L’Abondance regorge des diverses missions, que les différents clans s’arrachent pour obtenir l’hégémonie. Depuis son entrée dans les rangs du clan Chogoro, Senju Kanzen avait adopté une nouvelle identité plus utile pour les diverses exactions commises au nom du profit : Hana (花, Fleur), celle qui parlait avec les fleurs. Les idéaux personnels de l’alchimiste n’étaient pas nécessairement pourvu d’une volonté de voyoucratie importante, ni même de l’expansion de cette dernière sur le Continent, mais ce serait mentir que de dire que ce système ne profitait pas à ceux dont les ambitions se tournent vers la recherche de profits et d’informations.

Les rumeurs sur la mise à mal d’une des pagodes maîtresses dans le trafic d’échantillon de sang de membres du clan Sarutobi étaient parvenues aux oreilles de certains membres du clan Chogoro, qui dans cette optique de rétablir les affaires ou de ne pas laisser leurs secrets tomber entre les mains de l’Harmonie et des Monastères, confia la tâche à Kanzen de rétablir la situation à Garan, la pagode-gếole avait été localisée en amont.

Le passif existant entre Garan et Kanzen, bien que positif, l’obligeait alors à revêtir une apparence plus discrète, même si suspecte. De quoi camoufler son visage avec un masque floral extravagant, les pistils servant de point de passage pour le regard, quand le reste reste totalement envahit par la présence de pétales. Troquant ses habituelles tenues pour quelque chose de plus léger, plus souple, une combinaison noire, méconnaissable, l’identité de Hana permettait au moins aux non-éveillés de ne pas percer ses secrets à jour.

La femme-fleur n’était cependant pas seule sur cette piste alléchante, et si certains voulaient réduire à néant le trafic à Garan, d’autres souhaitaient en profiter. Kanzen eut un regard amical envers celui qui se présentait non loin d’elle, alors qu’elle zieutait la pagode pour en déterminer un moyen d’entrer. Depuis ses doigts, se forme une branche de lavande d’un mauve éclatant, alors qu’elle est tendue à l’amoureux des papillons se présentant non loin d’elle.

— Êtes-vous, vous aussi, un chercheur de secrets ? Car cet endroit en est plein et que nous allons les découvrir tôt ou tard, très cher.

La voix calme de Kanzen colle avec l’aspect naturel qu’elle représente. Mais alors qu’elle se présente un premier temps à son partenaire, les yeux perçants le voile éthéré de la réalité du caméléon, alors tapi dans l’ombre, invisible à l’oeil nu sans pour autant ne pas exister, toise la pagode, il l’observe avec une attention particulière, la scrute et en perce les secrets. Devant l’entrée, deux gardes semblent garder l’entrée. Au loin, des individus approchent. Les agents de l’ombre ont un avantage, mais la descente dans les geôles n’est pas aussi certaine.

— Il existe une entrée différente, permettant un accès plus discret aux étages inférieurs. Deux gardes sont à l’entrée, nous pouvons gagner du temps en prenant le raccourci depuis le couloir montagneux.

La femme fit signe à son accompagnateur de la suivre, alors qu’elle se dirige vers un renforcement non loin de la pagode. Cette dernière, faisant face à une colline, semble posséder un accès directement depuis le cœur de la structure naturelle. C’est en rejoignant cette dernière, et grâce à la perception visiblement clairvoyante de l’animal invisible, qui depuis s’était mit aux épaules de la femme, tout en conservant sa non-apparence.

Les astres semblaient s’être alignés puisque cette première infiltration se déroulait avec une grande facilité, obtenue grâce aux pouvoirs de sensorialité d’une créature. La femme fleur pénètre dans le tunnel, et le chemin de terre est rapidement remplacé par du bois solide, indiquant une première entrée dans les recoins secrets de la pagode gêole. Mais si l’entrée était une chose, bien que facile en cet instant, la poursuite à l’intérieur n’était encore que le fruit de l’incertitude.

