Bien que sa relation était totalement positive avec le pays enflammé, le Sarutobi n'avait pas véritablement de lien établi avec le pays du Riz. Celui-ci faisait parti de la catégorie des pays montant en puissance, Shin avait alors tout intérêt à se montrer ici-même. Dès lors, ses allers-retours entre le pays du Fer et celui de la Pluie l'avaient à être ici. Quelques mois seulement après avoir infligé une perte importante au régent du pays des Monastères, il était donc au pays du Riz dans sa combinaison rouge et entouré de trois autres loustics.

Dire qu'il s'agissait d'amis était une fumisterie. Shin n'avait pas d'amis et avait surtout décidé de ne pas en avoir. S'attacher, c'était s'emprisonner, pensait-il. Des compagnons de routes, voilà ce qu'ils étaient. Parmi les trois personnes, il en connaissait mieux une que les autres. Son regard était noir sur le second Sarutobi de la bande, l'élève de feû son père.

Même si le stratagème avait été compris par l'élémentaire, il était difficile de ne pas vouloir étriper Gotaro pour la mort de son père. Il avait préféré être tué par son élève plutôt que par le Soryo, Shin aurait probablement réagi de la même manière. Il y avait ensuite l'Inuzuka. Le Sarutobi n'avait pas d'affinité particulière avec le clan qui se vouait à être plus dans l'animalier que l'humain. Pour finir, celui qui avait réuni la bande était Hiruka. Les deux s'étaient rapidement croisés, intérêt commun, Shin l'avait suivi.

Hum, il est vrai que c'est une vue agréable, était obligé de constater Shin. Néanmoins, les plus beaux paysages restaient ceux de sa contrée d'origine, rien ne pouvait être plus magnifique le pays des Monastères là où avait été la majorité de sa vie. Bien, quel est l'objectif ? Je t'avouerai que j'ai besoin de me dégourdir un peu les jambes. Le Sarutobi préférait rapidement en finir, la présence de Gotarro le rendant assez exécrable.

Dans cette "Cité Ambulante", l'ambiance était lourde. Lourde parce qu'un Sarutobi en cachait un autre et que surtout ces deux-là venaient de se revoir pour la première fois depuis que l'un avait usé d'une lame pour ôter la vie du père du second. Lourde parce que, malgré les explications ayant eût lieue quelques temps avant expliquant tout les tenants et aboutissants l'aigreur était toujours présente. Et enfin, lourde parce que pour cette fois, les deux Sarutobi devaient faire comme ci de rien était pour mener à bien leur mission qui attendait.

C'était dans cette configuration que Gotaro avait à quelques mètres de lui le fils de son ancien maître, celui qui leur a appris à tout les deux à user de l'infliction propre aux Sarutobi, l'affinité aux cinq éléments. Egalement à ses côtés, un Gekimetsu âgé, le responsable de cet expédition et enfin, une Inuzuka qui lui paraissait amicale. Dans ce petit groupe cosmopolite, la seule chose qui attirait le regard de Gotaro était Shin. Il se mettait en retrait de celui qu'il considérait durant ces années d'élève comme son grand frère afin d'épier totu ces gestes et surtout pour lui prouver qu'il n'était pas un parricide opportuniste.

Kome No Kuni était le premier pays par lequel était passé Gotaro après la mort de son sensei et chef de clan Sarutobi un an plus tôt en fuyant les hommes de Soryo Kobayashi. Durant sa fuite, il avait pris soins d'étudier le Royaume Ambulant, ce quadrupède qui portait la capitale du Pays Du Riz avec en écho les sages paroles de feu son sensei qui lui avait indiqué quelques heures avant sa mort l'importance de retrouver la clé permettant d'accéder à la bibliothèque vivante. Ce village était le bon point de départ, car elle était le fruit de la fusion d'un Bijuu et d'un calice.

Mais contraint à la fuite pour ne pas laisser de traces, Gotaro n'avait pas pu approfondir ses recherches. Ce n'est qu'une fois que tout se soit tassé et que les hommes de Soryo Kobayashi n'étaient plus en état d'alerte maximal que Gotaro osait sortir le bout de son nez pour continuer ses enquêtes et accomplir la mission donnée par son maître. C'est dans ces circonstances qu'il avait rencontrer l'ancien Gekimetsu, qui avait le même point d'intêret que Gotaro. Méfiant au début, Gotaro compris qu'une entraide était indispensable pour pouvoir mener à bien ses recherches et c'est donc avec un certain entrain qu'il s'était laissé tenté par cette aventure.

