Les explosions du titan igné zébraient la voûte céleste. Les salves rutilantes perforaient le drap ébène de la nuit de multiples billes incandescentes. La chaleur suffocante des mers d’ocre faisaient pâle figure en comparaison à ce déluge de cendres. Déambuler sur les plaques chtoniennes, portées à ébullition, devenait une épreuve de chaque instant. L’air brûlant charriait des résidus de soufres, de terres cuites et de bois consumés. L’oxygène se faisait rare, tout comme les cultures porteuses de denrées nourricières.

La pire menace de l’Empire n’étaient pas la hiérarchie militaire subordonnée au plus Grand Général sous les Cieux, mais le territoire lui-même. Le belluaire fit du pays de la Roche sa cape d’invisibilité. Perdu au sommet d’un python d’obsidienne, à des lieues de Ciel-Noir, dans une grotte forgée par les poings de Kazan Rokuemon, le déserteur gagnait du temps. La première étape de son plan pour donner vie au pays du Cristal était un succès.

Les lumières de la Scène Internationale se focalisèrent sur le renégat : il incarnait une menace pour toutes les Nations - à l’exception de la Ruine. Pour revendiquer sa place de régent du Clan Shugyoku, établir son organisation et fonder son pays, Hanzo devait devenir une menace. L’ancien Capitaine-Corsaire ne croyait pas en la diplomatie, qu’il estimait être le parent pauvre de la guerre. Depuis des siècles, si ce n’était des millénaires, le Continent baignait dans l’autocratie. De l’Empereur-Roi au Primat, toute entité politique captait le pouvoir dans un être unique.

Sho no Kuni était un rêve séduisant ; une sirène qui invitait le fugitif à s’y noyer. A ce stade, il ne s’agissait que d’une chimère. A défaut de fréquenter l'École de Guerre, le Rubis avait participé à des guerres miniatures - les razzias de la Junte qui forgèrent son identité. Certes, elles n’étaient rien en comparaison au Massacre de Kusa. Ces différentes expériences lui permirent de peindre un canevas abstrait des causes et conséquences de la guerre. La suprématie qu’affichait le Despote lors de sa manœuvre pour détruire son île natale, fief de l’Underground, fut une amère leçon.

Le pouvoir ne tolérait aucune concurrence. Il le comprit également au sein du Monde Shinobi, alors qu’il œuvrait avec ses poings pour se frayer un chemin vers la ceinture tant espérée. Ce projet ne reposait pas sur un fondement sain. Il le savait. Ce n’était qu’un idéal égoïste, à l’instar de feu Michizane. Les deux hommes partagaient bien des similitudes - était-ce la raison de sa profonde rancœur ? Hanzo se savait vecteurs de projets qui le dépaissaient. Le clan des cristallins était frappé du sceau de la mégalomanie.

▬ Pourquoi se contenter d’un pays lorsque je peux conquérir ça. lâcha-t-il alors que son regard se déportait vers l’horizon ; le Continent.

Le pays du Cristal, en tant que concept et aspiration, reposait sur du vide. L’ersatz de politicien devait creuser ce sujet : voulait-il être un Conquérant ou un Tyran ? Que lui apporterait la création d’un Etat à l’image de son arcane héréditaire ? L’opalescent était un être paradoxal, à l’image des reflets déformés que réfléchissait le cristal. Du haut de sa presque double décennies, le projet était encore trop immature. Il devait acquérir de l’expérience, s’immerger dans le savoir des Hommes.



L’index du clandestin passa sur sa paume ; le diamant rayait la fenêtre blindée et pénétra le coffre-fort. Un fin filet de sang abreuva la coupe provenant du fin fond des âges. Pour réhabiliter son image au sein du pays de l’Abondance, Hanzo devait récupérer la tête de Nara Hideki. Cette double récompense - les juridictions de l’Harmonie ayant exterminé les siens - nécessitait de devenir plus fort, et en cela, le Donjon de Tsuchi était une occasion parfaite pour renforcer ses arcanes.

Le trajet depuis l’Arbre-Monde et son Ombre envoûtante – dont les murmures paratemporels gagnaient chaque jour du terrain dans l’esprit du balafré – avait été long. Traverser le désert brûlant était, en soit, un succès ; enchaîner cela avec les innombrables bornes du Pays de la Céramique, puis du sol infernal de celui de la Roche, représentait un fardeau pour les chausses des deux aventuriers. Au Bazar aux Milles Couleurs, ils durent d’ailleurs quémander les services d’un cordonnier pour rafistoler leur équipement, puis continuer leur périple suicidaire. Mais cette grande épreuve était derrière eux, désormais. Le sol avait déjà changé de teinte ; les touffes d’herbes, de plus en plus menues, avaient laissé la place à des crevasses sèches, des filons de minerais extraordinaires, et parfois, des volutes de fumée jaunâtre virevoltant vers le firmament. En comparant ce territoire au désert du Vent, Tsuchi no Kuni semblait être hostile à toute vie – de l’homme jusqu’à l’insecte le plus robuste. Mais ça n'était pas une raison pour rebrousser chemin. Le cartographe s'était préparé.

— Nous y voilà, Miya. Foulant du pied un autre pays du Continent pour y trouver son Calice.

