La carte annonce un main-event d’anthologie : Yuki Taichi face à Sekiryou. Le maître de la cryogénisation contre le Petit Prince de la Dimension Yang. L’affrontement est attendu depuis des lunes : tous les shinobi rêvent de voir le Démon du Froid, le Yuki ayant sabré plusieurs prisons gelées à Shimo, face au disciple de celui qui ne doit pas être nommé, la Créature la plus terrifiante du Continent, Tarabensei. L’atmosphère à l’intérieur du dôme est étouffante, quasi-électrique. Deux blocs émergent depuis les gradins taillés à même la roche : le versant est concentre tous les humains, le versant ouest toutes les créatures de Chakra. En temps normal, les deux races se mêlent et supportent les mêmes Champions… Sauf lorsque Sekiryou combat.



Depuis la réouverture de l’Underground, une nouvelle pratique s’est vite répandue : celle de précéder tous les combats principaux par un affrontement visant à chauffer la salle. Le mécène de l’Arène Légendaire eut la brillante idée de choisir deux adversaires ayant un lien indirect avec les sponsors. Avant la Guerre Mizu x Dimension Yang, les rejetons de la Brume devront faire face à une étoile montante… Ce baptême du feu lance des carrières… ou les enterre à jamais.



Un bruit de pas, quasi-bionique, précède l’arrivée du prochain couronné. À chaque foulée, les spectateurs retiennent leur souffle. Les murmures embrasent cette toile d'hommes et de monstruosités. D’aucuns racontent sa première victoire, lorsqu’il a failli atomiser par inadvertance son adversaire. D’autres parlent de ses similitudes physiques avec le Petit Prince de la Dimension Yang. L'anthropomorphisme des créatures de Chakra est une caractéristique rare, considérée comme un facteur royal par les adeptes du Chakra obscur.


Telle une comète, les membres inférieurs du colosse à la peau violine percutent le sol prisonnier du Cube de Combat. Le Biju captive la foule en levant les bras. Il incite les siens à hurler, crier, vibrer de toutes leurs forces. Plus qu’un monstre de puissance, Kamigoroshi est un showman - et son peuple lui rend bien. De sa main droite, il saisit une ceinture virtuelle à son bassin, de l’autre, il élève son poing dans les airs et, dans un mouvement artistique, digne des plus grands, il effectue des mouvements de pieds en avant.


Sous une infinité de pupilles, de globes oculaires et de tentacules sensoriels, dans un silence caractérisant le manque d’intérêt envers eux, les sbires de la dynastie Tachibana apparaissent. Les boursicoteurs s’arrachent déjà les tickets de ce match d'exhibition et pour l’heure, ils sont tous, sauf les favoris. Kamigoroshi gagne, pour l'instant, la bataille d’influence. Les Underdogs ont tout à prouver…

Spoiler:

Leur premier combat avait été enfin décidé. Les deux Jumeaux allaient pouvoir combattre main dans la main, ensemble, contre les nombreux dangers de l’Underground. L’idée paraissait folle, loin d’un règlement de sparring classique, mais elle avait au moins le mérite d’être grisante. En tant que spectateur, assister à un affrontement en deux contre un (enfin…), déséquilibré – mais pourtant parfaitement maîtrisé de par la seule puissance de leur adversaire –, relevait du fantasme. Et c’était là le rôle du recrutement des Jumeaux au sein de l’Arène de la Ruine. Ces underdogs qui avaient encore tout à prouver.

— Hahaha ! Pour un bijuu, il ne ressemble pas à Youmakujira ! Mais ne t’en fais pas, l’animal ; on sait que les dieux peuvent saigner. Idô-shima en est la preuve viv-... euh, morte !

Uhen profita de l’initiative, de sa moyenne distance avec son adversaire explosif, et de la présence de Sahen sur le chemin, pour débuter les hostilités. Le premier tour se devait d'être incroyable pour imposer un rythme.

1. D’une rapide série de signes incantatoires maîtrisée, l’enfant de l’os fit apparaître un clone parfait de lui à ses côtés, ses os se séparant de lui pour former un homonculus morbide, prenant subrepticement son apparence.

2. Sans tarder, le Mizujin prolongea ses os, depuis ses jambes, dans le sol, afin de « terraformer » les fondations de l’arène. Aucun rhizome ne se permit de se dévoiler au grand jour, préférant rester dans le sacro-saint silence des profondeurs telluriques. En somme : le support de techniques à venir.

