L’honneur, la gloire, l’amour. Les trois trucs qui vont font perdre la tête. Faire des folies, ne jamais les regretter et peut être mourir le sabre à la main.

Tant qu’il aura la mort blanche, il était sûr d’atteindre l’au delà avec la gloire qui lui était dûe. L’honneur et l’amour dictaient la direction que prenaient les chevaux du groupe de ninja armés jusqu’aux dents. L’objectif était clair : Délivrer ses anciens compagnons d’armes, les Guerriers Blancs. En vérité cette action était pure catastrophe pour son avenir, mais Nué s’en fichait. Ses hommes étaient enfermés depuis trop longtemps, a croupir dans une geôle, tout ça pour quoi ? Pour l’avoir suivis. Pour avoir voulu faire régner la justice et démanteler une organisation tentaculaire et malveillante. Les malversations qu’il avait découvert, les magouilles dont il se doutait d’être la marionnette depuis le départ… Dire qu’il avait aidé à construire cet empire du mal.

Il se sentait malade, la nausée lui remontait jusqu’au gosier, et il avait un nœud dans le ventre. Ils traversèrent le pays des monastères sans s’arrêter. Ce fut en traversant le pays de l’harmonie, que quelque uns de ses hommes, voir quasiment tous, décidèrent de s’arrêter là.

- Très bien, c’est mes erreurs, et mon problème, pas le vôtre … Leur dira-t-il en changeant de monture, et filant comme le vent, se rendit à la frontière du fer par la frontière commune à Chowa. Il savait que ses ancêtres auraient fait de même. On n’abandonne pas un homme à terre, encore moins un de ses soldats en prison. On ne laisse pas la peur être un frein, et on se concentre sur la colère, notre moteur.

Les fumées des usines, les mines à ciel ouvert, il avait du mal à reconnaître son pays depuis qu’il était parti. C’était de pire en pire. Chaque mois faisant le suivant, et le suivant amenant son lot de désolation sur son passage. Un jour, on épuiserait le stock de terrain disponible, et ce jour là, les pays frontaliers n’auront qu’à bien se prémunir, contre ses salopards de Tetsu. Des expansionnistes sans scrupule qui détruisaient tout ce qu’il touchait.

Arrivant aux frontières de la ville, c’est là qu’il découvrit une bien étrange compagnie. Un blason qu’il reconnaissait bien, pour l’avoir vu des milliers de fois. Une tête qui lui rappelait quelqu’un. Une tenue rouge et un sabre à la taille. Il stoppa sa monture et descendit de cheval. Il frappa sur sa croupe et l’animal se cambra avant de partir au loin, attirant l’attention du preneur de tête. Sa capuche sur le crâne, son manteau ne laissait voir que la poignée blanche de Shishiroi.

- Tu es un Shô … Ce n’était pas une question …. Tu sais que certains dans cet enfer de pollution et d’argent, te voudrais la tête sur une pique ? Fit-il à l’inconnu qui cheminait dans la même direction … Remarque, je pense qu’ils sont plus nombreux à me vouloir … Ca fait de nous des allié de fortune … Des frères d’armes de circonstances … Que dirais-tu d’aller mettre un peu de grabuge en ville ?

L’imono souriait, et ce sourire était inquiétant. La colère, elle, grondait dans poitrine comme les éclairs tombent du ciel et rase les arbres, et la terre.

Derrière eux, les Monts Héroïques les regardant, de manière douce et nostalgique. C’était eux contre tetsu, et que tetsu prenne garde.

- Noms et raisons de la venue ? Fais le garde aux portes.

Sabre qui se tire au clair, sang qui gicle dans la nuit noire.

- Nué, Imono, Nué…Et je reviens vous mettre la misère.

... La journée avait plutôt bien commencée, les oiseaux chantaient, les marmots jouaient dans les rues et la ville puait tout autant que d'habitude... Rien à voir avec le pays de la roche, ici, il n'y avait qu'odeur de charbon et même si ça parait bien étrange de l'avouer, les effluves de souffre et de mort lui manquait.  Une lettre avait été posté la veille, et comme il avait passé la nuit d'avant à chercher ses mots, car l'écriture n'était pas son fort, il était normal qu'on le surprenait à bailler la bouche grande ouverte.