L’entreprise avait beau être dangereuse, le projet celé derrière, lui, était prometteur.

« Lava hayotni himoya qiladi. »

— Aïe !

Jun’ichiro se tint l'œil droit. Un événement effrayant, interne, jusqu’alors familier et pourtant si surprenant, avait écrasé son crâne : des psalmodies sauvages, bestiales, simiesques, au sens cryptique, et aux syllabes pourtant parfaitement limpides.

« Mana, o'rmondan olingan namunalar. Ular rivojlanish bilan yakunlandi. U xohlaganidek. U bilan nima qilamiz ?... Osmonga ko'tarilish. »

— Ça essaie de me parler…

L’Ashikage ôta sa main de son visage. La douleur disparue, il jeta un regard désolé à sa compagne de route, avant de lui offrir un hochement de tête pour affirmer qu’il n’avait rien. Simplement le mémento d’une ligne temporelle révolue, caduque, inexistante, à la fonction parasite. Seule une image put être tirée de ce charabia : celle d’un simialier. Avant que tout ne retourna dans les ténèbres du silence – dans les ténèbres de Yami.

— Ce n’est rien. Le plus important est de trouver une piste pour pénétrer le Pays des Ténèbres. Pourvu que nos informations sur le Calice de Tsuchi soient correctes.

Les effluves du pays de la Céramique paraissaient bien lointaine devant un paysage aussi austère que les monts de Tsuchi no Kuni. Sans jamais quitter les cotés de son tendre ami, le voyage avait pourtant une allure amère : le désert semblait bien plus accueillant, ironiquement. Le sable était chaud, le soleil se montrait et l'arbre monde dessinait le paysage en lui donnant l'espoir d'un jour redevenir verdoyant. Désormais, seuls les pics stériles servaient de paysage, la végétation semblait inexistante, si ce n'est les résidus d'herbe morte ou mauvaise sur le sol qu'ils foulaient.

Mais même si la désolation minait le moral de MIyabi, l'idée de trouver la piste d'une nouvelle merveille architecturale serait une nouvelle réussite dans leur mission.  

— L'artisan pleure, main sur l'atelier. La roche bâtit, le feu détruit et l'herbe périt.

Lance-t-elle dans le vent, observant l'horizon, le vent frappant son visage. Mais celui ci était froid. Et ce froid la fit tourner rapidement son attention vers le cri de son ami. Comme un réflexe, la main de Miya frôla le dos de Jun'ichiro dès lors qu'il s'arrêta pour se tenir l'oeil. Silencieuse, elle l'observait, attendant ses mots pour comprendre ce qu'il se passait, ses pupilles s'écartaient et s'animait à chaque mouvement, mais finalement, il n'en fut rien.

Un sourire compréhensif en réponse au sien, Miyabi lui offrit une caresse affectueuse sur sa chevelure en hochant le visage : la piste des Calices pourraient être la clé de Yami, en espérant qu'ils aient raisons. Ils n'avaient jamais affronté un Calice, il faut dire que les deux dernières tentatives furent rapidement écourtée : d'une part par la supériorité de Kome dessus, de l'autre parce que le Khaganat s'en était mêlé. Ici, les risques étaient tout aussi élevés, mais Jun'ichiro et Miyabi n'étaient pas des criminels à Tsuchi, ils n'étaient que de bons voyageurs, pas vrai ?

Le chemin reprit, mais plus les pas continuaient, plus Miyabi observait ce sol rugueux, avec un air perplexe.

— La bête est blottie sous la terre, et nos pas la dérangent.

Le magma avait remplacé le sable, le bruit des crépitements celui des oiseaux des oasis, tandis que les arbres n'étaient plus qu'un lointain souvenir pour l'Ashikase et l'Uzumaki. Ils avaient repris leur route, la volonté d'explorer chaque entraille du continent avant d'y plonger définitivement les avait amenés à Tsuchi no Kuni. Un lieu hostile, féroce, à la population damnée par le feu et le sang, l'obscurité marquant de son voile le ciel autrefois si bleu. Le Shéol exhumé se voyait à perte d'horizon, délivrant ses colonnes de fumée frappant le firmament.

Le silence, le bruit d'un vent chaud et sec caressant l'échine des deux fugitifs du Pays du Riz. Des regards, des murmures, chaque pas dans ce pays maudit trouvait une nouvelle sensation le long de leurs colonnes vertébrales. Une silhouette, au loin, postée le long d'une tranchée magmatique semblant s'ouvrir sur le monde du dessous. Immobile, la silhouette vous attend. Par chance, il s'agit de votre passeur d'âme, l'explorateur de pyramide, l'homme cristallin vous montre le chemin, vous demandant de vous hâter. Il n'est jamais trop prudent de rester à découvert dans ce refuge de la destruction.


L'opalin vous montre la voie, le tribut du sang est payé, au milieu des fleuves magmatiques, la porte s'ouvre et vous aspire en son antre. Le chakra pur des Anciens Architectes vous envahit un instant, vous le ressentez le long de vos veines, votre chakra en est troublé, mais une source de pouvoir infini s'étend dans cette création cryptique.

