Dans le désert vaste et impitoyable de Kaze, j’étais là solitaire ou presque accompagné de Qoorsabil mon albatros, voletant au-dessus de moi. J’avais entrepris un voyage épique à la recherche d'un arbre mythique selon mon compagnon de route, le seul et unique arbre à des lieux à la ronde dans ce monde de sable et de vent.

J’étais parfois intrépide, souvent calculatrice et posée, mais ce périple était différent. Qoorsabil m’avait compté les récits de cet arbre légendaire selon lui. C’était un refuge, plus encore, c’était pour son espèce une sorte de pèlerinage. C'était pour lui l’espoir d’un salut, une lueur d'espoir dans l'obscurité écrasante du désert et surtout, un moyen de prouver ses talents et d’améliorer sa propre puissance, celle qui lui faisait actuellement défaut.

Avec Qoorsabil à mes côtés, le cachant sous ma pèlerine par moment, nous avons commencé notre voyage, bravant les tempêtes de sable et les nuits glaciales depuis l’un des villages de Kaze no Kuni. Cette escapade fut longue. Je ne saurais dire, je ne les comptais plus, mais combien de dunes sans fin avions nous traversées ? Quant au soleil haut dans le ciel au-dessus de nos tête, brulant comme jamais, il semblait dévorer chaque goutte d'eau de notre corps.

Pendant plusieurs jours, nous avons marché sans relâche, nous fiant à notre instinct et à notre détermination. Les mirages se mêlaient à la réalité, mais nous ne nous laissions pas attirés par ces sirènes sablonneuses, porté par l'espoir de trouver cet arbre légendaire.

Les provisions diminuaient, l'eau aussi mais ma volonté restait inébranlable. Je me remémorais mes voyages précédents, mes excursions passées, les conflits que j’avais vécus, les situations périlleuses croisées. Au final, ce n’était pas la première, ce ne serait surement pas la dernière. Je m’en étais sortie jusqu’à présent et il n’y avait pas de raisons que cela change aujourd’hui.

Puis, un matin, alors que le désert semblait s'étendre à perte de vue, Qoorsabil m’interpella brusquement, attirant mon attention. Loin à l'horizon, une silhouette émergeait, une forme sombre dans le paysage aride. Le cœur battant d'une certaine excitation, je souriais. J’aurais pu courir d’un pas lourd dans le désert mais je n’en fis rien, persuadée que le pire était encore à venir. Dans le silence du désert, les yeux fixés sur cette forme, j’avançais, l’albatros posé sur mon échelle. Aucun de nous ne le montra, mais une certaine joie était à l’œuvre, la satisfaction d’une première réussite.
Plus nous avancions et plus l'ombre grandissait, prenant lentement la forme d'un arbre majestueux. Ses feuilles bruissaient doucement dans la brise, une symphonie de vie au cœur de ce désert stérile.
Essoufflé, la sueur perlant sur mon front, je m'agenouillais devant l'arbre, sentant le sol sablonneux sous ses doigts. C'était plus qu'un simple arbre, c'était un miracle, un signe de grâce dans un monde impitoyable. Qoorsabil de son côté partageait sa joie silencieusement. Ensemble, nous avions trouvé ce pseudo oasis, cette source d'espoir et de pouvoir.

Fatigués, nous restions là, sous l'ombre bienveillante de l'arbre, savourant chaque instant. Le désert pouvait être cruel et impitoyable, mais il pouvait aussi offrir des trésors inattendus à ceux qui persévéraient et croyaient en quelque chose de plus grand qu'eux-mêmes.

Et ainsi, la première étape de notre périple se termina dans la lumière douce du soleil couchant, au pied de l'arbre immense qui avaient encore bon nombre de mystères à offrir.

Dans ce lointain désert, où le soleil brûlait le sable et où l'air vibrait de chaleur, Qoorsabil et moi venions de passer notre première nuit sereine. Notre quête nous avait menée à travers d'innombrables paysages arides, et l’arbre tant attendu s’était offert à nous, récompense de notre patience et de notre sens du sacrifice.

L’albatros, confiant, virevoltant autour de moi se posa finalement sur mon épaule. Son désir d’ascension était presque palpable. Finalement, il se tourna vers moi.