Aujourd'hui, il allait se contenter de rester tranquille... on lui avait dit d'éviter de faire du grabuge pour ne pas s'attirer des ennuis. Alors, il s'était levé avec l'intention de rencontrer les artisans du coin. Une armure neuve ne serait pas de refus, la sienne commençait petit à petit à se détériorer il ne l'avait pas changée depuis son départ du pays de la roche.

D'après ce que l'on disait, les plus fins métallurgistes se trouvaient plus profond dans les terres, par delà les montagnes neigeuses, au cœur du pays du fer. Oh, on l'en avait bien dissuadé, lui demandant à multiples reprise s'il était bien sur de ses choix, après tout la roche.. « Bah, c'est du passé tout ça ! Un grand guerrier se doit de rendre hommage à d'autres grands guerriers ! » une bonne pomme armé d'une épée démesurée. C'est ce qu'inspirait le guerrier Sho lorsqu'il déambulait dans les ruelles des faubourgs de la capitale.

On lui avait dit d'éviter d'arborer ses couleurs... mais que voulez vous, même si l'insigne de la roche s'était effacé au fil du temps, il restait tout de même les écussons de son clan. Clan mineur certes, mais clan belligèrent tout de même ! Peut être même qu'une ou deux têtes manquantes était dû à son fait, ou bien ceux de ses ancêtres... enfin, comme il a l'habitude de le répéter, il n'est pas doué pour se souvenirs des gusses qu'il a zigouillé sur le champ de bataille. « Puissent ils être mort avec honneur ! » une phrase qu'on l'entendait souvent dire à la suite de ce genre de phrase... après tout, les Sho ne brulaient pas toutes les têtes qu'ils découpaient, ceux là avaient donc dû finir abandonnés sur le champ de bataille... ou pire !

Enfin, toute cette bonne humeur environnante s'arrêta à cet instant précis, ce moment où le destin s'était mis en travers de sa route, et il se présentais sous la forme d'un sabreur encapuchonné. Tu es un Shô … Ses sourcils se froncent légèrement, alors qu'il tourne la tête en direction de son interlocuteur, l'air intrigué. Ce n'était pas souvent que les gens du coin le reconnaissait... et avec sa récente petite interlude à la maison, on était sûr de rien. « C'est ça ! Je suis Sho Ho-... »
▬ …. Tu sais que certains dans cet enfer de pollution et d’argent, te voudrais la tête sur une pique ?
▬ « Hein ? Qu'est-ce que t'as dit là ? »
▬ Remarque, je pense qu’ils sont plus nombreux à me vouloir … Ca fait de nous des allié de fortune … Des frères d’armes de circonstances … Que dirais-tu d’aller mettre un peu de grabuge en ville ?

L'homme s'en va sans attendre, laissant derrière lui un Homei... consterné ? Il s'était figé au milieu de la route, le temps de remonter l'information qu'il venait d'entendre... ce type venait de... le menacer ? Nan, c'était sûrement un malentendu... mais en même temps, les intentions ne mentent jamais. Donc ce type rêvait de voir sa tête sur une pique ? Pourquoi l'appelait il "allié" dans ce cas ? Oh son cerveau fumait, et cela se voyait presque, mais les questions d'Homei avaient tendance à provoquer toujours le même comportement.


Il s'était momentanément arrêté à la fin de sa phrase, lorsque il observa l'homme se débarasser d'un garde d'un habile mouvement. Ses sourcils s'écarquillèrent, puis reprirent rapidement leur place sur le visage sérieux du guerrier. "Imono Nué" était l'épithète de l'assaillant. Imono, hein ? Donc c'était un local, mais dans ce cas pourquoi exécuter son pote ? Enfin bref, c'était pas ça le point capital de l'histoire.

« Eh toi ! » Lâche Homei, une fois arrivé à son niveau. Si l'Imono lui faisait face, alors il aurait eu tout le luxe de voir Homei armer son bras gauche avec une intention claire et précise. Frapper, frapper pour faire passer un message. Alors, son bras gauche s'élancerait à toute allure, un crochet qui viendrait cadrer la joue de Nué*.

Certes, le pays du Fer n’était plus que l’ombre de lui-même : la doctrine mercantiliste rongeait les dernières traces de cet Empire, qui avait réussi à unifier le Continent plusieurs siècles en arrière. Pour autant, un nombre important d’hommes et de femmes s’évertuaient à redorer les lettres de noblesse de cet État neutre.