Ainsi étaient-ils en petit comité en périphérie du Royaume Ambulant admirant la beauté quasi-brutaliste des bâtiments qui composaient ce village. Higure était plein d'entrain, on pouvait ressentir son excitation dans ses paroles.

« Nous y sommes, Higure. Enfin. Voyons ce que va nous proposer ce village. »

Gotaro ne quittait pas des yeux Shin en prononçant ses paroles. Cherchant la moindre réaction de sa part, que ca soit des paroles, un geste ou même une expiration prononcée.

Étrangère sur ces terres, Saza reste sur ses gardes. Bien qu'elle soit accompagnée d'Isha et de ses nouveaux partenaires pour cette aventure, elle se trouve bien loin de chez elle. L'Inuzuka n'a pas l'habitude de s'aventurer aussi loin de Kaminari, bien que cela ne soit pas une mauvaise chose. Elle devrait même envisager de partir plus souvent. Chevauchant Isha, la géante à la peau mate peut profiter d'une vue plus dégagée sur l'horizon ainsi que leur destination. Les poils d'Isha se dressent sous ses paumes. La sauvageonne fronce les sourcils. Qu'est-ce qui peut bien le mettre dans un tel état ? C'est une odeur, celle de l'huile usée. Elle pique le nez de l'ours qui regarde au sol devant eux. La jeune femme remarque qu'il y a des résidus d'un noir visqueux que la terre n'est pas parvenue à absorber... Elle ne veut pas de son impureté.

La femme pose un regard plus observateur sur ses compagnons. Le seul qu’elle connaît c’est le vieillard, les deux autres… Aucune idée si ce n’est que leurs noms. Deux Sarutobi, alors très probablement cousins et à voir la façon dont l’un observe l’autre… Leur lien semble tendu. L’autre est vêtue d’une étrange combinaison et complètement couverte des pieds à la tête. Il lui est donc impossible de lire la moindre expression sur son visage et c’est… Frustrant. Comment peut-on faire confiance à quelqu’un qui ne daigne même pas découvrir son visage ? Enfin… Si Hiruka leur fait confiance, Saza devrait être en mesure de faire pareil. Par contre pour Isha c’est une autre histoire. Il se fout complètement de ce que peut penser le vieil homme et se fit qu’à son instinct si Saza n’est pas certaine des siennes.

Ils arrivent enfin... Devant eux, la silhouette imposante de la cité ambulante se définit plus clairement. ''Admirez ce beau paysage'' voilà ce qu'en pense Hiruka ? Pendant qu'il est en totale admiration devant cette abomination, Saza dévisage dédaigneusement les lieux. Les rouages métalliques qui mènent un boucan d'enfer, l'huile qui a tâchée les pierres antiques des murs, les cheminées crachant des nuages contaminés... En quoi est-ce que cet endroit est beau à voir ? On dirait juste un tas de déchets venant d'un autre monde. Isha n'apprécie pas non plus ce qu'il voit et surtout pas ce qu'il entend. Ses oreilles se penchent vers l'arrière. Pour le rassurer, l'Inuzuka se penche sur lui pour venir lui caresser les joues. Il ne faudrait pas qu'il soit trop stressé au moment de se frayer un chemin entre les habitants. Ça change des petits camps de réfugiés et des petits villages qu'elle a pour habitude de visiter.



Lâche-t-elle pour décrire la ville mécanique qui se dresse devant eux. Un véritable gâchis du paysage pour être honnête. Rien de tout ça n’honore la beauté du pays du riz… Au contraire, elle la ruine et à en sentir le malaise de son ours, elle perturbe l’environnement également. Ces grandes tours d’engrenages et cette épaisse fumée sont sans doute les pires ennemis des oiseaux. Tout ce bruit doit faire fuir la faune à des kilomètres de là et l’huile doit contaminer les sols et l’eau des alentours… Penser à tout ça lui fait encore plus détester la civilisation…

Sûr de lui, le masqué regardait le paysage lointain. Dire que cela n’était pas magnifique serait mentir mais encore une fois, Shin préférait mille fois les paysages du pays des Monasteres. Un fief désormais perdu qu’il espérait retrouvé, peu importe les moyens qu’il devait utiliser. Toutefois, il savait une chose : sa puissance devait augmentée pour affronter Kobayashi et les Soryō. De plus, le Sarutobi se devait d’être bien accompagné car seul, il allait être difficile d’aller loin.