Vos premiers pas s'effectuent sous la pression des regards dissimulés, les rires sauvages dans les couloirs parviennent à vos oreilles, puis bientôt des cris. Un long et étroit couloir vous apparaît alors à la sortie du premier virage. Au fond, face à vous, une silhouette encapuchonnée vous toise du regard, bientôt, l'air face à elle semble se déformer, s'activer, trembler avançant à grande vitesse sur vous. Des lames de vent concentrées mordent le vide qui vous sépare.

Alors que vos instincts de combat envoient une décharge à vos muscles, la tête de Jun pivote un instant, sa complice de toujours n'est plus à leur côté. Miyabi, au même moment de votre arrivée dans le long couloir, le mur sur ta droite pivote en instant, t'avalant de l'autre côté, camouflant tes cris ou tes appels à l'aide. Lorsque ton regard reprend conscience de ce qu'il vient de t'arriver, ton corps semble comme suspendu dans les airs, en pleine chute libre. En dessous de toi, le sol et une nouvelle ouverture, mais tu le sais, la chute sera rude. Le papillon qui perd ses ailes, peut-il encore atteindre son nid ?


« Toi... Toi.... TOIIIII ! C'est toi qui m'as enfermé ici hein, avoue... AVOUE ! »

À la sortie de votre précédent virage, une chimère ailée, au visage humain, déformé par le temps et la fatigue, fonce dans votre direction. Sa peau semble solide et noirâtre, comme recouverte d'une seconde peau, les geysers sur son dos accélérant son arrivée à la hauteur de l'opalin, qu'il semble prendre pour cible. Son arrivée est tonitruante, rapide, fracassante, son coude s'active à votre hauteur tandis qu'un nouveau geyser en sort, la frappe va être sourde, violente, le Rubis peut le voir à son regard animal, il n'hésitera pas une seconde à sacrifier son excroissance.

Résumé:

— Jun'-...?!

Le souffle coupé, le mur venait de l'observer et elle n'avait rien pu y faire. Elle tombait désormais.

Le papillon n'a pas de nid, mais l'oiseau si. Il sacrifiera même une aile pour pouvoir y retourner.

Miyabi utilise le côté droit de son corps pour attraper les parois autour d'elle dans sa chute, une tentative de ralentissement qui lui évite une chute trop haute - mais qui ne lui évitera pas une chute violente. Si elle était ralentit, la chute existait toujours et Miyabi n'eut que quelques secondes à attendre avant de tomber sur le sol, éclatant son genou droit qui lui évita une chute fatale sur la tête ou le dos.

Sa jambe avait heurté le sol avec une violence inouïe, mais son épaule avait presque perdue son épiderme en raflant le mur, arrachant sa manche au passage. Elle essayait de ne pas voir le sang qui coulait le long de son bras, l'adrénaline lui permettait de tenir sans virer folle ou inconsciente.

Les dents serrées, les larmes aux yeux par la douleur, la jeune femme tenta de se glisser sur le sol, rampant vers la première paroi qu’elle trouvait pour reposer son dos, tenant sa jambe pour pouvoir la placer correctement une fois positionnée. Miyabi releva ses mains tremblantes pour les lier entre elles, malgré la douleur insupportable que lui offrait ses membres droits : elle parvint à faire des signes et concentrer son chakra pour résorber ses blessures, petit à petit.

Son coeur s'emballait, mais elle devait reprendre ses esprits, et le retrouver. Les mains toujours liées, elle cherche alors à percevoir sur un autre plan l’espace autour d’elle…

Résumé:

Le Calice intime au belluaire de fuir ; le microcosme composé de chakra pur transforme l’air ambiant en chape de plomb. Le pas lourd, la respiration profonde, les deux pilleurs d’antan - et la rousse - forment un trinôme de fortune. Tous n'ont pas ce postulat : une silhouette encapuchonnée vient d’apparaître devant eux et un cri, dans leurs dos, déchire le silence.

▬ Eh bien… Je te le laisse ! À l’embouchure d’un croisement, quelque chose se rue vers eux.

Dès la tirade du fou furieux, le Rubis use de ses talents de pugiliste pour bondir en arrière, composer trois signes incantatoires et se retourner. Il se réceptionne en posant ses deux paumes contre le sol afin de générer un mur de cristal entre lui et la fusée de chakra naturel. Hélas, l’égide n'emporte pas l’effet escompté. Le bras chitineux perfore la défense et percute l’abdomen du shinobi, le repoussant en arrière. À défaut de nullifier la technique, il espérait réduire son intensité - le bougre cogne dur, manquant de couper le souffle au chasseur de prime, si ce n'est de lui prendre la vie.

▬ Ouais, c’est moi. Le poignet de l’opalin chasse le filet de sang qui perle de sa bouche. Dansons le caniche.

Les phalanges se livrent à un ballet zodiacal où différentes formes sont incantées. Aussitôt, deux bras de cristaux rubiconds naissent du néant pour s'incruster sous les membres supérieurs de l’ancien Capitaine-Corsaire. Un tel artifice ne serait pas de refus face à la véhémence de la chose : quatre bras, deux pour le ninjutsu, deux autres pour le taijutsu et tout ira bien dans le meilleur des mondes Calices.