En tant qu’originaire de Tetsu, le rebelle Imono savait que ses foulées le mèneraient à sa perte. Il s’attaquait de façon trop frontale à la maîtresse des lieux. Celle que tous les Imono, non, que tous les samouraïs estimaient être le Monstre du Bushidō. Le Monde Shinobi craignait Imono Y. Tetsumaru comme le feu craint l’eau. La Shinigami réussit à purger seule toutes les créatures de Chakra de son pays.

L’épée de Nué s’abreuva du sang de son frère ; elle battait en brèche tous les codes honorifiques. De façon concomitante, neuf ombres apparurent sur les portes de Sekaitan : le fer se mêlait au poison. Les dextres d’un samouraï conservèrent la lettre de menace envoyée quelques jours avant.

— Oy.
— Cinquième chef du clan Sho ?
— Général du pays de la Roche ?
— Dame Tetsumaru a beaucoup de chance…

Une fente métallique poignait à l’horizon. La vague fusait à une vitesse folle en direction du trinôme de Shinobi. Le croissant de lune, large de plusieurs dizaines de mètres, composé exclusivement de métal, prit toute la largeur du boulevard vide de toute âme. Cette première sommation visait les têtes des trois fous : une décapitation nette et sans appel.

Une chevelure rousse sortit des artères de la Forge du Monde. À sa gauche, le responsable de l’offensive, frappé par l’inconscience. À sa droite, un homme vêtu de ténèbres. Sa présence résultait de la menace directe sur son partenariat économique. Le chapeau qui reposait sur sa boîte crânienne plongeait son faciès dans l’ombre : il était impossible de distinguer ses traits.

L’air devint lourd. Le faciès imperturbable de la Shinigami jurait avec la soif de sang que son frêle corps dégageait. L’aura de l'unique garde du Shogun écrasait les épaules des belligérants. La senestre de la cheffe du clan Imono saisit Bijū no Wazawai (尾獣の災い, le Fléau des Créatures de Chakra).

La rapidité d’exécution généra une image rémanente : les agresseurs ne virent que sa main se poser sur la tsuka de son katana. Une poignée de faisceaux électriques fusaient déjà en direction des cadavres ambulants. Plusieurs autres arcs électriques succédèrent aux crissements de la lame dégainée. Certains faisceaux, incontrôlables, foncèrent contre quelques bâtisses proches, les réduisant en poussière.

Résumé:

... Une autre voix s'élève dans son dos, celle là, elle est assez simple à reconnaître. Un argot de merde, un accent à chier, nul doute qu'il s'agissait de... « Benimaru, putain de traître ! » sa main gauche s'élance, et vient l'attraper par le col. « Tu dois avoir une paire de couilles gigantesque pour oser t'pointer ici. La vache, ça m'ferait presque flipper. » l'espace d'un instant, c'était comme si l'Imono avait disparut... il faut dire que les relations entre les deux impériaux étaient plutôt... compliquées. « Où sont tes potes d'Hakugaku ? Cette fois j'vais t'buter toi et tout ce pays de traître, vous payez rien pour attendre. »

Le fil de sa lame reflète la lumière, alors qu'elle est dégainée d'un unique mouvement, pour venir se loger sur les épaules du maître d'armes. « Bon, on fait sauter la tête de qui en premier ? » Il lève le menton en direction des deux sabreurs, l'un après l'autre, puis ajoute. « Ou p'têt que vous voulez m'faire à deux ? Vous pensez que j'suis pas prêt ? »

La tension monte d'un cran, l'Imono encapuchonné pose la main sur sa garde, Homei sourit... le Bakusho reste calme, mais plus pour très longtemps. D'un coup, Homei le relâche, et son attention diverge. « Ça, ça pue la m-... » sa phrase à peine finie qu'une série d'ombres font leur apparition et au loin, le sujet de ce nouvel intérêt.

Un son particulier, celui d'un projectile qui fend l'air à toute allure... Benimaru n'est pas dupe, il l'a lui aussi senti arriver. Sans attendre, il se projette dans la mêlée, pendant que la lame de l'Onimusha s'embrase violemment. « Dégages ! » Il prend une impulsion, rabat Nué dans son dos et s'élance en direction de la menace.

Les premières explosions de Benimaru retentissent, mais très vite, l'air se fend et révèle la dangerosité de l'attaque. Homei réponds à la suite de l'injonction de Béni, il s'élance à ses côtés sa lame inondant de chaleur les environs.