3. Le doppelgänger se mêla alors au sol grâce au réseau osseux. Son corps disparut en un clin d'œil. Kamigoroshi pouvait avoir le doute, à cause de la pression – exercée au corps-à-corps – de Sahen, sur l’authenticité du double et de l’originel. Était-ce bien le double qui s'était caché sous terre ? Ou Uhen ?

4. et 5. Tandis qu’Uhen prépara un puissant projectile depuis ses deux bras, tendus vers l’abomination respectable ayant accepté de les affronter tous les deux, son clone en profita pour prendre leur cible commune au même moment. Caché depuis le sol, il manipula le réseau osseux pour tenter une entrave sur les jambes de Kamigoroshi, les racines d’ivoire sortant juste en-dessous de lui. Alors, le projectile perforant d’Uhen fusa net en direction du Gladiateur, avec, pour but, de le perforer.

État et Résumé :

Mus par des années d’errance et d’affrontements, les deux guerriers osseux se mettent en branle. Uhen exécute une première série de signes incantatoires, de sorte à constituer un avatar parfait de lui-même, puis une seconde afin de répandre ses excroissances calciques sous le sable de l’arène. Sahen écrase son pied contre ledit sol, fracturant une partie de la zone de combat. Le Sobek miniature se hâte pour infuser les débris de son arcane tellurique. Hélas pour les spectateurs, le serpent albinos est le grand absent de cette danse.

Kamigoroshi pointe de son index le sommet du Cube de Chakra qui les enferme. La salle se tait. Humains et Créatures de Chakra regardent avec crainte et admiration l’humanoïde. Quelle est la race la plus pure ? Pour les Ethnocrates de Kaminari, il existait autant de races qu’il y a de territoires, et leur lignage est immaculé. Pour les combattants, comme les spectateurs de l’Underground, cette question ne pose aucun problème : les Bijū. Ces monstres composés de Chakra obscur sont infatigables et immortels. Ils toisent l’Humanité des hauteurs de leur toute-puissance : ils ne connaissent point d’équivalent.

Ces machines de guerre sont nées pour tuer - littéralement. Ils peuvent sacrifier un membre et le régénérer dans la seconde, ils n’ont pas besoin d’exécuter des signes incantatoires pour matérialiser leur Chakra et semblent être en avance de plusieurs siècles sur les shinobi, tant leur compréhension que leur maîtrise de cette énergie invasive ne connaît pas de limite. Toutes les Créatures de Chakra de l’arène légendaire se battent pour la même raison : empêcher l’Humanité de porter leur nom en titre.

L’impérieux personnage se laisse faire. Un serpent de calcium s’enroule autour de ses pieds. Un déluge de roches le lapide : le corps du titan violine s’enfonce dans le sol, à mesure que les débris le fustigent. Un épais smog de sédiments s’élève dans les airs, masquant à moitié le corps détruit du fléau. Cet ersatz de dissimulation ne suffit pas à surprendre le Projet Kiri. Un pieu perforant fuse à travers l’arène pour transpercer, de part en part, l’abdomen du monstre, aussitôt suivi par le claquement sonore d’un fouet qui arrache une moitié de jambe à la monstruosité.

Tous les humains ont la bouche grande ouverte, se tiennent la tête et se lèvent. Un miracle venait-il de se matérialiser devant leurs yeux ? Un TKO au premier tour, dans les premières secondes ? Le minuteur-monstrueux n’affiche pourtant qu’une poignée de secondes, vingt-sept pour être précis. Un travail d’expert qui fera couler beaucoup d’encre...



Les légions de la Dimension Yang frappent leur poitrail en cœur. Les talons percutent le sol. Un vacarme assourdissant dévore les cris des supporteurs. Aucun shinobi n’aurait pu sortir vivant de cette escarmouche sans se défendre un minimum. Impossible n’est pas Bijū. Kamigoroshi, un bras et une jambe en moins, est resté debout. D’un mouvement d’avant-bras, il chasse le nuage.

L’hémisphère droit de son visage a disparu, son abdomen offre une image sur les gradins derrière lui… L’instant d’après, son corps s’est reformé. L’Humanité n’a pas sa place au sommet de l’échelle alimentaire. Elle est une proie pour ces superprédateurs. De mémoire d’homme, il n’existe que deux façons de pourfendre ces Choses ne connaissant pas la Mort : transpercer leur cœur, sans le toucher directement ou éradiquer toute trace physique de leur existence.