« Je suis évidemment intéressé, je ne serai point là sinon. Et je me dis que cela est donnant donnant », expliqua le masqué. Ainsi, le Sarutobi espérait pouvoir contempler la force d’Higure ou de cette femme-ours. Concernant Gotaro… Il préférait ne pas se prononcer dans l’immédiat tant la rancoeur était immense malgré les explications. En tout cas, Shin connaissait déjà sa puissance et son potentiel latent.

Un groupe d’hommes, armés plutôt sommairement contrairement aux éveillés au chakra leur faisait désormais face. Les hommes souhaitaient que le Sarutobi retire son masque. « Il en est hors de question… » repondit sèchement le masqué. Et, visiblement, ça ne plaisait pas aux cinq bonhommes.

La main du Sarutobi passa sur le pommeau de son katana, accroché à son dos, prêt à dégainer et terrasser rapidement ses probables futurs ennemis.

L'euphorie camouflée de la découverte en profondeurs de cet endroit réchauffait le coeur de Gotaro. Lui, touché par la malédiction de porter comme un fardeau le coup fatal sur son mentor. Se retrouvait doublement récompensé par cette aventure. Dans un premier temps, il se lançait dans l'entreprise que son sensei lui avait laissé comme testament et dont il savait que l'aboutissement lui prendrait sans doutes des décennies avant un quelconque aboutissement. Et le voilà ici, aujourd'hui, entrain de poser la première pierre de l'édifice dans lequel il ne pourra se reposer qu'une fois qu'il aura trouver la mort.

Dans un second temps, il pouvait commencer a faire amende honorable auprès du fils de son mentor et de celui qu'il considérait comme son grand frère durant sa jeunesse.

Gotaro ne laissant percevoir, mais au fond de lui, il était un peu plus apaisé que d'habitude.

Gotaro apercevait cette femme littéralement subjuguée par l'excessive grandeur de cet endroit et quelque part, il l'était lui aussi mais son cerveau s'était habitué à ce poison depuis puis longtemps déjà. Ce n'était que lorsqu'il était missionné sur des affaires en tant que messager pour son maître qu'il ne quittait son village pour visiter d'autres endroits qui étaient déjà gangrénés par ce fléau qu'était la croissance.

« Tu devrais t'y habituer, Saza. Le monde n'est plus qu'à un pas d'être uniformisé de la sorte. »

Gotaro n'avait pas encore échangé de mots avec Shin depuis leur retrouvaille. Ils s'étaient dit ce qu'ils avaient à dire et toute discussion paraissait inutile si elle ne concernait pas cette mission dans laquelle ils s'étaient retrouvés.

C'est d'ailleurs lui, Shin, qui se trouvait en tête du groupe lorsqu'un groupe de cinq personnes se présentait devant lui. "Retire ton masque" lui disait-il. L'atmosphère euphorique s'était dissipé en l'espace d'un millième de seconde. Le groupe était certes armé sommairement mais l'intention prévalait dans ce type de situation. Et leurs intentions à ceux-là était plutôt belliqueuse. Shin n'avait pas répondu à leurs invectives mais Gotaro remarquait que Shin mettait la main sur son katana accroché sur le dos. Et d'une manière quasi robotique, Gotaro se mettait cette fois-ci en tête de groupe, devant Shin. Ce n'était pas calculé, c'était son instinct qui le faisait se mettre devant celui qu'il considérait comme son grand-frère.