Le visage serré, Homei brandit son épée, adopte une garde haute puis, vient abattre sa lame enflammée sur le croissant infernal. Sa lame luit, étincelle de mille feux alors que le point d'impact commence à blanchir sous la chaleur… serait-ce de l'acier ? Dans ce cas l'identité de son adversaire ne faisait plus aucun doute. Des flammes s'échappent de ses narines, alors qu'il expire un long coup, ce faisant, les flammes autour de son épée grandissent, la chaleur s'intensifie*, les flammes engloutissent le croissant quand soudain...  


Le croissant de Tetsumaru frôle les trois apatrides, et s'écrase dans le décor derrière eux. La brutalité de l'impact fait s'écrouler murs et fondations touchées, les font immédiatement s'embraser et provoquent un départ d'incendie au pays du fer. Leur voie de retraite était désormais bouchée par la technique de Tetsumaru.

Un soupir de soulagement s'échappe par dépit de la bouche de l'Onimusha. Son adversaire n'était certainement pas à prendre à la légère... mais en même temps, le démon du champ de bataille excellait dans les situations désespérées. Il savait une chose : Cette attaque était puissante, peut être un peu trop en guise de façon de saluer des inconnus.


Mais pour ceux qui l'auraient oublié, il restait tout de même un élément dans ce petit trio... lui n'avait pas perdu de temps à regarder en l'air. Il avait profité de la défense des soldats de la roche pour composer sa série de mudra. Lorsqu'il joignit les mains ensemble, du sol se forma un dragon de métal colossal, qui fendit l'air, passant devant Benimaru la gueule grande ouverte pour engloutir d'une traite l'Onimusha*.

Piégé entre les dents de la créature, Homei se questionne premièrement sur la raison de ce retournement de veste... après tout, il n'a jamais été son allié, c'était p'têt qu'un piège et ces deux là étaient des mèche, qui sait ? Mais alors qu'il force sur ses bras et ses jambes pour ouvrir la gueule de la créature, il entrevoit une solution. La simple vue sur la rouquine et son arme, son instinct de guerrier lui dicte exactement ce qu'il doit faire. Il se relâche, et les dents du dragon se resserrent pour former naturellement une barrière défensive alors qu'il fond sur Tetsumaru.

Les mines de Benimaru explosent, puis instantanément après, c'est le dragon qui se voit littéralement démantelé, libérant l'Onimusha sa lame illuminant les cieux. « DAAAAAAAAME TETSUMARUUUUUUUUUUUU ! » la voix du général résonne sur le champ de bataille.


Le pied à peine posé au sol, il s'élance vers Tetsumaru et exécute un premier assaut. Sa lame en posture haute il l'abat brutalement, puis, à mi chemin dans son mouvement il prend appui sur sa jambe avant pour effectuer un mouvement de rotation. De sa hanche partira tel une lance, un coup de pied retourné qui profitera du Momentum pour frapper Tetsumaru au bassin, son pied brûlant devrait lui marquer la peau*

Puis, en complétant sa rotation, en reposant la jambe au sol, il effectuera une tranche oblique, qui partira de la hanche droite à l'épaule gauche. Sa lame enflammée devrait ronger la chair, l'embraser et diffuserais les flammes au travers de son corps pour se répercuter dans le décor derrière elle*.


Nué composait à nouveau des signes incantatoires, immédiatement après la formation de son dragon, il s'était occupé à préparer sa prochaine technique. En joignant ses mains ensemble, il parvint à ériger un mur d'acier en les plaquant sur le sol, le mur s'érigea quelques instants après la première explosion, le faisant voler en éclat, mais permettant à Benimaru et lui de se défendre de la dernière salve de coups de lames.*

Pour l'instant, ils étaient saufs... mais il savait qu'en envoyant le Sho face à Tetsumaru, il venait certainement de le condamner à une mort certaine, peu importe, Nué agissait pour sauver ses frères d'armes... le destin de l'impérial lui était indifférent... tant qu'il continuait à retenir Tetsumaru, il lui permettrait d'aller à la rescousse de ses compères.

résumé ::

L’unité vengeresse fut sur le pied de guerre. Face à la mort qui poignait, les trois shinobi comprirent qu’ils devaient prendre leur destin en main. La peau cuivrée projeta plusieurs armes, infusées de chakra explosif, pour battre en brèche le croissant métallique. La confrontation des deux assauts libéra une succession de petites explosions, ainsi qu’un épais nuage de sédiments. La technique eut un succès en demi-teinte : à défaut d’être arrêté, le projectile affaibli continuait sa course.