Résumé:

Deux ennemis ; un piège déclenché. En un temps record, le Calice avait arraché l'herbe sous les pieds des trois aventuriers pour leur faire regretter leur décision. La proactivité sacrifiée, il ne restait plus qu'à réagir tant bien que mal à ces épreuves délétères.

— Miya ?!

Pour arrêter ces lames de vent, Jun'ichiro décida, sans réfléchir, d'utiliser son don pour faire apparaître une armure. Hélas, il ne savait pas à quel point ces projectiles étaient tranchants.


Où était son amie ? Dans quel trou était-elle tombée ? Tandis qu'il endurait l'assaut, le balafré essaya de deviner la localisation de l'Uzumaki, pour espérer la retrouver saine et sauve.


Une autre entité était apparue – derrière Hanzō. Mais l'Ashikase devait supprimer coût que coût sa menace personnelle avant d'aider son camarade d'infortune. Projetant ses deux faucilles en arrière, frôlant l'opalin, le balafré balança alors ses deux armes vers le manipulateur de vent pour attenter à sa vie.

Le mausolée des Anciens Architectes n'avait laissé aucun répit aux nouveaux aventuriers. La folie avait déjà gagné ceux s'étant perdus dans son labyrinthe, la chimère ailée en étant le témoignage le plus parlant. Pourtant, l'opalin ne s'était pas laissé surprendre, redoublant de vigilance quant à l'arrivée du groupe d'explorateurs tentant de les détrousser. Provocateur, il fit face au déferlement de violence de l'incubateur d'énergie naturelle. Son mur de cristal ainsi posé, il se fit barrage qu'une fraction de seconde avant de laisser la cage thoracique du Rubis prendre le reste du coup, le poussant sur plusieurs mètres tout en happant la première couche de son épiderme. Le monstre d'énergie avait sacrifié son bras droit, cependant, son regard ne laissait présager aucun ralentissement.

« LIBÈRE-MOI ! »

Ses yeux se voilèrent de folie, tandis que de son côté, l'Ashikase usait de ses chaînes pour encaisser l'assaut venant en sa direction. Malheureusement, bien que l'explorateur de pyramide n'eût aucun mal à encaisser les lames de vent venant en sa direction, celle-ci prenait l'entièreté du corridor. Une légère partie de la bourrasque passa au-dessus de Jun'Ichiro, caressant l'échine du cristallin. Sans se préoccuper des blessures de son collègue de fortune, le manieur de chaînes insuffla la contre-attaque en une fraction de seconde, ses deux faucilles rasant les parois avant de frapper l'encapuchonné en plein thorax, ses signes incantatoires trop lents pour pallier à la vitesse des lames. Le liquide carmin s'échappa du torse du manipulateur de vent, en forme de croix. Il faiblit un instant, ses genoux tressaillant, avant de reprendre sa série de signes incantatoires sans émettre aucun bruit. L'Ashikase redoublait de concentration, tentant de capter l'énergie de sa partenaire disparue. Il sentit son chakra en contrebas, mais il pouvait également ressentir une autre présence, au chakra débordant.

Le cristallin préparait également son offensive, les excroissances grenats se formant, prêtes à encaisser le nouveau choc de la chimère. Pourtant, prenant un léger pas de distance, son pied s'enfonça de quelques centimètres dans le sol.

Click

Un piège fut déclenché, le premier dans leur périple qui avait commencé de manière si fracassante. La gravité quitta la pièce, tandis qu'elle se mit à tourner sur elle-même à une vitesse prodigieuse. Les corps des quatre aventuriers du corridor furent malmenés, allant de haut en bas. Dans ce turbulent cyclone provoqué par les Anciens Architectes, les yeux de l'Ashikase se fermèrent un instant, tandis que d'étranges visions s'illuminèrent dans son esprit.

L'illustration dépeignait un groupe de huit personnes - hommes et femmes confondus - dirigé par une figure auréolée. L'unité était attaquée ou attaquait - il était difficile de se positionner de façon certaine - une communauté plus importante de personnes qui partageaient les mêmes traits physiques, semblables aux Noroi. L'histoire se continuait sur un autre pan du Calice : tu voyais la figure auréolée enchaînée, ses huit compagnons morts et une partie de la communauté se transformant en monstre. Il existait une illustration entre la première et la deuxième que tu vis, tout comme il en existait d'autres qui continuaient à conter la péripétie millénaire. Hélas, elles étaient toutes effacées.



La salle stoppa sa boucle infinie, tandis que vos esprits s'éveillèrent à nouveau, vos corps flottant dans les airs, la gravité s'étant volatilisée. Dans ce mystérieux ballet aérien, deux âmes parvenaient à se mouvoir : l'ailé et l'ensanglanté, ses pieds recouverts de légères brises de vent le maintenant dans les airs. La dernière danse au creux de ses mains prenait vie, la vie allait le prendre, mais il ne semblait pas vouloir partir seul. Laissant ses dernières forces dans la bataille, une tornade vint prendre naissance dans le corridor, prenant toute la largeur et la hauteur de l'habitacle mortuaire. Son corps vint s'effondrer sur le sol, une dernière danse était proposée.

« Aahahahahaha," tu fais moins le malin sans pouvoir poser les pieds au sol ! »

L'ailé avait ciblé sa proie, et il ne semblait pas vouloir la lâcher. Battant des ailes, sa dextre se plaçait face à lui, les yeux rivés sur le cristallin. Une lueur bleutée venait naître dans sa paume, avant qu'un cône d'énergie naturelle vînt fuser en direction des deux corps flottants.

En contrebas, le papillon Uzumaki chutait de tout son être, son corps s'apprêtant à rejoindre le sol avec fracas. La rousse utilisait les différentes parois de l'édifice, tandis que sa jambe se brisait sur le sol à la fin du périple. La panique l'avait gagnée, mais ses talents allaient lui permettre de ne pas rester coincée ici, son os se restructurant en partie, elle boîterait, sans nul doute. Adossée contre le mur, les mains jointes, elle put ressentir la présence de son âme-sœur, de là où elle venait de chuter. Cependant, elle pouvait également ressentir son chakra, se faisant absorber par la paroi du mur. Le chakra pur est gourmand, ne pouvant refuser le don des imprudents. Ses sens se mirent en alerte, lorsqu'elle sentit arriver une énergie débordante par la petite sortie qui lui faisait face.

« Lorsque l'oisillon tombe du nid, ses parents l'abandonnent à son triste sort. L'Homme recueille l'oisillon, le nourrit, lui redonne vigueur, puis il reprend son envol. Ses parents ne sont plus, tout ce qu'il obtient, c'est d'être à la merci des prédateurs. »

Une étrange créature, aux yeux fermés, vêtue d'une tenue blanche immaculée, s'avançait dans la pièce laissant derrière elle la lumière de la sortie, où l'Uzumaki put y distinguer des escaliers le temps d'un instant. Un silence s'imposa, tandis que la canne de la créature frappait le sol, marquant son avancée dans la pièce.

« L'oisillon a chuté, le prédateur attend son envol. »

Résumé:

L’apparition de la seconde signature chakratique annihila le reste de patience qu’abritait le cœur de Jun’ichiro. Sa meilleure amie avait été isolée, et un danger d’ampleur menaçait sa vie – et le balafré, hélas, n’avait aucun contrôle sur cette situation. Son sang ne fit qu’un tour ; son chakra, lui, était déjà échauffé pour sublimer cette escarmouche.

— MIYA, GAGNE DU TEMPS, J’ARRIVE !


Première étape : fuir le piège qui allait se refermer sur eux. Projetant de manière vive ses faucilles vers le sol du Calice, il se tracta aussitôt en contrebas, tentant d’esquiver une bonne partie du cône d’énergie, et de la tempête menaçante. L’opalin étant sur son chemin, l’Ashikase en profita pour lui ramener avec lui.


Dos au Noroi, l’esprit encore embrumé par le mémento énigmatique, le balafré envoya à nouveau ses chaînes pour entraver les bras de leur incroyable ennemi, espérant donner du mou à son camarade d’infortune.


La tempête était trop puissante, et d’envergure, pour esquiver son souffle lacérant. Le Komejin profita de son entrave sur le métamorphe pour lui attribuer toutes les blessures qu’il allait recevoir pendant cette attaque – tandis qu’il protégeait Hanzō de tout son corps.

▬ Arrête de crier, le macaque. On n'entend que toi ici.

Le belluaire se lance dans un duel de signes incantatoires avec le Senninka. Il profite de ses quatre mains pour tenter de le prendre de vitesse et conjurer un parfait double de cristal. Le jumeau arcanique n'a qu'un objectif : exploser et libérer une vague cristallisatrice afin de transformer une partie du Noroi en monstre-cristal. L'ancien Capitaine-Corsaire se laisse happer par son compagnon d'infortune - III - et tente de passer sous le cône de chakra naturel pour arriver derrière le fou.

Le Rubis exécute une double série de signes zodiacaux - les quatre mains permettant de composer deux actions à la fois. La première vise à déployer une gueule dragonnesque qui, lorsqu'elle chargera le shinobi dos tourné, se transformera en un parfait dragon - des crocs à la queue, en passant par les centaines de micro-cristaux qui forment ses écailles.

La seconde consiste à déployer un mur opaque de cristal entre Jun’Ichiro, qui se trouve devant Hanzō, et l'originaire de Kaminari. La protection a un triple enjeu. Dans un premier temps, la barrière a été conjurée dans le but de ralentir/atténuer la tornade si elle parvient jusqu'à eux. Dans un deuxième temps, les caractéristiques de la défense sont telles qu'elle renvoie le reflet de ceux qui la regardent - uniquement au niveau du Noroi. Le but est ici de jouer sur l'insanité de l'adversaire. Enfin, dans un troisième temps et de façon plus subsidiaire, cette barricade existe pour creuser la distance avec le chien fou.

Résumé:

Le silence trônait en maître lorsque l'Uzumaki reprit son chemin, boitillant, face à la créature de chakra pure qui avançait petit à petit dans la salle avant de s'y stopper en plein milieu. Lorsqu'on croise un prédateur, plusieurs solutions s'offrent à l'aventurier égaré : faire le mort, se grandir pour dissuader, ou faire diversion. Face à une relique des temps anciens composée uniquement du chakra infernal d'un Calice, laquelle de ces solutions était la meilleure ? Si tant est qu'il y en ait une. La marche, légère, fut entreprise avec soin, les yeux rivés sur l'âme qui ne bougeait plus. Un fusain fut lancé au loin, brisant le silence, symbolisant le départ de cette course effrénée contre la mort.

« L'oisillon reprend son envol, le prédateur se met en marche... »

Le longiligne nappé de lin se retourna lentement, de manière fantomatique, les yeux fermés mais son esprit captant Miyabi. Sa canne entreprit rapidement la formation d'un dessin sur le sol, avant que sa main ne se lève et qu'un signe incantatoire, une vague serpentine de couleurs vives, contrastant complètement avec le lieu, ne vienne prendre en chasse à grande vitesse la fuyarde. Le glas allait sonner, les bouches étaient ouvertes, les crochets se préparaient à déchirer la peau de la brebis galeuse.

« FUIS ! VA-T-EN ! ON N'EST PAS PRÊTS POUR CE QUI SE PASSE ICI ! »

Une voix fracassant l'ambiance cryptique de la salle venait d'apparaître par les escaliers face à l'Uzumaki. Les mains jointes, une coulée de boue venait quitter ses lèvres, passant sur le côté de l'Uzumaki, visant à ralentir la vague serpentine. D'autres signes venaient d'être créés sans l'ombre d'une hésitation, un dôme impérial prenant naissance de la coulée de boue, capturant en son intérieur les créations d'encres.

« ... Finalement, l'Homme recueille l'oisillon. »


Les murs se marquèrent, lacérés par le baroud d'honneur de l'encapuchonné. Son corps flottait dans les airs, happé par les vices des Anciens Architectes. Le cyclone gagnait du terrain, tandis que le cône de chakra naturel prenait en étau les explorateurs d'orichalque. Le clone du cristallin venait capter l'attention du fou, tandis que l'Ashikase s'occupait de la fuite malgré le manque de gravité, ses chaînes lui permettant de tenter l'impossible. Tel un signe agile, il vint récupérer son homologue en plein vol, profitant d'un léger espace sous l'attaque du Senninka pour y faire passer leur dos corps. Une agilité et un sang-froid remarquables. Une seconde d'hésitation et le groupe se retrouvait à la place du clone, qui venait exploser sous le déluge d'énergie. Une vague cristalline se propagea sur plusieurs mètres, malheureusement trop loin de la chimère pour tenter de l'entraver.

Le dos de l'aîné fut gagné, par la malice et la présence du clone de cristal. De nouvelles chaînes quittèrent l'échine de leur maître, scellant les bras du fou.

« Reste ici, traître, je vais te tu-... »

Un mur, un dragon, puis la tempête. Le sauvage à l'esprit embrumé par la folie se trouvait au cœur de ce déferlement d'énergie, le frappant de toute part, lacérant sa carapace chitineuse avant de la faire exploser. Le dragon de cristal venait le frapper en plein thorax, le propulsant un peu plus au cœur du cyclone. Sa folie s'exprima dans un dernier cri, avant que la tempête ne continue son chemin, perdant en intensité et heurtant le mur de cristal. Le souffle frappa le visage des deux hommes, sans leur imposer de blessures, le dernier souffle d'un homme ayant tout donné pour emporter ses adversaires avec lui dans ce tombeau. La défense et l'ingéniosité du duo avaient outrepassé leurs adversaires. La gravité reprit sa place dans le corridor, maintenant silencieux, avant que les quatre corps ne rejoignent le sol. Deux morts, deux survivants.

« Mes proies... Vous m'avez volé mes proies... »

Une voix caverneuse aux plusieurs intonations différentes venait briser - une nouvelle fois - le silence de la pièce. Face à vous, un scolopendre géant, défiant les limites imposées par la nature, vous toisait du regard. Sa bouche s'ouvrit un instant, tandis que vous pouviez remarquer que ses nombreuses pattes arrière composaient des signes incantatoires. Deux de ses pattes se décrochèrent de son corps, tandis qu'une nuée de scolopendres venaient tapisser l'intégralité du couloir. Ils fusaient à une vitesse vertigineuse, avec l'objectif de vous dévorer.


Une suite de rencontres dans ce Calice de Tsuchi, qui semblait avoir enfermé bon nombre d'aventuriers en proie à des défis dépassant les simples pièges. Les créatures de chakra et les kuchiyose avaient infesté l'entièreté des étages du donjon. Alors que le duo venait de venir à bout de ses premiers adversaires humains, c'était maintenant une monstruosité à la quantité de pattes infinie qui venait les mettre à mal.

Pourtant, Jun'Ichiro, tu pus t'en rendre compte un bref instant, sa présence n'était pas la seule, et loin d'être la plus dangereuse ici. Pourtant, une chose marquait ton esprit : un chakra fusionnant complètement avec l'entièreté du Calice semblait se manifester. Nul temps d'y réfléchir, deux mystérieux sceaux apparurent sur le sol et sur le plafond. Ils s'ouvrirent comme les portes d'une nouvelle dimension, deux têtes de lions dorés aux reflets métalliques et à la gueule grande ouverte vinrent quitter les parois. Celle du bas arbora de longues dents affûtées, prêtes à vous dévorer, tandis qu'une détonation se fit entendre à l'intérieur de la supérieure, avant que sa bouche ne se remplisse de la déflagration.

Résumé:

L'étau se resserrait autour des deux shinobi. Les ennemis s'enchaînaient, encore et encore, inlassablement, en cet unique étage du Donjon Calice. Ils n'avaient encore posé le moindre regard sur l'escalier descendant en profondeur, que le destin leur hurlait de fuir à toute jambe. Hélas, Jun'ichiro ne pouvait abandonner son amie. Pas encore. Et, même si il sentait que l'Uzumaki était sur la bonne voie, remontant vers leur hauteur, un soucis de détail venait de se mettre sur son chemin : un métamorphe mille-pattes.

— J’ai confiance en toi, Miya… Je te transmets le flambeau.


Le balafré espérait endurer un maximum l'attaque insectoïde – le temps de réaliser son plan.

— Hanzō. Survis à cette attaque, et donne tout ce que tu as. Ma cible prendra double ration de cristal.



Une faucille fusa entre les scolopendres sans grande difficulté, faisant une boucherie de ces proies – sur une trop petite zone. Mais l'arme de l'Ashikase arriva toutefois à la hauteur de la créature pour se lier à elle.


La chaîne brûla d'une lumière surnaturelle. Un torrent de douleur, encaissée d'abord par le Komejin, était sur le point d'être livré à l'un des deux mastodontes de l'arène. L'attaque de l'opalin allait lui faire de sérieux dégâts.

— La voix te sera libre...

Le belluaire compose une série de signes incantatoires à l’aide de ses quatre dextres. Pour la première fois, il ressent les battements de son myocarde dans tous les muscles de son corps. Le frisson du danger éveille ses sens. Le spectre de la mort danse sous ses yeux. Sans réagir, il va mourir et tous ses espoirs seront vains.

La consigne de son compagnon de fortune ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Les paupières du Rubis se ferment. Les membres cristallins tiennent le signe zodiacal du serpent. L’ancien Capitaine-Corsaire plonge son pouce dans sa poitrine, à la manière d’un Yaban. Les pores de son épiderme diffusent son chakra grenat, nimbant sa personne. Les frictions entre le chakra neutre et le chakra pur génèrent des étincelles, semblables à des éclairs.  

L’air se cristallise autour du Mizujin : une succession de couches de cristaux bruts se forment autour de lui pour former un cocon hermétique. La bulle parfaite, qui ne contient que lui, ressemble à un buste humanoïde rutilant. Le signe incantatoire du serpent est toujours maintenu ; cette technique est l’un des rares Jutsu de son grimoire qui doit être activé en deux temps.



En un instant, le buste se transforme en un avatar humanoïde titanesque doté de la légendaire épée Ame-no-Ohabari. Tout en constituant une défense supplémentaire pour son conjurateur, l’être chtonien abat sa lame sur l'entièreté de la zone - en l’espèce, le corridor -, tentant de faucher toute âme qui s’y trouve. L’assaut ne fait aucune distinction entre l’allié du Shugyoku, le marionnettiste, le scolopendre et ses nuées. Le géant se fige dans les airs - grâce aux propriétés du cristal - et son invocateur sombre dans l’inconscience, après avoir sacrifié sa jambe gauche.

Résumé:

« La bête est tapie dans l'ombre. » Elle l'avait dit, à Jun. Son regard s'écarquille en voyant les faits de la créature alors qu'elle se prépare à encaisser le choc, cependant...

L’humain, dans son éternelle empathie, recueille l’oisillon et le sauve des griffes acérées du prédateur.
Mais l’oisillon devient oiseau, et regagne sa liberté.

Une lumière brisa l'obscurité, terrassant les ombres lacérantes. Un regard échangé, Miyabi hésite un unique instant avant de prendre le chemin des escaliers. Elle presse le pas et sort du couloir.

— JUN !

Le regard obscurci par un mélange d’inquiétude et de terreur, Miyabi utilise les dernières force de sa jambe pour rejoindre ses deux camarades, dans une situation délicate - la force de ses maigres bras tente de les ramener tous les deux vers elle, Jun’ichiro en priorité, quel que soit son état.

Miyabi ne se laisse pas le temps de réfléchir ; elle arrache ses deux pendentifs - la ramure corrompue et le scarabée à l’aile manquante et  les attache autour du cou de Jun’ichiro. Elle enlace ses doigts dans une danse singulière tandis que son chakra gagne soudainement en puissance, un chakra bienfaiteur et réconfortant qui n’a pour objectif que de sauver. Et ce sauvetage-sacrifice est directement envoyé au coeur de Hanzō et Jun’ichiro, à qui elle confie ses dernières forces et bien plus.

Un acte désespéré dont elle est consciente : elle embrasse simplement les conséquences en croyant fermement aux compétences de ses deux camarades : son plus cher et aimé ami, et un illustre inconnu qui, encore présent, semble s’être montré digne.  Elle gagne Jun’ichiro et le protège de tout son corps, un dernier geste désespéré.

—  J'aurais aimé que le rouge te convienne, moi j'ai toujours aimé le mauve.

Glisse-t-elle en ultime parole à l’oreille de son très cher ami avant de gagner les Ténèbres.

Résumé:

L'infortune scellait petit à petit le destin des aventuriers. Les créatures de chakra avaient infesté les étages supérieurs, lentement, repoussant chaque téméraire de leur puissance inégalable. Dans ce mausolée de chakra pur, elles étaient reines. Le trio s'en rendait compte petit à petit, les vagues incessantes de nouveaux ennemis les noyant sous un flot infini.

L'Uzumaki abandonnait à son triste sort son sauveur, à sa demande, commençant à gravir les escaliers le plus rapidement possible malgré sa jambe brisée. Animée par la peur et l'adrénaline de ne pas retrouver son âme-liée, la douleur s'effaça de son esprit, une course contre la montre semblant infinie. Alors qu'elle venait de regagner l'étage supérieur, elle put les entendre, les derniers cris de douleur de l'explorateur s'étant interposé entre elle et la mystique entité de chakra pur. Peu importait, un seul objectif en tête et il se trouvait au tournant de ce corridor.

Dans le même temps, les deux téméraires venaient une nouvelle fois de faire face à une vague d'attaque simultanée. Malgré leur première victoire, ils semblaient bloqués dans ce couloir pour l'éternité. Les scolopendres grimpaient sur les murs, rampaient sur le sol, leurs innombrables pattes balayant le silence d'un bruit sourd et vrombissant, comme si l'entièreté du Calice se mettait en marche. Traversant la nuée, la chaîne de l'Ashikase tentait de rejoindre l'invocation en fauchant quelques spécimens sur le passage. Elle trouva sa cible. Malheureusement, deux nouvelles pattes furent sacrifiées, un scolopendre géant sortant du trou béant laissé par ses membres vacants vint dévorer de ses mandibules l'excroissance de Jun'Ichiro. Le lien était rompu. Le manieur de chaînes tomba dans l'inconscience, plaçant sa survie dans les mains du cristallin.

Combinant avec la rapidité d'esprit de l'Ashikase, le Rubis se prépara à l'assaut, ses quatre bras entamant un ballet rapide de signes incantatoires malgré la présence des deux têtes de lion dorée se trouvant à la hauteur du duo. Avant qu'il ne puisse compléter totalement sa première défense, la création métallique sortant du sol vint lui emporter la jambe droite, mordant également les chaînes de Jun'Ichiro, les fragilisant de manière significative. Le liquide carmin tâcha les feuilles d'or du prédateur, mais la douleur n'était pas une option, serrant les dents et continuant son entreprise, le cocon vint se refermer, avant de se transformer en une entité chtonienne armée d'une épée. La couleur des cristaux et leur effet miroitant balayèrent l'obscurité de la pièce, comme si le soleil venait abattre son courroux divin dans l'entièreté du corridor. Avant que la déflagration ne puisse sortir de la bouche du prédateur sur le plafond, celui-ci fut balayé, comme l'entièreté de la salle, d'une vague cristalline d'une puissance considérable, mordant les premières lignes de la nuée, du sang repeignant l'intégralité des murs. Elle avançait, mordante, destructrice, réduisant en charpie les infâmes insectes qui avançaient en leur direction. La lumière redoubla d'intensité. Puis, plus rien. Le géant de cristal était encore là, debout, immobile, tandis que dans son cocon, Hanzo du Rubis venait de fermer les yeux, se vidant peu à peu de ses forces et de son sang.

La chevelure auburn de Miyabi se laissait emporter par la vitesse de sa course, la douleur n'était plus qu'un lointain souvenir. Une lumière étincelante venant du virage face à elle venait marquer son visage, elle s'arrêta un instant, un pressentiment resserrant son cœur dans sa poitrine la saisit. Elle arriva au niveau du tournant, avant que la scène ne se dévoile à ses yeux. Les cristaux iridescents s'étaient accrochés sur le mur, telle une caverne de pierres précieuses, brillants de mille feux. Au milieu se trouvait le titan cristallisé, l'arme à la main comme pour protéger son cœur, malgré son immobilité. Le long du corridor, les reflets cristallins se mélangeaient aux gerbes de sang ayant repeint l'intégralité des parois, de nombreuses pattes, têtes, mandibules venaient également se mêler au tableau. Tout au fond du couloir, elle pouvait le voir, cet énorme scolopendre, marqué d'une énorme balafre ayant emporté ses mandibules. Pourtant, elle le sentait et le voyait, il bougeait encore, malgré la confusion orchestrée par la riposte.

Dans cet amas de sang, de corps et de cristaux, elle le vit. Lui. Son corps se mit en marche instinctivement, retirant son collier afin de l'associer à celui de son âme-liée, les signes incantatoires prirent vie, une zone relaxante, détonante avec l'ambiance morbide du lieu. Elle voulait soigner ses alliés, au prix de sa propre existence. Les larmes marquaient son visage, la peur de perdre un être cher ne pouvait s'y résigner, pourtant, elle s'en rendait compte, le corps de son ami n'était plus qu'un, mais deux. L'attaque du cristallin n'avait pu être contrôlée, la proximité de l'Ashikase ayant scellé son destin à tout jamais. Enlacée avec son ami de toujours, elle s'effondra elle aussi, avant que le scolopendre ne se mette en marche, pour se repaître de ses proies.

Résumé: