L’évocation des peuples du désert ne me parlait pas vraiment pour le coup. Le côté nomade, aucune maison, presque aucune patrie, la facilité à fuir comme des lâches à ne pas pouvoir s’attacher à ses terres ne me valait guère. Je retenais surtout les grandes chaleurs et le froid mordant de la nuit. Ce n’était vraiment pas ma culture, bien loin de mes habitudes, là où je me voyais défendre un territoire. Et puis pourquoi un nom pareil, le pays de la Céramique ? C’était leur spécialité de faire des pots afin de cacher des objets dedans ? A croire que des habitants de ce pays habillés vert s’attaquaient à ces derniers afin de trouver vie et richesse sous forme de cristaux ! Ce n’était pas vraiment le lieu idéal pour vivre si vous vouliez mon avis, j’étais faite pour le combat et pas pour la poterie !

« Bien le bonsoir, j’imagine que je ne suis pas en retard …. Voir peut être même en avance si je ne m’abuse. »

Je m’installais alors à genoux prêt du feu, bien droite et mes armes à la ceinture détachées devant moi. Ce n’était pas signe d’hostilité ni de détente absolue. Les gardes de mes deux armes étaient à porter si jamais je devrais en sortir une rapidement. J’avais une certaine confiance envers mes compagnons de routes. Quant aux autochtones, je ne savais pas trop, rien de particulier j’imaginais. C’était suffisant pour me méfier, et je refusais poliment l’étrange appareil que semblait utiliser Mai. Le thé pourquoi pas, je pouvais bien prendre ce risque, et il faisait bien trop froid maintenant que la nuit était tombée pour y résister.

« Bien, nous parlerons lorsque tout le monde sera présent. Seulement, il faudra juste voir la direction, ce que l’on peut savoir et la formation durant le déplacement. L’on peut affronter des créatures très puissantes dans ces donjons ou calices comme on les appelle. S’ils sont encore inexplorés aujourd’hui, cela montre bien leur difficulté. »

Bref, je n’étais pas présente ici au milieu de tous ces personnes atypiques pour une visite de courtoisie ou découvrir le carrefour culturel du coin. Non, nous étions ici ce soir afin de discuter entre différentes personnes pour découvrir le chemin de la fortune, du pouvoir et de la puissance. Cependant, déjà trouvé ce que l’on cherchait était risqué, dangereux. L’on devrait sans doute braver bien des épreuves. Tout ce que j’espérais, c’était d’en avoir la force et l’endurance. Si jamais je voulais vaincre tout un Empire, je devrais devenir un phare dans la nuit, si puissant que l’on me rejoindrait pour terrasser ce géant. Ce colosse se reposait sur une telle pile de crânes humains, qu’il pourrait bien glisser de son piédestal pour s’écrouler. Je me doutais que les autres surpuissances autours n’hésiteraient pas une fois ce dernier en train de chavirer.

Quitte à ne rien faire de particulier, je sortis mon matériel afin d’entretenir mes armes et je m’occupais de leur entretiens comme une mère avec son enfant. Ces gestes maintes fois répétées semblaient être comme un réflexe maintenant. La lame me parlait, je l’observais. Elle était une extension de moi à l’instar de mon bras. Je me retrouverais bien handicaper si jamais je ne pouvais plus compter sur cette dernière. Elle m’avait sauvé la vie tellement de fois, je lui devais bien cela. J’eus un regard un instant sur la garde couleur carmin, mais après quelques secondes, je continuais ma tâche simplement.

Je remarquais l’étrange réaction d’Akane quant à sa plus ou moins salutation formelle. Je remarquais rapidement qu’elle ne devait pas être très sociable. Ce n’était surement pas son truc. Cela en rajoutait à cette demoiselle atypique, et c’était le moins que l’on pouvait dire. Enfin, quelle importance ? Nous n’étions pas réunies ici afin de discuter poterie ou sur la négociation d’un accord. Nous étions ici par intérêt, pour nos compétences et quoi ce qu’il se passait dans sa tête la regardait bien. Ce n’allait pas être moi qui irait tenter de chercher quoi que ce soit tant que cela ne dérangeait pas nos affaires et surtout les miennes. Je ne manquais pas de la saluer convenablement en m’inclinant par politesse, d’une manière convenue.