▬ Jouons à plusieurs, vous avez raison…

Le Tueur de Kami saisit l’une des quatre cornes de sa couronne, la brise et la jette devant soi.

▬ ... Réveille toi, Kangiten.


L’obole se transforme en un Bijū à part entière [1]. Une entité titanesque, aussi haute et large que le Cube aux milliers de Fuinjutsu. Les créations d’encre métamorphique, contrairement aux arcanes Usuzumi, répliquent la matière dans laquelle ils sont incantés. Plus celle-ci est résistante, plus l’invocation demeure. La première paume de Kangiten s’écrase contre le sol, provoquant un intense tremblement [2]. Le séisme est tel que l’entrave d’os rompt, les rhizomes souterrains se brisent et le clone explose.  

La deuxième paume de la création pachydermique se saisit de son Créateur. La maîtrise du Juryoton lui impose de déployer une force colossale pour l’élever dans les airs. Enfin, la création sous l’empire du Bakuhengesumi referme son poing sur son Maître, afin de former un épais dôme charnel pour le protéger [3]. Kangiten laisse son séant s’écraser de tout son poids contre le sol de l’arène, qui se fissure en une kyrielle de dents rocheuses hautes de plusieurs mètres de haut. La topographie du terrain se retourne contre les deux jumeaux : plusieurs stalagmites tentent de les empaler [4].

Tour 1:

Le miracle des bijuu se démontrait à nouveau sur la terre jonchée de sang de l’arène. Il était impossible d’en venir à bout par des moyens normaux – leur régénération accélérée transcendait les limites de l’humanité pour s’asseoir sur le trône du prédateur ultime, tout en haut de la chaîne alimentaire. Après la reconstitution de son corps meurtri, Kamigoroshi créa une invocation imposante depuis l’une de ses quatre cornes, qui s’enquit aussitôt à créer le chaos dans le Cube de l’Underground. Après avoir soulevé son maître et paternel, le Colosse s’assit lourdement pour détruire les fondations osseuses.

— Hahahahahahahaha ! INCROYABLE !

1. Malgré la perturbation liée au séisme, causé par la dextre géante de Kangiten, Uhen eut le temps de composer une unique technique de son répertoire. Pour éviter la destruction totale de l’arène, il érigea ainsi de nombreuses racines d’os depuis le sous-sol, formant un grand pylône calcique sous la créature. La structure fut aussitôt détruite par le poids inconcevable de Kangiten, mais le terrain fut un maximum protégé. Des éclats de roche, toutefois, fusèrent du point d’impact pour arroser les combattants.

— Allez, Sahen, ce n’est pas le moment de flancher ! Le Continent nous regarde ! Prends Kamigoroshi pour cible ; moi, je m’occupe du gros. Il n'y aura pas de meilleure occasion pour combattre à ses côtés !

2. Uhen arracha un bout de peau de son pouce droit, et le posa violemment contre le sol. Aussitôt, depuis une vive expulsion de fumée légère, un gigantesque serpent albinos s’imposa au centre de l’arène, rivalisant avec la taille surprenante de Kangiten. L'œil gauche du Kaguya, complètement éteint, n’avait pas été sacrifié pour rien.


— Kiribukai, empêche-le de bouger !
— Cccc’est à dire que j’étais en train de… oh cccciel, il est gigantessssque !
— Tu sais ce que tu as à faire !
— Oh, çççça me met de bonne humeur ! J’ai envie de chanter !

3. Kiribukai fusa à toute vitesse vers sa cible géante. Il serpenta un moment sur la terre, zigzaguant entre les combattants, avant de prendre appui et de bondir sur Kangiten. L’objectif était de l’attraper au plus vite, au sol.

— ♫ Badoum, badoum, badoum, badoum, badoum, badoum.
Badoum, badoum, badoum, badoum, badoum, badoum. ♫

4. En mêlée, Kiribukai exploita sa taille gigantesque pour s’enrouler autour du corps du Kangiten – au niveau de ses bras, surtout. Après avoir fait six tours, il commença à compresser son étreinte, empêchant sa cible de bouger ses mains. L’entité pouvait certes encore bouger ses jambes, mais son poids lui permettait-elle de se relever sans l’aide de ses dextres ? Il fallait espérer que non.