Mécanique:

Tour 1:

Jumpei, désormais installé à Garan, le Pays des Monastères, vivait sous l'identité du docteur Cho. Il prenait soin de divers patients pour accumuler des fonds. Un de ses patients, un geôlier bavard, mentionna Soryo Kanemune, le responsable de la Pagode Yamakawa. Lors d'une consultation, le geôlier évoqua la capture de leur prisonnier et divulgua quelques informations, notamment sur des Yamanaka qui avaient accepté d'aider l'élite de Garan à extirper tous les secrets de leur prisonnier, notamment de possible résultats d'expériences réalisées autour du sang de Sarutobi. Il faut dire que le Docteur Cho était un praticien donnant l'impression d'être une oreille discrète, ce qu'il est quand le sujet ne l'intéresse pas, mais là.

Intrigué par cette histoire, Jumpei se rendit le soir-même près de la prison. Il y croisa le chemin d'une femme masquée derrière un masque de fleur. Son esprit léger semblait en harmonie avec celui de la jeune femme, qui souhaitait elle aussi s'infiltrer dans la prison. Coopérant, Jumpei la suivit, se cachant derrière quelques papillons pour correspondre au style de sa partenaire. Il lui révéla son véritable prénom, tout en préservant sa fausse identité. Cela semblait plus logique et rien ne laissait prétendre à la jeune femme que ce n'était pas non plus un nom d'emprunt comme semblait être le sien.

" Les secrets sont fait pour être dévoilé très chère. Appelez-moi Jumpei. "

Quoi qu'il en soit, c'est ensemble, qu'ils empruntèrent un passage dérobé et arrivèrent au rez-de-chaussée, mettant ainsi pieds dans la pagode. Là, le manipulateur de papillons tenta d'utiliser ces derniers pour implanter une illusion, cherchant à favoriser leur déplacement. Toutefois, après ces semaines entrainant une période de calme, sa maîtrise ne semblait plus aussi doué et il dut s'y reprendre à deux fois pour y parvenir, gaspillant le temps gagner par sa camarade.

Ses papillons formèrent un dôme autour d'eux, puis projetèrent sur leurs ailes une réplique de ce qu'était le décorde derrière les deux infiltrés, donnant l'impression qu'ils n'étaient alors pas là.

Tour 1:

L’homme se présenta, et l’accompagna sans sourciller. Sans révéler pour qui elle travaillait, elle pouvait accepter cette aide d’un curieux, d’ailleurs elle l’avait invité. Si ce dernier se révélait être un bon partenaire, peut-être serait-elle tentée par l’idée de l’intégrer dans les rouages de l’Abondance, si tel est son désir. Jumpei n’était finalement pas si différent d’elle, la nature couvrait tout son être, si l’un représentait la flore, l’autre était la faune. Un partenariat en harmonie avec l’écosystème, c’est à croire que les pagodes sont punies par la nature pour leur influence néfaste sur l’environnement. Une ironie palpable puisque c’était une question de trafic humain qui résidait dans l’ensemble des problématiques de cette mission.

La laborieuse mais finalement victorieuse tentative de camouflage de son partenaire permit au groupe de poursuivre leurs chemins, alors qu’une porte se dévoilait devant eux, unique en vérité, si on ne compte pas celle donnant sur les pièces rejoignant l'entrée de la pagode. En s'approchant de la porte, Kanzen fit face à l'évidence : celle ci était verrouillée, et ils se savaient tous les deux dans une situation telle qu'ils ne pouvaient prendre autant de retard pour chercher ou dérober la clé à l'un des gardes. Devant la porte de bois, la sylvestre tira depuis ses affaires une épine de pin, qu’elle modela pour lui faire prendre une forme différente, d’abord celle d’une clé pour tenter d’ouvrir la porte. Mais le modelage, peut-être lié à la précipitation causée par l’élévation de voix marquant l’arrivée de nouveaux individus dans la pagode, fut un échec, ne permettant pas à Kanzen d’ouvrir la porte du premier coup.

— Tss.

Verrouillée, la porte se refuse à eux malgré la création d'une clef. Fronçant le regard, la jeune femme forme à nouveau une figure de bois depuis son aiguille, une racine plus fine mais plus facile à faire déplacer dans l'intérieur du mécanisme, pour enfin parvenir à crocheter la porte et ouvrir l’accès vers les profondeurs, là où se trouvent les geôles. Si son visage camouflé ne permettait pas d’offrir un rendu direct de ses expressions faciales, le regard hétérochrome de Kanzen toisa Jumpei avec un air presque désolé, ils avaient perdus du temps.

Les voix entendues non loin devenaient maintenant des pas, marquant l’entrée de ceux venus se charger de leur cible dans la pagode, et leur descente à eux aussi. Le temps gagné à l’origine était définitivement réduit à néant, mais les deux individus étaient désormais en voie de rejoindre les couloirs sinistres et certainement bien gardés de l’ensemble de la prison. Pour l’heure, leur présence relevait de l’invisibilité : mais il ne fallait pas pour autant se ménager, et poursuivre la descente pour se charger de la cible avant que d’autres ne le fassent.

Tour 2:

Suivant sa camarade, celle-ci se positionna devant une porte en bois. Elle sortit de ses affaires une épine de pin qu’elle commença à modeler. Rapidement, elle lui fit prendre la forme d’une clé pour tenter d’ouvrir la porte. Cependant, le modelage échoua probablement en raison de la précipitation causée par l'élévation des voix, signalant l’arrivée de nouveaux individus dans la pagode.

Ne parvenant pas à ouvrir la porte du premier coup, la jeune femme dut recommencer. Heureusement, elle put profiter du camouflage maintenu par Jumpei. Il ajusta parfaitement ses papillons, les utilisant encore pour les dissimuler cette fois si des gardes qui arrivaient. Ces derniers passèrent à côté d'eux sans les voir, leur permettant de poursuivre leur infiltration après que ces deux-là est disparue au bout du couloir.

S'engouffrant derrière la porte, refermant prudemment celle-ci le duo monta quelques marches avant de s'arrêter au palier. Murmurant dans le dos de sa camarade, il lui posa alors des questions de manière discrète. " Tu serais pas une Senju ? A modifier le bois de la sorte ? Enfin, je m'en fou, c'est juste classe. " Dit-il un peu heureux, levant les pousses vers elle en signe camaraderie.

Tour 2:

La progression du duo se fit dans l’invisibilité, à l’instar du caméléon. Les gardes présents ne firent que du feu, et les quelques marches empruntées les emmenèrent alors dans un nouveau couloir, où visiblement la présence de garde n’était pas d’actualité. L’accès au sous-sol n’était pas une évidence, mais en passant par l’arrière de la pagode, il était plus facile de s’y faufiler sans attirer l’attention.

— Née dans le cœur de la forêt. Et toi, tu proviens des monts enneigés de la Foudre, joli papillon ?

La manipulation qu’il avait pu montrer avec ses divers papillons témoignait de son appartenance au clan de la Foudre, si tenté qu’il y soit encore affecté. Mais après tout, il l’accompagnait, à l’encontre de Garan, Kanzen ne pouvait pas vraiment tirer la vérité sur cela. Le clan Chogoro avait finalement bien fait de miser sur Kanzen et sa chance visiblement très présente, même si pour l’heure, rien n’était encore sûr, et ils n’étaient pas encore face à Soryo Kanemune. La femme-fleur s’accroupit soudainement, alors qu’elle toise le sol. De son côté, l’invocation de chakra naturel s’était engouffrée dans le couloir pour partir en repérage, ses dons beaucoup plus utiles pour tenter de trouver une entrée, et déterminer le nombre d’individus présents. Son retour fut rapide, du moins le supposé - Kanzen se releva soudainement, visiblement intriguée.

Elle fait signe à Jumpei d’approcher alors qu’elle s’engouffre dans le couloir, avant de s’arrêter à une intersection. Depuis cette dernière, une mezzanine permet d’observer la pièce en contrebas, à travers les tissus qui servent de plafond éphémère à l’endroit, qui se révèle être la cellule recherchée, à cette hauteur, le duo peut apercevoir la silhouette de l’homme recherché, seul. Pour l’heure, son geôlier semble occupé ailleurs, Mahou toise l’espace pour déterminer la présence thermiques de silhouettes à quelques mètres, encore dans les étages supérieurs, mais s’approchant dangereusement de la cellule.

— L’entrée principale se trouve de l’autre côté. Mais nous pouvons nous engouffrer par le plafond. En outre, on peut entrer, mais sortir sera plus difficile…

Elle s’arrête un instant. Entrer dans la pagode était simple, et rejoindre la cellule aussi, puisqu’il leur restait encore du temps pour tenter de s’occuper de la situation. Cependant, le temps nécessaire pour quitter la pagode sans alerter quiconque risquait de manquer, d’autant plus si l’avancée des adversaires se faisait aussi rapidement. Kanzen tourne son regard vers Jumpei, alors qu’elle semble lui indiquer l’ampleur de la situation.

— Je crois qu’il faut gagner du temps. Même si nous nous ne sommes pas fait repérés, les autres ont l’avantage d’être attendus, et guidés.

Tour 3:

Échangeant discrètement sur leurs origines respectives, la jeune femme confirma les soupçons de Jumpei de manière métaphorique. Elle tenta aussi de deviner ses origines. Jumpei finit par admettre son appartenance au clan Aburame d'un signe de tête, ne pouvant cacher ses papillons. Puis elle fit signe à Jumpei arrivant au niveau d'une mezzanine. Celle-ci permettait d’observer la pièce en contrebas à travers les tissus formant un plafond éphémère. La silhouette de l’homme recherché, seul dans sa cellule. Son geôlier semblait occupé ailleurs.

Donnant quelques explications, elle s’arrêta un instant, semblant réfléchir. Venant à demander de gagner de temps, Jumpei indiqua à quelques papillons de détourner le garde, mais après coup, celui-ci vint surtout à écraser le première insecte entre ses mains, rebutant les autres à approcher, alors qu'il ce tournait vers le prisonnier s'adressant à lui et lui indiquant, entre autres, que ses camarades n'allaient pas tarder, empêchant ainsi le duo de descendre pendant quelques instants.

" Il en a une grande gueule."

Tour 3 - Diversion:

Dans les murmures imperceptibles, Kanzen se souvient des informations recherchées en ces terres. Son acolyte du jour, lui, n’est certainement pas au fait de l’importance que peut avoir cet homme, ni même du type de renforts s’apprêtant à faire irruption. Pourtant, sa soif de curiosité semblait le pousser à aider à la réussite de cette entreprise, sans même en connaître les tenants et aboutissants. Lorsqu’il tenta de déjouer l’attention de l’unique garde, visiblement tortionnaire du Soryo démembré, ce dernier n’eut point de respect pour le compagnon, périt dans le creux des mains d’un homme.

— ...Quelle vulgarité.

Kanzen fronça le regard, alors qu’elle se tourna vers Jumpei en se redressant, maintenant un ton bas pour ne pas se faire repérer immédiatement.

— Soryo Kanemune. Cet homme détient des informations capitales, il ne doit ni les divulguer, ni mourir, sauf si le premier cas est inévitable. Même si c’est triste, il faut parfois savoir arracher la mauvaise herbe avant qu’elle ne commence à provoquer la mort de tout le jardin.

Evidemment, Kanzen n'était pas faite pour œuvrer auprès de l'Harmonie, en vérité l'Abondance lui offrait plus de moyen de connaître et de remplir les pages de son ouvrages. De plus, elle n'avait jamais élevée dans une optique de moralité, ses actes ont une raison, et s'il faut sacrifier une vie pour obtenir des informations capitales permettant de rendre l'avenir aussi doux que dans ses rêves, l'obsession la transformera en véritable tueuse si il le faut. Mais elle n'était pas mauvaise, simplement opportuniste. Une main posée contre le rebord, elle hoche le visage.

— Je vais distraire le garde et empêcher l’ouverture de cette porte.

Et d’un mouvement agile, elle passe par delà la barrière pour se laisser retomber depuis les hauteurs, amortissant sa chute à l’aide des tissus qui pendaient depuis le plafond qu’ils surplombaient. La figure obscure à la tête florale retomba alors, devant la porte unique de l’endroit, alors que le garde s’était rapproché du prisonnier pour lui infliger un sévice corporel, dans le but de soutenir une information avant l’arrivée des renforts. L’entrée de Kanzen n’avait rien de discrète, et le grand bruit provoqué par l’arrachage des tissus du plafond ne manqua pas d’attirer l’attention des deux hommes présents dans la pièce.

— Que..

Une lueur d’espoir naquit dans le regard jusqu’à lors mort de Soryo Kanemune, l’homme sans bras, adossé contre le mur froid observait l’apparition extravagante de la femme au visage floral, tandis que le garde présent fit preuve de surprise devant cette soudaine révélation. Kanzen, devant la porte verrouillée, semble profiter de cet instant de surprise pour utiliser le stratagème inverse qu’elle avait utilisé pour entrer : bloquer la porte. D’une utilisation habile d’un kunai, elle parvient à bloquer le loquet, au moins pour quelques minutes, condamnant le garde à se retrouver seule en sa présence et celle du prisonnier réduit. Les renforts devront attendre et trouver un autre moyen pour ouvrir la porte, quitte à l’enfoncer.

— Est-ce ainsi que vous traitez vos prisonniers ?

Dos à la porte, face au garde, Kanzen s'exposait pour permettre à son camarade de reprendre le dessus sur la situation, au moins un instant.

Tour 4:

Jumpei, caché dans les ombres et veillant à ne pas se faire repérer, observa la scène avec une attention minutieuse. Kanzen venait de bloquer la porte, créant une situation critique mais contrôlable. Voyant l’opportunité de neutraliser le garde, il décida d'utiliser ses papillons pour plonger ce dernier dans un genjutsu.

Il murmura quelques incantations et envoya une poignée de ses papillons délicatement colorés vers le garde, passant par l'entrebâillement de la porte quand celle-ci s'ouvrait partiellement sous ses coups. Les insectes virevoltèrent silencieusement, mais la nervosité palpable de Jumpei fit échouer la première tentative. Le garde, déjà en alerte à cause de l’intrusion de Kanzen, repoussa instinctivement les papillons, perturbant leur formation.

— Tss... Se dit Jumpei en observant la scène.

Prenant une profonde inspiration pour calmer ses nerfs, il fit un nouveau signe de main, dirigeant une seconde vague de papillons vers le garde. Cette fois-ci, il canalisa toute sa volonté et sa concentration, déterminé à réussir. Les papillons entourèrent le garde, leurs ailes délicates scintillant doucement sous la lumière tamisée.

Lentement, les mouvements du garde commencèrent à ralentir. Ses yeux devinrent vitreux, et il vacilla légèrement, prisonnier de l'illusion. Jumpei sentit un soulagement envahir son être, mais il savait que chaque seconde comptait.

— Si tu veux faire un truc, c'est maintenant ! souffla-t-il, assez fort pour qu'elle l'entende mais sans attirer l'attentions extérieur.

Spoiler:

Derrière elle, les voix se rapprochaient, elles n’avaient pas encore eu le temps d’observer que les cellules étaient verrouillées, ni même de l’intrusion d’étrangers dans la pagode. Si elle n’avait jamais foulé les terres des monastères, Kanzen se serait présentée réticente à l’idée de violer la propriété d’une pagode pour libérer un prisonnier. Cependant, c’était en ces terres que son esprit était à jamais devenu une épée de Damoclès. Les moines savaient bien de choses, trop pour leur simple condition.

Le garde ne semblait pas être un moine. Plutôt un simple homme chargé de surveiller et d’interroger en attendant les autorités compétentes. Son prisonnier étant hors d’état de nuire, il n’avait pas besoin de manipuler le chakra pour le canaliser. L’homme en voyant l’apparition soudaine de la fleur eut d’abord un air étonné, avant d’afficher un rictus malicieux, observant le visage floral de Kanzen sans parvenir à reconnaître quiconque.

— C’est trop tard, de toute façon ils arrivent et vous subirez le même traitement.

Une certaine confiance de la part de cet homme. Kanzen reste adossée contre la porte, l’observant avec une certaine attention alors que nul ne peut déterminer lequel ouvrira l’offensive en premier.

La fleur se faufile, le garde ne perd pas son attention, les papillons ne sont que de la vermine à ses yeux, et la fleur se doit d’être arrachée comme une mauvaise herbe. Kanzen forme une boucle pour contourner le garde et retarder le moment où il l'attendait, pour laisser le temps à son partenaire de retenter une action à l’encontre de ce dernier. Durant cet instant, elle extirpe de sa ceinture un morceau de bois qui au contact de sa main s’agrandit et prend une forme plus plate et allongée. Une fois l’homme perdu par la vision des papillons, la sylvestre se rua vers lui alors qu’elle défait soudainement l’ensemble de bois qui s’était formé dans ses mains. Un éventail, dont les lames libèrent soudainement une quantité de spores suffisantes pour faire tomber dans un sommeil raide le garde qui s’effondre après quelques secondes d’inhalation, l’ensemble des particules s’infiltrant dans le cœur de ses poumons puis de son système sanguin pour l’atteindre.

— Il faut le sortir d’ici avant qu’ils n’arrivent.

Tour 5:

Jumpei observa avec une anxiété croissante alors que le garde commençait à lutter contre l'illusion. Kanzen, d'une action fluide et précis, neutralisa le garde d'un coup bien placé, le laissant inconscient sur le sol. Ses compétences en combat rapproché étaient évidentes, et Jumpei ressentit une pointe d'admiration pour sa camarade.

Profitant de cette opportunité, Jumpei sauta de la mezzanine, atterrissant avec agilité près du prisonnier, Soryo Kanemune. L'homme, visiblement affaibli et blessé, leva les yeux vers lui avec intrigué. Jumpei sortit un scalpel et commença rapidement à trancher les liens qui retenaient Kanemune.

— Restez calme, murmura Jumpei. Nous sommes ici pour vous sortir de là.

Les cordes se détachèrent une à une, et bientôt, Soryo Kanemune fut libre de ses entraves. Jumpei l'aida à se redresser, ses mouvements précautionneux pour éviter d'aggraver ses blessures. Kanzen, ayant sécurisé la porte et neutralisé le garde,

— On pourra pas faire machine arrière, il faut trouver un autre passage.

Tour 5:

Les pétales de la fleur se tournent vers le plafond, bien trop haut pour tenter une exfiltration en toute discrétion. Kanzen peste, elle observe son partenaire libérer de ses liens le démembré, alors que son esprit semble chercher une solution pour sortir d’ici. Une seule issue, la porte principale : Kanzen s’en approche à nouveau alors qu’un coup de vent passe près d’elle, la figure invisible du caméléon se colle à la porte comme pour chercher à percevoir quelque chose, à la place de son invocatrice. La créature bien qu’invisible apparaît le temps d’un instant, attirant l’attention de la femme-fleur.

— Merde.

La créature disparaît à nouveau, alors que cette volatilisation concorde avec du mouvement qui s’en prend soudainement à la porte fermée. Kanzen se décale rapidement de la porte pour se placer sur le côté. Collée contre le mur, les yeux hétérochromes de Kanzen toisent avec alerte Jumpei et le prisonnier, alors que son jurons avait pu être une première indication de ce qui allait se passer. Après quelques longues secondes, la porte finit par céder et s’ouvrir laissant apparaître la silhouette de deux individus uniquement , dont le regard se pose une première fois sur le garde endormi au sol, puis vers le prisonnier et les intrus présents dans la pièce.

— Qu’est-ce que…

Oda Arihisa prend les devants alors qu’il observe la scène avec stupéfaction. Sabre à la ceinture, l’homme prend un instant de réflexion. Le temps semblait s’être presque arrêté, que faisaient deux inconnus dans la cellule d’un prisonnier important ? En plus de cela, masqué et méconnaissable au premier coup d'œil. Avec horreur, Kanzen toisa le prisonnier et Jumpei, il n’y avait pas tant de solution : il fallait soit tenter le meilleur coup de bluff de leur vie, ou alors annihiler les renforts avant qu’ils n’en appellent d’autres, le tout sans laisser la moindre trace permettant de les identifier. Libérer Kanemune était une chose, empêcher la divulgation des informations en était une autre d’une importance encore plus capitale. Mais la situation était telle que Jumpei avait le destin du lieu entre ses mains.

Tour 5:

Les gardes déboulèrent dans la pièce, leurs cris résonnant dans l'air alors qu'ils découvraient l'état de chaos. Jumpei, sans perdre une seconde, saisit sa camarade Kanzen et rapprocha également Soryo Kanemune d'eux. Il ordonna à ses papillons de créer une illusion pour les rendre invisibles aux yeux des gardes.

Cependant, dans la précipitation et sous la pression, la nuée de papillons se désorganisa, virevoltant de manière chaotique. L'illusion, loin d'être parfaite, se mit à perturber tout le monde, y compris Jumpei, Kanzen et Soryo Kanemune. Les gardes, pris de panique, hurlaient, incapables de distinguer leurs ennemis de leurs propres alliés dans la confusion totale.

— Qu'est-ce qui se passe ?! hurla l'un des gardes.

Les cris et les mouvements désordonnés ajoutèrent au chaos ambiant, rendant la situation critique. Jumpei, luttant pour maintenir son calme, réalisa qu'ils devaient agir rapidement pour sortir de ce pétrin. Kanzen, toujours à son bras et le prisonnier à l'autre.

Tour 6 - Diversion:

L’accompagnant n’y voit que du feu. Oda Arihisa lui, comprend bien la supercherie et s’apprête à dégainer son sabre pour initier les hostilités : personne ne sortira d’ici. Les illusions ne permettent pas d’atteindre l’ensemble des individus présents, mais la perturbation perd le second offrant à Kanzen une opportunité. Elle utilise son éventail alors que d’un coup soudain contre le sol, à l’encontre de Arihisa, une vague de spore se rue vers sa position. Ces dernières, invoquées si soudainement, embaume l’entrée de la prison pour s’en prendre aux deux nouveaux individus, alors que ces derniers alertent d’ors et déjà le reste de la pagode à cause du boucan provoqué. Oda Arihisa est prit de surprise, en inhalant l’air contaminé, ce dernier se retrouve petit-à-petit incapable de mouvement, offrant du temps à la femme masquée.

Dans cette situation, impossible de correctement s’en sortir sans faire face à plus de renforts, et de se retrouver acculer. Leurs identités sont cachées, mais ils n’ont pour autant pas le moyen de tenir indéfiniment. Kanzen peste, la mission tourne au vinaigre et une seule solution arrive à son esprit, alors qu’elle a encore du temps. Kanzen se tourne soudainement vers Kanemune, alors aux portes du sommeil. Elle passe sa main contre sa nuque comme si elle voulait l’enlacer, alors que de sa main de bois se libère soudainement une lame qui traverse la gorge du prisonnier sous les yeux de ses geôliers impuissants et de son camarade. Le sang gicle soudainement alors que Kanzen prononce d’une voix claire et déterminée.

— Ca c’est pour le clan Sarutobi.

Le silence tombe. Partir sans aucun mot serait bien trop suspect et impliquerait la Pègre bien trop facilement. L’assassinat pur et simple d’un Soryo qui plus est trafiquant de sang du clan Sarutobi offrait à Kanzen un coupable trouvé pour la mission. Les spores ? De la poussière tout simplement, héritée du Doton, ou quoi que ce soit qu’aurait pu se fournir le commun des mortels. Commettre un meurtre dans une pagode, Kanzen s’était attendue à mieux comme finalité, mais elle se savait au moins anonyme en l’état, un premier soulagement.

Le regard rivé sur Kanemune, le corps de l’homme s’effondre alors que les spores continuent d’agir, Kanzen reprend à nouveau son éventail de bois pour le remodeler sous la forme d’un long grappin sylvestre, action qu'elle semble faire dans le dos des témoins, mimant le fait de sortir le grappin de quelque part, qu’elle lance vers le plafond. D’une autre main, elle se saisit de Jumpei pour l’inviter à la rejoindre dans son ascension, et pouvoir atteindre le passage emprunté pour entrer, et gagner du temps sur les renforts, car l’immobilisation des deux gardes n’allait pas durer indéfiniment. En regagnant l’étage, Kanzen retrace alors le chemin emprunté pour retrouver la sortie depuis les collines, leur infiltration discrète ayant alors évité que cette dernière soit soupçonnée par quiconque. Cependant, elle n’était alors plus sûre de rien quant à la réaction de son clan, même si en soit, la mort de Kanemune arrangeait la voyoucratie : ses actions ne pourront pas être découverte au travers de son interrogatoire, maintenant qu’il est mort.

Fin:

La situation avait rapidement dérapé. Les gardes hurlants, la confusion créée par les papillons de Jumpei, tout cela avait contribué à une atmosphère chaotique. Jumpei, tentant de garder son calme, s'était concentré sur Soryo Kanemune, cherchant désespérément à obtenir des informations avant qu'il ne soit trop tard.

— Kanemune, murmura-t-il, sa voix pressante. Dites-nous ce que vous savez, c'est notre seule chance !

Le prisonnier, visiblement à bout de forces, peinait à articuler quelques mots presque inaudibles. Jumpei se pencha plus près, tendant l'oreille pour capter chaque syllabe, mais la faiblesse de Kanemune rendait la tâche difficile, voir impossible.

Soudain, au milieu du brouhaha, Kanzen profita en parallèle de la distraction pour s'en prendre aux gardes, utilisant son habileté pour les neutraliser rapidement, ou du moins chercher à les ralentir. Elle se fraya un chemin à travers la mêlée jusqu'à rejoindre Jumpei et Kanemune. Jumpei, concentré sur le prisonnier, ne vit pas immédiatement ce qu'elle faisait.

Avant qu'il ne puisse réagir, Kanzen s'approcha du prisonnier et, d'un geste rapide et précis, mit fin à ses souffrances. Jumpei, choqué, sentit le corps sans vie de Kanemune glisser de ses mains.

— Hein ?! s'écria-t-il, totalement surpris par cette élimination soudaine.

Kanzen, impassible, saisit Jumpei par le bras et le tira violemment vers une fenêtre. Utilisant un grappin qu'elle avait créé avec ses techniques Senju, elle les propulsa tous deux à l'étage de leur venu, rebroussant chemin loin du danger immédiat. Ils partirent à une distance sécurisée, s'éloignant rapidement du bâtiment et de la confusion qui régnait.

Une fois en sécurité, Jumpei se tourna vers Kanzen, l'incompréhension se mêlant dans son regard.

— Pourquoi ? Pourquoi l'as-tu tué ? Ta mission n'était pas de le sauver !

Parlant de son état de condamné, il était logique de mettre fin à ses souffrances et empêcher que ses informations ne tombes entre de mauvaise mains. Au final, Jumpei avait participé à cette histoire par simple curiosité, mais celle-ci avait-elle vraiment payé ?

Fin: