L’astre lunaire perturbait la quiétude du voile crépusculaire. Enchâssée dans cette mer d’obscurité, la Lune bombardait la Nihon Godo Kaisha de ses rayons lumineux. Le fonds de commerce ne connut plus l’amertume du vide depuis l’emménagement du commerçant, si ce n’était en cette soirée. Les petites mains du futur empire commercial travaillèrent toute la journée pour mettre au point ce piège.

Le démembrement de l’artisan-marionnettiste se produisit quelques semaines plus tôt. Cette connexion forcée avec un spectre du Marché Noir modela la personnalité du commerçant. Le belluaire estimait que son versant neutre retournerait auprès de son échoppe. Il n’en fut rien : le Nurarihyon entreprit une brève cavale jusqu’au frontière de la Cité libre, pour troquer une partie de son anima. Cet état de fait prit par surprise l’irbis qui tenta de remonter la piste de son âme-liée - désormais revenue à Sekaitan.

Le Kuchiyose entra par effraction dans l’immeuble de sa proie et-...

— Je t’attendais Hanzō de la Brume.

Au fond de la salle, face à la Panthera uncia, se trouvait Nihon. Les ténèbres dévoraient son emplacement, si bien que seul son bureau et deux pupilles céruléennes émergeaient de la pénombre. La lumière charriée par le satellite de la Terre ne put arracher le vendeur de ce cocon hermétique. L’ancien Capitaine-Corsaire fut surpris, bien qu’il n’en montra aucun signe : la pièce où il entreposait toutes ses reliques avait été vidée - un sacrilège pour le jeune commerçant -, et sa version inférieure avait mué.

▬ Nos âmes déteignent l’une sur l’autre. Intéressant.

Le versant naturel ne se trompait pas : en scellant leur destinée par le sang, ils échangèrent un fragment de leur être. Cette fraction d’identité suffit à éveiller le potentiel latent de la crinière fauve.

— J’ai fait des recherches sur toi en allant à Ame… Kokuto no Hanzō, Sen no Shoukin Hanzō et Kurenai no Hanzō… Tu es un Shugyoku responsable du casse de la Banque éponyme… Félicitations.

Le visage amaigri par l’effort s’extirpa de la toile onyx. À défaut de laisser les arcanes du Kugutsu panser ses plaies, la figure de proue du Bakuhan Taisei affichait - sous ses atours - la perte de son bras monstrueux. Le fils des Monzaemon n’eut pas fini de surprendre son vis-à-vis : les sens de l’once ne flairaient aucune trace de Chakra Pur.

— Tu as pu, par le passé, être un monstre décrié dont la simple mention suffisait à faire frémir les colosses les plus puissants… Tu ne tromperas pas ta moitié : la version qui me fait face n’est qu’un ersatz de ta gloire passée. Je vis en toi, comme tu vis en moi.

La tirade arracha un rictus moqueur des babines de son adversaire.

▬ Je sens la peur ronger tes os.

Une réponse éclatante de vérité. Certes, chaque articulation intimait au réfugié de battre en retraite, de cesser son verbiage insolent et de tenter de trouver une solution pacifique. Hélas pour elles, son ambition chassait sa faiblesse. Ce genre de shinobi ne donnait sa confiance qu’au plus fort.

— Dansons, petit chat.

▬ Tu t’enhardis. C’est bien, version inférieure.

Les coussinets plantaires de l’irbis s’enfoncèrent dans le bois et, après une légère déformation convexe du plancher, l’impulsion lui permit de fondre vers l’artisan zélé. Il ne faisait aucun doute que ses facultés héréditaires n’étaient qu’un lointain souvenir. Pour autant, l’ancien Capitaine-Corsaire ne devait, sous aucun prétexte, être sous-estimé. Il restait un ancien combattant de l’Underground où il se fit connaître pour ses capacités martiales.

Ce savoir coulait, en partie, dans le système circulatoire de son âme-liée. Certes, il ne permettait pas d’en faire un pugiliste ; il fallait percevoir cela comme un leg sur le plan de la stratégie. Cinq filaments iridescents se saisirent du bureau confectionné dans du Mélèze. Dans la paume d’un praticien du Kugutsu, tout objet devenait une arme : le mobilier se confronta au belluaire et l’empêcha de poursuivre sa charge.

— Conte-moi ton histoire !

Un sourire goguenard anima la lippe du commerçant à mesure qu’il s’extirpait complètement du royaume des ombres. L’apparence cadavérique de son corps mettait en lumière les ruées des précédentes semaines. Son estomac connut peu de nourriture et ses poumons de nombreuses brûlures.

— Aux dernières nouvelles, tu as décimé une escouade du Marché Noir au pays de la Roche. Qui a pris ta vie, ô belliqueux personnage ?

▬ J’aurai dû fuir ce Calice…

Les cordes vocales de la Panthera uncia vibraient du fait de la juvénilité de son nouveau fragment. La patte de la Bête tenta de retenir ses propos - en s'imposant à ses babines -, mais c’était trop tard. Si le versant neutre devint plus froid, le versant naturel devint, par effet de ricochet, plus expressif.

— Bahahaha le grand Hanzō qui meurt dans le Calice de Tsuchi ! Quel échec.

Le rugissement bestial du Rubis fit trembler la structure même du magasin. Un trait de temps suffit pour apparaître aux côtés de cette cible dont les cordes vocales ne s'arrêtaient pas de jaser. À la manière de la mort abattant sa faux pour cueillir la vie des damnés, la patte griffue s'abattit contre la cage thoracique. Les dagues bestiales entaillèrent la chair de part en part ; le choc fêla une côte et le renvoya dans le royaume des ombres.

▬ Pathétique.

Encastré dans le mur de sa demeure, le souffle coupé, le Nurarihyon peinait à s’y extirper.

— Je ne fuirai pas. Tu commences à le comprendre, n’est-ce pas ? Cette folie qui consume ton être au point de rêver de conquérir le Continent ! Bienvenue dans mon monde Hanzō. Je te remercie… Je te remercie car ce précieux cadeau dont tu m’as gratifié me permet, à présent, de pouvoir espérer mener mon projet à terme. Tu as fait de moi, ce petit commerç-...

Les pattes de l’once tambourinèrent l’une contre l’autre à plusieurs reprises. Il applaudissait.

▬ Arrête de raconter ta vie, version inférieure.

La rencontre entre sa boîte crânienne et le mur de pierre ouvrit une légère entaille. Le liquide carmin teintait l’épaisse chevelure fauve et s’écoulait le long du faciès opalescent de l’artisan-marionnettiste. L’horizon se para d’un châle grenat - quelle ironie lorsque l’on affrontait le Kurenai.

— Amuse-toi, Hanzō… Amuse-toi. Tu sais que ce n’est qu’une question de temps avant que j’accède à ma destinée.

▬ La destinée n’est qu’une illusion : regarde-moi.

La patte comprimée, prenant alors les traits d’un poing, percuta avec force le poitrail de l’animal. Le belluaire n’était pas familier avec le fait de parler avec son cœur. Cette volonté de s’exprimer l’écoeurait intérieurement - il se serait raclé la langue avec ses griffes s’il était en mesure de le faire.

— Je n’ai que faire de ton fatalisme ! Tu as tourné le dos à la vie, et te voilà maintenant une partie de moi. C’est précisément cette destinée que tu abhorres, qui te permet de vivre une seconde fois. Et quelle vie, mon ami ! Ensemble, nous conquérons le monde. Je vais instituer un Empire commercial et toi… Toi, tu seras mon glaive. Oublie cette vie misérable où tu te faisais le limier des autres puissances. Nous ne sommes qu’un : en m’aidant… Héhé, tu t’aideras.

La senestre de Nihon agrippa sa veste de costume, qu’il jeta dans un coin de la pièce. La chemise en lin, gorgée de sang, tomba à son tour.

— Regarde-moi bien, Hanzō. Regarde ce corps. Regarde cette personne. Regarde cette âme que tu partages. Je vais fonder le Bakuhan Taisei et nous contrôlerons le Continent. Je vais fonder un vrai Bakufu. Je vais conquérir pays après pays, en prenant soin de les vaincre sur leur terrain. Mon empire commercial va racheter Musashi K.K. Mes victoires militaires vont faire de l’ombre aux Masamune. Mon réseau d’informateurs va détruire de l’intérieur Hi. Je vais asseoir mon culte en Kaminari. Je ferai de l’Arbre-Monde mon jardin et de Mizu ma demeure secondaire. Aucun État ne m’arrêtera. Aucune frontière ne me limitera. Je vais unifier ce Continent sous ma coupe et, à l’instar de la dynastie Matsudaira, mon Shogunat durera des siècles ! Je forcerai l’Histoire à me reconnaître, en marquant tellement les consciences que les peuples nommeront ce Continent Nihon, des millénaires après ma mort !

▬ Oublie, version inférieure. Tu es bien trop faible.

— Oui, Hanzō. Je suis faible. JE SUIS FAIBLE ! C’est précisément pour cela que je vais réussir mon épopée. Je ne suis pas comme vous : je peine à me défendre, je ne suis pas le plus fort et je ne suis pas le plus intelligent. Je ne parviens même pas à lutter contre un fantôme du passé. Je n’ai pas cette propension à me fier à mes capacités martiales. Je n’ai pas pour habitude de me battre et de vaincre. Tu as réveillé mon ego. L’ambition qui me portait était limitée par ma propre condition : tu m’as offert un nouveau paradigme et pour cette raison, tu feras partie de mon plan.

▬ Tu deviens fou. Ta traque m’a permis de réaliser que mon existence ne dépendait plus de la tienne. Tu peux mourir sans que cela ne scelle la destinée de ce corps. Je n’ai plus besoin de toi.

Le Rubis n’eut pas tort : une fois la stabilisation d’un Kuchiyose extra-Calice effectuée, les deux entités pouvaient vaquer à leur occupation. Bien qu’ils partageassent une âme commune, se débarrasser du morceau pourri ne signifiait pas devoir affronter la mort une seconde fois.

Un rire coloré par la folie emplit le volume de la salle. La senestre de l’artisan-marionnettiste passa sur son visage et chassa les résidus carmin barrant sa vision.

— Je le savais… Du moins, j’espérais cette réponse. Je ne veux pas que tu travailles pour moi par nécessité. Je veux que tu deviennes mon glaive en âme et conscience. Si cela induit de devoir te dominer, t’écraser et te montrer la voie, je le ferai avec joie…

Le Nurarihyon tendit son bras en avant, ouvrit sa main en pointant le plafond de sa paume.

— Découvre en exclusivité la première pierre de mon Empire…


Les fils de chakra iridescents réapparurent : un premier se fixa aux atours jetés en amont, un deuxième aux copeaux de bois générés par l’explosion du bureau, et enfin, les trois derniers se lièrent au plafond. Les phalanges de Nihon se refermèrent sur elles-mêmes à mesure qu’il fermait son poing. De manière concomitante, un bout de bois lécha une partie de la cuisse de l’irbis. La balle de bois tranchante arrivait depuis son dos, ce qui l’empêcha de réagir à temps.

Le belluaire voulut sauter sur sa proie, mais les vêtements gorgés de sang ceignirent - durant un laps de temps assez court en raison de l’explosivité de la panthère - la gueule de la Bête. Cette précieuse seconde suffit pour l’adepte du Kugutsukai : un dragon, dont les écailles étaient si bien réalisées que la créature semblait vivante, se décrocha du plafond.


Le Rubis, en venant ici, s’était jeté dans la gueule du loup. Le pantin dragonesque occupait tout l’espace - le belliciste comprit que ce n’était qu’une version miniature de ce que pourrait vraiment être le Roi-Dragon. Cette créature, faite de rouages et de mécanismes, ouvrit sa gueule capable d’avaler une demi-dizaine d’uncia uncia. Les crocs se refermèrent sur le félin, désormais à moitié prisonnier du ténébreux. L’échine courbée par l’effort, le primate retenait les rangées de dents.

▬ Sympa ton jouet.

Le sang de l’invocation se jetait à contrecœur sur le plancher de l’échoppe. La monstruosité mécanique avait le dessus sur lui, ce qu’il ne pouvait tolérer. L’ancien Capitaine-Corsaire déploya toute sa puissance afin de s’échapper de cette tenaille. Cette action déclencha une réaction sonore caractéristique des pièges. Un clic retentit. Les alcôves présentes au niveau des joues de la marionnette draconique souhaitèrent immoler l’animal par un feu noir.

Ces flammes onyx n’étaient autre qu’une nuée de shuriken, de senbon et de kunai. Sans attendre que le corps du chasseur - devenu chassé - fut transpercé par tous les projectiles, un fil de chakra quitta la lame de bois pour se fixer à une patte robotique. Dans un puissant crochet - ou du moins, ce qui semblait l’être -, les phalanges écailleuses s’écrasèrent contre le flanc du pugiliste, qui s’écrasa plusieurs mètres plus loin dans le décor.

La structure même de la bâtisse vibra à l’impact de la boule de poils. Le dernier fil de chakra non attaché au Saigneur Noir s’enquit de sa queue. L’excroissance mécanique fonça en direction du félin ensanglanté, qui accusait le coup - son corps n’ayant pas la résilience de feu Shugyoku Hanzō.

Le Rubis ne se laissait pas abattre pour autant. Jadis, alors qu’il vivait parmi les gladiateurs, Hanzō réussit à se faire connaître pour ses combats contre la faune de l’arène légendaire. Le belluaire regardait le dragon mécanique : un vulgaire saurien. L’excroissance du lézard se confronta au vide ; le quadrupède eut le temps de bondir sur le fouet robotique et de parcourir l’échine de la créature à toute vitesse. La finalité de la ruée se cristallisa dans un puissant Yoko Tobi Geri - un coup de pied sauté.

La mâchoire aux flammes noires représentait l’arme la plus dangereuse du pantin. L’offensive suffit à disloquer sa mandibule, rendant toute projection de métal impossible. L’irbis se surprit - après coup - à viser le point faible. Le chasseur de prime trouvait toujours un malin plaisir à laisser ses victimes utiliser la plénitude de leurs facultés. Jamais il ne cherchait à les museler - sauf en cas d’extrême danger. Comment cette version inférieure de lui pouvait-elle le pousser dans ses derniers retranchements ?

Les pensées du revenant s’embrumèrent de doutes. Cette fraction de seconde d’inattention permit à l’artisan-marionnettiste d’y glisser une offensive. Une patte écailleuse tenta d'agripper le félin pour le broyer. Les griffes du dragon éraflèrent son flanc, mais l’artiste martial eut le temps d’esquiver ; il se pensait en sécurité, en creusant l’écart.

▬ Raté, Nihon.

— Je ne suis plus une version inférieure ? Tu commences à comprendre ?

La même patte qui venait de toucher sa cible se décrocha du poignet en bois et fusa à toute vitesse vers le pugiliste. Un système de chaîne et de poulie permettait à la créature de projeter son membre puis de le tracter jusqu’en position initiale. Cette fois-ci, la surprise subtilisa l’explosivité du Shugyoku, qui se retrouva enfermé dans un cocon coercitif. Une côte se brisa : les phalanges draconiques se refermaient sur la chétive brindille. Ce piège en deux temps consistait à attraper, puis réduire en miettes les proies de l’invocation.

La Panthera uncia accusait le coup, une fois encore. À mesure que l’affrontement perdurait dans le temps, ses chances de réussite diminuaient comme peau de chagrin. À contrario, l’intérêt pour le Nurarihyon ne faisait que croître. À bien des égards, il se voyait enfin en lui. Pire, il ne pouvait nier qu’une partie - infime dirait-il - de son esprit commençait à s’intéresser à ses propos.

▬ Si tu me vaincs, je te servirai… Ridicule commerçant !

L’ancien Capitaine-Corsaire laissa parler la force de ses muscles pour quitter cette étreinte quasi-mortelle. La dextre compressive explosa d’un coup, libérant une nuée de rouages, de vis et de morceaux de bois dans tous les sens.

— Je me suis renseigné sur les panthères des neiges, tu sais ? On dit qu’en voir une est un privilège rare pour un être humain. Les locaux parlent de fantôme solitaire arpentant les plus hauts monts de Tetsu. Les Renkinjutsushi voient dans tes semblables, héhé, un animal totem envoyé par le monde des esprits. Je trouve le parallèle assez drôle en te regardant te déchaîner. Mettons un terme à tout ça, tu as raison.