— ♫ Un éléphant, qui se balanççççait, sur une toile, toile, toile – toile d’araignée. ♫

5. Alors, de vicieuses épines revêtirent le corps entier de Kiribukai. Ces pics aiguisés, par centaines – un nombre relatif, vu la taille du serpent – parsemant ses écailles, avaient deux buts : s’accrocher davantage à la chair de Kangiten, mais aussi le faire saigner de toute part. Ce jeu d'entraves rimait avec endurance.

— ♫ Et qui trouvait cccce jeu tellement amusant, que bientôt vint un deuxième éléphant. ♫

6. Kangiten semblait être pris au piège. Uhen garda ses yeux rivés sur cette créature gigantesque, laissant sa sœur s’occuper du main event ; joignant ses deux dextres, le Sorcier brûla son ostéogenèse par les deux bouts pour expulser un nouveau complexe de rhizomes hors-sol. Les nombreuses racines d’os épousèrent la forme du Titan pour venir l’enlacer de toute part, formant peu à peu la robe d’une Vierge d’Os.

— Et qu'est-ce qui arrive aux éléphants, Kiribukai ?!
— ♫ Zip ! Wizz ! Boing ! Badaboum ! ♫

État et Résumé :

Le Jumeau Droit tente de retenir le titan pachydermique en invoquant un coussin d’os. Hélas, sa tentative se solde par un échec : Kangiten est bien trop lourd pour être soutenu. L’arène prisonnière du Cube de Chakra se fracture en une mosaïque de crocs rocheux qui escaladent le plafond cubique. Le quadriceps droit du futur Sesshu est perforé ; l'élévation de son corps, consécutive au supplice du pal, permet à l'Émissaire Remplaçant d’échapper à la mort. Face à la débâcle, le reptilien et son âme-liée sont pris de vitesse : ils n’ont à peine le temps de s'élancer dans les airs que les dents rocailleuses ne déchirent la chair de leurs flancs.

En réponse, Uhen serre les dents et invoque son allié de toujours : Kiribukai. L’albinos fonce vers sa proie, contournant les stalagmites sur son chemin, et bondit sur elle. La première boucle condamne l’usage de ses deux mains. L’autre paire fait barrage à la constriction du serpent. Il tente de saisir sa gueule avec un puissant crochet dès lors qu'il approche d’une autre partie que ses mains, ce qui lui impose de terminer ses cinq autres boucles vers celles-ci [1]. L’arsenal de l’éléphant métamorphique ne lui permet pas de se protéger contre les épines d’os, qui s'enfoncent dans son corps et le forcent à pousser un hurlement de douleur. Toujours au sol, entravé par le titanoboa, il bascule ses mains vers la gauche, de sorte que le constricteur subisse une partie des épines de fer [2].

De façon concomitante, le Jumeau Gauche s’élance en direction du coffre-fort charnel. La colonne vertébrale-fouet s’enlace autour du sarcophage formé par les mains du pachyderme. Pour atteindre la momie, la réplique d'Orochi se transforme en un oursin d’os dont les épines s’enfoncent et déchirent la première main du titan. Elle profite d’une masse soumise au Juryoton pour abattre ses bras-épées avec lourdeur contre la dernière main, celle qui maintient Kamigoroshi dans son cocon.

Une gerbe de sang jaillit contre la façade ornée de mille et un fuinjutsu la plus proche. L’arme-humaine de la Junte réussit son entreprise et dévoile, sous les yeux médusés de la foule, un Kamigoroshi allongé, le coude contre le sol, une main maintenant sa tête, en pleine lecture. Une seconde s'écoule... La sclérotique vermillon du futur Sekiryou se tourne vers les spectateurs, puis vers Sahen - et il comprend que son artifice n’a pas duré.

▬ Héhéhé. Je vous ai sous-estimé. Vous avez réussi à tenir tête à Kangiten…

Cette volonté d’humilier ses adversaires électrise le public humain de l’arène, alors qu’une série de gloussements, de jappements et de hurlements stridents résonnent du côté des Créatures de Chakra. L’insolence du jeune Fléau est sans limite - et rappelle, à bien des égards, un certain Ieyasu. Un claquement de doigts retentit et la création d’encre métamorphique se liquéfie pour devenir une flaque d’encre [3]. Un profond soupir s'échappe des bronches de la masse de Chakra obscur.

▬ J’ai toujours été un amateur des deux contre un.

