Vivante …

Qui aurait pu prédire un tel résultat ? Pas moi pour le coup. Situé sur cette digue, j’avais fait le bilan de ma longue vie et accepté qu’elle se termine ainsi. Je n’avais rien vu de ce qui s’était passé mais j’avais entendu les gens en parler autour de moi à mon réveil. L’attaque avait été stoppé et le bijuu était parti. Vu la situation, était-ce vraiment une victoire où l’ido-Shima avait seulement fait le choix de partir pour une raison qui lui était propre ? Était-ce le fait de ce cornu qui nous avait sauvé ? Car oui, c’était lui le vrai sauveur de cette bataille.

Mais pour l’heure, j’étais là, allongée avec d’autres villageois à me faire soigner par quelques Uzumaki, des jeunes du clans que je ne connaissais pas mais que l’on impliquait dans ce genre de situation afin de les former à la médecine. C’était une aubaine pour moi, ceux là ne me connaissaient pas et ne risquaient pas de me prendre la tête avec mes choix. A mes côtés, Qoorsabil était bien plus en forme. Son aile s’était rétablie et au niveau de sa patte manquante, un large pansement. Le problème au final, c’était moi. Ces gamins n’avaient pas les capacités pour m’aider et il m’était difficile de quémander quelque chose au près des miens même si j’avais largement de quoi négocier.

C’est ainsi que l’albatros et moi avons repris la route direction la Kabbale. Sanglé comme un enfant, mon invocation me portait en vol. C’était une sensation étrange que d’être ballotée et de ne rien pouvoir faire. Mais au moins, nous pouvions tout de même avancer. Malgré un voyage qui dura plusieurs jours, des poses s’avérant nécessaire pour le repos de ma monture de fortune, ce que beaucoup d’alchimiste considéraient comme leur « chez eux » se présentait enfin devant nous.

Affublée d’une longue pèlerine, cachant mes stigmates, je déambulais au sein de l’école de guerre, m’enfonçant dans les méandres des rues et ruelles. Chacun ici avait ses habitudes et surtout ses secrets et je ne dérogeais pas à la règle. Si mon laboratoire – l’officiel – était dans un espace connu de beaucoup, mon antre secrète – elle – était enfouie dans les profondeurs de cette citée. Il n’était pas rare que les Kabbalistes aient un autre domaine à eux où explorer de nouvelles possibilités, mais ils avaient tendance à œuvrer loin de ce lieu de savoir. Pour ma part, c’était tout le contraire. J’avais tout à disposition et la possibilité de protéger mes secrets, alors autant profiter des ressources à ma disposition pour mes propres projets. C’est d’ailleurs ce qui m’avait permis de mettre au point cette cuve que j’avais crée et que je m’apprêtais à rejoindre. Une invention de ma part qui datait de quelques semaines seulement, une cuve régénératrice qui permettait de soigner toutes les blessures. J’avais pu prouver son efficacité avec Nara Renpei, désormais, c’était à moi de m’immerger dans le liquide violacé bioluminescent.

Une fois à l’intérieur de la cuve, je sentais ce liquide froid qui agissait sur moi. Je ressentais ce que le Nara avait décrit, ce froid, puis cette sensation de chaleur dans mon corps. Je ressentais le pouvoir de ce liquide anesthésier mes sens et mon corps dans globalité à mesure qu’il agissait. Malgré tout, je ressentais cette vive douleur à mesure que le produit agissait, faisant repousser petit à petit mes deux bras. La douleur était telle que l’évanouissement fut la rédemption trouvée pour parvenir à garder un esprit sain.

A mon réveil, Qoorsabil était toujours à côté, grignotant quelques baies posées sur mon bureau d’étude. D’après lui, j’étais restée inconsciente plusieurs jours. Sortant fébrilement de la cuve, j’admirais à nouveau ces bras qui étaient mien.

Quel projet d’exception …

Il ne restait plus qu’à soigner la patte de mon compagnon de route. Usant de mes talents médicaux mais aussi de mon aptitude à générer une certaine énergie naturelle, je combinais les deux pour accroitre l’effet sur une créature qui était sensible à ce type d’énergie. Une fois chose faite, un repos bien mérité par la suite, nous étions prêts à repartir dans nos projets jusqu’à ce que l’albatros m’interpelle. Il avait démontré moult talents, mais lui aussi devait gagner en puissance avant d’affronter ce vers quoi nous nous dirigions. Ecoutant les paroles du volatile, je comprenais sont besoin. Notre prochaine destination était donc fixée.

Direction les sables du désert