De manière concomitante, les enfants de la Roche s’élancèrent vers l’émissaire mortifère, qui pourfendit le smog. La collaboration entre les flammes et l’implosion permit de scinder en deux la guillotine mobile. Les deux fragments s’écrasèrent plus loin, par-delà les portes de Sekaitan. L’entité dragonesque, conjurée par le rebelle, encaissa la salve de faisceaux électriques. Enfermé entre les crocs de l’arcane métallique, Homei réussit à passer les portes de la ville et gagner Imono Tetsumaru.

Nué et Benimaru n’eurent pas cette chance : quatre arcs, porteurs du tonnerre, les pourchassaient. L’expérience humaine eut l’ingénieuse idée de projeter une nouvelle série d’explosifs. Hélas, les propriétés intangibles du Bakuton ne permettaient pas de faire barrage. Au mieux, les quatre lames de foudre venaient d’être affaiblies. Le rebelle érigea un mur ferreux, qui absorba en partie le choc, avant de voler en éclats. Les deux éclairs frappèrent de plein fouet les terroristes imprudents. La décharge électrique parcourut leur échine, brûlant ça et là leur épiderme, et les paralysa un temps.

L’unité protectrice du pays du Fer se saisit de cette occasion. Depuis plusieurs secondes, voire minutes, les samouraïs et les lobbyistes laissaient leurs phalanges danser. Les quatre Imono présents érigèrent chacun un imposant mur de fer. Cette technique combinée permettait de façonner un cube géant - semblable, à bien des égards, à un four - qui enferma les deux carbonisés. Les adeptes du Bushido maintenaient par le signe du serpent la création, lui offrant ainsi la faculté de se régénérer en cas de destruction partielle.

De manière concomitante, quatre Dokueki laissèrent parler leur arcane : un smog apparut au sommet du cube sans toit. Le cumulonimbus empoisonné laissa son ire se déverser sur les deux âmes en peine. Une averse interminable, maintenue par le mudra du rat, se déversa sur les captifs. Les figures de proue du Consortium montraient un avant-goût de l’acidité de leur ambition : cette pluie acide, aux gouttes paralysantes, offrait une mort lente et horrible.

▬ Tes mouvements sont bien lents pour un général de l’Empire. Le clan Sho n’est plus ce qu’il était.

La dextérité irréelle de la Shinigami permit à sa lame de rencontrer le coup de pied, précédé d’une feinte, du général Sho. La pointe de Bijū no Wazawai dévia la tranche oblique en direction de l’empyrée, laissant les flammèches s’exporter vers la toile céruléenne. La Gardienne Shogunale laissa exploser un flash lumineux, depuis son arme-relique, dans l’optique de subtiliser la vision du bretteur. Elle mima une tranche oblique scindant le buste du Sho en deux, mais se rabattit au dernier moment contre son épaule droite. Du fait de sa célérité, et donc des images rémanentes générées, seul le premier mouvement aurait pu être perceptible.

Résumé:

... Qui l'aurait crût, alors la boss des Imono en personne connaissait le clan Sho ? Voilà une anecdote à raconter lorsqu'il sera de retour au pays ! Quoi de mieux qu'un nom légendaire qui cite un autre nom légendaire... il en serait presque ému, mais ne vous détrompez pas... il savait très bien dans quel guêpier il venait de se lancer. Son iris fusait dans tout les sens, une à une, ses compétences étaient lues et déchiffrées, la réponse adéquate était fournie par la sabreuse d'exception.

Son coup de pied : bloqué par la lame, son coup d'épée : dévié.  Une mise en bouche digne de ce nom pour un samouraï tel que l'Imono. Elle n'avait toutefois pas terminé de dévoiler ses cartes. De la pointe de sa lame jaillit un éclair de lumière, forçant Homei à se barrer la vue de sa main gauche. Marquant un pas en retrait, il voit s'amorcer une première frappe. Une tranche qui arrive depuis les cieux. Sa lame se lève, et vient barrer immédiatement la trajectoire. Tsuba au dessus de la tête, les bras croisés pour encaisser l'impact sa lame barrait désormais les attaques qui arrivaient d'en haut. Il renforça sa posture en s'accroupissant légèrement et se mit légèrement de profil, de sorte à refermer sa garde.