Les spectateurs, en délire, n’ont pas le temps de cligner des yeux : l’avant-bras gauche du facétieux est sectionné. Les jumeaux, grâce à leur expérience martiale, assistent à la transformation du livre en katana et à l’auto-mutilation du Fléau [4]. Un puissant mae giri kekomi propulse le membre arraché vers Uhen, qui mute pour devenir une réplique de Kamigoroshi [5]. Le doppelganger écrase son poing en direction de son visage. Sans recourir à l’usage de signes incantatoires, le bras armé se transforme en un énorme marteau dont la collision contre le visage n’a qu’un objectif : décapiter le manieur d’os.[6]

Face à Sahen, l’original effectue quelques moulinets avec sa lame dans le vent, puis deux paires de bras s’arrachent de sa carcasse violine, aussitôt suivies par l’apparition de trois visages - un sur chaque face de sa tête. La monstruosité aux quatre têtes et six bras abaisse son index et son majeur, à deux reprises, vers sa paume, incitant ainsi la fille dérivée du Bijuu sans queue à démarrer les hostilités[7].

Spoiler:

Que de surprises. Le binôme tombait de Charybde en Scylla. Après l’invocation du pachyderme gigantesque, tantôt maitrisé par un serpent albinos tout aussi gros, Kamigoroshi décida de changer de répertoire, misant sur un combat frontal en désavantage numérique flagrant. Il dégaina soudain une longue arme, puis… se coupa le bras ? Le membre tranché fusa en direction de l’enfant de l’os ; excroissance morte qui, sur la trajectoire, se transforma en double parfait du bijuu.

— Il est génial son pouvoir !

1. Incapable de se déplacer avec aisance, du fait de sa blessure à la cuisse, Uhen eut tout juste assez de temps pour composer une série de signes incantatoires. Le résultat : ses côtes s'entremêlèrent, formant une charpente osseuse épaisse pour arrêter le coup de poing-marteau.

— Kiribukai, à toi !

Le serpent blessé se retourna aussitôt. Le doppelgänger dopé au chakra noir avait été arrêté dans sa course par la protection du Sorcier ; A. ainsi, Kiribukai se précipita en direction des deux combattants pour faire pencher la balance du bon côté. B. Mettant sa gueule en avant, renforcée d’une surcouche calcique, l’alter ego animal tenta d’attraper son ennemi naturel en pleine course. C. Sans s’arrêter, il essaya de traîner son otage au travers de l’arène, pour percuter le réseau de Sceaux de Protection.

2. Débarrassé momentanément de son harceleur (#balancetonbijuu), le Mizujin incanta à nouveau, avant de modéliser un nouveau réseau de rhizomes d’ivoire dans le terrain dévasté. Certaines pierres fusionnèrent à nouveau, sous l’effet de la pression des excroissances osseuses. L’on pouvait néanmoins voir, çà et là, les différents embranchements chaotiques que prenaient ces prolongements de l’ossature d’Uhen.

3. Alors, le balafré se voua à aider sa sœur d’idéal. Profitant de ce nouveau terrain de jeu, il tenta d’accroître les racines sous Kamigoroshi pour lui saisir les deux jambes, et ainsi donner la parfaite opportunité.

— Brise-lui les os !

État et Résumé :

Les deux jumeaux luttent, se blessent, mais ne faiblissent pas. Round après round, ils déjouent les plans du Golgoth violine. Kamigoroshi, dans cette arène, ne poursuit qu’un seul objectif : embraser le public pour l’affrontement tant attendu, celui mettant aux prises le Petit Prince de la Dimension Yang et l’assassin cryogénique, le pourfendeur de Shimo. Le déchaînement de puissance marque les esprits. Les spectateurs commencent, peu à peu, à quitter leurs sièges pour gagner une position debout. Chaque mouvement est accompagné, tantôt de huées, tantôt de cris encourageant.



Le martèlement des talons humains supplante le vacarme du Bloc-Bijuu. La foule scande le nom des jumeaux. Uhen et Sahen résonnent dans toute la salle souterraine. Plusieurs milliers de martialistes aguerris se liguent derrière les enfants de Kaguya Orochi. La reconnaissance de l’Underground ne se fait pas attendre. Pour l’antre légendaire, seule la folie des actions les plus effrayantes donnent le la. Dans l’ombre, plusieurs dizaines d’émissaires notent les faits martiaux des guerriers, afin d’en informer, dès demain, les sponsors de l’arène.

Les cotes du Fléau de Kaminari accueillent le double métamorphique avec une cage osseuse. Aussitôt, le serpent titanesque fond sur sa cible. Les dextres du clone saisissent la mâchoire supérieure et inférieure, empêchant sa gueule de se refermer sur lui B. Ses pieds s’enfoncent dans le sol, afin d’entraîner une décélération de l’écailleux albinos. Les muscles dorsaux de l’humanoïde percutent les rebords azuréens du Cube. Sa peau grille légèrement. La force de l’artiste entraîne un blocage : les deux pions s’empêchent d’avancer l’un et l’autre. La dangerosité de Kiribukai est annulée par Kamigoroshi #2, tout comme la polyvalence de ce Kamigoroshi est annulée par Kiribukai.

L’invocateur profite de ce statu quo pour incanter et déployer son réseau calcique dans le sol de l’arène. La fille de l’os se terre derrière une armure aux courbes particulières - elle est identique à celle de Kaguya Orochi. La Mande-Guerre fuse vers le maître du Bakuhengesumi. Un tir de barrage couvre ses pas, et lapide le corps violine de la Chose. Son genou ploie au sol sous les effets du Juryoton. La lame osseuse, fusion brute de l’ulna et du radius, s’abat comme une lame de Damoclès en direction du cou et percute, comme attendu, le glaive métamorphique B.

Les bourgeons osseux du jumeau au loin se referment sur les chevilles du Monstre. Sans attendre une seconde de répit, à l’instar d’un métronome oscillant entre gauche et droite, Sahen profite de cette occasion pour abattre son fouet-vertèbres. Le futur Sekiryou offre son avant-bras gauche en sacrifice. Les cervicales s’enroulent autour du membre et répliquent le statu quo Kamigoroshi - Kiribukai.

Une décharge d'énergie électrise la salle. Aux pieds du cube, deux shinobi légendaires s’arrachent de la foule. Senju “Le Roi Fou” Ieyasu et le Ō Monatai Bijū s’installent dans leur siège attitré. Le premier est positionné devant le bloc humain, le second devant le bloc des Créatures de Chakra. La foule est muselée par la soif de sang qui se dégage de ces deux shinobi, considérés comme les plus puissants du Continent. L’armure de plaque, composée de boutures de Seirei, du descendant de Takamagahara, rappelle à tous son exploit. Un micro s’empresse d’être tendu devant le plus puissant Senju de l’Histoire.



Le glaive de la dynastie Minamoto répond en mimant un bâillement.

Un rire explose. Kamigoroshi se tient les côtes avec sa seule main disponible. Son corps se brise en deux, le buste penché vers l’avant. S’il n’était pas lié aux deux techniques des jumeaux, il se serait roulé par terre. Le pressing du représentant du Royaume a piqué l’ego du Seigneur de la Frontière ???.

▬ On me force à sortir le grand jeu… J’espère que Sekiryou ne m’en voudra pas.

Une fissure parcourt l’échine de Kamigoroshi. Un corps, emprisonné dans l’armure violine, s’arrache depuis le dos de son jouet. Plus petit, plus compact, plus étincelant, la vraie apparence de la Créature de Chakra s’offre au public médusé. Orochi arque le sourcil ; cette nouvelle forme a attiré son attention. Les paumes du Biju constituées exclusivement d’encre métamorphique confrontent ses paumes à plusieurs reprises. Il applaudit la danse proposée. A l’instar d’une cascade, le Bakuhengesumi ne cesse de s’écouler, sans jamais se répandre sur la scène. L’encre vrombit légèrement, une nouvelle tête cherche à s’arracher de son buste, puis deux bras de ses lombaires, une patte depuis son genoux.




Après un hurlement de rage, quatre répliques parfaites du liquide humanoïde sont expulsées [1]. Aucune seconde n’est offerte au binôme : les quatre clones prennent en tenaille le soldat parfait de la Junte. Un pluie - presque infinie - de coups tentent de lui subtiliser la vie. Une nuée de métacarpes tentent de briser ses os, le déferlement des queues de scinder ses bras, le ballet des pieds bioniques de marteler sa chair. Pendant une quarantaine de secondes - qui semblent durer plusieurs minutes - les Empereurs envoient un nombre colossal de frappes dans ce sac à patate importé de l’archipel [2].

L’original pointe son index en direction d’Uhen. Une série de faisceaux d’encre pourchassent son corps et entendent bien le transformer en passoir. Les rayons lasers ultra perforant, au contact de l’air, mime les propriétés de l’oxygène et deviennent invisibles pour le commun des mortels [3]. Par ce déluge de rayons de Chakra, et l’assaut de ses doubles parfaits, Kamigoroshi monte dans les tours et impose un nouveau rythme. Au diable les règles de sécurité de l’Underground.

Tour 4/6:

L’adversaire obscur redoublait de malice pour égaler le niveau des deux Jumeaux – voire le surpasser. De son pouvoir atypique, mais incroyablement puissant, il pouvait se battre sur plusieurs fronts sans perdre en puissance, tenant en respect les deux terroristes et leurs compagnons naturels. Tandis que Sahen était prise en étau par quatre clones d’encre de Kamigoroshi, pendant de trop nombreuses secondes, le bijuu originel s’affaira, simultanément, à mitrailler le jeune enfant de l’os d’une salve de chakra noir.

— Kiribukai !

A. Le serpent géant leva la tête. Malgré son duel d’égal à égal contre le double parfait de Kamigoroshi, son maître le hélait avec urgence. Et pour cause : cet assaut diluvien pouvait annihiler l’existence d’Uhen. Kiribukai s’affaira ainsi à charger en direction de son binôme, se mettant en travers de l’attaque, et laissant hélas le champ libre au doppelgänger d’encre. B. Aussitôt, une couche calcique habilla les courbures d’albâtre de l’invocation afin d’encaisser un maximum – mais l’animal était conscient qu’il allait y laisser de nombreuses écailles.

1. Après une suite de signes incantatoires, Uhen décida d’opter pour un dôme de protection. Expulsant ses os de tout son organisme, puisant dans la myriade d’articulations pour parfaire son répertoire morbide, le Kaguya devint le cœur battant d’une cosse d’ivoire, s'enfermant lui-même et son compagnon naturel. Le clone de Kamigoroshi était ainsi laissé à l’abandon de l’autre côté de l’arène calcique.

— Tiens bon !

L’assaut mortel fut en partie amorti par le cumul des deux protections… mais Kiribukai tapissa le sable de l’arène de son sang. Par chance, grâce à sa taille gigantesque, il disposait de dizaines de litres d’hémoglobine.

Le temps leur était compté.

Il leur fallait réagir rapidement afin de tenir un round de plus.

2. Après une nouvelle incantatoire manuelle, une copie conforme d’Uhen apparut à ses côtés.

Gagner du temps.

C. Tandis que Kiribukai reconstituait son armure pour cacher ses vilaines blessures et espérer survivre à la prochaine punition, Δ le clone du Kaguya fit apparaître un golem d’os depuis les vestiges du dôme.

Gagner du temps.

Directement relié à son ossature, le marionnettiste contrôla son invocation dans le but de maîtriser son vis-à-vis doppelgänger, libéré depuis la fuite de Kiribukai.

Gagner du temps.

Haut de trois mètres, des excroissances osseuses se rajoutant inlassablement dans l’équation, de manière continue, pour le réparer en cas de dommages physiques, le golem tenta d’attraper sa cible de ses deux grosses pattes calciques.

— Kiri ! On tente la sssspéciale !
— Je n’attendais que çççça !

Uhen sauta dans la gueule ouverte du serpent géant – qui la referma aussitôt. Abrité au sein de cette cage organique, à l’odeur pestilentielle, l’enfant de l’os, camouflé visuellement, préparait déjà les précieux signes incantatoires de sa technique à venir. D. Alors, Kiribukai, vêtu de sa plus belle robe d’ivoire, chargea rapidement en direction de Kamigoroshi, tendant son corps pour profiter de « l’effet élastique », gueule en avant, prêt à lui mettre son meilleur coup de crâne.

— Pour Mizu la Grande.
— Pour Mizu la Grande.
— Pour Mizu la Grande.
— Pour Mizu la Grande.

Au dernier moment, le serpent géant ouvrit sa gueule ; 3. Uhen déclencha aussitôt les hostilités sur Kamigoroshi, expulsant ses centaines d’os en ligne droite, telle une sulfateuse anti-personnelle, afin d’arracher la chair du bijuu par petits bouts, façon puzzle. Peut-être allait-il se régénérer, à nouveau. Mais bordel, que cette action avait du style aux yeux du public.

État et Résumé :