« C’est à toi maintenant. Monte jusqu’aux branches les plus hautes et découvre le monde. C’est ce pourquoi tu es ici. »

Je savais pourquoi j’étais ici, nous en avions longuement discuté. Acquiesçant, je me préparais à grimper. Seulement, dès que je posais ses mains sur l'écorce rugueuse, je sentis la sève gluante du pilier végétal coller à mes doigts. Malgré une odeur amer boisée, malgré quelques picotements dans les doigts, je commençais mon ascension, déterminée à accomplir la tâche confiée par mon ami à plumes.

Des heures passèrent, chaque mouvement devenant un défi alors que la sève collante sortant de quelques lacérations dans l’écorce ralentissait ma progression. Le soleil atteignait son zénith, brûlant implacablement le sable en dessous, tandis que je luttais pour avancer, ses muscles fatigués criant grâce.

Alors que je grimpais péniblement, un événement inattendu survint, comme si rien ne pouvait se passer tranquillement. Des vautours, attirés par notre présence, commencèrent à tournoyer dans le ciel, leurs ombres menaçantes planant au-dessus de nous. Etions nous-rentrés sur le territoire ? Menacions-nous leurs nids ? Ou peut-être nous n’étions pour eux que des proies pour leur diner. Les ailes déployées, les oiseaux prédateurs hurlaient leur terrifiant cri bestial, leur présence ajoutant un nouveau niveau de danger à la quête déjà éprouvante.

Resserrant ma prise sur l'arbre, je luttais contre la fatigue et l’appréhension d’un ennemis certain et d’un combat imminent qui ne nous mettrait surement pas dans une position favorable. Qoorsabil, perché sur une branche en contrebas, émettait quelques avertissements, essayant de dissuader les vautours de s'approcher davantage, usant par moment des dons dont il été affublé.

Juste au moment où la tension atteignait son paroxysme, une tempête de sable surgit brutalement de l'horizon, ses tourbillons de vent soulevant des nuages de particules abrasives qui obscurcissaient le ciel. Le sable grésillait contre ma peau, s'infiltrant dans mes vêtements, ma bouche et mes yeux, ajoutant une nouvelle dimension de difficulté à ma lutte pour atteindre les hauteurs de l'arbre.

Malgré les obstacles, je persistais, ma détermination alimentée par la nécessité de trouver refuge dans les branches supérieures de l'arbre. Avec chaque montée, chaque pas laborieux, je savais que je me rapprochais un peu plus de mon objectif.

Finalement, épuisé mais résolu, j’atteignis les branches les plus élevées de l'arbre, des branches qui donnaient l’impression de flotter sur la tempête sous nos pieds alors que l’arbre lui, émergeant du déchainement de sable continuait à se dresser fièrement. Là, dans la sécurité relative de ces branches éparses, je haletais dans l'air chargé de sable. À côté de moi, Qoorsabil se pelotonna contre mon épaule. Etonnamment, sa présence apportait un réconfort bienvenu dans ce monde sauvage et hostile, la nuit tombante, emmenant avec elle son froid habituel.

Alors que la nuit tombait sur le désert, tant bien que mal, je me calais sur une branche. Mes paupières étaient lourdes de fatigue et mon esprit empli d'un sentiment de triomphe. Malgré les épreuves, j’avais trouvé un refuge, un havre de paix dans un monde de tempêtes et de prédateurs. Et dans l'obscurité croissante, enveloppés par les branches protectrices de l'arbre, je m’endormais sans savoir ce que demain aurait à offrir.

Courageusement, je grimpais depuis deux jours à un arbre massif, accompagné de Qoorsabil qui continuait à voletait autour de moi. Dire que nos vies dépendaient de cette escalade était un peu surfait mais le gain de puissance attendu était réel lui.

La nuit précédente avait été une épreuve de survie. Le froid mordant du désert avait transpercé nos os, les étoiles seules témoins de notre lutte silencieuse contre les éléments. Mais malgré la fatigue et l’inconfort, je savais que nous devions continuer à monter, que le sommet serait notre délivrance.

L’aube venait de disparaitre, et désormais le soleil éclatant illuminait le désert, réchauffant le sable et lançant des vagues de chaleur ondulantes à travers l'horizon sans fin. La chaleur étouffante me frappait directement, bloquant par moments mon souffle et distordant ma vision par quelques mirages absurdes. Alors que je grimpais, la réalité se déformait autour de moi. Des mirages dansaient devant mes yeux fatigués, des illusions de fraîcheur et d'ombre se matérialisaient et s'évanouissaient dans le vent brûlant du désert. Malgré la hauteur, ces hallucinations apparaissent sur les branches que je gravissais, faisant de chaque réussite un échec de plus, de l’espoir un désespoir. Pire, des voix murmuraient dans ma tête, semant le doute dans mon esprit déjà affaibli par la fatigue.

Je m'accrochais alors à l'arbre avec détermination, ma force de volonté étant mon seul allié contre les tourments de mon imagination. Je me rappelais les raisons pour lesquelles j’étais monté, la promesse du renforcement de notre lien mystique – entre Qoorsabil et moi – au sommet de cet arbre mystique.

Mais alors que les heures passaient et que la chaleur du désert devenait plus oppressante, mes doutes se faisaient de plus en plus insistants. Peut-être que l'arbre n'était qu'une illusion, un piège cruel du désert pour attirer les âmes égarées vers leur perte. Peut-être qu'il n'y aurait rien là-haut, rien d'autre que le vide et la désolation. Peut-être que mon compagnon de route s’était joué de moi pour avoir créé ce lien entre nous deux ?

Pourtant, malgré mes craintes et mes incertitudes, je continuais à monter. Chaque mouvement était une lutte contre la gravité et contre moi-même, mais je refusais de céder à la tentation de l'abandon. J’avais parcouru trop de chemin, surmonté trop d'obstacles pour renoncer maintenant.

Enfin, alors que le soleil commençait enfin à plonger vers l'horizon, j’atteignis de nouvelles branches qui ressemblaient encore et toujours à celles croisées depuis le début de mon ascension. J’avais le souffle court, mon corps était épuisé, mais son esprit était clair et déterminé. En refusant l’abandon, j’avais vaincu mes peurs, repoussé les démons de l'incertitude, et avait trouvé la force de continuer.

Debout sur une branche, adossé à l’immense tronc, le vent caressant mon visage, le désert s'étendait à perte de vue sous mes pieds. Et alors que je contemplais le paysage sauvage qui s'étendait devant moi à perte de vue, je me demandais combien de temps cette escalade allait encore pouvoir durer. La fin de journée sonnait mais nous savions que ce n’était que la fin d’un chapitre, pas la fin de l’histoire. Il était certain qu’il faudrait encore faire preuve de détermination dans les heures et jours à venir.

Depuis combien de temps j’avais entrepris ce voyage ? Trois jours ? Quatre peut-être ? Aussi étrange soit-il au fur et à mesure de notre progression, je perdais la notion du temps, comme si la seule chose qui comptait était de gravir cet arbre colossal qui se dressait comme un phare solitaire dans cet océan de sable.

Comme toujours, la chaleur implacable du désert nous envahissait. C’était étonnant compte tenu de l’altitude à laquelle nous étions, mais le désert de Kaze n’avait rien de normal. Cela combinée à l'effort physique intense de l'escalade, avait presque épuisé mes réserves d’eau et de nourriture. Ma peau était brûlée par le soleil ardent, mes muscles endoloris protestaient à chaque mouvement, mais je poursuivais, mû par une certaine fierté.

Au cours de la journée, je commençais à ressentir les premiers signes de manque. Les provisions que j’avais apportées étaient presque épuisées, tout comme mon eau. J’avais choisi l’option de me rationner sans savoir si c’était la bonne solution. Levant les yeux au-dessus de moi, je ne voyais nulle fin à mon escapade. Aujourd’hui ? Demain ? Impossible de savoir quand ce périple serait terminé

La chaleur accablante battait sur mon corps épuisé, ma vision se troublant par moments sous l'effet de la fatigue. Levant les yeux vers le sommet de l'arbre, je ne voyais que les branches qui s'étendaient infiniment vers le ciel. Le sol, quant à lui, avait disparu depuis longtemps, caché par les profondeurs abyssales du désert en contrebas.

Dans un moment de désespoir mêlé d'incertitude, je sentais ma force s’amenuir. J’avais la bouche desséchée. Chaque avancée se faisait en puisant dans mes ressources amenuisées. Je me tournais alors vers Qoorsabil qui semblait bien moins affecté que moi et lui demandais d’une voix faible.