Le temps s'arrête momentanément, un instant de calme au milieu d'une tempête puis, sa lame s'embrase*. La lame de la Shinigami vient s'abattre sur le nodachi d'Homei, trajectoire changée au dernier moment, elle venait appuyer sur l'épaule du Général, qui dû poser un genou à terre. « La vache, j'en connaît une qui va être jalouse... » Lâchait-il sans réfléchir. « Content qu'vous connaissiez mon nom ! C'est un honneur, c'est sûrement à cause de mon père... vous savez, il a fait la guerre un peu partout... d'ailleurs, ça fait plus de cinq génération qu'on vous casse la gueule sur ce continent : un exploit pour des escargots, hein ? » Son œil se jette dans le regard de la rouquine, pulsant d'excitation, ses dents se dévoilent lentement... « Mais c'est votre problème à vous, les éveillés... » son regard s'intensifie soudainement. « Vous croyez toujours que tout s'règle à coup d'techniques secrètes... »

Il se relève soudainement, tendant les jambes et levant les bras ainsi que la tsuba, laissant glisser Bijū no Wazawai le long du fil de son Nodachi*. Profitant de l'effet de surprise, il saisira le poignet de Tetsumaru et accompagnera son mouvement, sa main bouillante lui marquera le poignet. Sa lame pointée vers le bas, il l'aiderait à chuter. Durant sa dégringolade, elle se ferait arrêter par un coup de genou*, qui viendrait frapper son visage, pas suffisant pour lui exploser le crane, mais bien assez pour lui refaire le nez et lui remettre les idées en place. « Bah alors, cocotte, faut pas négliger les muscles, c'est important... »

Un pas en retrait est pris, de sorte à faire basculer son poids en arrière, tandis qu'il rétracte sa jambe avant. Cette dernière s'embrase, et la chaleur menace instantanément quiconque se trouve à proximité et lorsqu'elle part finalement, c'est une lance enflammée qui vient viser le plexus solaire de Tetsumaru*. Un coup qui devrait la brûler, mais surtout lui faire reprendre un peu de distance.

Résumé :

Les secondes défilaient, et la peau des deux shinobi se faisait dévorer par l’acide. L’arcane aqueuse chassait, sans mal, des pans entiers d'épiderme, laissant ainsi la chair à vif, et bientôt les os… Dans un acte d’ultime espoir, le Imono conjura un dragon de Kinton, qui agrippa la peau cuivrée pour le mener au sommet du four, là où trônait l’impétueux nuage. Face à la technique combinée des quatre empoisonneurs, le dragon n’eut la possibilité de préserver son hôte jusqu’au nuage.

La créature désintégrée éleva le Bakusho à mi-distance du nuage : il venait de faire la moitié du trajet, mais chutait déjà pour revenir aux côtés de son camarade prisonnier. De façon concomitante, Nué tenta de façonner une boule de métal, afin d’en faire un catalyseur pour une salve de projectiles. Sous la pluie diluvienne, sans avoir ses cibles en visuel. Le rebelle sous-estimait la dangerosité de l’escadron : aux termes de la première technique, ses doigts se lièrent, fusionnèrent et abandonnèrent ses mains.

Bientôt, le shinobi ne serait plus qu’un squelette dont la peau et la chair auraient tapissé le sol terreux de Tetsu. Face à ce constat, Benimaru expulsa une série de projectiles explosifs. L’explosion réussit à chasser l’épais smog pour un temps, de quoi gagner quelques secondes. Hélas, le maintien du Jutsu permit à la création brumeuse de se reconstruire. N’ayant pu atteindre le sommet, l’expérience de Motoko n’eut aucun visuel sur les neufs gardes de Tetsu, et se retrouva une seconde fois aux côtés du diminué. Ils le savaient : c’était leur dernière chance.


L’Onimusha était un adversaire redoutable, à n’en point douter. Dame Tetsumaru le distançait dans la maîtrise des arts martiaux armés, mais le Général tenait bon. Il incarnait le parfait soldat ; le genre de guerrier que Taira Masamune tenait en haute estime. Toutefois, le renégat s’enhardit à l’énonciation de son nom patronymique. Ce fut son unique erreur, et elle lui coûta énormément. L’explosion lumineuse était bien plus puissante qu’il ne l'avait imaginé.

