Sous les conseils de l’Akimichi, le quatuor à l’origine de la construction d’une ambassade à Hametsu s’est dirigé en direction de l’Érudition pour y trouver du soutien. Des partenaires dans leur entreprise audacieuse. La Kabbale en tant qu’organisation était un mystère pour Jotaro, qui n’a jamais eu de réelles discussions à leur sujet, uniquement des rumeurs obscures sur l’existence d’un conglomérat de penseurs. Leur objectif était un mystère, mais si c’était Dodoro qui se portait garant, au moins assez pour justifier d’aller frapper à leur porte, alors l’Inuzuka n’en avait pas besoin de plus pour mettre en branle une stratégie.

Peut-être même serait-ce l’occasion de taper plus haut que prévu, et de lancer une autre idée qu’avait déjà préparé de son côté le jeune homme, avant l’attaque de Chōwa. La préparation des routes commerciales… Jotaro n’allait donc pas se contenter d’acheter du bois et des outils, mais de sceller un contrat pour l’avenir de son pays. C’est à ce niveau-là que se place son ambition. Ambition qui prit une sacrée douche froide lorsqu’il se rendit dans un premier temps auprès de l’ambassade de Hakugaku, dans l’idée de compter sur le support de l’ambassadeur sur place… mais le vice administratif mettait des bâtons dans les roues du protecteur.

Nécessité d’un justificatif pour organiser un entretien dans les plus bref délais avec l’autorité de l’ambassade, renvoi vers des seconds tiroirs pour répondre à des questions vagues qui ne mènent pas à l’acquisition d’un rendez-vous, besoin de se référer à l’ambassade-mère pour toute autorisation d’une telle rencontre… Jotaro restait de marbre face à ce genre de contraintes, comprenant au bout de quelques heures qu’on essaye de le faire mariner, qu’on réduit sa place au bas de l’échelle. Cependant, le maître tortue ne comptait pas se laisser faire pour autant, ayant bien rentabilisé son temps de trajet avec l’Akimichi pour obtenir les informations clé pour ce voyage. À commencer par l’ami précieux du géant, un certain Nara Renpei, qui s’avère être le fils de l’ambassadeur de l’Érudition.

Sans aller jusqu’à mener une enquête entière sur les antécédents du fils Nara, de ce que racontait Dodoro c’était quelqu’un avec une certaine ambition, qui l’amènerait à dépasser les frontières de son pays. Alors Jotaro ne perdit pas plus de temps et entra en contact avec Nara Renpei, lui expliquant sa situation et la nécessité de rencontrer au plus vite l’ambassadeur. L’Inuzuka n’aimait pas devoir en arriver là pour obtenir un simple rendez-vous, mais le temps était l’essence la plus précieuse dans cette affaire, surtout que pendant que Jotaro et Dodoro étaient ici, cela laissait les habitants de Tsubomi isolés. C’est en partie pour cette raison qu’il utiliserait les moyens à disposition pour progresser dans son projet. Bien sûr, avoir un ami en commun comme Dodoro facilita le premier échange, mais Jotaro ne manqua pas de noter qu’il devait un service à Renpei, et qu’il se ferait un plaisir de lui faire remonter l’ascenseur s’il en avait besoin.

Face à l’ambassadeur Nara, Jotaro ne perdit pas plus de temps, ayant cru comprendre la personnalité de son interlocuteur à ses dépens. Alors l’Inuzuka joua cartes sur table, expliquant dans un premier temps que la reconstruction de Hametsu a débuté par l’installation d’une nouvelle ambassade, mais que pour compléter les travaux de ladite ambassade et de la cité il allait avoir besoin de ressources, humaines comme matérielles. La conversation ne porta pas uniquement sur l’intérêt de Chōwa dans cette affaire, mais de celui de l’ambassadeur et des têtes dirigeantes de l’Érudition. Anticipant ce genre de demande, l’Inuzuka sortit un plan du Continent pour expliquer dans son ensemble son projet.



La discussion se poursuit, l’ambassadeur ayant bien compris l’opportunité d’une telle affaire. Le jour suivant, c’est un entretien avec le chef du clan Dokueki et intellectuels de Hakugaku qui s’opère. Jotaro n’est pas seul, puisqu’il estimait que la meilleure personne capable de parler des intérêts de la Kabbale dans l’investissement d’une terre comme Hametsu, cela restait Dodoro. Dans un premier temps, l’Inuzuka réalisait le même étalage de propositions dont il avait fait part à l’ambassadeur, la veille : investir dans Hametsu pour en faire un point de passage privilégié pour réaliser du commerce avec un autre pays émergent. Si la totale collaboration avec Toji n’était, certes, pas encore garantie, Jotaro décidait de faire part du second point d’intérêt pour cet entretien, à savoir le laboratoire secret en construction sous Tsubomi.

