariens ont préféré l’ardeur du désert au confort de l’Arbre-Monde. Ils n’ont jamais accepté le fossile comme foyer, et leurs lèvres n’ont jamais embrassé sa sève. Par voie de conséquence, cette tribu historiquement contemporaine à Gekimetsu Suna ne s’est jamais éveillée au Chakra. Cela ne leur a pas empêché de participer aux conquêtes de Gekimetsu Ryuma, qui pacifia en partie le Désert.
Ces voyageurs itinérants sont aussi rares qu’un oasis. Toute proportion gardée, la vision de leurs caravanes, qui s’étalent sur plusieurs centaines de mètres, de leurs chameaux, de leurs tentes, mais surtout de leur atour bleuet, est similaire à l’apparition du Dragon-Fortune pour les Kazejin orientaux. Meiun est persuadé que, pour élucider le mystère autour des rumeurs d'ensauvagement de la population animale, le binôme doit rencontrer la cohorte mythique.
Le visage de notre explorateur accuse un sourire timide. Ce tour de passe-passe entend offrir un peu de répit à la peau hâlée. Une insolation est dangereuse, surtout dans cette partie reculée du Désert. Ressourcé par les lampées d’eau et la chair de sa datte nourricière, l’inconnu révèle son identité. La mention de l'Éclipse éveille la curiosité de l’Alchimiste d'État. Celui dont la mémoire embrasse de nombreuses informations ne connaît pas celle-là.
— Oh. Nisshoku ? Cette appellation m’est inconnue. A quoi fait-elle référence ?
Pour le descendant des Gardiens de l’Arbre-Monde, cette question ne se pose pas. « Sekaiju no » renvoie directement à son statut social. Les hommes comme lui, à la peau flavescente et aux cheveux carmin, sont connus pour être l’aristocratie de Kaze. Celle qui joue le rôle de sacrifice pour le rituel qui réplique l’éveil du Chakra par Gekimetsu Rakuin. La Céramique s’est toujours comportée envers lui comme une patrie de substitution ; les esclaves reconnaissaient en sa condition un semblable. Enchaîné aux fers de la Destinée, il n’eut d’autre choix que de rompre la tradition séculaire.
— J’ai remarqué que tu n’emploies pas le terme Superprédateur.
Un franc sourire tend les zygomatiques de Meiun. Une poignée de nomades appelle les Superprédateurs des Gardiens-Esprits. Cette locution est assez rare pour qu’une profonde joie se déverse dans son organisme. A bien des égards, ce Yuubae est comme lui. Un amoureux du désert, de cet horizon mordoré et des entités tutélaires qui y vivent. Cette pensée devient un état de fait après que l’Affranchi la corrobore.
— C’est une aspiration honorable, Yuubae.
Une paume est tendue, celle de nôtre baroudeur qui invite son double à rejoindre cette aventure.
— Le Grand Désert est très important pour moi aussi, tu sais. Laisse-moi te rejoindre dans ta quête. Trouvons ce qui brise l’Harmonie de notre foyer. A ce sujet, je pense que nous pourrons trouver des débuts de réponses auprès des Chevaliers d’Azurs. Ce sont les seuls bédouins à arpenter les dunes insoumises.
Aucun nomade ne vit dans les Dunes Insoumises. Ce territoire est sous la domination exclusive des Détenteurs de la Liberté Absolue. Toutes les tribus qui vivent sous l’empire de l’astre-roi évitent de s’approcher des frontières naturelles de cette contrée… Sauf une : Sō Kishidan (蒼騎士団, Chevaliers d’Azur). Les Chevaliers d’Azur sont une communauté de touaregs - presque - légendaires pour les peuples de Kaze.
Habillés dans un bleu profond, qui a déteint au fil des années sur leur peau, les libertariens ont préféré l’ardeur du désert au confort de l’Arbre-Monde. Ils n’ont jamais accepté le fossile comme foyer, et leurs lèvres n’ont jamais embrassé sa sève. Par voie de conséquence, cette tribu historiquement contemporaine à Gekimetsu Suna ne s’est jamais éveillée au Chakra. Cela ne leur a pas empêché de participer aux conquêtes de Gekimetsu Ryuma, qui pacifia en partie le Désert.
Ces voyageurs itinérants sont aussi rares qu’un oasis. Toute proportion gardée, la vision de leurs caravanes, qui s’étalent sur plusieurs centaines de mètres, de leurs chameaux, de leurs tentes, mais surtout de leur atour bleuet, est similaire à l’apparition du Dragon-Fortune pour les Kazejin orientaux. Meiun est persuadé que, pour élucider le mystère autour des rumeurs d'ensauvagement de la population animale, le binôme doit rencontrer la cohorte mythique.
- Mutation:
- Charge positive effectuée : sortie de terre d'un Dragonnier de Socotra, une réplique de l'Arbre-Monde.
#2
Exploration
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