« Tu sais combien de temps il nous reste ? Nous sommes proches du sommet ? »

Qoorsabil hocha la tête, ses yeux perçants reflétant la sagesse de ceux qui avaient parcouru de nombreux horizons.

« Le chemin peut sembler long et difficile, mais la persévérance est la clé. Tu es plus proche du sommet que tu ne le penses. Continue à grimper. Tu y arriveras.

« Tu » ? Pas de « Nous » ? Pourquoi ? Une nouvelle inquiétude s’instillait en moi. Ses paroles résonnèrent dans mon esprit, m’insufflant à la fois un renouveau de détermination mais aussi une once de crainte. Je m’agrippais aux branches avec une fermeté renouvelée, chaque mouvement propulsé par la volonté de surmonter les obstacles qui se dressaient sur mon chemin.

À mesure que le temps passait, les défis se multipliaient. La soif brûlante qui dévorait ma gorge, la faim qui tenaillait mes entrailles, les muscles endoloris qui semblaient crier grâce à chaque instant supplémentaire de lutte. Pourtant, malgré tout, je persistais.

Enfin, alors que le jour tirait à sa fin, je voyais une lueur d'espoir à travers les branches. Avec un dernier effort, je redoublais d'efforts, hissant mon corps fatigué vers cette nouvelle ligne de branches où se trouvait cet immense nid esseulé. Et lorsque mes mains atteignirent enfin les dernières branches, lorsque je me hissais sur ce lit de branchages mes yeux se posèrent sur cet amas d’œuf qui n’attendait que moi.

Cette soirée fut un renouveau. Les œufs étaient un festin. Même s’ils étaient à peine fécondés et peu ragoutants, dans ma situation compliquée je ne faisais pas la fine bouche. Ce nid me permit de me ressourcer, d’étancher enfin cette faim et cette soif qui me malmenait depuis quelques jours.

A mon réveil, la masse imposante qui s'élevait vers le ciel comme une sentinelle solitaire dans ce paysage aride était toujours là. Le nid de la veille lui, avait étrangement disparu.

Quatre jours s'étaient écoulés depuis le début de notre ascension. J’avais espoir de voir enfin le sommet de l'arbre, symbole de puissance mais surtout de notre persévérance et de notre détermination. J’avais repris ma route depuis quelques heures quand soudain, à travers le feuillage dense, le sommet apparut. Était-ce encore un mirage dans le lointain ? Notre objectif était-il enfin à portée de main ?

Pourtant, lorsque j’entreprit la dernière phase de mon ascension, je rencontrais un obstacle inattendu déjà croisé. La sève de l'arbre s’écoulait à nouveau, gluante et collante, rendant chaque prise difficile, chaque mouvement incertain. Malgré mes efforts, je glissais inlassablement, incapable de trouver un moyen de surmonter cet obstacle insidieux.

Confronté à l'adversité, je me tournais vers Qoorsabil, mon ami ailé, en quête de conseils et de soutien, la frustration se ressentant dans ma voix.

« Tu sais comment atteindre le sommet ? La sève rend tout cela impossible alors que le sommet est proche ! »

Une nouvelle fois Qoorsabil hocha la tête ses yeux perçants brillant d'une lueur d'intelligence.

« Dans les moments les plus sombres, il faut trouver une nouvelle voie. Regarder autour de toi, chercher des solutions là où nous ne les avons pas encore trouvées.

Des paroles énigmatiques qui résonnant dans son esprit, j’observais attentivement les environs. Mon regard tomba alors sur une liane robuste qui serpentait le long du tronc de l'arbre, la fameuse voie pas encore trouvée vers le sommet.

Avec un mélange de gratitude et de détermination, je saisissais la liane, le cœur battant avec l'excitation de ce nouvel espoir. Je grimpais avec précaution, chaque mouvement calculé, chaque prise devenant une victoire sur l'adversité.

Qoorsabil, fidèle ami, voletait autour de moi, apportant son soutien moral et sa guidance silencieuse. Ensemble, nous franchissions les obstacles, surmontant les défis, unis dans notre quête commune vers les hauteurs inexplorées de l'arbre majestueux.

Enfin, après des heures qui semblaient des éternités, j’atteignais le sommet de l'arbre. Le vent caressait mon visage, le soleil couchant baignant le désert dans une lumière dorée. Qoorsabil se posa à mes côtés, partageant mon triomphe et sa joie dans ce moment de victoire partagée.

Du sommet de l'arbre, je contemplais le monde qui s'étendait en dessous de lui, un paysage d'une beauté à couper le souffle qui s'étendait à perte de vue. Les épreuves et les sacrifices du voyage semblaient loin, remplacés par une profonde gratitude pour l'amitié et le partenariat qui nous avaient guidés jusqu'ici.

Dans la lumière tamisée du crépuscule, nous étions assis côte à côte, contemplant les étoiles qui s'allumaient une à une dans le ciel nocturne. Nous savions que le voyage était loin d'être terminé, que de nouveaux défis nous attendaient au-delà de l'horizon. Mais pour l'instant, dans ce moment de paix et de contemplation, nous nous contentions de savourer la beauté du monde qui nous entourait.

Pendant cinq jours durant, nous avions entrepris ce voyage mystérieux vers un arbre légendaire, dont la cime touchait les nuages et dont les racines plongeaient profondément dans les mystères de la terre. Au terme de cette escapade nous avions passé la nuit à la cime de ce phare forestier, notre quête nous poussant au-delà des limites de l’endurance humaine. Mais nos esprits alimentés par la promesse de révélation et de puissance avaient alimenté cette motivation à arriver au terme de cette escalade.

Enfin, après un périple éreintant, je m’attendais à découvrir des réponses et des trésors, il n'y avait que le vide infini, le ciel étendu à perte de vue, sans aucun signe de la puissance tant recherchée.
Déconcerté et déçu, je me tournais vers Qoorsabil, cherchant des explications à cette déconcertante découverte.

« Qu'est-ce que tout cela signifie ? Pourquoi avons-nous grimpé si haut pour ne trouver que du vide ? »

Qoorsabil, fidèle à lui-même, de ses yeux perçants reflétant la sagesse de ceux qui connaissent les secrets de l'univers me regardait avec une certaine patience, voire même un certain amusement.

« Ce que tu as vécu n'était pas la réalité. Ce n’était qu’un rêve, une illusion créée par la sève hallucinogène de l'arbre. En vérité, nous sommes restés au pied de l'arbre tout ce temps.

La révélation me frappa comme un coup de tonnerre. Tous ces jours d'effort, de douleur et d'espoir, n'étaient qu'une chimère, une création de mon esprit sous l'emprise de la sève hallucinogène. je me sentait dérouté, mais aussi intrigué par le message caché derrière cette expérience étrange. Je cherchais à comprendre le but derrière cette étrange leçon.

« Pourquoi avons-nous dû en passer par cette épreuve ? »

L’albatros étira ses ailes, battant l’air devant lui.

« Parfois, pour devenir meilleur, pour atteindre de nouveaux sommets, il faut prouver que l'on est capable de persévérer, même face à l'adversité et à l'illusion. Ton voyage jusqu'au sommet de l'arbre, bien que ce fût un rêve, était une preuve de ta détermination et de ta force intérieure. Nous sommes liés et c’est grâce à cela que je gagne en force aujourd’hui. Tu m’a montré ce que tu valais"

Un petit nuage de poussière avait été levé par le battement d’ailes. Me frottant les yeux, en les réouvrant, je revenais à cette réalité que je pensais n’avoir jamais quittée, les mains encore enduite de sève, mes premiers pas qui étaient au final les seuls effectués réellement. Les paroles de Qoorsabil résonnèrent profondément en moi, éclairant les coins les plus sombres de mon esprit. Je comprenais maintenant que la véritable leçon résidait dans le voyage lui-même, dans les défis surmontés, dans la persévérance face à l'incertitude.

Avec cette nouvelle compréhension, je me sentais transformé. Bien que notre quête n'ait pas abouti comme prévu, je savais que le voyage avait été une étape cruciale sur le chemin de notre compréhension mutuelle.

« Moi qui me demandait comment redescendre … au moins, je n’ai pas à chercher une solution. » finis-je par dire en rigolant … le premier rire depuis bien longtemps avant de faire émerger une source d'eau autour de l'arbre grâce à mes talents de Kabbaliste.

J'étais toujours autant assoiffé.