« Bonsoir et enchantée de vous rencontrer, je m’appelle Imono Kimiko. Du clan Imono de Tetsu no Kuni, c’est un honneur. »

Me contentais-je alors de dire afin de me situer. Cependant, sans doute que mes deux lames à la ceinture ne passaient guère inaperçu dans une discussion formelle ou non d’ailleurs. Je remarquais le mouvement, et si musculairement, j’avais eu une légère réaction au fait qu’Akane plonge si rapidement sa main dans une sacoche, je ne fis guère de mouvement. Je ne manquais pas de regarder à droite à gauche, mais je n’avais perçu aucun son ou mouvement. Je n’étais pas nécessairement une spécialiste, peut être qu’elle si ? Je m’assurais à regarder Akane si elle avait perçu quelque chose. J’étais prête à dégainer rapidement et à m’attaquer si jamais il y avait quelqu’un de louche.

« Formidable, car je sens que cela risqué de nous demander toute notre attention. »

Indiquais-je à Akane quand à son invective au sujet de la difficulté de notre future mission. Je ne réagissais pas au sujet de ses affaires privées, cela ne me regardait pas et je doutais qu’elle était du genre à demander de l’aide facilement. Je remarquais le regard mauvais d’Akane à ses alentours, elle était sans doute d’un naturel méfiant. C’était une bonne chose dans le genre de tâches qui nous incombaient. J’écoutais les mots d’Elin au sujet de prendre mouvement afin de partir, mais j’avais cru que l’on devait déjà se réunir afin de parler tactique et de nos projets. Elle était rudement pressée. Je restais pour ma part à genoux en guettant la réaction de Mai qui serait notre maîtresse de conférence si l’on puit dire pour ce soir.

Au commencement de l’explication de Mai, je pris une carte tout en suivant la démonstration sans rien dire. Tout ce que l’on savait à propos des calices, était qu’ils s’avéraient tous très anciens. Ils pouvaient être d’une grande richesse, surtout si personne ne les avait explorés, mais également des dangers d’un ancien temps. Je ne craignais pas d’affronter un ennemi, mais l’information était toujours la clé. Si jamais aucun calice n’avait été officiellement trouvé dans cette région les gains pouvaient s’avérer être maximaux. Mon but était toujours l’extermination de cet empire de la Roche, une gageure et un danger pour tout le continent. Je me montrais plus que perplexe sur l’influence bonne ou néfaste de ses lieux, ces calices, sur les utilisateurs de chakra. J’en étais une bien sûr et je me refusais d’être sous influence lors de mes actions. On pouvait lire sur mon visage que cela m’ennuyait cette idée, mais je n’étais pas là pour la réfuter non plus.

« On ne peut pas passer au peigne fin tout le pays. Ce serait le travail d’une vie entière et peut être même davantage. Les calices doivent se trouver dans des lieux reculés ou inaccessibles, sinon on les connaitrait déjà. Cela me semble être une évidence. Il nous faut une piste avant de se lancer, peut-être des écris, des histoires d’anciennes ruines de l’ancien temps, des légendes, quelque chose. Cela ne me dérange pas de couper notre équipe en deux, l’on gagnera du temps et de l’efficacité. En terme de combat pure, je pense que je m’accorderais plus facilement avec Elin, mais peu importe. »

Déclarais-je tout simplement sur un ton poli et mesuré, toujours dans ma position martiale sur les genoux. La raison des montagnes de Mai de s’y rendre me paraissait être un mensonge grossier ou bien je ne la connaissais pas si bien à se montrer si désinvolte dans une situation pareille. Cependant, je n’en dis rien et ne montrais aucune réaction si ce n’est un regard posé sur elle durant la discussion. Si je faisais équipe avec Elin, elle serait surement portée par une certaine urgence que je devrais tempérer. Si jamais mon choix se posait davantage vers cette dernière, c’était surtout parce que nous avions les mêmes projets, la destruction de Tsuchi no Kuni. Quelque part, cela nous réunissait et j’avais surement plus d’accointance à ce niveau-là. Je n’avais guère d’idées ou d’avis sur Akane, cela m’était égal. Cependant, si jamais je devais rester de longues semaines avec cette Akane, je lui demanderais peut-être de m’aider à développer mon ninjtsu. J’avais conscience que cela représentait un poids dans mes méthodes de combats. Ce serait aussi l'occasion de mieux la connaitre.

Je hochais la tête en direction d'Akane lorsqu'elle parlait de la tactique avec les calices et le chakra.

« On peut supposer que vu ces ruines souterraines sont des temps anciens, avec des créatures et puissants objects chakratiques, des ninjas senseurs ou même notre propre chakra devraient sans doute réagir .... J'imagine. Si jamais on doit peut-être s'attendre à des résistances ou une certaine logique si jamais ces lieux sont encore secrets aujourd'hui. »

Je concédais bien que l'on devait attendre le jour et je me contentais de valider à l'aide d'un geste de la main. Il n'y avait pas tant d'urgence que cela qui exigeait un départ en catastrophe. D'autant plus si jamais on devait explorer durant deux semaines au pas de courses. Je m'amusais à regarder Elin qui semblait être si pressée que cela de partir. Je ne disais rien et je lançais un regard vers Mai. D'un côté nous avions une eau glaciale et de l'autre une eau si brulante que l'on pouvait s'y brûler les doigts. L'ambiance risquait d'être explosive, heureusement que l'on les séparait toutes les deux.