Le Roi-Dragon se divisa en une constellation de compartiments et, à la manière du Satetsu (砂鉄, Limaille de Fer), tous les morceaux aux allures géométriques lapidèrent le Fléau. Le déluge de matériaux pourchassait le moindre centimètre cube de la pièce - à l’exception de la version inférieure. L'Once réussit à contrer quelques écailles, à dévier quelques griffes, mais se retrouva assez vite dos au mur : la taille du pantin était telle que se contenter d’esquiver ou de contrer le bombardement devenait inutile.

Le Rubicond tenta de se frayer, malgré tout, un chemin vers la zone indemne - et donc vers sa moitié. Il positionna sa patte au niveau de ses côtes, chargeant son ultime offensive. Les frappes contondantes tuméfiaient sa peau, les artefacts tranchants cisaillaient le reste. Le tir de barrage faisait effet. Une poignée de centimètres, voilà jusqu’où son jab réussit à aller. La puissance emmagasinée souffla la chevelure fauve, mais ne connecta pas son os nasal.

Vaincu : la version supérieure s’écrasa contre les stratagèmes de sa version inférieure. Au sol, le belluaire n’était plus en capacité de combattre, voire de bouger. L’artisan-marionnettiste expira tout l’air de ses bronches. Sa vision se troublait ; le déploiement de toutes ses forces le vidait. L’échine du Nurarihyon embrassa de tout son long le plancher. Depuis le début de leur affrontement, l’âme des deux individualités s'était lancée dans une fusion mystique. Pour la première fois, ils se sentirent pleinement unis : la somme de deux mondes.

▬ Je n’aurais fait qu’une bouchée de toi avec mon cristal.

— Je sais.

▬ Je veux une revanche.

— Tu l’auras.

▬ Je veux que tu détruises la Junte.

— Nous régnerons sur les cendres des Tachibana.

▬ Je veux que tu fondes le pays du Cristal.

— Tu seras le gouverneur de ce pays, une fois mon Bakufu institué.

▬ Veux-tu réellement connaître mon histoire ?

— Oui, nous ne faisons qu’un après tout.

▬ À une condition…

— Dis-moi.

▬ Que tu me racontes la tienne après.

— Entendu.

Les morceaux de l’être dragonesque tombèrent au sol, inanimés. Assis en tailleur, Nihanzo se regardait. S’en suivit une - très ! - longue discussion où les deux versants livrèrent leur histoire : l’arène légendaire ; la Brume Sanglante ; les razzias ; la destruction de son île ; la pègre continentale ; le casse ; Tsuchi ; la vie de réfugié à l’Harmonie ; l’ouverture de sa boutique ; ses premiers clients ; ses quelques expériences…

— Hanzō. Tu es libre d'errer sur ce Continent. Forge ta légende. Tu es mon Nurarihyon, ma créature ultime. Pour instituer le Bakuhan Taisei, tu dois devenir le plus puissant Shinobi. Les peuples ne connaissent que la force, et nous devons être en mesure d’écraser les ingérences extérieures.

▬ L’Underground sera ma première étape.

— Je m’en doutais héhé. Je ne suis pas resté avec un seul bras pour rien. Récupère ce présent, il s’agit de son équivalent. Cela pourra t’aider à conquérir des sommets inégalés.

▬ Que vas-tu faire ? Redevenir un petit commerçant ? Je te préfère dans cette version plus mature. Si tu t’étais vu, il y a plusieurs semaines en arrière... Quel être fade et insipide.

— On devient expressif maintenant ? Non ! Cette première partie de ma vie est derrière moi. Je vais arrêter de m’écraser et commencer à placer mes pions. J’ai quelques pistes à développer pour étendre NGK.

▬ C’est donc la naissance d’un Shogun que nous célébrons…...et de son Champion !

Les deux moitiés d’une même âme scellèrent leur ambition politique dans une poignée de main. Durant un trait de temps - l’équivalent d’une microseconde -, Nihon crut voir les traits humains de Hanzō, aussitôt chassés par sa nouvelle apparence bestiale.