Si l’Inuzuka ne connaissait pas en détail les projets de la Kabbale, il compta sur l’intervention pointue de l’Akimichi pour rendre le projet aguichant. Il savait à quel point sa passion dans la recherche pouvait le rendre passionnant à écouter. Dans le cas où Jotaro ne serait pas autorisé à participer à une telle conversation, malgré l’imposition d’un sceau de silence sur la Kabbale, le protecteur pouvait déjà se douter vers où irait la conversation puisqu’il pouvait connecter les intérêts dans sa tête : Hametsu était un pays totalement en ruine, ce qui en faisait un terrain parfait pour des expérimentations à grande et petite échelle. Avoir une installation sécurisée et garantie au sein de Tsubomi, la cité destinée à être la plus importante du pays, était également un argument fort.

Si Toji tardait à rentrer dans le projet d’accords commerciaux pour X ou Y raison, la simple idée d’avoir un retour sur investissement via le laboratoire de Dodoro restait un point fort de l’offre. Un endroit sécurisé où les chercheurs de la Kabbale pourront se rendre en toute discrétion, même si Jotaro se demandait au fond de lui jusqu’à les bras tentaculaires d’une telle institution pouvaient être situés. S’ils avaient une place dans la majorité des pays, ce ne sont pas des petites expérimentations qui doivent être en préparation… En attendant, les négociations furent longues, et c’est désormais dans l’attente de leur réponse que Jotaro et Dodoro séjournaient à Hakugaku.

Jotaro se trouvait dans un salon de l’ambassade, réservé à des entretiens privés, pendant que l’Akimichi était retourné auprès des Kabbalistes pour se préparer à un éventuel retour à Hametsu. Après tout, en tant que maître ingénieur, c’est lui qui doit organiser la quantité exacte de matières premières, d’outils et de personnels nécessaires pour la réalisation des travaux. Profitant de ce moment de répit en attendant la décision des instances de l’Érudition, Jotaro avait invité Nara Renpei suite à l’évocation d’un projet prometteur, capable de révolutionner la société continentale dans son ensemble.



Ces derniers temps, Jotaro était devenu maître dans la capacité de passer d’un sujet détendu à un sujet sérieux, son regard se concentrant rapidement sur ses interlocuteurs pour les écouter attentivement et trouver des possibles connexions dans les projets. Kaida restait couché sur le côté, réalisant sa meilleure sieste, ayant une totale confiance dans l’Inuzuka pour gérer son business. Après tout, il avait bien grandit depuis l’époque où il était arrivé à Hametsu…

Même si Jotaro désirait le cacher, difficile de masquer les traits de fatigue qui tiraient sur son visage. Depuis presque 3 semaines déjà il travaille d’arrache-pied dans la mise en branle de son projet, et alors qu’il arrive à surmonter un premier obstacle, de nouveaux défis se dressent devant lui… Bien qu’il attendait le verdict final de Hakugaku, les négociations de la veille avaient déjà donné le ton pour l’avenir. Une dette qui se doit d’être remboursée en 5 ans… Jotaro n’était pas inquiet sur le fait de s’endetter, après tout c’était monnaie courante pour des projets d’envergure. Néanmoins, c’est à partir de maintenant que le jeune homme ne pouvait plus se permettre de réaliser d’erreur dans ses démarches. Il allait devoir redoubler d’efforts dans la planification des prochaines étapes, afin de ne pas échouer.

En cela, avoir une conversation un peu plus légère avec Nara Renpei, plutôt qu’avec le chef Dokueki, était rafraîchissant. Même s’il devait en grande partie contrôler ce qu’il dit pour ne pas donner une mauvaise image de son projet, il n’avait pas la sensation d’avoir un couperet situé au-dessus de la tête, prêt à lui tomber dessus. A l’écouter, Renpei semblait être un homme à l’esprit libre, se trouvant dans un cadre bien spécifique. Jotaro n’était pas surpris par le fait qu’il soit membre de la Kabbale, mais il semblait avoir un grade impressionnant pour quelqu’un de son âge. Il n’était pas l’engeance d’un ambassadeur ambitieux pour rien, bien que Jotaro aimait à croire que le fils Nara avait hérité des meilleurs traits, et des bons.

« Vous êtes plus impressionnant que votre modestie ne laisse paraître, Renpei ! Être un inventeur est déjà formidable, puisque je crois sincèrement que l’avenir du Continent se situe au bout de vos doigts, mais explorateur de Calices également ? Alors là il va falloir que vous me racontiez de quoi il en retourne, j’ai toujours voulu m’y aventurer au moins une fois ! Et en plus de tout ça vous êtes un auteur ? Il va falloir que je me procure vos ouvrages, on manque de livres à Hametsu ! »

Le franc-parler du protecteur n’hésitait jamais de ressortir alors qu’il considérait sérieusement la qualité des hauts-faits de Renpei. Si par le passé c’était son innocence qui lui donnait un aspect niais et candide vis-à-vis des autres, aujourd’hui il se contentait simplement de mettre en avant sa curiosité en espérant le meilleur de la part de ses interlocuteurs. Il se souvient de la voix du Nara pendant la défense contre l’île mouvante, et il savait qu’il faisait partie des rares capables de se sacrifier pour un plus grand Tout. Si ça c’était pas le signe d’un grand homme à en devenir, alors le monde était tombé bien bas !..; Même si pour le coup c’est bien la mâchoire de l’Inuzuka qui tombait bien bas lorsque Renpei lui annonça son lot d’échecs à postuler pour une ambassade.

« 18 fois ?? J’aimerais bien savoir qui vous refuse l’accès à une si belle institution, après tout c’est bien de personnes aussi déterminées que vous dont on aurait besoin ! »

Cette fois, c’est Jotaro qui a la sensation d’en avoir trop dit sans aller jusqu’au bout pour autant. Dans un sens, Nara Renpei attendait peut-être de savoir exactement de quoi il en retournerait de collaborer avec l’Inuzuka, d’où sa remarque sur la position instable de Hametsu sur l’échiquier politique Continentale. Tapant ses mains sur ses genoux, Jotaro décidait de suivre l’exemple de son interlocuteur : « Profitons de cette occasion pour nous présenter formellement : je suis Inuzuka Jotaro, le chef d’un village à Hametsu du nom de Tsubomi. Enfant je suis parti de Kaminari, voyageant de pays en pays jusqu’à arriver à Hametsu, où j’ai décidé d’aider les habitants. Ça va faire 5 ans que j’aide à unir le peuple et à sécuriser le pays, ce qui m’a permis d’obtenir de nombreux contacts, notamment auprès de Chōwa. »



Jotaro annonce gravement la couleur alors qu’il se garde de soupirer. Oh comme il aimerait pouvoir faire en sorte que les habitants puissent ramener à la vie leur terre dévastée, mais si c’était aussi simple ils n’auraient pas attendu quelqu’un comme Jotaro pour s’y attaquer.



Se levant de son siège, l’Inuzuka décidait d'aller servir du thé pour son invité, lui offrant une tasse tout en donnant un sucre à la tortue qui gobait le cube sans ouvrir les yeux. « Mon projet est évident : je vais aligner les intérêts de Toji et de Hakugaku, en utilisant Hametsu comme lien solide. Je développerai des routes commerciales qui transiteront d’un pays à l’autre, et qui feront éclore une nouvelle économie. Pour mettre d’accord mes alliés, je dois leur faire comprendre que c’est dans leur intérêt de me protéger… Quelque chose dans le genre. »

Sirotant le thé chaud, le regard de l’Inuzuka changeait subtilement au moment où il reposait la tasse sur la petite table que le séparait de Renpei. Ses yeux succins fixent le Nara, comme un animal plein de curiosité posait son attention sur un individu. « Et vous, Nara Renpei, est-ce que vos désirs peuvent nous permettre d’avoir des intérêts en commun ? »

Chacun avait un poids à porter sur les épaules, un passé qui s’accroché à soi et dont on ne pouvait se détacher. Pour certains c’est le point de départ d’une froideur déconcertante, pour d’autres c’est le début d’une résilience dangereuse. Cependant, la vie est un chemin parcemé d’épreuves, d’échecs et de réussites. L’Inuzuka adressait un regard attendri à l’attention de Renpei, le poids sur ses épaules faisant écho avec ses paroles lourdes de sens. La mort, même si elle n’était pas présente au quotidien, Jotaro avait quand même pu voir sa main mystérieuse se poser sur les épaules des hametsujin. Leur vie ne tenait qu’à un fil, au bon vouloir des puissants autour d’eux. Ce sentiment était si révoltant.

Alors le protecteur compatissait, sincèrement. Il écoutait attentivement les mises en garde du Nara sur les Calices, ces lieux réputés pour être le tombeaux de bon nombre d’aventuriers. La promesse de recevoir la saga de l’écrivain faisait doucement sourire Jotaro, l’idée de dévorer à nouveau un lui redonnant un peu de force, après ces longues semaines difficiles à organiser la construction de l’ambassade. Néanmoins, l’agent de la Garde Blanche n’était pas prêt pour la révélation du Nara, au sujet de son conflit avec son père. « Wow, alors ça… ça m’a tout l’air d’une relation toxique. » Le regard lourd, l’Inuzuka dissimulait son poing fermement serré, catalyseur d’une colère grandissante.

Renpei est un esprit éclairé, alors qu’il pointait à Jotaro les prémices d’une stratégie pour aller dans le sens du projet du protecteur. L’intelligence réputée des Nara n’était pas démentie, alors que les problématiques qu’il soulevait étaient réelles.

« Ne vous excusez pas, Renpei. J’ai fait preuve d’impolitesse en ne reconnaissant pas tout de suite votre talent. »

La mise en place d’un système de presse, pour révolutionner le monde de l’information ? Voilà qui était, en un sens, une prouesse à la fois sensationnelle et terrifiante. Comme l’affirmait le Nara, l’information était un monde dangereux, un outil puissant capable de déclencher des guerres si mal instrumentalisé.

« Si c’est faisable c’est que vous êtes un génie ! Je suis prêt à vous soutenir dans ce projet. Dans un futur proche, j’installerai un laboratoire qui servira d’alternative aux alchimistes ou autre esprits novateurs tels que vous. La Kabbale a accepté d’investir dans mon projet en échange de la mise en place d’une institution jumelle à l’Académie… »

Buvant d’une traite le thé qui commençait à devenir tiède, l’Inuzuka repose délicatement la tasse sur la table avant de joindre ses mains ensemble, posant ses coudes contre ses genoux comme support avant de regarder droit les yeux l’âme troublée devant lui.

« Je vais être franc avec vous mon ami, vous ne devriez pas vous limiter aux contours du cadre imposé par votre père. Je sens à travers vos paroles, à travers vos intentions, ce désir d’embrasser le monde qui n’attend qu’une chose : c’est d’être bouleversé par l’existence de Nara Renpei. Je n’aime pas le silence, et je comprends bien à quel point le votre doit vous peser. »

Qui sait quels genre de secrets ce jeune homme avait en sa possession pour qu’un « agent de la paix » le limite autant. Cependant, ce ne sont pas les informations de l’Érudition qui intéressent l’Inuzuka, mais bel et bien l’esprit brillant en face de lui. Se redressant sur ses pieds, il dressait sa main en direction du Nara, les yeux brillant de sincérité.

« Je sais que le chemin qui m’attend est semé d’embûches, c’est certainement l’une des voies les plus difficiles dans un monde tel que le nôtre. Et j’ai accepté de me battre pour des valeurs qui me tiennent à coeur. C’est pour ça que j’espère, du fond du coeur, qu’en trouvant en moi un soutien loyal, vous trouverez une nouvelle force qui vous permettra d’affronter vos propres démons. Et pourquoi pas rendre le monde meilleur, au passage. » ajoutait-il avec un sourire niais, sur la fin.

J’écoutais avec attention la mise en garde de l’intellectuel, ses mots ne tombant pas dans l’oreille d’un sourd alors qu’il partageait des connaissances essentielles. Le genre d’information qui pourrait bien me sauver la vie plus tard, m’éviter de trop plonger dans les abysses. Ces mêmes ténèbres convoquées par le Nara qui mettait en évidence la pratique d’un art secret, déviant. La plante meurt sous mes yeux, et je semble reconnaître la nature de cette énergie. Kaida frémit à mes côtés, nerveux.

Le chakra obscur.