« Voyons, voyons. Est-ce de cette façon que Kome accueille des voyageurs au sein de son pays ? »

Les paroles de Gotaro n'avait pas pour but de désamorcer une quelconque situation tendue. Après tout, c'était un Sarutobi et il savait qu'il ne risquait dans une situation comme celle-ci. Cependant, il se disait que ces hommes avait peut-être une explication sur leurs demandes farfelues : Peut-être étaient-ils des protecteurs de la cité ambulante à la recherche d'une personne particulière ? Ou alors s'étaient ils fait agressés par une personne masquée par le passé ? Une provocation au combat aurait été futile tant que les choses n'avaient pas été mise en clair.

S’y habituer… Selon Gotaro, le monde sera bientôt redécoré à cette image… Elle n’en a pas envie certes, mais elle y croit… C’est ça, le ‘’progrès’’. L’évolution aux détriments de la vie qui les entoure… L’homme a une nature si égoïste avec si peu de considération, c’est juste honteux. Dénicher les secrets de cette ville. Saza fronce légèrement les sourcils en regardant Hiruka. Ils vont vraiment devoir fouiller de fond en comble cet endroit bruyant et bondé de gens ? Mais quel plaisair, l’Inuzuka est toute excitée à l’idée de fouiner partout dans cette citée de ferraille.

Mais bon, à peine font-ils leur entrée dans la ville, on les remarque déjà. Mais bon, faut-il préciser l’allure atypique et tape-à-l’œil du groupe ? Ils n’ont pas l’air de civils en vacances, il faut être lucide quand même. Leur interruption attire particulièrement l’attention d’un groupe d’hommes armés. Mais bon, quand on dit qu’ils sont armés, disons qu’ils jurent un peu avec le décor, armés de ces lances de bois. Toujours sur le dos d’Isha, la femme croise les bras et penche légèrement la tête sur le côté. Ces hommes somment au Sarutobi de dévoiler son visage. Curieuse, Saza ne dit rien et se tourne vers lui… Peut-être verra-t-elle enfin son visage…

Hors de question… Et bien, l’appréhension fut brève. Déçue ? Peut-être un peu, mais bon, c’était à prévoir. La main de Shin se pose sur la garde de son arme, la femme hausse le sourcil puis se retourne avec un sourire aux lèvres. Un air arrogant peut se lire sur son visage. Elle est certes taquine, mais plus dans la moquerie mesquine.



Comme si elle était plus civilisée que lui, pieds nus à dos d’ours. D'ailleurs, Isha d’un balancement de tête démontre son amusement comme s’il secouait un rire. Mais bon pour rattraper le coup, il y a Gotaro qui tente de calmer le jeu d’une façon plus… ‘’Respectueuse’’ si on veut. C’est un silence, Saza pousse un petit gloussement avec un levé d’épaules. Non mais c’est vrai, ils comptent faire quoi avec leurs cure-dents ?

Très loin d'être intimidé par ces barbares, le Sarutobi n'avait point l'intention de retirer son masque ou encore de déposer les armes comme le demandait son "ami" Higure. Son comparse Sarutobi s'était placé entre Shin et les paiens,il ne tentait pas forcément de calmer la situation déjà palpable et tendue, mais son apparition rendait bien plus nerveux l'héritier du clan des éléments. Son masque à mémoire de forme dessinait le regard froid et sévère qu'il tendit à la femme-ours, elle, il n'allait probablement pas l'apprécier. Heureusement pour elle, Shin avait d'autres chats à fouetter.

Le Gekimetsu s'était avancé face à la situation, sa main s'était posée sur l'épaule du Sarutobi afin qu'il ne fasse pas de bêtises. Heureusement, il le connaissait, mais le Sarutobi détestait être touché. Loin d'être tactile, il ne réagit pas, le laissant prendre les commandes. Si le maître des élements prenait la parole, il y allait probablement avoir du sang au sol... et pas le leurs.

« Tu fais chier, » lâche l'encagoulé avant de détacher ses deux fourreaux dans le dos et déposer ses armes. Mais, le quatuor était des éveillés aux chakra, les paiens le savaient et l'avaient compris : leurs corps étaient une arme. Les épées du masqué déposés, il regarda le Gekimetsu avant de reposer son regard sur les gardes. « Satisfait ? » demanda Shin aux gardes.

« Pouvons-nous circuler librement sur vos terres ? Et surtout, comment récupérerons nos armes ? » continua de questionner Shin. Des armes à laquelle il y tenait sincèrement.