Il barra sa vue d’une main, mais les corps flottants apparaissaient déjà dans ce royaume d’ombres et de ténèbres. Une douleur horrible, identique à une fracture, voire un démembrement, le saisit. La brûlure oculaire était telle que ses paupières restaient scellées. Homei tenta de compter sur son instinct guerrier, mais sans maîtriser la sensorialité, il était désarmé. Il tenta de laisser glisser la Relique électrifiée, mais la réactivité et la dextérité de la samouraï l’épargnèrent. Bijū no Wazawai libéra une onde électromagnétique qui repoussa - sans causer de dégâts - les deux combattants. Le reste fut du domaine du spectacle. Désorienté et handicapé, ses coups étaient aléatoires. Il affrontait le vide.

Plusieurs rires gras explosèrent tout autour du Tsuchijin : une nouvelle fournée d’adversaires venait d’apparaître. Telle la mort silencieuse, la Shinigami se mura dans le silence. Un cri métallique retentit : une deuxième lame venait d’être dégainée. La lame de son wakizashi se divisa en quatre faisceaux qui s’allongèrent selon sa volonté. Les quatre têtes chercheuses fusaient de façon concomitante et tentaient d'annihiler toute chance de fuite. L’offensive en tenaille était simple : deux faisceaux exécutèrent une courbe pour venir s’enfoncer dans son omoplate et dans sa moelle épinière, les deux autres se ruaient en direction des mains du belliciste et de sa cuisse.

Résumé:

... "Le parfait soldat." Il n'y avait aucun épithète plus propre à coller à Homei. Inlassablement, il revenait au devant de l'adversité, peu importe les conséquences. Sa vie valait tout autant qu'une pierre magmatique du pays de la roche, il le savait. C'est pour cela que l'Onimusha faisait face au danger, qu'il l'accueillait à bras ouvert.  

Rares étaient ceux capable de braver la mort, encore plus rares étaient ceux savaient danser avec elle. Car chacun des pas effectué était traître et bien qu'elle guettait à chaque tournant, l'ombre omineuse du trépas savait se montrer délicate ; permettait à quiconque de jouer avec à ses dépens, pour peu qu'il soit prêt à offrir quelque chose en retour.

Oh qu'il eût raison de s'enhardir, comment ne pas comprendre une telle euphorie ? Parmi les légendes, il n'est rien de plus qu'un nom que l'on retient sans plus y accorder de l'importance. Pâle figure comparé aux autres clans émérites du pays, mais là où les clans cherchaient avant tout à étendre leur influence jusqu'aux confins du monde.

Ils n'étaient pas surnommés les chiens de l'empereur pour rien. La férocité avec laquelle ils prenaient part aux affrontements donnait l'impression d'affronter une meute de pitbulls, incapables de lâcher l'os, même lorsqu'on les bat à en crever. Ils étaient les bras de l'Empire, les armes... l'épée qui permettait à l'empereur de châtier les indigents, celle qui perçait les front aux côtés des Kazan et des Bakusho. Celle qui partageait la gloire du champ de guerre, mais surtout, celle qui faisait un exemple de ceux qui osaient se mettre en travers de la route de l'Empire.

Tetsumaru voulait elle réellement se faire un tel ennemi ?! La lumière générée par la pointe de la lame était considérable, bien plus qu'il ne l'avait imaginé, même au travers de sa main elle était parvenue à l'aveugler. Tout n'était que flou désormais, fort heureusement, il parvenait tout de même à distinguer vaguement les silhouettes, ce qui lui permit de se préparer, de mettre son sabre en opposition lors du clash d'épées et l'action se poursuivit de telle manière à ce qu'ils se retrouvent dans la position précise ou tout bascula :

Soudainement repoussé à une bonne distance, alors qu'il tentait de faire glisser sa lame pour lui infliger une série de coups, il se releva, incapable de prendre connaissance de son environnement, sous les huées et moqueries de silhouettes à peine perceptible d'où il se trouvait actuellement. Ainsi, on se jouait de lui ? Pour des lâches n'ayant accompli pour seul haut fait de s'être tenu en spectateur, pouvaient ils réellement se tenir là, devant lui, en riant ? Leurs têtes auraient volé en série s'ils avaient eu assez de courage pour prendre les devants.