« J’ai bien conscience que s’associer à une telle institution comporte un risque non négligeable. Pourtant j’ai aussi conscience que dans le futur la Kabbale se développera de plus en plus, et qu’il est possible de beaucoup y gagner à s’en faire un partenaire aussi tôt. »

En me penchant vers l’avant, j’approche ma main de la plante viciée, dépossédée de toute énergie saine, stoppant mes doigts à quelques centimètres de l’aura malsaine qui s’en dégageait. Lors de l’affrontement avec Ido-shima je n’avais pas eu le temps d’observer calmement cette force contre-nature, mais l’auteur me permettait l’espace d’un instant de la regarder de plus près. Est-ce que j’en avais peur ? La transpiration au creux de ma main en disait long.

« Partout où il a de la lumière, il y a aussi de l’obscurité. Moi-même je ne me considère pas comme tout blanc, puisque je dois être prêt à plonger mon regard dans les ténèbres si je souhaite espérer les confronter. Tel une pendule, nos actes nous amènent à balancer d’un côté à l’autre pour assouvir nos ambitions. Ainsi est la Loi de ce Continent. »

Retirant lentement ma main, je frotte mes doigts contre ma paume moite, relâchant légèrement la tension alors que je me recentre sur le sujet de la discussion : la collaboration.

« Les Calices sont autant remplis de trésors que de dangers, mais si cela peut nous permettre de mettre la main sur des artefacts autrement impossibles à récupérer, alors le jeu en vaux la chandelle. Je vous accompagnerai personnellement durant les descentes les plus ambitieuses, pour garantir votre sécurité. A mes côtés, aucun de nos compagnons ne mourra, je vous le promet. »

Bien sûr, ces paroles n’étaient pas prononcées à la légères. Il pouvait voir avec certitude dans le regard de Kaida et le mien que lorsqu’il est question de partir au combat, nous relâchions naturellement notre assurance, une volonté de transcender les dangers pour être victorieux. Ensemble nous avions menés une troupe pour tenir tête à la plus grande menace que l’humanité ait connu ces dernières décennies, et nous avions tous survécus.

Cependant, l’économie était un autre champ de bataille où il fallait finement performer. L’assistance de l’Harmonie et la dette envers Hakugaku ont permis de préparer le terrain pour élever les finances de Hametsu. Néanmoins, l’ultime point crucial restait d’obtenir un accord cordial avec le clan de l’Encre, afin d’éviter des complications inutiles à l’avenir, comme judicieusement soulevé par Renpei.

« Cela prendra un peu de temps, mais l’économie de Hametsu augmentera de façon exponentiel. Beaucoup d’acteurs ne pourront pas ignorer l’avantage de pouvoir faire circuler ses biens à travers ce pays, si nous arrivons à sécuriser ses routes. Je mettrais à votre disposition les fonds nécessaires, et je pense que vous trouverez parmi les intellectuels envoyés par la Kabbale des ingénieurs capables de vous assister dans l’élaboration de votre projet. Si le besoin s’en fait sentir, nous pourrons également aller à la rencontre des artisans de Tetsu pour nous inspirer de leur méthodes de travail, eux qui ont su totalement remettre leur pays sur le devant de la scène internationale à travers leur économie. »

Passant ma main sur l’un de mes tatouages au bras, je faisais sortir de mes sceaux du papier et de l’encre. Posés sur la table, je commence à écrire une missive que je comptais envoyer au pays de l’Harmonie, exposant une partie de ma pensée à l’attention de Renpei.

« Je vous fais confiance pour gérer la situation avec le clan Uzusumi. Vous connaissez davantage le sujet que moi. Je vais envoyer une lettre à Chōwa, afin de vous recommander au poste d’émissaire pour les ambassades. Si quiconque essaye de vous bloquer dans votre ascension, alors n’hésitez pas à utiliser mon nom pour faire sauter ces barrières. Pendant trop longtemps notre institution s’est reposé sur ses lauriers, jusqu’à ce que l’attaque contre l’Harmonie ne serve d’électrochoc. A présent, une nouvelle génération approche à grand pas, et je compte bien m’assurer de la défendre. »

La dernière ligne écrite, je mordais la pointe de mon pouce que j’appliquais ensuite sur le papier, en guise de signature de sang. L’empreinte sanglante aposée, je donnais à Renpei cette garantie qui faisait de lui l’un de mes « protégés ».

« Je compte miser sur l'avenir avec des personnes de valeurs telle que vous, Nara Renpei. Et au risque de me répéter : vous trouverez en moi un soutien loyal, qui fera tout en son pouvoir pour hisser notre génération vers un monde meilleur. »

Résumé :