« Cela rôle me va bien, la tour, mais toi du coup, tu te retrouves comment dans ce plateau ? Oui, je suis d'accord,vue suis certaine que parmi un vieux conte, d'anciennes histoires se cachent quelques vers qui décriraient la position de ce calice, un indice des anciens temps. On ne peut pas effacer complètement le passé. Un jour, il peut ressurgir tel un coup de sabre d'ancêtres mécontents. Le passé nous enseignera des leçons importantes pour notre survie et nos conquêtes futures. »

Je ne parlais là sans doute pas uniquement des calices et il y avait bien sûrement quelques références personnelles dans cette description. J'enrageais bien dep a situation du pays de la Roche et de cet Empereur fou. À entendre ma future partenaire d'exploration, je savais que j'avais bien choisi pour ma part. Je levais mon verre en hochant la tête dans sa direction.

Ce pays et ces frontières étaient nécessairement nouveaux en terme d'existence au vu de l'histoire. Cependant, si jamais il y avait quelque chose à trouver, alors je n'avais pas de crainte que l'on le trouverait. Gard à ceux qui tenteraient à nous arrêter. Mai semblait être en accointances avec les méthodes de recherche et c'était tant mieux. Je regardais le ciel en hochant de la tête.

« Avec l'âge venant ... On se couche tôt après tout. »

Commentais je alors amusée de ma petite pique totalement gratuite et infondée pour le coup. Buvant tranquillement, j'étais de toute manière d'accord afin de ce pas perdre du temps . Lorsque l'on partait en campagne de longue durée, il s'avérait nécessaire d'accumuler autant que possible de l'énergie, se concentrer sur la récupération, éviter les nuits blanches de stresse du futur combat. Je ne trainais guère à aller dormir toujours avec mes armes. Sait-on jamais.

Le lendemain, je pris alors la chose en la rangeant dans son sac. Une sorte de grigris qui ferait de la fumée en brûlant ? Non, on allait être séparé de longues distances, il devait avoir un autre lien quelconque. Je me contentais de hocher la tête simplement. Sa destruction devait sans doute déclencher le signal. Je regardais la bête en soupirant.

« Quel odeur atroce ... Mon royaume pour un cheval ... Ce n'est vraiment pas sa faute, mais bon quand même ... »

Habituée aux destriers de guerre pour des frappes rapides et cinglantes, je montais prestement la bête à dos en y restant l'assise. Flattant l'encolure afin de faire connaissance, je testais ses réactions et sans doute vice et versa. J'avais pris bien davantage de provisions et encore plus d'eau que la normale ou le besoin dans ce voyage. J'allais être prudente dans ce voyage dangereux en terre inconnue. Pas de folies ou présager de nos forces, j'avais prévu de suivre une caravane menant dans la bonne direction aussi rapide que possible. Nous aurions tout le temps pour discuter avec les locaux ou encore entre nous. C'était le bon moment pour faire connaissance non ? Habillée de vêtements locaux, ce n'était pas uniquement pour passer inaperçu, mais également pour survivre dans ces terres arides dangereuses. J'étais prudente et organisée des expéditions dans de bonnes conditions s'avéraient devenir une seconde nature maintenant. Je regardais ma compagne de voyage avec un sourire.

« Alors ? Prête à changer le monde où au moins un petit morceau ? »

La monture puait la mort et je n'étais sûrement pas habituée à ses mouvements étrange. Pauvre cheval piégé ici il serait. Il fallait bien s'habituer à ce nouveau rythme et notre mission était importante. On arrivait à ce qui ressemblait à une ville, Kyrua. Je n'étais pas mécontente d'enfin pouvoir me poser un peu. Je toisais la monture du regard, de son côté, elle allait pouvoir se reposer. D'un regard entendu chacun, on se mit d'accord d'une certaine façon.

« Déjà, allons voir à quoi ressemble les trésors du désert, je te suis. »

Demandais je toujours un peu méfiante face aux promesses, même si cette ville était la plus prometteuses sur la liste. Il fallait espérer que mes reliques soient suffisamment anciennes afin de remonter jusqu'à l'ancien Empire. Je regardais le bâtiment si étrange à mes yeux. Était-ce vraiment un lieu de connaissances ? Cela n'y ressemblait vraiment pas pour le coup. Mes espérances en prenaient un coup, mais je ne m'attendais pas à découvrir un bouclier gravé dans ce temple de la connaissance avec les coordonnées d'un X afin de trouver le trésor. Ce n'était pas la foule des grands jours, mais ce n'était qu'une ville de passage après tout.

« Je vais aller voir les responsables du musée, ils auront peut-être plus d'informations . »

J'étais peu encline à visiter tout un musée, je n'en avais pas les connaissances nécessaires ni la patience pour le coup. Alors que j'exposais ma demande au responsable des lieux, il commença à me parler des différentes théories fumeuses sur les anciens temps. On finissait alors par arriver à la fameuse pierre, le joyaux de l'exposition voir du musée également. Tout en parlant ensemble de bien trop de détails inintéressants au possible, nous arrivâmes à l'entrée du musée où semblait attendre Elin. Je la regardais avec une sorte de supplique dans les yeux. Il semblait être vraiment ravi du texte qu'il répétait à voix basse en même temps, hochant la tête doucement comme pour valider.

« Ça n'a pas l'air d'être très clair, il nous faudrait le nom d'une ville, des ruines. Un récit ou une carte des anciens temps. »

Immédiatement, le directeur semblait en train de raconter divers aventure ou suppositions qu'ils avaient pu faire, et ce qu'il se démarquait clairement c'était des ruines dans une montagne. Cependant, elle était très difficile d'accès, et il fallait fouiller toute la montagne, car les écrits d'un marchand il y avait très longtemps n'avait pas été très précis. Je regardais Elin en haussant les épaules.

« C'est toujours une piste, mais on devrait creuser avant de se lancer au hasard non ? »

« Va savoir, en tout cas si jamais je devais designer une montagne si importante dans ce texte, je ne choisirais pas une petite ou autre sans un sobriquet. Celle-là est impressionnante en tout cas si la carte est juste en tout cas. J'imagine que l'on ne peut pas l'ignorer. »

Je suivais en même temps le doigt et surtout la carte. J'imaginais également les anciens qui pouvaient s'attacher à une montagne si grande dans la région, comment ne rien en faire pour un culte ou autre ?

« Opérons ainsi, ce sera pour le mieux. L'exploration de cette montagne et ce malgré les quelques informations consignées va être compliqué à deux en si peu de temps. Peut-être que l'on pourra trouver les anciens sentiers. »

Essayant de garder constance malgré le doux parfums des bêtes, je retroussais autant que possible mon nez.

« Si seulement on débordait d'eau , je les laverais autant que possible. Comment une bête vivante peut être ainsi ? »

Je fus étonnée alors de voir ma camarade échanger ces portes pestes contre de véritables et nobles montures. Cela me donnerait bien moins envie de vomir que ce soit l'odeur ou leur étrange manière de se déplacer. Enfin, ce n'était pas de leur faute, la nature était mal faite parfois.

« Tu crois que c'est raisonnable ? Ce n'est pas moi qui va mes regretter, mais évitons me désert profond, contentons nous de la savane. »

J'acceptais alors avec joie, de toute façon, cette odeur infecté nous suivrait sans doute pendants encore des jours. On pouvait vaincre des adversaires avec toutes sortes d'armes, mais j'avais quand même un certain honneur. Le voyage se passait plutôt calmement sans incident jusqu'à atteindre Skytao et surtout une oasis. C'était plutôt un moment de bonheur pour les montures comme les cavaliers. Quel pays !

Bien évidemment, tandis que mes habitants d'un tel désert voyait cette oasis comme divin ou au moins très important, je ne voyais là que de l'eau, certes rare. J'aimais les chevaux pour les armes qu'elles étaient en combat. On ne se refaisait pas comme guerrier aussi noble soit-il.

« Hmmm fort bien, allez savoir. Retrouvons nous alors dans quelques heures avec de nouvelles histoires tordues. »

Il n'y allait pas avoir un musée à chaque ville, ce serait bien trop facile. Cette bourgade était assez importante afin d'attirer les badots qui désiraient vendre tout et n'importe quoi. Je pris ma tête des mauvais jours afin d'avoir la paix. Cependant, j'avais tout de l'étrangère dans mon armure, mon accoutrement et mes armes. De soit disant vieux objets pouvaient être trouvés dans ce marchés, étaient-ils véritables ? C'était une excellente question, mais je m'y risquais pas. Si je trouvais une vieille famille riche avec une longue histoire, peut-être auraient-ils à y redire ?

Je n'étais personne, et visiblement, l'accès à ce genre de personnes était difficile. J'eus beau chercher des pistes, je ne trouvais rien de très probant. J'espérais que Elin aurait plus de succès.