Un sourire presque inhumain scotché sur les lèvres, Homei leur fait face, le dos droit, le torse bombé vers la rouquine... puis, le silence. Un calme lunaire, durant lequel même la moindre expiration était audible... mais la sienne était calme, composé, comme tout guerrier Sho entamant sa dernière danse, vers les champs de bataille éternels.


De toutes part, l'acier le transperce. Dans le dos, la jambe, l'épaule, même son bras n'est pas épargné, sa main se voit petit à petit déchiqueter. Un genou à terre, il tente de se maintenir debout, puisant dans ses dernières forces afin de se relever... mais au final, son corps s'écroule lourdement sur le sol, repeignant lentement les pavés blanc avec une teinte plus cramoisie.

Résumé :

D'un geste circulaire du bras, la lame du wakizashi s'étendit. Le sang s'expulsa des cadavres dénués de têtes. Les Imono couards osèrent rire du malheur d'un Onimusha. Les crimes commis par la Roche ne justifiaient point un tel traitement. La frêle Shinigami ne tolérait aucun écart de conduite, à l'instar de son père, Zeshin.

▬ Cessez de rire. Vous faites honte à mon Bushidō. Vous faites honte à mon adversaire.

La soif de sang de la Gardienne Shogunale se répandit dans les artères de Sekaitan. Elle plaça sous son joug les unités présentes, ainsi que celles qui ralliaient la position de leur cheffe. Tous s'agenouillèrent devant elle, tête baissée.

▬ Prenez exemple ! Prenez exemple sur le Soldat Parfait. Taira Masamune peut s'enhardir de compter parmi ses glaives une telle lame. Le Clan Imono doit devenir le nouveau clan Shō du Continent. Ce n'est que comme cela que nous pourrons venger le massacre de nos ancêtres.

La rouquine tenait en haute estime ce shinobi capable de tenir de nombreuses passes d'armes. Malgré l'écart de puissance, il réussit à lui tenir tête. S'il avait accumulé plus d'expérience, la situation se serait inversée. Rares étaient ceux en mesure de faire durer le plaisir d'un échange mortel, où chaque action menait à la victoire, chaque erreur à la défaite.

▬ Général de Taira Masamune. Shō Homei. Moi. Imono Yakigote Tetsumaru. Je reconnais ta valeur et te considère parmi les dignes. Cette défaite ne sera pas vaine. Je jure sur ton sang que nous détruirons l'Empire.

La figure de proue du pays du Fer ne clamait jamais la tête d'un adversaire qu'elle ne considérait pas comme son égal. Il s'agissait d'un traitement honorifique rare. De mémoire d'hommes, les troupes shogunales ne se souvenaient pas d'un homme ayant bénéficié d'un tel traitement. Kokuen no Homei était le premier.

▬ Puisses-tu reposer en paix aux côtés des tiens, par-delà la Vallée des Morts. Nous nous reverrons bientôt… Dans un autre corps, sous une meilleure destinée, pour une nouvelle danse.

Seules quelques entités pouvaient comprendre la profondeur du phrasé occulte. Bijū no Wazawai s'abattit sur la nuque du Héros. Une tranche nette et rapide pour lui ôter tout supplice.


Hélas, les autres rebelles ne connurent pas la même félicité. Enfermé dans le cube de fer, noyé sous l'acide, le déserteur Imono Nué n'était plus qu'os et chair visqueuse. Son ascension, sans protection, face à la réincarnation du smog, le mena à sa perte. Sa vie solitaire prit fin aujourd'hui, face à l'indifférence de son clan qu'il trahit des années plus tôt.

Dans ce marasme de poison et de métal, l'explosif Benimaru provoqua sa chance. Son idée - folle - consistait à se libérer de la technique combinée en exécutant une fuite-suicide. La technique aurait porté ses fruits… S'il avait pensé aux conséquences de son entreprise. Le monstre rouge planta ses crocs ferreux dans le sol et, à l'aide des mines placées, se propulsa dans les airs à une vitesse vertigineuse. Son être filait dans les cieux tel un météore éructé du Titan igné.

Hélas, il omit une protection évidente pour son corps : ses membres inférieurs jouèrent ce rôle à merveille. Le buste de l'expérience inanimée percuta un arbre sigillaire, à des lieues de la Forge du Monde. À défaut d'interaction passée avec la puissance qui sommeillait en lui, son pouvoir latent ne put s'exprimer, muselé par sa propre inaction. Une chose quitta les intestins à l'air libre de son hôte, laissant ce dernier pousser son dernier souffle…